Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1864 15 avril 1864
Description : 1864/04/15 (A9,N188). 1864/04/15 (A9,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203319r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
204 L'ISTHME DE SUEZ,
l'intérêt du canal que l'on sème les entraves autour
de ceux qui construisent le canal.
En Italie comme en France, on fait dire que l'Egypte
est une province complétement subordonnée à la
Porte, que le vice-roi n'a aucune autorité par lui-
même, que la concession n'est rien sans la sanction
de la Turquie, et que, par conséquent, la Compagnie
n'a aucune espèce de droit.
Mais là s'arrêtent les analogies pour faire place
aux plus profondes dissemblances.
A la France on disait : « Nous ne voulons que pré-
server la Compagnie de ses entraînements. Nous dé-
sirons qu'elle exécute le canal et cette exécution dé-
pend d'elle. Pour cela, elle n'a qu'à souscrire aux
conditions très-modérées que la Turquie attache à sa
sanction. »
A l'Italie on dit : « Le canal est pour vous d'une
immense utilité ; mais, prenez garde, il n'est qu'un
seul moyen d'en obtenir l'achèvement. La Porte et
le vice-roi ne veulent pas qu'il soit terminé par la
Compagnie. Ils lui opposeront tous les obstacles qu'il
leur sera possible de lui susciter. La seule voie pour
atteindre le but, c'est de remettre l'exécution du
canal à la Turquie et à l'Egypte. Aidez-nous dans
nos efforts en ce sens, ou vous n'aurez point l'ouver-
ture de l'isthme. »
A la France on disait : « L'opposition du gouverne-
ment anglais est une chimère sans fondement. C'est
un vain fantôme qu'on agite pour provoquer les pas-
sions populaires. »
A l'Italie on dit : « L'opposition de l'Angleterre est
un obstacle invincible à l'achèvement du canal, et
l'Angleterre n'y consentira pas tant que cette entre-
prise sera dirigée par des mains françaises. »
A la France on disait : « Les propositions faites par
Nubar-Pacha sont pleines de bienveillance. Elles as-
surent l'œuvre. Elles sauvent la Compagnie. »
A l'Italie on dit : « Les propositions de Nubar sont
ruineuses pour la Compagnie. Elles la réduisent à
l'impuissance, et en présence de ces conditions, sa
seule ressource est de se retirer moyennant une in-
demnité. »
A la France on disait : « Le travail forcé est un fléau
indigne de contribuer à une œuvre civilisatrice. Il
faut l'extirper en Egypte et pour cela il faut com-
mencer par l'abroger dans l'isthme de Suez. »
A l'Italie on dit : « Le travail forcé n'existe pas en
Egypte. Il est spécial au canal de Suez. Quand nous
l'aurons supprimé là il n'y aura plus rien à faire.
Car partout ailleurs les travailleurs égyptiens sont
les plus heureux et les mieux traités des hommes. »
A la France on disait : « Nous entendons abolir la
corvée. »
A l'Italie on dit : « Au fond, nous voulons si peu
abolir la corvée, qu'au contraire, nous l'étendrons
jusqu'en Syrie. Enlevons seulement le canal à la
Compagnie et, au lieu de vingt mille hommes, le
vice-roi et le sultan, d'accord, transporteront sur la
ligne des travaux deux cent mille ouvriers tirés de
l'Egypte et de la Syrie. »
A l'appui de ces assertions, citons nos preuves,
c'est-à-dire les textes de la brochure.
Sur le plan conçu pour dépouiller la Compagnie de
sa concession, voici comment elle s'expime :
« Dans la note du 6 avril, la Porte, après avoir con-
staté sa ferme volonté de s'opposer à la poursuite des
travaux du percement, si d'abord on ne s'entendait pas
pour maintenir intacts ses droits de souveraineté aban-
donnés par la concession des terrains et les immunités
accordées à la Compagnie , termine en proposant de
rembourser tous les fonds qui ont été dépensés et d'ache-
ver les travaux elle-même, en prenant par voie diplo-
matique l'obligation de les finir envers les puissances
qui ont intérêt à voir ouvrir cette nouvelle route.
» D'un autre côté, Nubar-Pacha, secrétaire intime du
vice-roi, était envoyé à Constantinople et ensuite à Pa-
ris pour chercher une solution à cette difficulté, en
soutenant les droits méconnus du vice-roi avec l'appui
de la presse, qui devait se charger d'éclairer l'opinion
publique sur les véritables intérêts de toutes les nations
dans cette controverse. Les propositions de Nubar-
Pacha, conformes à celles de la Porte, étaient de na-
ture à contenter les plus difficiles, puisqu'elles tendaient
surtout à indemniser simplement tous les actionnaires,
l'Egypte assumant l'obligation d'achever le canal dans
l'intérêt de toutes les puissances en général. »
La tendance des propositions de Nubar était-elle
donc, comme l'insinue l'écrivain anonyme, de con-
traindre la Compagnie à la capitulation et à la re-
traite ? C'est ce que nous ne voulons pas examiner
et c'est ce que nous laissons à juger au public. Pour-
suivons toutefois la citation.
« L'acceptation de ces propositions de l'Égypte et de
la Porte sont, selon moi, la seule voie rationnelle pour
arriver à l'ouverture de la nouvelle route, parce que si
le vice-roi se faisant fort de ses droits et de ses obliga-
tions envers la Porte, refuse le travail forcé, comme
étant en opposition aux lois, et s'il invoque à son appui
l'article de la concession, en date du 24 novembre 1854,
aucune force au monde n'est capable de le contraindre
à méconnaître l'autorité de la Porte, et à ordonner aux
Arabes d'aller travailler dans le désert. »
De plus, pour compromettre la personne de Son
Altesse, inquiéter l'Italie sur les intentions secrètes de
ce prince, la brochure va jusqu'à lui prêter les pen-
sées qu'on va lire.
« A son avènement, Ismaïl-Pacha, dès la première
visite qu'il reçut des agents et consuls généraux des
puissances amies, déclara solennellement que, voulant
suivre les progrès de l'époque et obéir aux lois de l'em-
l'intérêt du canal que l'on sème les entraves autour
de ceux qui construisent le canal.
En Italie comme en France, on fait dire que l'Egypte
est une province complétement subordonnée à la
Porte, que le vice-roi n'a aucune autorité par lui-
même, que la concession n'est rien sans la sanction
de la Turquie, et que, par conséquent, la Compagnie
n'a aucune espèce de droit.
Mais là s'arrêtent les analogies pour faire place
aux plus profondes dissemblances.
A la France on disait : « Nous ne voulons que pré-
server la Compagnie de ses entraînements. Nous dé-
sirons qu'elle exécute le canal et cette exécution dé-
pend d'elle. Pour cela, elle n'a qu'à souscrire aux
conditions très-modérées que la Turquie attache à sa
sanction. »
A l'Italie on dit : « Le canal est pour vous d'une
immense utilité ; mais, prenez garde, il n'est qu'un
seul moyen d'en obtenir l'achèvement. La Porte et
le vice-roi ne veulent pas qu'il soit terminé par la
Compagnie. Ils lui opposeront tous les obstacles qu'il
leur sera possible de lui susciter. La seule voie pour
atteindre le but, c'est de remettre l'exécution du
canal à la Turquie et à l'Egypte. Aidez-nous dans
nos efforts en ce sens, ou vous n'aurez point l'ouver-
ture de l'isthme. »
A la France on disait : « L'opposition du gouverne-
ment anglais est une chimère sans fondement. C'est
un vain fantôme qu'on agite pour provoquer les pas-
sions populaires. »
A l'Italie on dit : « L'opposition de l'Angleterre est
un obstacle invincible à l'achèvement du canal, et
l'Angleterre n'y consentira pas tant que cette entre-
prise sera dirigée par des mains françaises. »
A la France on disait : « Les propositions faites par
Nubar-Pacha sont pleines de bienveillance. Elles as-
surent l'œuvre. Elles sauvent la Compagnie. »
A l'Italie on dit : « Les propositions de Nubar sont
ruineuses pour la Compagnie. Elles la réduisent à
l'impuissance, et en présence de ces conditions, sa
seule ressource est de se retirer moyennant une in-
demnité. »
A la France on disait : « Le travail forcé est un fléau
indigne de contribuer à une œuvre civilisatrice. Il
faut l'extirper en Egypte et pour cela il faut com-
mencer par l'abroger dans l'isthme de Suez. »
A l'Italie on dit : « Le travail forcé n'existe pas en
Egypte. Il est spécial au canal de Suez. Quand nous
l'aurons supprimé là il n'y aura plus rien à faire.
Car partout ailleurs les travailleurs égyptiens sont
les plus heureux et les mieux traités des hommes. »
A la France on disait : « Nous entendons abolir la
corvée. »
A l'Italie on dit : « Au fond, nous voulons si peu
abolir la corvée, qu'au contraire, nous l'étendrons
jusqu'en Syrie. Enlevons seulement le canal à la
Compagnie et, au lieu de vingt mille hommes, le
vice-roi et le sultan, d'accord, transporteront sur la
ligne des travaux deux cent mille ouvriers tirés de
l'Egypte et de la Syrie. »
A l'appui de ces assertions, citons nos preuves,
c'est-à-dire les textes de la brochure.
Sur le plan conçu pour dépouiller la Compagnie de
sa concession, voici comment elle s'expime :
« Dans la note du 6 avril, la Porte, après avoir con-
staté sa ferme volonté de s'opposer à la poursuite des
travaux du percement, si d'abord on ne s'entendait pas
pour maintenir intacts ses droits de souveraineté aban-
donnés par la concession des terrains et les immunités
accordées à la Compagnie , termine en proposant de
rembourser tous les fonds qui ont été dépensés et d'ache-
ver les travaux elle-même, en prenant par voie diplo-
matique l'obligation de les finir envers les puissances
qui ont intérêt à voir ouvrir cette nouvelle route.
» D'un autre côté, Nubar-Pacha, secrétaire intime du
vice-roi, était envoyé à Constantinople et ensuite à Pa-
ris pour chercher une solution à cette difficulté, en
soutenant les droits méconnus du vice-roi avec l'appui
de la presse, qui devait se charger d'éclairer l'opinion
publique sur les véritables intérêts de toutes les nations
dans cette controverse. Les propositions de Nubar-
Pacha, conformes à celles de la Porte, étaient de na-
ture à contenter les plus difficiles, puisqu'elles tendaient
surtout à indemniser simplement tous les actionnaires,
l'Egypte assumant l'obligation d'achever le canal dans
l'intérêt de toutes les puissances en général. »
La tendance des propositions de Nubar était-elle
donc, comme l'insinue l'écrivain anonyme, de con-
traindre la Compagnie à la capitulation et à la re-
traite ? C'est ce que nous ne voulons pas examiner
et c'est ce que nous laissons à juger au public. Pour-
suivons toutefois la citation.
« L'acceptation de ces propositions de l'Égypte et de
la Porte sont, selon moi, la seule voie rationnelle pour
arriver à l'ouverture de la nouvelle route, parce que si
le vice-roi se faisant fort de ses droits et de ses obliga-
tions envers la Porte, refuse le travail forcé, comme
étant en opposition aux lois, et s'il invoque à son appui
l'article de la concession, en date du 24 novembre 1854,
aucune force au monde n'est capable de le contraindre
à méconnaître l'autorité de la Porte, et à ordonner aux
Arabes d'aller travailler dans le désert. »
De plus, pour compromettre la personne de Son
Altesse, inquiéter l'Italie sur les intentions secrètes de
ce prince, la brochure va jusqu'à lui prêter les pen-
sées qu'on va lire.
« A son avènement, Ismaïl-Pacha, dès la première
visite qu'il reçut des agents et consuls généraux des
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