Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1864 15 avril 1864
Description : 1864/04/15 (A9,N188). 1864/04/15 (A9,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203319r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
210 L'ISTHME DE SUEZ,
pital anglais dans l'institution, à s'attribuer une préro-
gative illégitime et ont réussi à faire de la direction de
Constantinople un élément subordonné aux ordres du
bureau de Paris. »
Pour qui connaît l'Orient et Constantinople, pour qui
connait les intrigues et la domination que cherchent à
exercer la diplomatie anglaise et le commerce anglais
en Orient, la pression qu'à toutfinstant ils font peser sur
les résolutions du cabinet turc, l'esprit de monopole
qui les inspire dans toutes ces tentatives, les envahis-
sements continus des Anglais à Bagdad, leurs manœu-
vres et leurs efforts persévérants pour s'emparer de la
vallée de l'Euphrate, pour faire régner en Syrie leur
influence exclusive, on reste étonné de la hardiesse et
de la naïveté de ces dénonciations. C'est toujours le
même système. La France et les Français ne peuvent
rien faire en Orient sans trouver la politique anglaise
en travers de tous leurs projets, tandis que la France
n'oppose presque que de l'indifférence aux empiétements
les plus graves que ne cesse de faire l'Angleterre dans
l'empire turc.
Nous n'entreprendrons pas la longue nomenclature
de toutes les concessions faites par la Turquie aux
compagnies anglaises : chemins de fer, canaux, mines,
établissements industriels et financiers, et encore, der-
nièrement, le monopole d'un télégraphe entre le golfe
Persique et la mer de Marmara, premier pas vers la
prise de possession de cette route vers les Indes par
l'Euphrate, objet de toutes les convoitises anglaises.
Parfois seulement, et, on pourrait presque le dire, par
exception, quelques compagnies se forment ayant un
caractère moins étroit, moitié françaises et moitié an-
glaises. On vient de voir comment elles sont traitées
par la jalousie du Times. Il faut les attaquer jusqu'à ce
qu'elles soient démolies ; il faut qu'elles soient sous la
direction de l'Angleterre ou qu'elles cessent d'exister.
Tout par l'Angleterre et pour l'Angleterre, voilà com-
ment on entend chez nos voisins la concurrence et
l'alliance ; et pour ne pas comprendre ainsi sa deslina-
tion, la Compagnie internationale des entrepôts de
Constantinople est menacée des mêmes difficultés et
des mêmes oppositions que la Compagnie du canal de
Suez.
Pour ] 'entreprise des entrepôts comme pour celle du
percement de l'isthme, qu'importe qu'elles doivent être
favorables au commerce général si elles ne sont pas
sous la main dominatrice de l'Angleterre.
P. D-S DARNIS.
LE COTON EN ÉGYPTE.
La culture du coton en Egypte est d'origine toute
moderne. Elle n'y date que du règne de Méhémet-Ali.
A cette époque, un Français, M. Jumel, rencontra dans
un jardin du Caire, appartenant à un bey nommé Mako,
quelques plants de cotonniers assez négligés et qui
n'étaient qu'un objet de curiosité et d'ornement. 11 fut
frappé de la facilité avec laquelle cette plante s'était
acclimatée sur ce sol, et il en conclut que la cul-
ture pourrait aisément s'en propager dans la basse
Égypte. Il communiqua cette idée à Méhémet-Ali, qui
s'empressa de lui fournir les moyens de la mettre à
exécution. Les commencements furent pénibles; mais
bientôt cette culture réussit à merveille. Elle s'étendit,
se multiplia, et c'est à un Français que l'Egypte doit
cette principale source de sa richesse actuelle.
Le pauvre Jumel ne tira point d'autre récompense
d'un si grand bienfait que celui de laisser son nom au
coton égyptien, connu en France et en Égypte sous
le nom de coton jumel. Mais les Anglais, toujours
jaloux de toute gloire acquise à la France, même lors-
qu'elle ne rapporte que l'honneur, ne voulurent point
accorder cette satisfaction au service rendu par Jumel.
Ils préférèrent donner au coton le nom de l'Egyptien
dans le jardin duquel Jumel avait puisé son idée, et le
coton d'Egypte a pris en Angleterre le nom de coton
Mako.
Le coton jumel est l'espèce qui croît spécialement
dans la basse Egypte. On sait les développements qu'il
y a pris ; aujourd'hui il faut y joindre d'autres espèces
de coton qui, des localités où on les cultive, ont pris le
nom de coton de Fayoum, de Sennar et du SaÙJ, ou haute
Egypte.
Le fayoum est une très-belle qualité de coton, mais
il n'arrive sur le marché que dans un état de saleté
qui en diminue beaucoup la valeur, et qui le place au-
dessous des prix du jumel de la basse Egypte.
Le sennaar, provenant de la province soudanienne
de l'Egypte ainsi nommée, est très-sale, court de fibre
et assez analogue au coton indien. Sa graine est sans
valeur. Il n'a pas de prix établi par suite de son expé-
dition dans l'état le plus brut, tout mêlé de terre faute
de moyens nécessaires pour le nettoyer, ce qui se con-
çoit, vu l'éloignement du lieu de sa production.
Le said est un coton d'une qualité supérieure. Il en
a été vendu à 1,000 piastres égyptiennes le quintal le
même jour où le coton de la basse Egypte ne se ven-
dait que 940 piastres. Les renseignements reçus de ces
localités s'accordent à dire que, selon toutes les vrai-
semblances, le Saïd fournira une grande quantité de
cette matière dans la saison prochaine.
Il n'est pas sans importance de connaître le pro-
grès de la production égyptienne dans ces derniers
temps. Avant la guerre d'Amérique, cette production se
bornait à 500,000 cantars, le cantar équivalant à envi-
ron 50kilog.; en 1861, l'Egypte exportait 600,000 can-
tars, sans compter ce qu'elle gardait pour son usage ;
en 1862, l'exportation montait à 820,000 cantars, et en
1863 elle est allée jusqu'à 251,411 balles, qui, au taux
moyen de 5 cantars par balle, forment un total de
1,281,055 cantars. L'exportation et par conséquent la
production ont donc doublé depuis 1861.
Voici les résultats de la récolte de 1862 faite avant le
mois d'octobre :
41,100 balles ont été exportées du 1er octobre 1862 au
1er janvier 1863.
188,119 — Du 1er janvier au 1er octobre 1863.
235,819 balles ensemble qui, au poids moyen de 5 can
pital anglais dans l'institution, à s'attribuer une préro-
gative illégitime et ont réussi à faire de la direction de
Constantinople un élément subordonné aux ordres du
bureau de Paris. »
Pour qui connaît l'Orient et Constantinople, pour qui
connait les intrigues et la domination que cherchent à
exercer la diplomatie anglaise et le commerce anglais
en Orient, la pression qu'à toutfinstant ils font peser sur
les résolutions du cabinet turc, l'esprit de monopole
qui les inspire dans toutes ces tentatives, les envahis-
sements continus des Anglais à Bagdad, leurs manœu-
vres et leurs efforts persévérants pour s'emparer de la
vallée de l'Euphrate, pour faire régner en Syrie leur
influence exclusive, on reste étonné de la hardiesse et
de la naïveté de ces dénonciations. C'est toujours le
même système. La France et les Français ne peuvent
rien faire en Orient sans trouver la politique anglaise
en travers de tous leurs projets, tandis que la France
n'oppose presque que de l'indifférence aux empiétements
les plus graves que ne cesse de faire l'Angleterre dans
l'empire turc.
Nous n'entreprendrons pas la longue nomenclature
de toutes les concessions faites par la Turquie aux
compagnies anglaises : chemins de fer, canaux, mines,
établissements industriels et financiers, et encore, der-
nièrement, le monopole d'un télégraphe entre le golfe
Persique et la mer de Marmara, premier pas vers la
prise de possession de cette route vers les Indes par
l'Euphrate, objet de toutes les convoitises anglaises.
Parfois seulement, et, on pourrait presque le dire, par
exception, quelques compagnies se forment ayant un
caractère moins étroit, moitié françaises et moitié an-
glaises. On vient de voir comment elles sont traitées
par la jalousie du Times. Il faut les attaquer jusqu'à ce
qu'elles soient démolies ; il faut qu'elles soient sous la
direction de l'Angleterre ou qu'elles cessent d'exister.
Tout par l'Angleterre et pour l'Angleterre, voilà com-
ment on entend chez nos voisins la concurrence et
l'alliance ; et pour ne pas comprendre ainsi sa deslina-
tion, la Compagnie internationale des entrepôts de
Constantinople est menacée des mêmes difficultés et
des mêmes oppositions que la Compagnie du canal de
Suez.
Pour ] 'entreprise des entrepôts comme pour celle du
percement de l'isthme, qu'importe qu'elles doivent être
favorables au commerce général si elles ne sont pas
sous la main dominatrice de l'Angleterre.
P. D-S DARNIS.
LE COTON EN ÉGYPTE.
La culture du coton en Egypte est d'origine toute
moderne. Elle n'y date que du règne de Méhémet-Ali.
A cette époque, un Français, M. Jumel, rencontra dans
un jardin du Caire, appartenant à un bey nommé Mako,
quelques plants de cotonniers assez négligés et qui
n'étaient qu'un objet de curiosité et d'ornement. 11 fut
frappé de la facilité avec laquelle cette plante s'était
acclimatée sur ce sol, et il en conclut que la cul-
ture pourrait aisément s'en propager dans la basse
Égypte. Il communiqua cette idée à Méhémet-Ali, qui
s'empressa de lui fournir les moyens de la mettre à
exécution. Les commencements furent pénibles; mais
bientôt cette culture réussit à merveille. Elle s'étendit,
se multiplia, et c'est à un Français que l'Egypte doit
cette principale source de sa richesse actuelle.
Le pauvre Jumel ne tira point d'autre récompense
d'un si grand bienfait que celui de laisser son nom au
coton égyptien, connu en France et en Égypte sous
le nom de coton jumel. Mais les Anglais, toujours
jaloux de toute gloire acquise à la France, même lors-
qu'elle ne rapporte que l'honneur, ne voulurent point
accorder cette satisfaction au service rendu par Jumel.
Ils préférèrent donner au coton le nom de l'Egyptien
dans le jardin duquel Jumel avait puisé son idée, et le
coton d'Egypte a pris en Angleterre le nom de coton
Mako.
Le coton jumel est l'espèce qui croît spécialement
dans la basse Egypte. On sait les développements qu'il
y a pris ; aujourd'hui il faut y joindre d'autres espèces
de coton qui, des localités où on les cultive, ont pris le
nom de coton de Fayoum, de Sennar et du SaÙJ, ou haute
Egypte.
Le fayoum est une très-belle qualité de coton, mais
il n'arrive sur le marché que dans un état de saleté
qui en diminue beaucoup la valeur, et qui le place au-
dessous des prix du jumel de la basse Egypte.
Le sennaar, provenant de la province soudanienne
de l'Egypte ainsi nommée, est très-sale, court de fibre
et assez analogue au coton indien. Sa graine est sans
valeur. Il n'a pas de prix établi par suite de son expé-
dition dans l'état le plus brut, tout mêlé de terre faute
de moyens nécessaires pour le nettoyer, ce qui se con-
çoit, vu l'éloignement du lieu de sa production.
Le said est un coton d'une qualité supérieure. Il en
a été vendu à 1,000 piastres égyptiennes le quintal le
même jour où le coton de la basse Egypte ne se ven-
dait que 940 piastres. Les renseignements reçus de ces
localités s'accordent à dire que, selon toutes les vrai-
semblances, le Saïd fournira une grande quantité de
cette matière dans la saison prochaine.
Il n'est pas sans importance de connaître le pro-
grès de la production égyptienne dans ces derniers
temps. Avant la guerre d'Amérique, cette production se
bornait à 500,000 cantars, le cantar équivalant à envi-
ron 50kilog.; en 1861, l'Egypte exportait 600,000 can-
tars, sans compter ce qu'elle gardait pour son usage ;
en 1862, l'exportation montait à 820,000 cantars, et en
1863 elle est allée jusqu'à 251,411 balles, qui, au taux
moyen de 5 cantars par balle, forment un total de
1,281,055 cantars. L'exportation et par conséquent la
production ont donc doublé depuis 1861.
Voici les résultats de la récolte de 1862 faite avant le
mois d'octobre :
41,100 balles ont été exportées du 1er octobre 1862 au
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