Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-05-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1864 01 mai 1864
Description : 1864/05/01 (A9,N189). 1864/05/01 (A9,N189).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203320d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
224 L'ISTHME DE SUEZ,
ses dragages de la Clyde. Nous voilà donc, ici, en
pleine alliance de travail avec l'Angleterre pour le
percement de l'Isthme de Suez! Qu'en dira lord Pal-
merston? Qu'en diront les mânes de feu Robert
Stephenson ?
?) La conduite d'eau douce a une longueur de
80 kilomètres. Elle commence au lac Timsah, où une
puissante machine élévatoire a été établie. Elle fournit
de l'eau non-seulement à Port-Saïd, mais encore à
tous les campements intermédiaires, sur le parcours
du lac maritime, au seuil d'El-Guisr, à El-Ferdane,
à Kantara, à Ras-el-Eche, etc. Elle donne 200 mètres
cubes d'eau par jour, et pourra en donner jusqu'à
400. Vous voyez qu'elle peut suffire à tous les be-
soins.
Des réservoirs à niveau constant ont été établis sur
toute la ligne aux points où il y a utilité. Ils
sont régulièrement alimentés, et on pourra en aug-
menter le nombre, si, plus tard, on le juge nécessaire.
Les Arabes et les Syriens surtout s'y désaltèrent libre-
ment et copieusement. Nous ne leur vendons pas notre
eau, nous la leur donnons. A Port-Saïd même, on a
creusé un énorme bassin pour recevoir et conserver
les eaux qui viennent de Timsah. Après le bassin de
Port-Saïd, c'est celui de Kantara qui est le plus impor-
tant. Kantara est situé sur la route de Syrie, très-fré-
quentée, depuis quelque temps surtout, par de nom-
breuses caravanes de bestiaux achetés pour remplacer
ceux qu'a enlevés la dernière épizootie qui a fait subir
des pertes si cruelles à l'Egypte. On peut apprécier
de quelle utilité est pour ce pays tout entier ce
nouveau succès de la Compagnie, quand on songe
que ces bestiaux, arrivant à Kantara, n'ont pu sou-
vent boire une goutte d'eau depuis trois jours; et il
en passe des milliers par jour, dont un grand nombre,
certainement, périrait sans cette ressource autrefois
inespérée.
» Vous le voyez donc, pendant qu'on vous tracassait
à Paris, nous ne perdions pas notre temps ici. Nous
marchons toujours, nous allons droit devant nous, et
nous pouvons dire sans orgueil, comme sans fausse
modestie, que nous avons donné à l'Egypte deux bien-
faits dont il ne lui sera pas facile de solder la dette de
reconnaissance : l'eau douce à Suez, l'eau douce à
Port-Saïd, l'eau douce sur toute la ligne de l'isthme. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
SÉANCE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
La Société de géographie de Paris ne laisse passer
aucune occasion de donner des témoignages de sa
sympathie ardente et éclairée à l'entreprise du per-
cement de l'isthme de Suez. Le 19 décembre der-
nier, au banquet annuel de la Société, M. le sénateur
Michel Chevalier avait bu au percement des deux
grands isthmes de Panama et de Suez, et, en ter-
mes chaleureux, il avait répondu aux nombreuses
attaques que la passion ou l'intérêt dirigeaient en
ce moment contre la Compagnie et contre son fon-
dateur.
Le 15 avril, dans sa première assemblée générale
de l'année 1864, la même Société a vivement ap-
plaudi aux paroles par lesquelles son président,
S. Exc. M. le comte Walewski, dans son discours
d'ouverture, rendait hommage à la persévérance dé-
ployée par M. de Lesseps, que n'ont pu arrêter « les
» obstacles semés sur sa route par la cupidité, la
» vénalité, l'envie et l'ignorance. »
M. le comte Walewski, dans un discours qui a dû
paraître trop court à ses nombreux et distingués au-
diteurs, a rappelé que la France faisait chaque jour
de nouveaux progrès dans l'étude des sciences géo-
graphiques, et que c'était à ces études qu'il fallait
rapporter une partie de l'intérêt qu'elle témoigne
aux causes qui, au Mexique ou en Pologne, en Da-
nemark ou en Orient, touchent aux principes mêmes
de la civilisation et de l'humanité.
L'ancien plénipotentiaire de la France au congrès
de Paris, après la guerre d'Orient, a indiqué en deux
mots ce qu'était en fait la question d'Orient : « Main-
tenir ce qui est pour qu'un plus puissant n'en prenne
la place * ; il a montré que le canal de Suez est une
œuvre dont la force même réside dans l'importance
de sa position géographique pour le monde ; il a
dit qu'elle était en droit de compter sur l'appui
de l'Empereur, qui n'a jamais manqué aux entreprises
utiles et civilisatrices.
Nous reproduisons ci-dessous, in extenso, le discours
de M. le comte Walewski. Nos lecteurs remarque-
ront comme nous les aperçus élevés, les allusions
pleines de finesse qui y sont semées comme à plaisir.
Nous ne dirons rien de l'élégance et de la correction
achevées du style. L'homme politique, le diplomate,
malgré l'importance des services qu'il a rendus à
son pays, dans les conseils de l'Etat, n'a point fait
oublier le littérateur.
La Société de géographie a, dans la même séance,
décerné son prix annuel qui a été accordé à M. Henri
Duveyrier, pour sa belle exploration dans le pays des
Touaregs ; puis, après avoir entendu diverses com-
munications intéressantes présentées par plusieurs de
ses membres, elle a procédé au renouvellement des
membres du bureau pour 1864-18G5. Le scrutin dé-
pouillé, le président a proclamé les noms suivants :
président, M. le comte de Chasseloup-Laubat, mi-
nistre de la marine ; vice-présidents, MM. de Saulcy
et le contre-amiral Pâris, membres de l'Institut ;
scrutateurs, M. Michel Chevalier, sénateur, membre
ses dragages de la Clyde. Nous voilà donc, ici, en
pleine alliance de travail avec l'Angleterre pour le
percement de l'Isthme de Suez! Qu'en dira lord Pal-
merston? Qu'en diront les mânes de feu Robert
Stephenson ?
?) La conduite d'eau douce a une longueur de
80 kilomètres. Elle commence au lac Timsah, où une
puissante machine élévatoire a été établie. Elle fournit
de l'eau non-seulement à Port-Saïd, mais encore à
tous les campements intermédiaires, sur le parcours
du lac maritime, au seuil d'El-Guisr, à El-Ferdane,
à Kantara, à Ras-el-Eche, etc. Elle donne 200 mètres
cubes d'eau par jour, et pourra en donner jusqu'à
400. Vous voyez qu'elle peut suffire à tous les be-
soins.
Des réservoirs à niveau constant ont été établis sur
toute la ligne aux points où il y a utilité. Ils
sont régulièrement alimentés, et on pourra en aug-
menter le nombre, si, plus tard, on le juge nécessaire.
Les Arabes et les Syriens surtout s'y désaltèrent libre-
ment et copieusement. Nous ne leur vendons pas notre
eau, nous la leur donnons. A Port-Saïd même, on a
creusé un énorme bassin pour recevoir et conserver
les eaux qui viennent de Timsah. Après le bassin de
Port-Saïd, c'est celui de Kantara qui est le plus impor-
tant. Kantara est situé sur la route de Syrie, très-fré-
quentée, depuis quelque temps surtout, par de nom-
breuses caravanes de bestiaux achetés pour remplacer
ceux qu'a enlevés la dernière épizootie qui a fait subir
des pertes si cruelles à l'Egypte. On peut apprécier
de quelle utilité est pour ce pays tout entier ce
nouveau succès de la Compagnie, quand on songe
que ces bestiaux, arrivant à Kantara, n'ont pu sou-
vent boire une goutte d'eau depuis trois jours; et il
en passe des milliers par jour, dont un grand nombre,
certainement, périrait sans cette ressource autrefois
inespérée.
» Vous le voyez donc, pendant qu'on vous tracassait
à Paris, nous ne perdions pas notre temps ici. Nous
marchons toujours, nous allons droit devant nous, et
nous pouvons dire sans orgueil, comme sans fausse
modestie, que nous avons donné à l'Egypte deux bien-
faits dont il ne lui sera pas facile de solder la dette de
reconnaissance : l'eau douce à Suez, l'eau douce à
Port-Saïd, l'eau douce sur toute la ligne de l'isthme. »
Pour extrait : ERNEST DESPLACES.
SÉANCE ANNUELLE DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
La Société de géographie de Paris ne laisse passer
aucune occasion de donner des témoignages de sa
sympathie ardente et éclairée à l'entreprise du per-
cement de l'isthme de Suez. Le 19 décembre der-
nier, au banquet annuel de la Société, M. le sénateur
Michel Chevalier avait bu au percement des deux
grands isthmes de Panama et de Suez, et, en ter-
mes chaleureux, il avait répondu aux nombreuses
attaques que la passion ou l'intérêt dirigeaient en
ce moment contre la Compagnie et contre son fon-
dateur.
Le 15 avril, dans sa première assemblée générale
de l'année 1864, la même Société a vivement ap-
plaudi aux paroles par lesquelles son président,
S. Exc. M. le comte Walewski, dans son discours
d'ouverture, rendait hommage à la persévérance dé-
ployée par M. de Lesseps, que n'ont pu arrêter « les
» obstacles semés sur sa route par la cupidité, la
» vénalité, l'envie et l'ignorance. »
M. le comte Walewski, dans un discours qui a dû
paraître trop court à ses nombreux et distingués au-
diteurs, a rappelé que la France faisait chaque jour
de nouveaux progrès dans l'étude des sciences géo-
graphiques, et que c'était à ces études qu'il fallait
rapporter une partie de l'intérêt qu'elle témoigne
aux causes qui, au Mexique ou en Pologne, en Da-
nemark ou en Orient, touchent aux principes mêmes
de la civilisation et de l'humanité.
L'ancien plénipotentiaire de la France au congrès
de Paris, après la guerre d'Orient, a indiqué en deux
mots ce qu'était en fait la question d'Orient : « Main-
tenir ce qui est pour qu'un plus puissant n'en prenne
la place * ; il a montré que le canal de Suez est une
œuvre dont la force même réside dans l'importance
de sa position géographique pour le monde ; il a
dit qu'elle était en droit de compter sur l'appui
de l'Empereur, qui n'a jamais manqué aux entreprises
utiles et civilisatrices.
Nous reproduisons ci-dessous, in extenso, le discours
de M. le comte Walewski. Nos lecteurs remarque-
ront comme nous les aperçus élevés, les allusions
pleines de finesse qui y sont semées comme à plaisir.
Nous ne dirons rien de l'élégance et de la correction
achevées du style. L'homme politique, le diplomate,
malgré l'importance des services qu'il a rendus à
son pays, dans les conseils de l'Etat, n'a point fait
oublier le littérateur.
La Société de géographie a, dans la même séance,
décerné son prix annuel qui a été accordé à M. Henri
Duveyrier, pour sa belle exploration dans le pays des
Touaregs ; puis, après avoir entendu diverses com-
munications intéressantes présentées par plusieurs de
ses membres, elle a procédé au renouvellement des
membres du bureau pour 1864-18G5. Le scrutin dé-
pouillé, le président a proclamé les noms suivants :
président, M. le comte de Chasseloup-Laubat, mi-
nistre de la marine ; vice-présidents, MM. de Saulcy
et le contre-amiral Pâris, membres de l'Institut ;
scrutateurs, M. Michel Chevalier, sénateur, membre
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