Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-07-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juillet 1864 01 juillet 1864
Description : 1864/07/01 (A9,N193). 1864/07/01 (A9,N193).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033242
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
292 L'ISTHME DE SUEZ,
ne pas être abandonnés , et que si une poule est
restée attardée sous quelque buisson, elle suit la
marche de la caravane et vient s'abattre contre la
cage qui se balance sur le dos d'un chameau.
C'était ce désert dont nous venions prendre pos-
session et qu'il fallait songer à vivifier et à faire
habiter par nos travailleurs.
Des hommes courageux et dévoués commencèrent
sous mes yeux à y établir des campements. Ensuite,
nous nous rendimes à Port-Saïd, et là, sur une plage
de 50 à 60 mètres de large, entre le lac Menzaleh
et la mer, nous donnâmes avec quelques Arabes ce
qu'on a appelé le premier coup de pioche. C'était
fort modeste, mais cé premier coup de pioche, an-
noncé dans le monde entier, fit beaucoup de sensa-
tion. Aussitôt l'hostilité de l'Angleterre se manifesta
de nouveau ; des représentations toujours verbales
furent adressées à Constantinople et en Egypte ;
car jamais cette opposition anglaise n'a manqué
de se produire dans toutes les circonstances où nous
faisions un pas en avant.
Voici comment je rendais compte de cette situa-
tion le 9 mars 1859, à l'administrateur anglais,
agent de la Compagnie, à Londres.
et Alexandrie, le 9 mars 1859.
» A. M. Daniel Adolphus Lange, administrateur de la
Compagnie universelle du canal maritime de Suez,
à Londres.
» J'ai trouvé le vice-roi dans la même disposition
de continuer à favoriser de toutes ses forces l'entre-
prise du canal de Suez
Il m'a dit que le consul anglais était revenu à la
charge auprès de lui, contre l'exécution du canal,
dans le moment même où l'Angleterre le faisait re-
mercier de l'achèvement du chemin de fer du Caire
à Suez qui, suivant les expressions d'une adresse de
la Compagnie péninsulaire et orientale, réalise si
heureusement au profit des intérêts anglais la com-
munication désirée entre la Méditerranée et la mer
Rouge.
» Enfin, il est bien constaté actuellement que
l'exécution du canal ne rencontre point d'obstacle
du côté de la Porte, mais que l'opposition vient uni-
quement du côté de l'agent anglais, lequel a été jus-
qu'à faire entrevoir au vice-roi l'épouvantail d'un
casus belli, à l'occasion de l'entreprise commerciale du
canal.
» Comment concilier cette situation avec la dé-
claration faite par le chancelier de l'Échiquier à la
Chambre des communes, le 1er juin 1858, en réponse
aux discours des plus grands orateurs du Parlement,
qui qualifiaient une telle opposition de basse, égoïste,
illégitime, insoutenable, et déshonorante pour l'An-
gleterre ?
» Il résultait de cette déclaration que M. Disraeli
niait, au nom du gouvernement, l'intervention qu'on
lui reprochait, et repoussait le vote de blâme pro-
posé en disant : « Quelle preuve avons-nous que le
» pouvoir et l'influence de notre pays sont en ce moment
» ou ont été exercés de manière à provoquer une ré-
» solution de ce genre?.
» J'ignore parfaitement tout acte du ministère actuel,
» et je n'en connais aucun du dernier ministère pouvant
» démontrer qu'il ait été usé d'aucune contrainte
» Je pense que personne n'a le droit d'articuler que la
» puissance et l'influence de l'Angleterre aient été em-
» ployées pour contraindre la Porte à s'opposer à ce
» projet. »
» Je dénonce au peuple anglais et à l'opinion
publique des autres pays la contradiction existant
entre ces paroles et les manœuvres employées au-
jourd'hui. Mais, comme je vais procéder, avec ceux
de nos collègues délégués en Commission en Égypte,
et dont vous faites partie, à l'exécution des déci-
sions du Conseil d'administration en ce qui concerne
la continuation, sur le terrain, des études et travaux
préparatoires, je vous prie de faire prévoir à vos
amis du Parlement les conflits qui pourraient surve-
nir, décidé, comme je le suis, à soutenir énergique-
ment les droits des actionnaires de la Compagnie
contre des influences ou des contraintes illégitimes.
» Il est temps de voir finir cette pitoyable comédie
jouée, depuis quatre ans, par les agents d'nn grand
gouvernement qui se cache hypocritement derrière la
Turquie, pour faire obstacle à un projet commercial
utile au monde entier : les ministres de la Porte ont
déclaré qu'en ce qui concernait les intérêts de l'em-
pire ottoman le sultan ne s'opposait point à l'exé-
cution du canal de Suez. C'est après avoir eu cette
déclaration entre les mains que j'ai ouvert la sous-
cription publique, conformément à un mandat légal
et régulier. Aujourd'hui la Société s'est constituée
avec un succès éclatant, et je vais en son nom
commencer l'exécution. Si quelqu'un prétend nous
arrêter, nous saurons alors contre qui nous aurons
à lutter. Je ne demande pas mieux que de voir se
déchirer le voile qui couvrait nos adversaires et de
pouvoir les combattre en face.
» Si vous croyez convenable de publier cette lettre,
je vous y autorise.
» Signé : FERD. DE LESSEPS. »
Cette lettre n'a pas été écrite aujourd'hui pour
le besoin de la cause, je la lis sur mon registre de
correspondance de 1859.
A Londres, on avait annoncé au Parlement que le
gouvernement ne faisait aucune opposition. J'avais
ne pas être abandonnés , et que si une poule est
restée attardée sous quelque buisson, elle suit la
marche de la caravane et vient s'abattre contre la
cage qui se balance sur le dos d'un chameau.
C'était ce désert dont nous venions prendre pos-
session et qu'il fallait songer à vivifier et à faire
habiter par nos travailleurs.
Des hommes courageux et dévoués commencèrent
sous mes yeux à y établir des campements. Ensuite,
nous nous rendimes à Port-Saïd, et là, sur une plage
de 50 à 60 mètres de large, entre le lac Menzaleh
et la mer, nous donnâmes avec quelques Arabes ce
qu'on a appelé le premier coup de pioche. C'était
fort modeste, mais cé premier coup de pioche, an-
noncé dans le monde entier, fit beaucoup de sensa-
tion. Aussitôt l'hostilité de l'Angleterre se manifesta
de nouveau ; des représentations toujours verbales
furent adressées à Constantinople et en Egypte ;
car jamais cette opposition anglaise n'a manqué
de se produire dans toutes les circonstances où nous
faisions un pas en avant.
Voici comment je rendais compte de cette situa-
tion le 9 mars 1859, à l'administrateur anglais,
agent de la Compagnie, à Londres.
et Alexandrie, le 9 mars 1859.
» A. M. Daniel Adolphus Lange, administrateur de la
Compagnie universelle du canal maritime de Suez,
à Londres.
» J'ai trouvé le vice-roi dans la même disposition
de continuer à favoriser de toutes ses forces l'entre-
prise du canal de Suez
Il m'a dit que le consul anglais était revenu à la
charge auprès de lui, contre l'exécution du canal,
dans le moment même où l'Angleterre le faisait re-
mercier de l'achèvement du chemin de fer du Caire
à Suez qui, suivant les expressions d'une adresse de
la Compagnie péninsulaire et orientale, réalise si
heureusement au profit des intérêts anglais la com-
munication désirée entre la Méditerranée et la mer
Rouge.
» Enfin, il est bien constaté actuellement que
l'exécution du canal ne rencontre point d'obstacle
du côté de la Porte, mais que l'opposition vient uni-
quement du côté de l'agent anglais, lequel a été jus-
qu'à faire entrevoir au vice-roi l'épouvantail d'un
casus belli, à l'occasion de l'entreprise commerciale du
canal.
» Comment concilier cette situation avec la dé-
claration faite par le chancelier de l'Échiquier à la
Chambre des communes, le 1er juin 1858, en réponse
aux discours des plus grands orateurs du Parlement,
qui qualifiaient une telle opposition de basse, égoïste,
illégitime, insoutenable, et déshonorante pour l'An-
gleterre ?
» Il résultait de cette déclaration que M. Disraeli
niait, au nom du gouvernement, l'intervention qu'on
lui reprochait, et repoussait le vote de blâme pro-
posé en disant : « Quelle preuve avons-nous que le
» pouvoir et l'influence de notre pays sont en ce moment
» ou ont été exercés de manière à provoquer une ré-
» solution de ce genre?.
» J'ignore parfaitement tout acte du ministère actuel,
» et je n'en connais aucun du dernier ministère pouvant
» démontrer qu'il ait été usé d'aucune contrainte
» Je pense que personne n'a le droit d'articuler que la
» puissance et l'influence de l'Angleterre aient été em-
» ployées pour contraindre la Porte à s'opposer à ce
» projet. »
» Je dénonce au peuple anglais et à l'opinion
publique des autres pays la contradiction existant
entre ces paroles et les manœuvres employées au-
jourd'hui. Mais, comme je vais procéder, avec ceux
de nos collègues délégués en Commission en Égypte,
et dont vous faites partie, à l'exécution des déci-
sions du Conseil d'administration en ce qui concerne
la continuation, sur le terrain, des études et travaux
préparatoires, je vous prie de faire prévoir à vos
amis du Parlement les conflits qui pourraient surve-
nir, décidé, comme je le suis, à soutenir énergique-
ment les droits des actionnaires de la Compagnie
contre des influences ou des contraintes illégitimes.
» Il est temps de voir finir cette pitoyable comédie
jouée, depuis quatre ans, par les agents d'nn grand
gouvernement qui se cache hypocritement derrière la
Turquie, pour faire obstacle à un projet commercial
utile au monde entier : les ministres de la Porte ont
déclaré qu'en ce qui concernait les intérêts de l'em-
pire ottoman le sultan ne s'opposait point à l'exé-
cution du canal de Suez. C'est après avoir eu cette
déclaration entre les mains que j'ai ouvert la sous-
cription publique, conformément à un mandat légal
et régulier. Aujourd'hui la Société s'est constituée
avec un succès éclatant, et je vais en son nom
commencer l'exécution. Si quelqu'un prétend nous
arrêter, nous saurons alors contre qui nous aurons
à lutter. Je ne demande pas mieux que de voir se
déchirer le voile qui couvrait nos adversaires et de
pouvoir les combattre en face.
» Si vous croyez convenable de publier cette lettre,
je vous y autorise.
» Signé : FERD. DE LESSEPS. »
Cette lettre n'a pas été écrite aujourd'hui pour
le besoin de la cause, je la lis sur mon registre de
correspondance de 1859.
A Londres, on avait annoncé au Parlement que le
gouvernement ne faisait aucune opposition. J'avais
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