Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS, 289
bras de mer, qui pénètrent jusque vers le centre de
l'isthme. L'entrée du canal sur l'océan Atlantique,
quoique moins splendide que celle du Pacifique, s'offre
néanmoins dans d'excellentes conditions. La baie de
Calédonie possède des profondeurs d'eau partout plus
que suffisantes. Le canal naturel de Sassardi, au mi-
lieu duquel s'ouvre le projet, est admirablement abrité
des vents par les îles Sassardi et constitue un vaste
bassin, à peu près fermé, possédant des abris et d'ex-
cellents ports. On ne saurait désirer pour un canal
maritime de meilleurs points d'aboutissement.
» La rivière Savana, qui vient se jeter dans le golfe
San Miguel, est utilisée sur une longueur de 26 kilomè-
tres. Les conditions de navigation de cette rivière sont
excellentes; les largeurs varient entre 400 et 1,200
mètres, et les profondeurs sont de 11 et 14 mètres, sauf
dans la partie haute, sur une longueur de 1,000 mè-
très, où un dragage peu important devient néces-
saire.
» De la Savana le projet se dirige presque en ligne
droite sur la baie de Calédonie ; la longueur du canal
est de 50 kilomètres. Il comporte 22 écluses, 11 sur
chaque versant, de 4 mètres de chute chacune.
» Le bief de partage est établi sur des terrains éle-
vés, qui sont arrosés par un système abondant de ri-
vières avec lesquelles il devient facile de subvenir à
l'alimentation du canal.
» Le passage de la Cordillère nécessitera le seul tra-
vail réellement considérable du projet : une très-forte
tranchée ou un souterrain dont la longueur ne dépas-
serait pas 1,600 mètres. Quelque sérieux que soit cet
obstacle, il ne présente pas de difficultés que la science
de l'ingénieur ne puisse facilement surmonter.
» Nous croyons pouvoir ajouter, comme conclusion à
cet exposé, que le projet du canal interocéanique par
l'isthme de Darien est celui qui se présente dans les
meilleures conditions : il est le plus court et le plus
économique ; il est abondamment pourvu de bons ports
à ses deux extrémités, et son exécution ne présente
pas de circonstances aléatoires. C'est là, du reste, l'a-
vis des personnes les plus compétentes qui l'ont exa-
miné.
» Prochainement nous traiterons la question au point
de vue de la navigation et des intérêts financiers. »
TRAFIC AVEC LA COTE ORIENTALE D'AFRIQUE.
On lit sous ce titre dans le Moniteur du 2 juin :
( La côte orientale d'Afrique est appelée au plus bril-
lant avenir lorsque l'ouverture du canal de Suez aura
détourné dans cette direction une grande partie du
mouvement de navigation qui a lieu le long des côtes
occidentales. Il importe donc d'en étudier les ressour-
ces et de fixer l'attention du commerce sur les pro-
duits et les objets manufacturés qui font la base du
trafic actuel dans ces contrées.
» On y compte trois marchés principaux, sur cha-
cun desquels nous donnerons quelques indications :
Zanzibar, Mozambique et Madagascar.
» L'île de Zanzibar tire une grande importance de
sa proximité de l'Arabie; elle centralise le commerce
d'échanges qui s'opère entre les populations arabes
d'une part et celles de l'intérieur de l'Afrique. Elle
possède une marine nationale composée de boutres, sor-
tes de navires lourds et pourvus d'un arrière élevé,
comme certains modèles qui nous ont été conservés des
galères du moyen âge; ces embarcations, dont on
peut évaluer le nombre de 150 à 200, emportent dans
l'Inde des chargements d'ivoire, de gomme copal, de
girofle, de sandal et d'ébène; elles prennent en retour
des cotonnades blanches ou imprimées, du coton écru,
des denrées alimentaires, de la myrrhe, du savon, etc.
Les retours d'Arabie se composent en général de cafés,
de résines aromatiques et dé toiles de lin ; en lon-
geant la côte, les boutres achètent encore aux natu-
rels des cuirs, des girofles, du piment, etc. Enfin les
Comores et Madagascar expédient des produits agrico-
les, ignames, chèvres, riz, miel, cire, viandes salées.
» On évalue à un peu moins de 5 millions de francs
la valeur annuelle des échanges faits avec l'Europe et
les Etats-Unis d'Amérique; en 1861, le mouvement ma-
ritime de l'île a occupé 126 navires et 36,029 tonneaux,
dans lesquels la France, qui figure au premier rang,
compte 35 navires et 9,600 tonneaux. Les principaux
objets sur lesquels portent les transactions sont les
cotonnades, la poudre, les armes à feu, les verroteries,
les faïences et les articles de quincaillerie.
» Presque tout le commerce de Zanzibar est entre les
mains des Indiens, qui sont devenus créanciers pour
des sommes importantes de la population indigène. La
seule monnaie du pays est le talaro, ancien thaler
d'Autriche, valant 5 fr. 50 c. Les monnaies d'or de
l'Europe sont "prises comme lingots ; pour les menues
opérations, on emploie les coquillages appelés cauris,
ou les pièces de toiles peintes, qui servent de mon-
naie d'échange avec l'intérieur.
» Ajoutons encore que le sultan de Zanzibar fait ap-
pel aux immigrants européens, et leur offre les plus
grands avantages ; il serait possible d'établir sur ce
point des factoreries et des comptoirs auxquels le per-
cement de l'isthme de Suez assurerait une prospérité
certaine.
» On trouve à peu près les mômes éléments d'impor-
tation et d'exportation pour le comptoir portugais de
Mozambique. Notre pavillon y paraît en seconde ligne,
après le pavillon portugais ; sur un mouvement total
de 108 navires, pour une année, nous en comptons 26
contre 60 portugais.
» Le troisième marché, qui a pour la France une
importance bien plus considérable encore, est celui de
Madagascar ; nous nous réservons d'y revenir et de
traiter ce sujet avec tout le développement nécessaire.
PROGRÈS COMMERCIAL AU JAPON.
Le Moniteur du soir, dans son numéro du 29 juin,
bras de mer, qui pénètrent jusque vers le centre de
l'isthme. L'entrée du canal sur l'océan Atlantique,
quoique moins splendide que celle du Pacifique, s'offre
néanmoins dans d'excellentes conditions. La baie de
Calédonie possède des profondeurs d'eau partout plus
que suffisantes. Le canal naturel de Sassardi, au mi-
lieu duquel s'ouvre le projet, est admirablement abrité
des vents par les îles Sassardi et constitue un vaste
bassin, à peu près fermé, possédant des abris et d'ex-
cellents ports. On ne saurait désirer pour un canal
maritime de meilleurs points d'aboutissement.
» La rivière Savana, qui vient se jeter dans le golfe
San Miguel, est utilisée sur une longueur de 26 kilomè-
tres. Les conditions de navigation de cette rivière sont
excellentes; les largeurs varient entre 400 et 1,200
mètres, et les profondeurs sont de 11 et 14 mètres, sauf
dans la partie haute, sur une longueur de 1,000 mè-
très, où un dragage peu important devient néces-
saire.
» De la Savana le projet se dirige presque en ligne
droite sur la baie de Calédonie ; la longueur du canal
est de 50 kilomètres. Il comporte 22 écluses, 11 sur
chaque versant, de 4 mètres de chute chacune.
» Le bief de partage est établi sur des terrains éle-
vés, qui sont arrosés par un système abondant de ri-
vières avec lesquelles il devient facile de subvenir à
l'alimentation du canal.
» Le passage de la Cordillère nécessitera le seul tra-
vail réellement considérable du projet : une très-forte
tranchée ou un souterrain dont la longueur ne dépas-
serait pas 1,600 mètres. Quelque sérieux que soit cet
obstacle, il ne présente pas de difficultés que la science
de l'ingénieur ne puisse facilement surmonter.
» Nous croyons pouvoir ajouter, comme conclusion à
cet exposé, que le projet du canal interocéanique par
l'isthme de Darien est celui qui se présente dans les
meilleures conditions : il est le plus court et le plus
économique ; il est abondamment pourvu de bons ports
à ses deux extrémités, et son exécution ne présente
pas de circonstances aléatoires. C'est là, du reste, l'a-
vis des personnes les plus compétentes qui l'ont exa-
miné.
» Prochainement nous traiterons la question au point
de vue de la navigation et des intérêts financiers. »
TRAFIC AVEC LA COTE ORIENTALE D'AFRIQUE.
On lit sous ce titre dans le Moniteur du 2 juin :
( La côte orientale d'Afrique est appelée au plus bril-
lant avenir lorsque l'ouverture du canal de Suez aura
détourné dans cette direction une grande partie du
mouvement de navigation qui a lieu le long des côtes
occidentales. Il importe donc d'en étudier les ressour-
ces et de fixer l'attention du commerce sur les pro-
duits et les objets manufacturés qui font la base du
trafic actuel dans ces contrées.
» On y compte trois marchés principaux, sur cha-
cun desquels nous donnerons quelques indications :
Zanzibar, Mozambique et Madagascar.
» L'île de Zanzibar tire une grande importance de
sa proximité de l'Arabie; elle centralise le commerce
d'échanges qui s'opère entre les populations arabes
d'une part et celles de l'intérieur de l'Afrique. Elle
possède une marine nationale composée de boutres, sor-
tes de navires lourds et pourvus d'un arrière élevé,
comme certains modèles qui nous ont été conservés des
galères du moyen âge; ces embarcations, dont on
peut évaluer le nombre de 150 à 200, emportent dans
l'Inde des chargements d'ivoire, de gomme copal, de
girofle, de sandal et d'ébène; elles prennent en retour
des cotonnades blanches ou imprimées, du coton écru,
des denrées alimentaires, de la myrrhe, du savon, etc.
Les retours d'Arabie se composent en général de cafés,
de résines aromatiques et dé toiles de lin ; en lon-
geant la côte, les boutres achètent encore aux natu-
rels des cuirs, des girofles, du piment, etc. Enfin les
Comores et Madagascar expédient des produits agrico-
les, ignames, chèvres, riz, miel, cire, viandes salées.
» On évalue à un peu moins de 5 millions de francs
la valeur annuelle des échanges faits avec l'Europe et
les Etats-Unis d'Amérique; en 1861, le mouvement ma-
ritime de l'île a occupé 126 navires et 36,029 tonneaux,
dans lesquels la France, qui figure au premier rang,
compte 35 navires et 9,600 tonneaux. Les principaux
objets sur lesquels portent les transactions sont les
cotonnades, la poudre, les armes à feu, les verroteries,
les faïences et les articles de quincaillerie.
» Presque tout le commerce de Zanzibar est entre les
mains des Indiens, qui sont devenus créanciers pour
des sommes importantes de la population indigène. La
seule monnaie du pays est le talaro, ancien thaler
d'Autriche, valant 5 fr. 50 c. Les monnaies d'or de
l'Europe sont "prises comme lingots ; pour les menues
opérations, on emploie les coquillages appelés cauris,
ou les pièces de toiles peintes, qui servent de mon-
naie d'échange avec l'intérieur.
» Ajoutons encore que le sultan de Zanzibar fait ap-
pel aux immigrants européens, et leur offre les plus
grands avantages ; il serait possible d'établir sur ce
point des factoreries et des comptoirs auxquels le per-
cement de l'isthme de Suez assurerait une prospérité
certaine.
» On trouve à peu près les mômes éléments d'impor-
tation et d'exportation pour le comptoir portugais de
Mozambique. Notre pavillon y paraît en seconde ligne,
après le pavillon portugais ; sur un mouvement total
de 108 navires, pour une année, nous en comptons 26
contre 60 portugais.
» Le troisième marché, qui a pour la France une
importance bien plus considérable encore, est celui de
Madagascar ; nous nous réservons d'y revenir et de
traiter ce sujet avec tout le développement nécessaire.
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