Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1864 15 avril 1864
Description : 1864/04/15 (A9,N188). 1864/04/15 (A9,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203319r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
208 L'ISTHME DE SUEZ,
cier, du cuivre anglais; ce sont des mousselines, des
percales, des calicots venus de Manchester et de
Glascow. De telle sorte qu'aujourd'hui c'est pour l'Inde
que la Grande-Bretagne, en faisant un parcours immense
à travers l'Atlantique et l'Océan oriental, fait pénétrer
ses marchandises à bas prix, pour les vendre aux peu-
ples appauvris qui bordent le golfe Persique, l'Euphrate
et le Tigre.
» Passons à la seconde voie de communication de Vlnde avec
l'Occident. Il faut mettre à part les produits qui s'échan-
gent avec le golfe Arabique et la mer Rouge, excepté
le port de Suez.
» Cette ligne, beaucoup plus pauvre que les précé-
dentes, ne fait qu'un commerce qui ne dépasse pas, en
1862-1863 :
Pour Madras. 1,*704,448 francs.
Pour Bombay. 6,279,863 »
7,984,311 francs.
- » C est le quart du commerce avec le golfe Persique.
» Ici, les objets de luxe disparaissent en presque to-
talité ; ce sont le cuivre, l'acier, le fer et les calicots de
l'Angleterre qui prennent la place de ces objets précieux
que l'Inde exporte encore moins au midi qu'au nord de
l'Arabie.
» Reste le commerce exprimé séparément pour Suez
et la Méditerranée, sur lequel il faut fixer toute votre
attention. Pour l'Egypte, pour les peuples riverains de
la Méditerranée et pour l'Angleterre, la valeur totale
des importations et des exportations se réduit à ces deux
faibles sommes :
Pour Madras. 30,292 francs (1).
Pour Bombay. 3,370,770 »
3,301,062 francs.
» En retirant de ce total la part que peuvent récla-
mer l'Egypte, la France, l'Italie et toutes les nations
qui bordent la Méditerranée, vous pouvez concevoir le
peu qui reste pour l'Angleterre. Afin de lui laisser la
grande part, concédons-lui les neuf dixièmes du total,
et disons qu'elle fait par Suez, aller et retour, un com-
merce qui peut aller jusqu'à 3 millions de nos francs.
Retenons bien cette somme.
» Voilà tout le grand commerce obtenu par l'Angle-
terre avec l'occident et le midi de l'Inde, en se conten-
tant du chemin de fer d'Alexandrie à Suez pour tenir
lieu d'un canal maritime.
» Reste la troisième voie, celle que les partisans d'un
passé de quatre^siècles voudraient conserver à tout prix.
Par cette voie la plus longue, dont le parcours n'est
pas moindre de 5,000 lieues ou 20,000 kilomètres pour
aller d'Angleterre aux côtes de Coromandel et de Ma-
labar, voici quelle est la somme des importations pour
l'année 1863-63 :
(1) Peut-être faut-il joindre à ce chiffre une somme peu considé-
rable pour quelques produits laissés à Pointe-de-Galles, île de Cey-
làn, et qui passent ensuite à Madras.
Madras 119,712,897 francs.
Bombay. 563,211,893 »
682,930,790 francs.
C'est-à-dire deux cents fois autant par le cap de Bonne-
Espérance que par l'isthme de Suez, lorsqu'on le fran-
chit au moyen d'un chemin de fer.
» Par conséquent, malgré le secours qu'offre ce che-
min, aussi longtemps qu'on n'aura pas terminé le pro-
fond et large canal qui permettra qu'un même navire
passe d'Orient en Occident avec une économie supé-
rieure à 2,000 lieues sur le parcours, 199 tonneaux con-
tre un continueront d'être transportés par las voie la
plus longue, la plus lente et la plus dangereuse.
» Voilà pourquoi les nations les plus éclairées de l'an-
cien et du nouveau monde sont unanimes dans leurs
vœux pour le prompt achèvement d'une canalisation
maritime que vous avez ainsi caractérisée dès 1857 :
« La conception et les moyens d'exécution du canal ma-
» ritime de Suez sont les dignes apprêts d'une entre-
» prise utile à l'ensemble du genre humain. n Et la
Commission ajoutait : « Par ces simples mots, nous
» croyons exprimer, dans sa plus grande étendue, le
» jugement le plus favorable de toute l'Académie. »
» L'Académie peut voir par les résultats qu'offre la
plus récente expérience, à quel point les démonstra-
tions et les prévisions présentées par la Commission de
1857 sont aujourd'hui confirmées. Nous avons perdu deux
des membres les plus éminents parmi ceux qui compo-
saient cette Commission, MM. Cordier et Dufrénoy, ins-
pecteurs généraux des mines, et les infirmités de l'ami-
ral du Petit-Thouars, si glorieusement conquises dans
les combats et sur les mers, nous privent du concours
de son expérience et de ses lumières. Mais les vérités
que nos illustres confrères ont contribué à établir, et
que les faits les plus récents confirment avec tant d'é-
clat, sont pour eux un honneur durable et digne de l'A-
cadémie. »
LES FRANÇAIS- ET LES ANGLAIS EN ORIENT.
Sous ce titre, ou lit dans le Moniteur industriel du
7 avril :
« Le correspondant du Times à Constantinople lui
adresse de cette ville, sous la date du 24 mars, les cu-
rieuses communications suivantes :
« On a souvent appelé l'attention sur cette turbu-
lente activité particulière aux Français engagés en
Orient dans des entreprises industrielles et commercia-
les, et qui les pousse à donner à ces affaires un ca-
ractère politique. A leur point de vue, cette conduite
peut-être peut se justifier ; mais lorsque ces manœu-
vres menacent nos légitimes intérêts commerciaux, il
est certes permis de demander à la publicité la pro-
tection qu'elle peut accorder. Un cas vient d'être porté
à ma connaissance qui, si on n'y remédiait à temps,
pourrait bien amener des difficultés aussi intermina-
bles que celles auxquelles a donné lieu le projet du ca-
cier, du cuivre anglais; ce sont des mousselines, des
percales, des calicots venus de Manchester et de
Glascow. De telle sorte qu'aujourd'hui c'est pour l'Inde
que la Grande-Bretagne, en faisant un parcours immense
à travers l'Atlantique et l'Océan oriental, fait pénétrer
ses marchandises à bas prix, pour les vendre aux peu-
ples appauvris qui bordent le golfe Persique, l'Euphrate
et le Tigre.
» Passons à la seconde voie de communication de Vlnde avec
l'Occident. Il faut mettre à part les produits qui s'échan-
gent avec le golfe Arabique et la mer Rouge, excepté
le port de Suez.
» Cette ligne, beaucoup plus pauvre que les précé-
dentes, ne fait qu'un commerce qui ne dépasse pas, en
1862-1863 :
Pour Madras. 1,*704,448 francs.
Pour Bombay. 6,279,863 »
7,984,311 francs.
- » C est le quart du commerce avec le golfe Persique.
» Ici, les objets de luxe disparaissent en presque to-
talité ; ce sont le cuivre, l'acier, le fer et les calicots de
l'Angleterre qui prennent la place de ces objets précieux
que l'Inde exporte encore moins au midi qu'au nord de
l'Arabie.
» Reste le commerce exprimé séparément pour Suez
et la Méditerranée, sur lequel il faut fixer toute votre
attention. Pour l'Egypte, pour les peuples riverains de
la Méditerranée et pour l'Angleterre, la valeur totale
des importations et des exportations se réduit à ces deux
faibles sommes :
Pour Madras. 30,292 francs (1).
Pour Bombay. 3,370,770 »
3,301,062 francs.
» En retirant de ce total la part que peuvent récla-
mer l'Egypte, la France, l'Italie et toutes les nations
qui bordent la Méditerranée, vous pouvez concevoir le
peu qui reste pour l'Angleterre. Afin de lui laisser la
grande part, concédons-lui les neuf dixièmes du total,
et disons qu'elle fait par Suez, aller et retour, un com-
merce qui peut aller jusqu'à 3 millions de nos francs.
Retenons bien cette somme.
» Voilà tout le grand commerce obtenu par l'Angle-
terre avec l'occident et le midi de l'Inde, en se conten-
tant du chemin de fer d'Alexandrie à Suez pour tenir
lieu d'un canal maritime.
» Reste la troisième voie, celle que les partisans d'un
passé de quatre^siècles voudraient conserver à tout prix.
Par cette voie la plus longue, dont le parcours n'est
pas moindre de 5,000 lieues ou 20,000 kilomètres pour
aller d'Angleterre aux côtes de Coromandel et de Ma-
labar, voici quelle est la somme des importations pour
l'année 1863-63 :
(1) Peut-être faut-il joindre à ce chiffre une somme peu considé-
rable pour quelques produits laissés à Pointe-de-Galles, île de Cey-
làn, et qui passent ensuite à Madras.
Madras 119,712,897 francs.
Bombay. 563,211,893 »
682,930,790 francs.
C'est-à-dire deux cents fois autant par le cap de Bonne-
Espérance que par l'isthme de Suez, lorsqu'on le fran-
chit au moyen d'un chemin de fer.
» Par conséquent, malgré le secours qu'offre ce che-
min, aussi longtemps qu'on n'aura pas terminé le pro-
fond et large canal qui permettra qu'un même navire
passe d'Orient en Occident avec une économie supé-
rieure à 2,000 lieues sur le parcours, 199 tonneaux con-
tre un continueront d'être transportés par las voie la
plus longue, la plus lente et la plus dangereuse.
» Voilà pourquoi les nations les plus éclairées de l'an-
cien et du nouveau monde sont unanimes dans leurs
vœux pour le prompt achèvement d'une canalisation
maritime que vous avez ainsi caractérisée dès 1857 :
« La conception et les moyens d'exécution du canal ma-
» ritime de Suez sont les dignes apprêts d'une entre-
» prise utile à l'ensemble du genre humain. n Et la
Commission ajoutait : « Par ces simples mots, nous
» croyons exprimer, dans sa plus grande étendue, le
» jugement le plus favorable de toute l'Académie. »
» L'Académie peut voir par les résultats qu'offre la
plus récente expérience, à quel point les démonstra-
tions et les prévisions présentées par la Commission de
1857 sont aujourd'hui confirmées. Nous avons perdu deux
des membres les plus éminents parmi ceux qui compo-
saient cette Commission, MM. Cordier et Dufrénoy, ins-
pecteurs généraux des mines, et les infirmités de l'ami-
ral du Petit-Thouars, si glorieusement conquises dans
les combats et sur les mers, nous privent du concours
de son expérience et de ses lumières. Mais les vérités
que nos illustres confrères ont contribué à établir, et
que les faits les plus récents confirment avec tant d'é-
clat, sont pour eux un honneur durable et digne de l'A-
cadémie. »
LES FRANÇAIS- ET LES ANGLAIS EN ORIENT.
Sous ce titre, ou lit dans le Moniteur industriel du
7 avril :
« Le correspondant du Times à Constantinople lui
adresse de cette ville, sous la date du 24 mars, les cu-
rieuses communications suivantes :
« On a souvent appelé l'attention sur cette turbu-
lente activité particulière aux Français engagés en
Orient dans des entreprises industrielles et commercia-
les, et qui les pousse à donner à ces affaires un ca-
ractère politique. A leur point de vue, cette conduite
peut-être peut se justifier ; mais lorsque ces manœu-
vres menacent nos légitimes intérêts commerciaux, il
est certes permis de demander à la publicité la pro-
tection qu'elle peut accorder. Un cas vient d'être porté
à ma connaissance qui, si on n'y remédiait à temps,
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