Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-06-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1864 01 juin 1864
Description : 1864/06/01 (A9,N191). 1864/06/01 (A9,N191).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033227
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
254 L'ISTHME DE SUEZ.
surer, dans les pays lointains, la sécurité des tran-
sactions. »
L'empire d'Autriche, qui possède une si vaste éten-
due de côtes sur l'Adriatique et une position centrale
en Europe, doit se préoccuper du rôle que l'avenir
lui réserve.
Lorsqu'un réseau complet de chemins de fer reliera
les ports aux centres industriels et agricoles, le
commerce extérieur aura une influence décisive sur
le développement des productions, et activera l'essor
de la richesse nationale.
De 1852 à 1862, le commerce d'importation en Au-
triche s'est accru de 14 à 16 millions de florins. On
trouve ce progrès bien faible, lorsqu'on le compare
à l'augmentation du commerce d'Angleterre et de
France. L'une des causes de cette faiblesse relative
est la tendance qu'ont les produits autrichiens à
s'écouler par d'autres ports que ceux de l'empire. Et
cependant, des résultats encourageants ont été obte-
nus par l'Autriche à diverses expositions ; notam-
ment à la dernière exposition de Londres.
Étudiant avec autorité les opérations commer-
ciales des États limitrophes, M. Révoltella affirme
que l'Autriche doit-en être l'intermédiaire.
Quant au commerce extérieur, hors de Gibraltar,
dit-il, on chercherait en vain un seul négociant au-
trichien en relation d'affaires avec la mère patrie ;
et sauf les États-Unis d'Amérique et le Brésil, l'Au-
triche n'a de rapports commerciaux avec aucun des
ports de l'Océan. La Chine, par exemple, cet em-
pire d'une étendue de 385,000 milles carrés, où vi-
vent 350 millions d'habitants; ce vaste débouché
commercial ouvert, par des traités, à la France,
l'Angleterre, la Russie, l'Amérique, la Hollande, la
Suisse, le Danemark et la Prusse, reste fermé pour
l'Autriche. Le pays qui a frété la Novara pour faire
le tour du monde, aux applaudissements de tous, a
vu un de ses navires renoncer à un nolis de 4,000 li-
vres sterling parce que le pavillon autrichien ne
pouvait être déployé dans les eaux du Japon.
Que sera-ce donc lorsque le canal maritime de l'isthme
de Suez étant terminé, le mouvement commercial
entre l'Europe et l'Asie aura pris une énorme exten-
sion?
Ici, laissons parler l'auteur :
« Le canal de Suez terminé, cette voie, réunis-
sant l'Europe centrale aux Indes orientales et aux
pays asiatiques, rouvrira complétement le chemin
commercial qui, depuis les Ptolémées jusqu'à Vasco
de Gama, rendait puissantes et riches les contrées
de la Méditerranée. Un tel événement donnera cer-
tainement une nouvelle et grande impulsion au
commerce du monde, et favorisera particulièrement
les États qui, par leur position géographique, se
trouveront les plus rapprochés des marchés de
l'Océan indien.
» L'Autriche est dans cette situation favorable
puisque de Bombay à Trieste, par la voie du cap de
Bonne-Espérance, se mesure un trajet de 13,000
lieues marines; tandis que par Suez il n'est que de
4,200 lieues.
» On gagnera par cette dernière voie 8,800 lieues,
c'est-à-dire les deux tiers du chemin. Par contre les
distances de Southampton à Bombay étant de 10,550
lieues par le Cap, et par Suez de 6,100 lieues, il en
résulte que l'Angleterre ne jouira que d'une dimi-
nution des deux cinquièmes.
» Les navires autrichiens feront, pour ainsi dire,
le cabotage de la mer Rouge jusqu'à Bombay, car il
y a une grande analogie entre la navigation de
cette -mer et celle de l'Adriatique. Tout ce qui a été
dit sur les prétendues difficultés de la navigation à
voiles sur la mer Rouge, n'a aucune valeur suivant
l'avis des plus hautes autorités maritimes.
» L'assertion soutenue jadis avec tant d'obstination
que le percement de l'isthme de Suez était techni-
quement inexécutable, a dû s'évanouir devant la
déclaration de l'un des plus autorisés ingénieurs
anglais, M. Hawkshaw. Il a su convaincre avec les
raisons les plus évidentes, ses incrédules compa-
triotes sous le point de vue pratique. Aussi depuis
ce moment, les adversaires du canal de Suez ont-
ils changé de tactique : renonçant à ridiculiser
l'œuvre ils ont cherché à l'entraver par toutes sortes
d'intrigues; ce dernier moyen a été tout aussi inutile
que le premier. Les travaux se poursuivent sans
relâche. L'œuvre grandiose est trop avancée; elle
correspond trop à l'esprit du temps, elle est soute-
nue par des intérêts trop puissants pour que son
achèvement définitif puisse être encore un sujet de
doute.
» Ne serait-il pas imprudent de rester indifférent
devant une éventualité d'une pareille importance,
et qui touche de si près à l'avenir politique de
l'Autriche au point de vue commercial.
» Si l'Autriche ne s'est pas préparée à cet événe-
ment , elle ne se trouvera pas en position de tirer
des avantages de cette nouvelle voie de communica-
tion et se trouvera, à son grand préjudice, surpas-
sée par les autres nations.
» Observons seulement ce qui se passe près de
nous, dans les pays qui sont nos voisins et nos
émules.
» Devons-nous rester indifférents en voyant la
France faire tous ses efforts pour activer son com-
merce dans la direction du canal de Suez ? Elle n'a
pas même attendu son achèvement pour se créer
une communication de premier ordre de Suez à la
Chine par un grand service de bateaux à vapeur,
donnant en même temps toute sa sollicitude pour
rendre Marseille le principal entrepôt de commerce
du monde?
surer, dans les pays lointains, la sécurité des tran-
sactions. »
L'empire d'Autriche, qui possède une si vaste éten-
due de côtes sur l'Adriatique et une position centrale
en Europe, doit se préoccuper du rôle que l'avenir
lui réserve.
Lorsqu'un réseau complet de chemins de fer reliera
les ports aux centres industriels et agricoles, le
commerce extérieur aura une influence décisive sur
le développement des productions, et activera l'essor
de la richesse nationale.
De 1852 à 1862, le commerce d'importation en Au-
triche s'est accru de 14 à 16 millions de florins. On
trouve ce progrès bien faible, lorsqu'on le compare
à l'augmentation du commerce d'Angleterre et de
France. L'une des causes de cette faiblesse relative
est la tendance qu'ont les produits autrichiens à
s'écouler par d'autres ports que ceux de l'empire. Et
cependant, des résultats encourageants ont été obte-
nus par l'Autriche à diverses expositions ; notam-
ment à la dernière exposition de Londres.
Étudiant avec autorité les opérations commer-
ciales des États limitrophes, M. Révoltella affirme
que l'Autriche doit-en être l'intermédiaire.
Quant au commerce extérieur, hors de Gibraltar,
dit-il, on chercherait en vain un seul négociant au-
trichien en relation d'affaires avec la mère patrie ;
et sauf les États-Unis d'Amérique et le Brésil, l'Au-
triche n'a de rapports commerciaux avec aucun des
ports de l'Océan. La Chine, par exemple, cet em-
pire d'une étendue de 385,000 milles carrés, où vi-
vent 350 millions d'habitants; ce vaste débouché
commercial ouvert, par des traités, à la France,
l'Angleterre, la Russie, l'Amérique, la Hollande, la
Suisse, le Danemark et la Prusse, reste fermé pour
l'Autriche. Le pays qui a frété la Novara pour faire
le tour du monde, aux applaudissements de tous, a
vu un de ses navires renoncer à un nolis de 4,000 li-
vres sterling parce que le pavillon autrichien ne
pouvait être déployé dans les eaux du Japon.
Que sera-ce donc lorsque le canal maritime de l'isthme
de Suez étant terminé, le mouvement commercial
entre l'Europe et l'Asie aura pris une énorme exten-
sion?
Ici, laissons parler l'auteur :
« Le canal de Suez terminé, cette voie, réunis-
sant l'Europe centrale aux Indes orientales et aux
pays asiatiques, rouvrira complétement le chemin
commercial qui, depuis les Ptolémées jusqu'à Vasco
de Gama, rendait puissantes et riches les contrées
de la Méditerranée. Un tel événement donnera cer-
tainement une nouvelle et grande impulsion au
commerce du monde, et favorisera particulièrement
les États qui, par leur position géographique, se
trouveront les plus rapprochés des marchés de
l'Océan indien.
» L'Autriche est dans cette situation favorable
puisque de Bombay à Trieste, par la voie du cap de
Bonne-Espérance, se mesure un trajet de 13,000
lieues marines; tandis que par Suez il n'est que de
4,200 lieues.
» On gagnera par cette dernière voie 8,800 lieues,
c'est-à-dire les deux tiers du chemin. Par contre les
distances de Southampton à Bombay étant de 10,550
lieues par le Cap, et par Suez de 6,100 lieues, il en
résulte que l'Angleterre ne jouira que d'une dimi-
nution des deux cinquièmes.
» Les navires autrichiens feront, pour ainsi dire,
le cabotage de la mer Rouge jusqu'à Bombay, car il
y a une grande analogie entre la navigation de
cette -mer et celle de l'Adriatique. Tout ce qui a été
dit sur les prétendues difficultés de la navigation à
voiles sur la mer Rouge, n'a aucune valeur suivant
l'avis des plus hautes autorités maritimes.
» L'assertion soutenue jadis avec tant d'obstination
que le percement de l'isthme de Suez était techni-
quement inexécutable, a dû s'évanouir devant la
déclaration de l'un des plus autorisés ingénieurs
anglais, M. Hawkshaw. Il a su convaincre avec les
raisons les plus évidentes, ses incrédules compa-
triotes sous le point de vue pratique. Aussi depuis
ce moment, les adversaires du canal de Suez ont-
ils changé de tactique : renonçant à ridiculiser
l'œuvre ils ont cherché à l'entraver par toutes sortes
d'intrigues; ce dernier moyen a été tout aussi inutile
que le premier. Les travaux se poursuivent sans
relâche. L'œuvre grandiose est trop avancée; elle
correspond trop à l'esprit du temps, elle est soute-
nue par des intérêts trop puissants pour que son
achèvement définitif puisse être encore un sujet de
doute.
» Ne serait-il pas imprudent de rester indifférent
devant une éventualité d'une pareille importance,
et qui touche de si près à l'avenir politique de
l'Autriche au point de vue commercial.
» Si l'Autriche ne s'est pas préparée à cet événe-
ment , elle ne se trouvera pas en position de tirer
des avantages de cette nouvelle voie de communica-
tion et se trouvera, à son grand préjudice, surpas-
sée par les autres nations.
» Observons seulement ce qui se passe près de
nous, dans les pays qui sont nos voisins et nos
émules.
» Devons-nous rester indifférents en voyant la
France faire tous ses efforts pour activer son com-
merce dans la direction du canal de Suez ? Elle n'a
pas même attendu son achèvement pour se créer
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