Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mai 1864 01 mai 1864
Description : 1864/05/01 (A9,N189). 1864/05/01 (A9,N189).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203320d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
222 L'ISTHME DE SUEZ.
« MONSIEUR,
« Voulez-vous me permettre d'user de vos colonnes
pour répondre à de nombreuses questions qui me sont
faites au sujet des travaux du canal de Suez, que l'on
suppose interrompus par suite du différend entre
S. A. le vice-roi d'Egypte et la Compagnie du
canal de Suez.
» Je puis vous affirmer, au contraire, que les tra-
vaux sont poussés avec une grande vigueur.
» Le vice-roi ayant décidé de laisser à l'Empereur
Napoléon l'arbitrage des points en litige, M. Drouyn
de Lliuys a soumis à Sa Majesté Impériale un projet
destiné à préparer la voie à une décision définitive, et
a, selon les ordres de l'Empereur, nommé une com-
mission d'enquête.
» Il peut être intéressant pour vos lecteurs de savoir
qu'avant peu de mois le nombre des ouvriers anglais
et écossais employés sur la ligne, et particulièrement
à Port-Saïd, avec leurs femmes et leurs familles, éga-
lera, s'il ne dépasse pas, le nombre des ouvriers
français.
» Les craintes de quelques personnes qui redoutent
l'influence française, en Egypte, par suite de la supé-
riorité numérique des Français, demeurent ainsi sans
fondement, les Anglais et les Français étant sur le
même pied.
» Je suis, etc. DANIEL A. LANGE,
» Représentant anglais de la Compagnie
du canal de Suez. »
M. Aiton doit achever lé canal maritime, à toute sa
profondeur, sur une longueur de 60 kilomètres, depuis
Port-Saïd jusqu'au pied du seuil d'El-Guisr. M. Cou-
vreux, entrepreneur français, connu en France par
ses procédés de terrassement, s'est chargé d'enlever ce
seuil. Son lot comprend une longueur de 15 kilomè-
tres et un déblai de 9 millions de mètres cubes.
M. Couvreux, également sur les lieux, organise très-
fortement ses chantiers. Ses chefs de service ont pris
possession des bâtiments d'habitation. Ils installent un
chemin de fer destiné au transport des terres déblayées
par les excavateurs sur lequel la machine à vapeur
fonctionne maintenant sur une longueur de 3 kilo-
mètres.
Les travaux au seuil sont nécessairement différents
de ceux qui sont exécutés à travers les lacs. Les dra-
gues, jusqu'à nouvel ordre au moins, ne seront pas
employées. Les terres, enlevées sur des wagons, sont
déversées sur la berge d'Afrique. Avant la fin de l'an-
née, M. Couvreux sera en mesure de remplir ses
engagements, qui consistent à enlever 200,000 mètres
cubes de terrain par mois, pendant la première année,
et 250,000 mètres cubespendantles années suivantes, de
* façon que l'excavation soit complète avant la fin de 1867.
M. Couvreux a dû aussi pourvoir aux besoins d'un
gros matériel : d'une part, rails de chemins de fer,
wagons et locomotives; d'autre part, machines desti-
nées à enlever les déblais au-dessus de l'eau et à les
porter sur les wagons; machines de déchargement;
excavateurs à sec, en partie montés aujourd'hui, et
prêts à fonctionner. « Sous peu de jours, nous dit une
de nos dernières lettres d'Egypte, les excavateurs à sec
seront en pleine activité.
Le lot qui fait suite à celui de M. Couvreux, et qui
comprend toute la partie qui s'étend entre le lac
Timsah et Suez, a été trop récemment concédé à
MM. Borel et Lavalley pour que ces messieurs aient
pu encore entrer dans la phase de l'exécution. Nous
savons seulement qu'ils s'occupent, à Paris, de l'achat
de leur matériel. Au premier jour leurs chefs de ser-
vice doivent quitter Paris, pour aller prendre posses-
sion de leur concession et procéder à leur installation.
Avant peu de mois ils seront en état de travailler sé-
rieusement. Ils ont à faire un déblai de 25 millions de
mètres cubes.
C'est sur la ligne du canal maritime de Timsah à
Suez que, dans ces derniers temps, ont été répartis les
contingents de fellahs mis à la disposition de la Com-
pagnie par le gouvernement égyptien. Au Sérapéum
2,150,000 mètres avaient été enlevés avant le 1er fé-
vrier. La longueur de la portion déjà entamée, sur ce
point, était de 6,300 mètres sur la largeur définitive.
Pendant les mois de février, mars et avril une partie
des travailleurs égyptiens ont été employés à établir,
près du Sérapéum, une communication reliant le canal
maritime au canal d'eau douce. Cette communication
a pour objet de permettre au matériel des entrepre-
neurs, arrivant par le canal d'eau douce, de passer
sur le canal maritime où il est appelé à fonctionner.
Les contingents non utilisés au Sérapéum ont atta-
qué, depuis le mois de janvier jusqu'à ce jour, le petit
seuil de Chalouf-el-Terraba, entre Suez et les lacs
Amers. Le montant de leurs déblais, sur ce point, est
évalué à 300,000 mètres cubes chaque mois; au total,
plus d'un million de mètres cubes.
Enfin, pour compléter cet aperçu des travaux en
cours, nous rappellerons qu'on continue la construc-
tion des écluses qui, à Ismaïlia, sont destinées à faire
communiquer le canal maritime avec le canal d'eau
douce, dont le niveau est plus élevé de 6 mètres.
C'est là un travail d'art important, et qui sera pro-
chainement terminé. Nous dirons aussi que le service
télégraphique a été complété. Le 1er mars, M. de Les-
seps annonçait qu'avant trois mois la ligne électrique
qui, du côté de Suez, n'atteignait encore que Tous-
soum, relierait tous les chantiers de l'isthme, sans ex-
ception. Ses prévisions ont été devancées : aujourd'hui,
les stations télégraphiques de la Compagnie sont : Za-
gazig, Tell-el-Kebir, Ismaïlia ; de ce point la ligne se
bifurque pour atteindre les deux extrémités du canal.
Les stations en se dirigeant vers le Nord, sont : El-Guisr;
Kantara, Ras-el-Eche et Port-Saïd ; et en se dirigeant
vers le Sud ; Toussoum, Chalouf-el-Tersaba et Suez,
« MONSIEUR,
« Voulez-vous me permettre d'user de vos colonnes
pour répondre à de nombreuses questions qui me sont
faites au sujet des travaux du canal de Suez, que l'on
suppose interrompus par suite du différend entre
S. A. le vice-roi d'Egypte et la Compagnie du
canal de Suez.
» Je puis vous affirmer, au contraire, que les tra-
vaux sont poussés avec une grande vigueur.
» Le vice-roi ayant décidé de laisser à l'Empereur
Napoléon l'arbitrage des points en litige, M. Drouyn
de Lliuys a soumis à Sa Majesté Impériale un projet
destiné à préparer la voie à une décision définitive, et
a, selon les ordres de l'Empereur, nommé une com-
mission d'enquête.
» Il peut être intéressant pour vos lecteurs de savoir
qu'avant peu de mois le nombre des ouvriers anglais
et écossais employés sur la ligne, et particulièrement
à Port-Saïd, avec leurs femmes et leurs familles, éga-
lera, s'il ne dépasse pas, le nombre des ouvriers
français.
» Les craintes de quelques personnes qui redoutent
l'influence française, en Egypte, par suite de la supé-
riorité numérique des Français, demeurent ainsi sans
fondement, les Anglais et les Français étant sur le
même pied.
» Je suis, etc. DANIEL A. LANGE,
» Représentant anglais de la Compagnie
du canal de Suez. »
M. Aiton doit achever lé canal maritime, à toute sa
profondeur, sur une longueur de 60 kilomètres, depuis
Port-Saïd jusqu'au pied du seuil d'El-Guisr. M. Cou-
vreux, entrepreneur français, connu en France par
ses procédés de terrassement, s'est chargé d'enlever ce
seuil. Son lot comprend une longueur de 15 kilomè-
tres et un déblai de 9 millions de mètres cubes.
M. Couvreux, également sur les lieux, organise très-
fortement ses chantiers. Ses chefs de service ont pris
possession des bâtiments d'habitation. Ils installent un
chemin de fer destiné au transport des terres déblayées
par les excavateurs sur lequel la machine à vapeur
fonctionne maintenant sur une longueur de 3 kilo-
mètres.
Les travaux au seuil sont nécessairement différents
de ceux qui sont exécutés à travers les lacs. Les dra-
gues, jusqu'à nouvel ordre au moins, ne seront pas
employées. Les terres, enlevées sur des wagons, sont
déversées sur la berge d'Afrique. Avant la fin de l'an-
née, M. Couvreux sera en mesure de remplir ses
engagements, qui consistent à enlever 200,000 mètres
cubes de terrain par mois, pendant la première année,
et 250,000 mètres cubespendantles années suivantes, de
* façon que l'excavation soit complète avant la fin de 1867.
M. Couvreux a dû aussi pourvoir aux besoins d'un
gros matériel : d'une part, rails de chemins de fer,
wagons et locomotives; d'autre part, machines desti-
nées à enlever les déblais au-dessus de l'eau et à les
porter sur les wagons; machines de déchargement;
excavateurs à sec, en partie montés aujourd'hui, et
prêts à fonctionner. « Sous peu de jours, nous dit une
de nos dernières lettres d'Egypte, les excavateurs à sec
seront en pleine activité.
Le lot qui fait suite à celui de M. Couvreux, et qui
comprend toute la partie qui s'étend entre le lac
Timsah et Suez, a été trop récemment concédé à
MM. Borel et Lavalley pour que ces messieurs aient
pu encore entrer dans la phase de l'exécution. Nous
savons seulement qu'ils s'occupent, à Paris, de l'achat
de leur matériel. Au premier jour leurs chefs de ser-
vice doivent quitter Paris, pour aller prendre posses-
sion de leur concession et procéder à leur installation.
Avant peu de mois ils seront en état de travailler sé-
rieusement. Ils ont à faire un déblai de 25 millions de
mètres cubes.
C'est sur la ligne du canal maritime de Timsah à
Suez que, dans ces derniers temps, ont été répartis les
contingents de fellahs mis à la disposition de la Com-
pagnie par le gouvernement égyptien. Au Sérapéum
2,150,000 mètres avaient été enlevés avant le 1er fé-
vrier. La longueur de la portion déjà entamée, sur ce
point, était de 6,300 mètres sur la largeur définitive.
Pendant les mois de février, mars et avril une partie
des travailleurs égyptiens ont été employés à établir,
près du Sérapéum, une communication reliant le canal
maritime au canal d'eau douce. Cette communication
a pour objet de permettre au matériel des entrepre-
neurs, arrivant par le canal d'eau douce, de passer
sur le canal maritime où il est appelé à fonctionner.
Les contingents non utilisés au Sérapéum ont atta-
qué, depuis le mois de janvier jusqu'à ce jour, le petit
seuil de Chalouf-el-Terraba, entre Suez et les lacs
Amers. Le montant de leurs déblais, sur ce point, est
évalué à 300,000 mètres cubes chaque mois; au total,
plus d'un million de mètres cubes.
Enfin, pour compléter cet aperçu des travaux en
cours, nous rappellerons qu'on continue la construc-
tion des écluses qui, à Ismaïlia, sont destinées à faire
communiquer le canal maritime avec le canal d'eau
douce, dont le niveau est plus élevé de 6 mètres.
C'est là un travail d'art important, et qui sera pro-
chainement terminé. Nous dirons aussi que le service
télégraphique a été complété. Le 1er mars, M. de Les-
seps annonçait qu'avant trois mois la ligne électrique
qui, du côté de Suez, n'atteignait encore que Tous-
soum, relierait tous les chantiers de l'isthme, sans ex-
ception. Ses prévisions ont été devancées : aujourd'hui,
les stations télégraphiques de la Compagnie sont : Za-
gazig, Tell-el-Kebir, Ismaïlia ; de ce point la ligne se
bifurque pour atteindre les deux extrémités du canal.
Les stations en se dirigeant vers le Nord, sont : El-Guisr;
Kantara, Ras-el-Eche et Port-Saïd ; et en se dirigeant
vers le Sud ; Toussoum, Chalouf-el-Tersaba et Suez,
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