Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
c 288 L'ISTHME DE SUEZ,
"Disons tout d'abord que le canal interocéanique, pour
répondre aux exigences maritimes et commerciales, doit
avoir des dimensions telles, que les navires du plus fort
tonnage, sans en excepter la marine militaire, puissent
le parcourir. Ce n'est qu'à ces conditions qu'il rendra des
services complets. Un canal à petite section ne rempli-
rait qu'imparfaitement le but, et ne tarderait pas à être
reconnu insuffisant. Il faut donc qu'il y ait à chacune
des extrémités du canal, sur les deux Océans, des ports
vastes, sûrs et profonds, qui, en tout temps, puissent
permettre aux navires d'y arriver en toute sécurité.
C'est là le point capital de l'œuvre et l'écueil du plus
grand nombre des projets.
» Projet par l'isthme de Téhuantepec. — L'isthme de Té-
huantepec, situé au sud du Mexique, fut exploré en
1825 par le général du génie Orbegoso. La largeur en-
tre les deux mers est de 220 kilomètres, et la hauteur
du plateau supérieur qu'il faudrait atteindre pour éta-
blir le bief de partage du canal, est d'environ 200 mè-
tres ; ce qui nécessiterait un nombre d'écluses considé-
rable et des dépenses extraordinaires. Le général Or-
begoso concluait lui-même que la canalisation par ce
passage était problématique et gigantesque. Cette étude,
reprise en 1842 par l'ingénieur Moro, n'a pas donné de
meilleurs résultats.
» Projet par l'isthme de Nicaragua.- Plusieurs directions
ont été étudiées par le lac de Nicaragua. En 1846, le
prince Louis-Napoléon Bonaparte publiait à Londres un
mémoire fort remarquable sur la jonction des deux
océans à travers cette partie de l'isthme. Le projet qu'il
proposait consistait à suivre le fleuve San Juan depuis
l'Atlantique jusqu'au lac de Nicaragua, qu'il traversait ;
de là, il se jetait dans le lac de Léon (appelé aussi lac
Managua), utilisant le rio Tipitapa, et gagnait l'océan
Pacifique en~débouchant au port de Realejo.
» Ce projet grandiose qui n'embrassait pas moins de
457 kilomètres de parcours et comportait 42 écluses, pré-
sentait de très-grandes difficultés d'exécution.
» Le fleuve San Juan, dont la largeur varie entre 100
et 400 mètres, a 115 kilomètres de longueur. Sa profon-
deur est très-irrégulière; en certains endroits, elle ne
dépasse pas 2 et 3 mètres ; sur d'autres points, le fleuve
disparaît entièrement, pendant la saison sèche, au mi-
lieu de roches formant des rapides sur une longueur
d'environ 22 kilomètres. 11 serait fort difficile d'amélio-
rer suffisamment le régime de cette rivière sur une
longueur aussi considérable, et d'obtenir un fond cons-
tant de 8 mètres, là où elle n'en présente que 2 ou 3.
C'est un travail sans précédent, dont il est à peu près
impossible d'évaluer la dépense, et dont on peut douter
de l'efficacité.
» En outre, ce projet nécessiterait de grands travaux
hydrauliques pour approprier le rio Tipitapa et le port
de Creytown aux exigences .de la navigation actuelle.
La barre du port est ensablée, et le fond y est tout au
plus suffisant pour les navires de 500 tonneaux.
» De pareilles difficultés devaient inévitablement
amener à rechercher une direction plus favorable.
# Le projet dressé par M. Thomé de Gamond, en
vertu de la. concession accordée à M. Félix Belly en
1855 par les États de Nicaragua et de Costa-Rica, dif-
férait de celui du prince Louis-Napoléon, en ce que le
tracé, après avoir suivi le fleuve San Juan et le lac de
Nicaragua, passait directement du lac à l'océan Pacifi-
que, en débouchant dans la baie de Salinas. Il était
plus court de 192 kilomètres que le projet précédent,
mais il ne remédiait à aucune de ses difficultés prin-
cipales, qui sont : l'amélioration du fleuve San Juan
et du port de Creytown. En outre, il abandonnait le
port de Realejo, qui se trouve dans de bonnes condi-
tions, pour la baie de Salinas dont l'insuffisance est
constatée. Cette direction nécessitait, pour la coupure
de l'isthme comprise entre le lac de Nicaragua et le
Pacifique, une tranchée de 23 kilomètres de longueur
et de 53 mètres de hauteur au point culminant. En ré-
sumé, le projet Belly, dont la longueur est de 265 kilo-
mètres, n'offre pas de réels avantages sur le projet
du prince Louis-Napoléon.
» Projet par l'isthme de Panama. — Le projet étudié par
M. Garella, à travers l'isthme de Panama, débouchait
sur l'Atlantique dans la baie du Limon, et sur le Paci-
fique dans celle de Vaca-di-Monte, située à l'ouest de
Panama. Il comportait trente-six écluses et sa longueur
était de 16 kilomètres.
» La traversée du col de l'isthme nécessitait une
tranchée d'une importance telle, que M. Garella avait
dû projeter sur le bief de partage un souterrain de
6,595 mètres de longueur.
» Ce projet présentait encore un inconvénient plus
grave : il ne possédait ni ports, ni abris, ni mouillage à
ses entrées sur les deux océans. C'est là cependant,
nous l'avons dit plus haut, une des conditions indis-
pensables pour rétablissement d'un canal maritime.
» Enfin, les difficultés d'exécution de ce projet
avaient été si bien comprises par son auteur qu'il con-
cluait à l'exclusion des compagnies pour réaliser cette
grande entreprise, et réclamait le concours des princi-
paux gouvernements intéressés.
» Projet par l'isthme de Darien. — L'intérieur de l'is-
thme de Darien est resté à peu près inconnu jusqu'à
ces dernières années : les explorations y étaient plus
difficiles qu'ailleurs par suite de l'hostilité des Indiens
qui l'habitent et qui s'opposent, même par les armes,
à toutes recherches sur leur territoire. Néanmoins,
quelques explorateurs ont pu le parcourir, et les di-
vers documents qu'ils en ont rapportés ont permis de
dresser un projet qui paraît l'emporter sur tous les
autres.
» Ce projet, dressé par M. Bourdiol à la suite de
l'exploration qu'il a faite en 1861, aboutit du côté du
Pacifique dans le golfe San Miguel, et du côté de l'At-
lantique dans la baie de Calédonie.
» Le golfe San Miguel est un des plus vastes et des
plus sûrs qui se rencontrent sur la côte occidentale des
Amériques ; il pénètre trèsrprofondément dans l'inté -
rieur des terres, et se trouve lui-même prolongé vers le
nord et le sud-est par les larges estuaires des deux ri-
vières la Savana et la Tuyra formant deux véritables
"Disons tout d'abord que le canal interocéanique, pour
répondre aux exigences maritimes et commerciales, doit
avoir des dimensions telles, que les navires du plus fort
tonnage, sans en excepter la marine militaire, puissent
le parcourir. Ce n'est qu'à ces conditions qu'il rendra des
services complets. Un canal à petite section ne rempli-
rait qu'imparfaitement le but, et ne tarderait pas à être
reconnu insuffisant. Il faut donc qu'il y ait à chacune
des extrémités du canal, sur les deux Océans, des ports
vastes, sûrs et profonds, qui, en tout temps, puissent
permettre aux navires d'y arriver en toute sécurité.
C'est là le point capital de l'œuvre et l'écueil du plus
grand nombre des projets.
» Projet par l'isthme de Téhuantepec. — L'isthme de Té-
huantepec, situé au sud du Mexique, fut exploré en
1825 par le général du génie Orbegoso. La largeur en-
tre les deux mers est de 220 kilomètres, et la hauteur
du plateau supérieur qu'il faudrait atteindre pour éta-
blir le bief de partage du canal, est d'environ 200 mè-
tres ; ce qui nécessiterait un nombre d'écluses considé-
rable et des dépenses extraordinaires. Le général Or-
begoso concluait lui-même que la canalisation par ce
passage était problématique et gigantesque. Cette étude,
reprise en 1842 par l'ingénieur Moro, n'a pas donné de
meilleurs résultats.
» Projet par l'isthme de Nicaragua.- Plusieurs directions
ont été étudiées par le lac de Nicaragua. En 1846, le
prince Louis-Napoléon Bonaparte publiait à Londres un
mémoire fort remarquable sur la jonction des deux
océans à travers cette partie de l'isthme. Le projet qu'il
proposait consistait à suivre le fleuve San Juan depuis
l'Atlantique jusqu'au lac de Nicaragua, qu'il traversait ;
de là, il se jetait dans le lac de Léon (appelé aussi lac
Managua), utilisant le rio Tipitapa, et gagnait l'océan
Pacifique en~débouchant au port de Realejo.
» Ce projet grandiose qui n'embrassait pas moins de
457 kilomètres de parcours et comportait 42 écluses, pré-
sentait de très-grandes difficultés d'exécution.
» Le fleuve San Juan, dont la largeur varie entre 100
et 400 mètres, a 115 kilomètres de longueur. Sa profon-
deur est très-irrégulière; en certains endroits, elle ne
dépasse pas 2 et 3 mètres ; sur d'autres points, le fleuve
disparaît entièrement, pendant la saison sèche, au mi-
lieu de roches formant des rapides sur une longueur
d'environ 22 kilomètres. 11 serait fort difficile d'amélio-
rer suffisamment le régime de cette rivière sur une
longueur aussi considérable, et d'obtenir un fond cons-
tant de 8 mètres, là où elle n'en présente que 2 ou 3.
C'est un travail sans précédent, dont il est à peu près
impossible d'évaluer la dépense, et dont on peut douter
de l'efficacité.
» En outre, ce projet nécessiterait de grands travaux
hydrauliques pour approprier le rio Tipitapa et le port
de Creytown aux exigences .de la navigation actuelle.
La barre du port est ensablée, et le fond y est tout au
plus suffisant pour les navires de 500 tonneaux.
» De pareilles difficultés devaient inévitablement
amener à rechercher une direction plus favorable.
# Le projet dressé par M. Thomé de Gamond, en
vertu de la. concession accordée à M. Félix Belly en
1855 par les États de Nicaragua et de Costa-Rica, dif-
férait de celui du prince Louis-Napoléon, en ce que le
tracé, après avoir suivi le fleuve San Juan et le lac de
Nicaragua, passait directement du lac à l'océan Pacifi-
que, en débouchant dans la baie de Salinas. Il était
plus court de 192 kilomètres que le projet précédent,
mais il ne remédiait à aucune de ses difficultés prin-
cipales, qui sont : l'amélioration du fleuve San Juan
et du port de Creytown. En outre, il abandonnait le
port de Realejo, qui se trouve dans de bonnes condi-
tions, pour la baie de Salinas dont l'insuffisance est
constatée. Cette direction nécessitait, pour la coupure
de l'isthme comprise entre le lac de Nicaragua et le
Pacifique, une tranchée de 23 kilomètres de longueur
et de 53 mètres de hauteur au point culminant. En ré-
sumé, le projet Belly, dont la longueur est de 265 kilo-
mètres, n'offre pas de réels avantages sur le projet
du prince Louis-Napoléon.
» Projet par l'isthme de Panama. — Le projet étudié par
M. Garella, à travers l'isthme de Panama, débouchait
sur l'Atlantique dans la baie du Limon, et sur le Paci-
fique dans celle de Vaca-di-Monte, située à l'ouest de
Panama. Il comportait trente-six écluses et sa longueur
était de 16 kilomètres.
» La traversée du col de l'isthme nécessitait une
tranchée d'une importance telle, que M. Garella avait
dû projeter sur le bief de partage un souterrain de
6,595 mètres de longueur.
» Ce projet présentait encore un inconvénient plus
grave : il ne possédait ni ports, ni abris, ni mouillage à
ses entrées sur les deux océans. C'est là cependant,
nous l'avons dit plus haut, une des conditions indis-
pensables pour rétablissement d'un canal maritime.
» Enfin, les difficultés d'exécution de ce projet
avaient été si bien comprises par son auteur qu'il con-
cluait à l'exclusion des compagnies pour réaliser cette
grande entreprise, et réclamait le concours des princi-
paux gouvernements intéressés.
» Projet par l'isthme de Darien. — L'intérieur de l'is-
thme de Darien est resté à peu près inconnu jusqu'à
ces dernières années : les explorations y étaient plus
difficiles qu'ailleurs par suite de l'hostilité des Indiens
qui l'habitent et qui s'opposent, même par les armes,
à toutes recherches sur leur territoire. Néanmoins,
quelques explorateurs ont pu le parcourir, et les di-
vers documents qu'ils en ont rapportés ont permis de
dresser un projet qui paraît l'emporter sur tous les
autres.
» Ce projet, dressé par M. Bourdiol à la suite de
l'exploration qu'il a faite en 1861, aboutit du côté du
Pacifique dans le golfe San Miguel, et du côté de l'At-
lantique dans la baie de Calédonie.
» Le golfe San Miguel est un des plus vastes et des
plus sûrs qui se rencontrent sur la côte occidentale des
Amériques ; il pénètre trèsrprofondément dans l'inté -
rieur des terres, et se trouve lui-même prolongé vers le
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