Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 juillet 1864 15 juillet 1864
Description : 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20. 1864/07/15 (A9,N194)-1864/07/20.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203325g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 3Q7
sion de PhilaB et devenir maître des deux rives du Nil
jusqu'à la seconde cataracte. Les temples furent chan-
gés en églises, et les vieux bas-relifs égyptiens, re-
couverts d'un stuc grossier fait avec le limon du fleuve,
disparurent en partie sous les emblèmes chrétiens
destinés à constater le triomphe longtemps attendu de
la foi nouvelle. Vers la fin du vie siècle, en l'an 517,
c'est-à-dire au seuil même de notre moyen âge, l'évê-
que Théodore convertit le pronaos du grand temple
d'Isis en basilique chrétienne sous l'invocation du pro-
tomartyr saint Etienne, et fit consigner ce fait dans
plusieurs grandes inscriptions gravées sur les murs du
sanctuaire, où elles sont lisibles encore de nos jours.
Mais on sait que l'islamisme triomphant ne tarda pas à
chasser de Philse les chrétiens peu nombreux qui l'ha-
bitaient, et l'île devint dès lors, ce qu'elle est encore
aujourd'hui, un lieu dépeuplé, désert, semé de grandes
ruines dont rien ne trouble le silence et la majesté.
» Ce qui a été dit des inscriptions de Philse peut
s'appliquer en partie à celles qu'on voit à Thèbes sur
les jambes et le socle du colosse d'Aménophis III, plus
connu sous le nom de Statue vocale de Memnon. Parmi
ces documents, deux séries de textes surtout avaient
besoin d'être étudiées et même complétées. Ce sont,
d'une part, les inscriptions latines, si importantes pour
l'histoire de l'administration romaine en Egypte ; d'au-
tre part, les inscriptions grecques en vers, si intéres-
santes pour l'histoire de la langue grecque et parti-
culièrement du dialecte éolien.
» M. Wescher aborde ensuite la dernière partie de
son sujet : les tombeaux des rois.
» Les tombeaux des Rhamessides ou Pharaons de la
dix-neuvième et de la vingtième dynastie thébaine,
sont situés sur la rive occidentale du Nil, non loin des
ruines de Thèbes, dans la gorge solitaire et sauvage
désignée par les Arabes sous le nom de Bab-el-Malouk,
à l'entrée même du désert Libyque. Ces tombes royales,
ouvertes pour la plupart dès l'antiquité, ont reçu dès
lors de nombreux visiteurs qui, par des inscriptions
gravées ou écrites sur les parois de ces splendides sé-
pultures, ont fixé le souvenir de leur passage et at-
testé leur admiration.
» Sous le rapport paléographique, ces documents
forment le recueil d'écritures grecques le plus varié.
» Les inscriptions provenant des syringes que M. Le-
tronne a publiées, soit d'après les copies de Champol-
lion, soit d'après celles d'autres voyageurs, s'élèvent
au nombre d'environ cent vingt. Le docteur Lepsius en
a donné trente à quarante, parmi lesquelles dix ou
douze seulement sont nouvelles. M. Wescher a pu con-
stater dans ces mêmes syringes la présence de près
d'un millier d'inscriptions, lisibles en tout ou en partie.
Le nombre de ces documents se trouve donc presque
décuplé.
» M. Carle Wescher termine en signalant une série
considérable d'inscriptions chrétiennes-qu'il a trouvées
en Egypte. Parmi ces inscriptions, les unes sont en-
tièrement grecques, comme le fut l'église d'Alexandrie
elle-même dans les premiers. siècles de notre ère. Les
autres nous montrent la langue nationale de l'Egypte
reprenant ses droits. Celles-là sont coptes, c'est-à-dire
égyptiennes par le fond du langage, quoique grecques
par l'écriture et par une portion du vocabulaire.
» Ce qui est vrai de la langue peut se dire aussi de
la vie politique et sociale que ces inscriptions nous
révèlent. On sent qu'il y a là bien des éléments étran-
gers et même rebelles à la culture hellénique. En ré-
sumé, l'épigraphie égyptienne fait partie de l'épigra-
phie grecque comme le royaume des Lagides lui-même
a fait partie du monde hellénique après la conquête
d'Alexandre. C'est une province à part, habitée par
une nation longtemps illustre qui, fidèle à son génie
propre, subit l'influence étrangère sans l'accepter, et
qui, sous les dominations successives imposées à sa
longue décadence, s'obstine à garder les restes amoin-
dris de son antique et merveilleuse civilisation. »
CONFÉRENCES DE 1. FERDINAND DE LESSEPS
Sur le canal maritime de Suez,
SALLE DE LA RUE DE LA PAIX.
(Suite. — Voir les numéros des 15 mai, 1er et 15 juin, 1er juillet.
DEUXIÈME CONFÉRENCE.
Séance du 1er février 4864.
(Sténographiée par M. Sabbatier, sténographe au Corps
législatif.)
La Porte accueillit les propositions de M. Thou-
venel, et les choses se passèrent ouvertement.
M. Bulwer, ambassadeur d'Angleterre, ne se cacha
pas; il s'adressa chaque jour à la Porte, afin d'es-
sayer de défaire le soir ce que l'ambassadeur de
France avait fait le matin. Il y eut au Divan dix-
sept séances, où la question du canal de Suez fut
traitée.
Je rendis compte de cette situation au représen-
tant de la Compagnie en Egypte, et à M. le duc
d'Albuféra, vice-président à Paris.
Voici mes lettres :
« Constantinople, le 7 décembre 1959*
» Lettre au représentant de la Compagnie en Égypte
» A la suite de plusieurs délibérations du conseil
des ministres, qui n'ont pas été sans contestation à
cause des manœuvres de toutes sortes employées
par M. Bulwer, la demande de l'ambassadeur de
France, qui avait été secondé par d'autres ambas-
sadeurs, a été adoptée par la Porte,, c'est-à-dire
qu'un appel va être fait aux puissances pour mettre
la responsabilité politique de la Turquie à couvert
dans la question du canal de Suez, et pour réglen les
questions internationales qui peuvent en dépendue;
sion de PhilaB et devenir maître des deux rives du Nil
jusqu'à la seconde cataracte. Les temples furent chan-
gés en églises, et les vieux bas-relifs égyptiens, re-
couverts d'un stuc grossier fait avec le limon du fleuve,
disparurent en partie sous les emblèmes chrétiens
destinés à constater le triomphe longtemps attendu de
la foi nouvelle. Vers la fin du vie siècle, en l'an 517,
c'est-à-dire au seuil même de notre moyen âge, l'évê-
que Théodore convertit le pronaos du grand temple
d'Isis en basilique chrétienne sous l'invocation du pro-
tomartyr saint Etienne, et fit consigner ce fait dans
plusieurs grandes inscriptions gravées sur les murs du
sanctuaire, où elles sont lisibles encore de nos jours.
Mais on sait que l'islamisme triomphant ne tarda pas à
chasser de Philse les chrétiens peu nombreux qui l'ha-
bitaient, et l'île devint dès lors, ce qu'elle est encore
aujourd'hui, un lieu dépeuplé, désert, semé de grandes
ruines dont rien ne trouble le silence et la majesté.
» Ce qui a été dit des inscriptions de Philse peut
s'appliquer en partie à celles qu'on voit à Thèbes sur
les jambes et le socle du colosse d'Aménophis III, plus
connu sous le nom de Statue vocale de Memnon. Parmi
ces documents, deux séries de textes surtout avaient
besoin d'être étudiées et même complétées. Ce sont,
d'une part, les inscriptions latines, si importantes pour
l'histoire de l'administration romaine en Egypte ; d'au-
tre part, les inscriptions grecques en vers, si intéres-
santes pour l'histoire de la langue grecque et parti-
culièrement du dialecte éolien.
» M. Wescher aborde ensuite la dernière partie de
son sujet : les tombeaux des rois.
» Les tombeaux des Rhamessides ou Pharaons de la
dix-neuvième et de la vingtième dynastie thébaine,
sont situés sur la rive occidentale du Nil, non loin des
ruines de Thèbes, dans la gorge solitaire et sauvage
désignée par les Arabes sous le nom de Bab-el-Malouk,
à l'entrée même du désert Libyque. Ces tombes royales,
ouvertes pour la plupart dès l'antiquité, ont reçu dès
lors de nombreux visiteurs qui, par des inscriptions
gravées ou écrites sur les parois de ces splendides sé-
pultures, ont fixé le souvenir de leur passage et at-
testé leur admiration.
» Sous le rapport paléographique, ces documents
forment le recueil d'écritures grecques le plus varié.
» Les inscriptions provenant des syringes que M. Le-
tronne a publiées, soit d'après les copies de Champol-
lion, soit d'après celles d'autres voyageurs, s'élèvent
au nombre d'environ cent vingt. Le docteur Lepsius en
a donné trente à quarante, parmi lesquelles dix ou
douze seulement sont nouvelles. M. Wescher a pu con-
stater dans ces mêmes syringes la présence de près
d'un millier d'inscriptions, lisibles en tout ou en partie.
Le nombre de ces documents se trouve donc presque
décuplé.
» M. Carle Wescher termine en signalant une série
considérable d'inscriptions chrétiennes-qu'il a trouvées
en Egypte. Parmi ces inscriptions, les unes sont en-
tièrement grecques, comme le fut l'église d'Alexandrie
elle-même dans les premiers. siècles de notre ère. Les
autres nous montrent la langue nationale de l'Egypte
reprenant ses droits. Celles-là sont coptes, c'est-à-dire
égyptiennes par le fond du langage, quoique grecques
par l'écriture et par une portion du vocabulaire.
» Ce qui est vrai de la langue peut se dire aussi de
la vie politique et sociale que ces inscriptions nous
révèlent. On sent qu'il y a là bien des éléments étran-
gers et même rebelles à la culture hellénique. En ré-
sumé, l'épigraphie égyptienne fait partie de l'épigra-
phie grecque comme le royaume des Lagides lui-même
a fait partie du monde hellénique après la conquête
d'Alexandre. C'est une province à part, habitée par
une nation longtemps illustre qui, fidèle à son génie
propre, subit l'influence étrangère sans l'accepter, et
qui, sous les dominations successives imposées à sa
longue décadence, s'obstine à garder les restes amoin-
dris de son antique et merveilleuse civilisation. »
CONFÉRENCES DE 1. FERDINAND DE LESSEPS
Sur le canal maritime de Suez,
SALLE DE LA RUE DE LA PAIX.
(Suite. — Voir les numéros des 15 mai, 1er et 15 juin, 1er juillet.
DEUXIÈME CONFÉRENCE.
Séance du 1er février 4864.
(Sténographiée par M. Sabbatier, sténographe au Corps
législatif.)
La Porte accueillit les propositions de M. Thou-
venel, et les choses se passèrent ouvertement.
M. Bulwer, ambassadeur d'Angleterre, ne se cacha
pas; il s'adressa chaque jour à la Porte, afin d'es-
sayer de défaire le soir ce que l'ambassadeur de
France avait fait le matin. Il y eut au Divan dix-
sept séances, où la question du canal de Suez fut
traitée.
Je rendis compte de cette situation au représen-
tant de la Compagnie en Egypte, et à M. le duc
d'Albuféra, vice-président à Paris.
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« Constantinople, le 7 décembre 1959*
» Lettre au représentant de la Compagnie en Égypte
» A la suite de plusieurs délibérations du conseil
des ministres, qui n'ont pas été sans contestation à
cause des manœuvres de toutes sortes employées
par M. Bulwer, la demande de l'ambassadeur de
France, qui avait été secondé par d'autres ambas-
sadeurs, a été adoptée par la Porte,, c'est-à-dire
qu'un appel va être fait aux puissances pour mettre
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