Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juin 1864 01 juin 1864
Description : 1864/06/01 (A9,N191). 1864/06/01 (A9,N191).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033227
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS.
251
LES PÈLERINS DE LÀ MECQUE.
La caravane de la Mecque a été cette année beau-
coup plus nombreuse que de coutume. Plus de
quinze mille pèlerins se pressaient, vers le milieu du
mois de mars, au Caire, aux abords de la gare du
chemin de fer conduisant à Suez. Un tel encombre-
ment pouvait avoir des conséquences funestes pour
la santé, publique. Déjà quelques cas de typhus s'é-
taient déclarés dans cette foule, lorsque le gouver-
nement égyptien, pour conjurer les menaces d'un
grave danger, jugea prudent de faire transporter à
Suez la totalité des pèlerins. L'évacuation fut com-
plète en deux jours. Campés aux abords du canal
d'eau douce, les pèlerins musulmans ont pu atten-
dre le moment de leur départ à l'abri de tout dan-
ger, dans une excellente position. « Ces détails,
ajoute le correspondant qui nous les transmet,
m'ont été fournis par un fonctionnaire égyptien qui
m'avouait que le canal d'eau douce, à son avis, avait
sauvé le Caire d'une épidémie, puisque, s'il n'avait
pas existé, il eût été impossible de conduire ces
quinze mille pèlerins à Suez, où ils seraient morts
de soif. »
Voilà donc encore un nouveau bienfait rendu à l'E-
gypte par le canal d'eau douce creusé par la Com-
pagnie.
L'émir Abd-el Kader, dont il y a quelque temps on
avait annoncé à tort la mort, s'est rendu de Médine à
la Mecque, où il est en ce moment. Les devoirs de son
pèlerinage doivent durer une quinzaine de jours. Après
leur accomplissement, il doit prendre à Djeddah un
bateau à vapeur de la Compagnie du Medjidiehpour
gagner l'Egypte. On assure que l'éminent émir ira de
nouveau visiter les travaux de l'isthme. On sait qu'au
mois de janvier 1863, Abd-el-Kader a déjà parcouru
toute la ligne de Suez à Port-Saïd et de Zagazig à
Ismaïlia (alors Timsah). Nos lecteurs n'ont pas ou-
blié certainement les excellents conseils qu'avec l'au-
torité dé son nom, qui va s'augmenter encore du pres-
tige religieux de son saint pèlerinage, l'émir donnait
aux populations arabes employées par la Compagnie.
Abd-el-Kader verra par lui-même les progrès qu'a
faits l'œuvre pendant la dernière campagne. Il trou-
vera les chantiers en 1864 en plus grande activité en-
core qu'ils ne l'étaient en 1863. Les machines et la
vapeur, remplaçant les bras des fellahs qu'il a vus
au travail, appelleront certainement son attention ;
mais il pourra constater en même temps tout ce que
la Compagnie a fait depuis sa première visite à
ce qui était le désert, pour le bien-être de ses coreli-
gionnaires. La Compagnie n'a pas oublié tous les té-
moignages de sympathie et d'encouragement que
l'ancien chef algérien lui a décernés, il y a dix-huit
mois, ni l'excellent effet qu'avaient produit sur la
population arabe ses avis, dictés par "1ilDe hauteur
de vue que tout le monde s'est plu à rèconnaître et
à louer. C'est avec bonheur qu'elle rerverrà son
hôte, et qu'elle lui donnera une hospitalité digne d'elle
et de lui. �
S. A. Ismaïl-Pacha, d'après ce qu'on nous annonce
du Caire, s'apprête de son côté à recevoir l'émir avec
distinction. L'accueil du successeur de Mohammed-
Saïd ne. sera ni moins empressé ni moins cordial que
ne l'a été celui de Mohammed-Saïd lui-même.
ERNEST DESPLACES.
LORD PÀLIERSTON-PggNoi NE.
1804-1864.
Sous ce titre, on lit dans le journal italien il Ca-
nale di Suez du 10 mai, le piquant article qui
suit:
« En 1804, parut à Malte un journal qui se proposait
de combattre Napoléon. Il n'est pas d'exemple; parmi
les journaux de nos jours, qui puisse approcher de la
violence qui animait les rédacteurs principaux de ce
journal. La boîte de Pandore qui, ouverte et renversée
sur les hommes, les inonda de tout le" mal, de toutes
les misères qui, aujourd'hui encore, affligent notre
monde et l'ont converti en une vallée de larmes, de la-
quelle, cependant, personne ne parait trop pressé de
sortir ; — la boite de Pandore, disons-nous, ne conte-
nait que fleurs et fruits auprès de ce monstre que les
mortels appelaient Napoléon Bonaparte.
» Le monde était encore trop petit pour son ambi-
tion ; les torrents de sang, les pleurs des mères, la dé-
solation des peuples conquis : tel était son élément de
vie et de joie. — Dieu devait être de bien méchante hu-
meur lorsqu'il créa cet homme, tourment de tous les
autres; un second déluge aurait été moins désastreux,
parce qu'il aurait fini plus tôt.
» Comme cet ennemi du genre humain ne reculait
devant aucun moyen pour arriver à ses fins perverses,
de même, par droite et logique conséquence, il devint
également licite d'adopter des moyens semblables pour
le combattre : exagérations, inventions, calomnies, tout
était permis : une absolution préventive; paraissait
accordée aux rédacteurs de ce journal. Ce langage, cette
violence plaisait aux Anglais, et cela parce qu'en réa-
lité, et au su de tout le monde, l'Angleterre elle-même
dirigeait ce journal. Sans doute, Napoléon fit passer à
l'Angleterre certaines années qui ne furent pas pour
elle époques de délices, mais les représailles eurent leur
tour, et pour monter dans la faveur du public anglais,
il ne fallut plus que se distinguer par son aversion
contre Napoléon et les Français. Le journal de Malte
s'élança bientôt dans ce genre vers vles plus hautes
régions.
Quelle était l'âme de ce journal? Qui se signalait ainsi
par sa fureur anti-napoléonienne, à un peuple encore
251
LES PÈLERINS DE LÀ MECQUE.
La caravane de la Mecque a été cette année beau-
coup plus nombreuse que de coutume. Plus de
quinze mille pèlerins se pressaient, vers le milieu du
mois de mars, au Caire, aux abords de la gare du
chemin de fer conduisant à Suez. Un tel encombre-
ment pouvait avoir des conséquences funestes pour
la santé, publique. Déjà quelques cas de typhus s'é-
taient déclarés dans cette foule, lorsque le gouver-
nement égyptien, pour conjurer les menaces d'un
grave danger, jugea prudent de faire transporter à
Suez la totalité des pèlerins. L'évacuation fut com-
plète en deux jours. Campés aux abords du canal
d'eau douce, les pèlerins musulmans ont pu atten-
dre le moment de leur départ à l'abri de tout dan-
ger, dans une excellente position. « Ces détails,
ajoute le correspondant qui nous les transmet,
m'ont été fournis par un fonctionnaire égyptien qui
m'avouait que le canal d'eau douce, à son avis, avait
sauvé le Caire d'une épidémie, puisque, s'il n'avait
pas existé, il eût été impossible de conduire ces
quinze mille pèlerins à Suez, où ils seraient morts
de soif. »
Voilà donc encore un nouveau bienfait rendu à l'E-
gypte par le canal d'eau douce creusé par la Com-
pagnie.
L'émir Abd-el Kader, dont il y a quelque temps on
avait annoncé à tort la mort, s'est rendu de Médine à
la Mecque, où il est en ce moment. Les devoirs de son
pèlerinage doivent durer une quinzaine de jours. Après
leur accomplissement, il doit prendre à Djeddah un
bateau à vapeur de la Compagnie du Medjidiehpour
gagner l'Egypte. On assure que l'éminent émir ira de
nouveau visiter les travaux de l'isthme. On sait qu'au
mois de janvier 1863, Abd-el-Kader a déjà parcouru
toute la ligne de Suez à Port-Saïd et de Zagazig à
Ismaïlia (alors Timsah). Nos lecteurs n'ont pas ou-
blié certainement les excellents conseils qu'avec l'au-
torité dé son nom, qui va s'augmenter encore du pres-
tige religieux de son saint pèlerinage, l'émir donnait
aux populations arabes employées par la Compagnie.
Abd-el-Kader verra par lui-même les progrès qu'a
faits l'œuvre pendant la dernière campagne. Il trou-
vera les chantiers en 1864 en plus grande activité en-
core qu'ils ne l'étaient en 1863. Les machines et la
vapeur, remplaçant les bras des fellahs qu'il a vus
au travail, appelleront certainement son attention ;
mais il pourra constater en même temps tout ce que
la Compagnie a fait depuis sa première visite à
ce qui était le désert, pour le bien-être de ses coreli-
gionnaires. La Compagnie n'a pas oublié tous les té-
moignages de sympathie et d'encouragement que
l'ancien chef algérien lui a décernés, il y a dix-huit
mois, ni l'excellent effet qu'avaient produit sur la
population arabe ses avis, dictés par "1ilDe hauteur
de vue que tout le monde s'est plu à rèconnaître et
à louer. C'est avec bonheur qu'elle rerverrà son
hôte, et qu'elle lui donnera une hospitalité digne d'elle
et de lui. �
S. A. Ismaïl-Pacha, d'après ce qu'on nous annonce
du Caire, s'apprête de son côté à recevoir l'émir avec
distinction. L'accueil du successeur de Mohammed-
Saïd ne. sera ni moins empressé ni moins cordial que
ne l'a été celui de Mohammed-Saïd lui-même.
ERNEST DESPLACES.
LORD PÀLIERSTON-PggNoi NE.
1804-1864.
Sous ce titre, on lit dans le journal italien il Ca-
nale di Suez du 10 mai, le piquant article qui
suit:
« En 1804, parut à Malte un journal qui se proposait
de combattre Napoléon. Il n'est pas d'exemple; parmi
les journaux de nos jours, qui puisse approcher de la
violence qui animait les rédacteurs principaux de ce
journal. La boîte de Pandore qui, ouverte et renversée
sur les hommes, les inonda de tout le" mal, de toutes
les misères qui, aujourd'hui encore, affligent notre
monde et l'ont converti en une vallée de larmes, de la-
quelle, cependant, personne ne parait trop pressé de
sortir ; — la boite de Pandore, disons-nous, ne conte-
nait que fleurs et fruits auprès de ce monstre que les
mortels appelaient Napoléon Bonaparte.
» Le monde était encore trop petit pour son ambi-
tion ; les torrents de sang, les pleurs des mères, la dé-
solation des peuples conquis : tel était son élément de
vie et de joie. — Dieu devait être de bien méchante hu-
meur lorsqu'il créa cet homme, tourment de tous les
autres; un second déluge aurait été moins désastreux,
parce qu'il aurait fini plus tôt.
» Comme cet ennemi du genre humain ne reculait
devant aucun moyen pour arriver à ses fins perverses,
de même, par droite et logique conséquence, il devint
également licite d'adopter des moyens semblables pour
le combattre : exagérations, inventions, calomnies, tout
était permis : une absolution préventive; paraissait
accordée aux rédacteurs de ce journal. Ce langage, cette
violence plaisait aux Anglais, et cela parce qu'en réa-
lité, et au su de tout le monde, l'Angleterre elle-même
dirigeait ce journal. Sans doute, Napoléon fit passer à
l'Angleterre certaines années qui ne furent pas pour
elle époques de délices, mais les représailles eurent leur
tour, et pour monter dans la faveur du public anglais,
il ne fallut plus que se distinguer par son aversion
contre Napoléon et les Français. Le journal de Malte
s'élança bientôt dans ce genre vers vles plus hautes
régions.
Quelle était l'âme de ce journal? Qui se signalait ainsi
par sa fureur anti-napoléonienne, à un peuple encore
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