Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1864 15 juillet 1864
Description : 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20. 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203325g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 309
Je retournai à Paris, afin de rassurer les action-
naires et de faire quelques publications destinées à
les mettre au courant de la situation avant l'époque
de la première assemblée générale. Cette assemblée
eut lieu le 1er mai 1860. On y approuva à l'unani-
mité tous les actes du Conseil d'administration et du
président.
Une commission composée de nos plus éminents
ingénieurs des ponts et chaussées se réunit ; elle
approuva les premières opérations préparatoires fai-
tes en Egypte et donna le plan des travaux à exé-
cuter.
Cependant l'on continuait, en Egypte, à provo-
quer les susceptibilités et les craintes du vice-roi.
A l'approche de l'assemblée générale, on répandit le
bruit que le vice-roi était contraire à la poursuite
des opérations par la Compagnie, qu'il voulait la
détruire. C'est ce que l'on dit encore aujourd'hui
des intentions du nouveau vice-roi, qui nous a donné
assez de preuves de sa loyauté et de son bon vou-
loir, à l'époque de son avènement, pour que nous ne
doutions pas de sa fidélité à remplir ses engage-
ments.
Pour mettre fin à toutes les obsessions dont il était
l'objet, le vice-roi Mohammed-Saïd voulut faire
prendre en France l'avis de jurisconsultes en vue
de bien définir les droits de la Compagnie et les
siens.
Il envoya un agent qui remplit sa mission avec
beaucoup de convenance. La Compagnie consulta de
son côté.
1 Ces diverses consultations furent envoyées en
Égypte. Après l'assemblée générale, le vice-roi en
prit connaissance. Les unes étaient favorables, les
autres défavorables, mais il adopta l'opinion qui don-
nait raison à la Compagnie, et fit signer par son
ministre des finances une convention financière. De-
puis cette époque, l'entreprise, pendant la suite du
règne du précédent vice-roi, ne fut plus entravée,
toutes les opérations marchèrent sans difficulté. En
outre, et comme preuve de la force qu'il voulait don-
ner à la Compagnie, l'ancien vice-roi nous céda
l'importante propriété du Ouady, domaine de 10,000
hectares, qui touche à la terre biblique de Gessen.
Cette propriété, qui était dans un fort mauvais état,
nous fut cédée à un prix très-favorable ; elle était
pour nous la base de la colonisation et des cultures
que, plus tard, nous devions entreprendre dans les
terrains encore incultes vers l'orient, faisant partie de
notre concession. Ces terres sont une des richesses de
la Compagnie ; elles le seront encore davantage, plus
tard, lorsque le commerce du monde passera par le
canal, et que les populations, qui déjà commencent
à se grouper aux environs, seront suffisantes pour
les cultiver. On ne saurait songer à établir dans
l'isthme des colonies d'Européens, car on ne peu$,
cultiver avec des étrangers en Egypte ; les indigènesr
peuvent seuls cultiver la terre dans ce pays.
Ceci répond à l'épouvantail d'une prétendue colo-
nie française que nous voulions fonder dans l'isthme;
c'est un fantôme dont on s'est servi pour chercher
à enlever à la Compagnie les terres qu'elle possède
en vertu de contrats réguliers.
La Compagnie ne cédera des terres que s'il lui
convient d'en vendre. Jamais le Conseil d'administra-
tion ne souffrira que les intérêts des actionnaires
soient sacrifiés. S'il y a profit à vendre, on vendra,
mais on ne se laissera pas spolier, et nous avons l'as-
surance que nos intérêts légitimes seront soutenus.
(Marques d'assentiment.)
Dès 1861, l'entreprise marcha sans rencontrer
d'obstacle, car lorsqu'on vit le vice-roi parfaitement
décidé, il n'y eut plus d'opposition autour de lui.
Mohammed-Saïd s'était rendu dans l'isthme à la
fin de 1860, il avait inspecté les travaux et déter-
miné lui-même le nombre des contingents d'ouvriers
qu'il fixa au minimum de vingt mille hommes. Quand
il fit son exploration, l'eau douce arrivait au milieu
de l'isthme ; la tranchée du canal maritime attei-
gnait le pied d'El-Guisr ; il ne s'agissait plus que
d'enlever 5 à 6 millions de mètres cubes pour per-
mettre aux eaux de la Méditerranée d'entrer dans
le lac Timsah. C'est le 18 novembre 1862 que
l'on a fait l'ouverture de la grande tranchée d'El-
Guisr.
Après cette inauguration, le vice-roi eut le désir
de se rendre en France. Sa santé s'était fort affaiblie.
Son voyage de Toulon à Paris a été une suite de
triomphes pour le canal. Toutes les populations al-
lèrent au-devant de lui, et les autorités le remer-
cièrent des efforts qu'il avait faits pour mener à un
bon résultat cette entreprise utile au monde entier,
à la France comme aux autres nations. Puis le vice-
roi se rendit à Londres où son zèle ne fut pas amorti
par les discours qui lui furent tenus; il retourna
d'Angleterre en Egypte en passant par la France.
Nous eûmes la douleur de le perdre en janvier 1863.
Son successeur, Ismaïl, se montra dès les premiers
jours très-favorable à notre entreprise ; il tint à hon-
neur d'exécuter les contrats et obligations de son
prédécesseur, et il conclut avec la Compagnie deux
conventions : l'une pour assurer la prise d'eau au
canal d'eau douce du Caire jusqu'au Ouady, et l'au-
tre pour régler d'une manière plus avantageuse à
la Compagnie le paiement de la dette du gouver-
nement.
Dans le même temps, les démarches faites par les
agents anglais avaient réussi à obtenir à Constanti-
nople une note qu'on a appelée plus tard la note du
Je retournai à Paris, afin de rassurer les action-
naires et de faire quelques publications destinées à
les mettre au courant de la situation avant l'époque
de la première assemblée générale. Cette assemblée
eut lieu le 1er mai 1860. On y approuva à l'unani-
mité tous les actes du Conseil d'administration et du
président.
Une commission composée de nos plus éminents
ingénieurs des ponts et chaussées se réunit ; elle
approuva les premières opérations préparatoires fai-
tes en Egypte et donna le plan des travaux à exé-
cuter.
Cependant l'on continuait, en Egypte, à provo-
quer les susceptibilités et les craintes du vice-roi.
A l'approche de l'assemblée générale, on répandit le
bruit que le vice-roi était contraire à la poursuite
des opérations par la Compagnie, qu'il voulait la
détruire. C'est ce que l'on dit encore aujourd'hui
des intentions du nouveau vice-roi, qui nous a donné
assez de preuves de sa loyauté et de son bon vou-
loir, à l'époque de son avènement, pour que nous ne
doutions pas de sa fidélité à remplir ses engage-
ments.
Pour mettre fin à toutes les obsessions dont il était
l'objet, le vice-roi Mohammed-Saïd voulut faire
prendre en France l'avis de jurisconsultes en vue
de bien définir les droits de la Compagnie et les
siens.
Il envoya un agent qui remplit sa mission avec
beaucoup de convenance. La Compagnie consulta de
son côté.
1 Ces diverses consultations furent envoyées en
Égypte. Après l'assemblée générale, le vice-roi en
prit connaissance. Les unes étaient favorables, les
autres défavorables, mais il adopta l'opinion qui don-
nait raison à la Compagnie, et fit signer par son
ministre des finances une convention financière. De-
puis cette époque, l'entreprise, pendant la suite du
règne du précédent vice-roi, ne fut plus entravée,
toutes les opérations marchèrent sans difficulté. En
outre, et comme preuve de la force qu'il voulait don-
ner à la Compagnie, l'ancien vice-roi nous céda
l'importante propriété du Ouady, domaine de 10,000
hectares, qui touche à la terre biblique de Gessen.
Cette propriété, qui était dans un fort mauvais état,
nous fut cédée à un prix très-favorable ; elle était
pour nous la base de la colonisation et des cultures
que, plus tard, nous devions entreprendre dans les
terrains encore incultes vers l'orient, faisant partie de
notre concession. Ces terres sont une des richesses de
la Compagnie ; elles le seront encore davantage, plus
tard, lorsque le commerce du monde passera par le
canal, et que les populations, qui déjà commencent
à se grouper aux environs, seront suffisantes pour
les cultiver. On ne saurait songer à établir dans
l'isthme des colonies d'Européens, car on ne peu$,
cultiver avec des étrangers en Egypte ; les indigènesr
peuvent seuls cultiver la terre dans ce pays.
Ceci répond à l'épouvantail d'une prétendue colo-
nie française que nous voulions fonder dans l'isthme;
c'est un fantôme dont on s'est servi pour chercher
à enlever à la Compagnie les terres qu'elle possède
en vertu de contrats réguliers.
La Compagnie ne cédera des terres que s'il lui
convient d'en vendre. Jamais le Conseil d'administra-
tion ne souffrira que les intérêts des actionnaires
soient sacrifiés. S'il y a profit à vendre, on vendra,
mais on ne se laissera pas spolier, et nous avons l'as-
surance que nos intérêts légitimes seront soutenus.
(Marques d'assentiment.)
Dès 1861, l'entreprise marcha sans rencontrer
d'obstacle, car lorsqu'on vit le vice-roi parfaitement
décidé, il n'y eut plus d'opposition autour de lui.
Mohammed-Saïd s'était rendu dans l'isthme à la
fin de 1860, il avait inspecté les travaux et déter-
miné lui-même le nombre des contingents d'ouvriers
qu'il fixa au minimum de vingt mille hommes. Quand
il fit son exploration, l'eau douce arrivait au milieu
de l'isthme ; la tranchée du canal maritime attei-
gnait le pied d'El-Guisr ; il ne s'agissait plus que
d'enlever 5 à 6 millions de mètres cubes pour per-
mettre aux eaux de la Méditerranée d'entrer dans
le lac Timsah. C'est le 18 novembre 1862 que
l'on a fait l'ouverture de la grande tranchée d'El-
Guisr.
Après cette inauguration, le vice-roi eut le désir
de se rendre en France. Sa santé s'était fort affaiblie.
Son voyage de Toulon à Paris a été une suite de
triomphes pour le canal. Toutes les populations al-
lèrent au-devant de lui, et les autorités le remer-
cièrent des efforts qu'il avait faits pour mener à un
bon résultat cette entreprise utile au monde entier,
à la France comme aux autres nations. Puis le vice-
roi se rendit à Londres où son zèle ne fut pas amorti
par les discours qui lui furent tenus; il retourna
d'Angleterre en Egypte en passant par la France.
Nous eûmes la douleur de le perdre en janvier 1863.
Son successeur, Ismaïl, se montra dès les premiers
jours très-favorable à notre entreprise ; il tint à hon-
neur d'exécuter les contrats et obligations de son
prédécesseur, et il conclut avec la Compagnie deux
conventions : l'une pour assurer la prise d'eau au
canal d'eau douce du Caire jusqu'au Ouady, et l'au-
tre pour régler d'une manière plus avantageuse à
la Compagnie le paiement de la dette du gouver-
nement.
Dans le même temps, les démarches faites par les
agents anglais avaient réussi à obtenir à Constanti-
nople une note qu'on a appelée plus tard la note du
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