Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1864 01 avril 1864
Description : 1864/04/01 (A9,N187). 1864/04/01 (A9,N187).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203318b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
191) L'ISTHME DE SUEZ.
» L'assemblée des actionnaires du 1e* mars a donné,
par son ensemble et l'unanimité de "s décisions, une
force immense au Conseil d'administration de la Com-
pagnie, qui a obtenu un vote d'approbation pour le passé,
et de confiance pour l'avenir.
» M. de Lesseps a révélé d'ailleurs dans son rapport
une situation nouvelle, qui nous paraît devoir rendre
certain le succès de son entreprise. Voici comment il
s'exprime : « Nous sommes autorisé à vous annoncer
» qu'en réponse aux communications qui lui ont été fai-
» tes, le vice-roi a déclaré qu'il s'en rapportait complé-
» tement à l'Empereur pour régler amiablement et défini-
» tivement toutes les questions en litige, et que Sa Majesté
» a daigné se charger personnellement de la suprême dé-
» cision de toutes ces questions. »
» Les vives acclamations qui ont suivi ces paroles
montrent quelle est la grandeur du rôle que l'Empereur
a daigné accepter. Ce sera une des gloires de son règne
d'avoir établi la solidité d'une œuvre déjà française par
l'initiative et par les capitaux, ainsi qae les conditions
politiques qui se rattachent à cette grande question.
» Le Moniteur universel du 8 a déjà publié un rapport
du ministre des affaires étrangères à l'Empereur, con-
forme à la déclaration de M. de Lesseps , et à la suite
duquel Sa Majesté a nommé , pour éclairer sa décision ,
une commission composée de MM. Thouvenel, Suin, Mal-
let, sénateurs ; Duvergier, conseiller d'État ; Gouin, dé-
puté. Il suffit de citer des noms aussi honorables pour
savoir quel patriotisme guidera les délibérations de ces
hommes éminents.
» Les bases de cette modification des contrats anté-
rieurs ont été précédemment indiquées par le prince
Napoléon : paiement par le vice-roi de la différence entre
le prix du travail par des fellahs tel que le gouverne-
ment égyptien l'avait organisé, et l'augmentation qui
résultera de l'emploi d'ouvriers européens ou de machi-
nes ; rachat des terrains que la Compagnie consentira à
céder, tout en assurant les conditions d'existence des
établissements du canal maritime, tant pendant la durée
de la construction que pendant la durée de l'exploita-
tion. C'était aussi la pensée de M. de Lesseps lorsqu'il
répondait au prince : « La conciliation ! nous la vou-
» Ions, nous l'appelons comme vient de le faire notre no-
» ble protecteur, mais telle qu'il l'a définie lui-même :
» avec la reconnaissance des droits acquis, avec le maintien des
» contrats, avec le respect de la foi publique, avec la salis-
» faction des intérêts confiés à notre honneur. »
» Ainsi, en parfaite harmonie avec le gouvernement
égyptien, débarrassée de l'opposition de la Turquie ,
entourée, nous l'espérons, des garanties résultant de la
neutralisation internationale du nouveau droit des deux
mers, la Compagnie pourra, grâce à cette nouvelle phase,
se livrer exclusivement au travail ; et, dans quatre ans,
à l'aide des contrats qu'elle vient de passer avec des en-
trepreneurs distingués, elle aura transformé le commerce
du monde en ouvrant le passage du canal maritime à la
grande navigation.
» R. B. »
LE COTON EN CHINE.
« Nous recevons de Shang-Haï, par une correspon-
dance particulière, des détails dont nous croyons pou-
voir garantir la certitude, vu la source d'où elle éma-
ne, relativement au commerce du coton dans cette
ville. Nous avons déjà fait connaitre que la rareté de
cette matière en Europe avait fait ressentir son influence
jusqu'en Chine, où les demandes s'étaient multipliées
et où, par conséquent, les prix s'étaient fort élevés. Nous
avons cité, il y a quelques mois, les informations du
Manchester Guardian annonçant que plusieurs navires
avaient pris la mer chargés de coton chinois, et étaient
attendus à Liverpool. Notre correspondant nous fournit
des indications, qui nous semblent intéressantes, sur le
mouvement du port de Shang-Haï, et on les trouvera
dans le tableau ci-après. Ce travail donne lieu à des
observations qui ne manqueront pas d'intérêt. Il em-
brasse les opérations de ce port pour les sept derniers
mois de 1863, du 18 juin au 31 décembre.
» De ce tableau, il résulte que les expéditions de
coton, dans le port de Shang-Haï, ont augmenté, pen-
dant cette période, dans une proportion considérable.
Les navires qui l'ont transporté s'élevaient à vingt et
un en juin. Ce chiffre a à peu près constamment aug-
menté dans les mois subséquents ; il s'était élevé à qua-
rante cinq navires dans le mois de décembre, et leur
totalité est de deux cent-vingt navires pour la période
entière. Les quantités ont suivi une progression encore
plus remarquable. En juin , elles se montaient 15,904
piculs, et elles s'élevaient à 121,495 piculs dans le mois
de décembre suivant. La totalité, pour les sept mois,
est de 354,149 piculs, formant 4'7,181,683 livres anglai-
ses, la livre anglaise équivalant à 453 grammes fran-
çais. Le prix de ce coton équivaut dans sa totalité à
2,011,234 liv. st. ou 50,280,830 francs. La valeur expé-
diée en juin était de 206,552 taels (monnaie chinoise) ;
elle montait en décembre à 2,612,901 taels. La différence
des prix, pendant cette période de sept mois, n'a pas
été moins remarquable : elle était de 13 taels en juin ;
elle s'est élevée à 22 taels en décembre. On voit donc
que le mouvement des marchés européens a exercé une
grande influence sur les prix du marché chinois.
» Nous devons ajouter qu'indépendamment des expédi-
tions directes faites sur les ports européens, c'est-à-dire
sur Londres et sur Liverpool, les cotons exportés de
Shang-Haï pour Hong-Kong et les divers ports de la côte
chinoise sont généralement réexpédiés de ces ports sur
l'Europe.
» On peut donc supposer que FEurope a reçu la totalité
des cotons indiqués dans ce tableau, sauf la petite
quantité (1,615 piculs) qui a été prise par l'Amérique,
» Pour compléter ces renseignements, nous dirons que
le tael a une valeur moyenne de 6 shillings 3 pence en
monnaie anglaise (1).
» Voici maintenant le tableau dont nous venons de par-
ler. — Nos lecteurs remarqueront qu'il ne s'agit que
d'un seul port du Céleste-Empire.
(1) Cette valeur équivaut à 7 fr. 80 c. ea monnaie française.
» L'assemblée des actionnaires du 1e* mars a donné,
par son ensemble et l'unanimité de "s décisions, une
force immense au Conseil d'administration de la Com-
pagnie, qui a obtenu un vote d'approbation pour le passé,
et de confiance pour l'avenir.
» M. de Lesseps a révélé d'ailleurs dans son rapport
une situation nouvelle, qui nous paraît devoir rendre
certain le succès de son entreprise. Voici comment il
s'exprime : « Nous sommes autorisé à vous annoncer
» qu'en réponse aux communications qui lui ont été fai-
» tes, le vice-roi a déclaré qu'il s'en rapportait complé-
» tement à l'Empereur pour régler amiablement et défini-
» tivement toutes les questions en litige, et que Sa Majesté
» a daigné se charger personnellement de la suprême dé-
» cision de toutes ces questions. »
» Les vives acclamations qui ont suivi ces paroles
montrent quelle est la grandeur du rôle que l'Empereur
a daigné accepter. Ce sera une des gloires de son règne
d'avoir établi la solidité d'une œuvre déjà française par
l'initiative et par les capitaux, ainsi qae les conditions
politiques qui se rattachent à cette grande question.
» Le Moniteur universel du 8 a déjà publié un rapport
du ministre des affaires étrangères à l'Empereur, con-
forme à la déclaration de M. de Lesseps , et à la suite
duquel Sa Majesté a nommé , pour éclairer sa décision ,
une commission composée de MM. Thouvenel, Suin, Mal-
let, sénateurs ; Duvergier, conseiller d'État ; Gouin, dé-
puté. Il suffit de citer des noms aussi honorables pour
savoir quel patriotisme guidera les délibérations de ces
hommes éminents.
» Les bases de cette modification des contrats anté-
rieurs ont été précédemment indiquées par le prince
Napoléon : paiement par le vice-roi de la différence entre
le prix du travail par des fellahs tel que le gouverne-
ment égyptien l'avait organisé, et l'augmentation qui
résultera de l'emploi d'ouvriers européens ou de machi-
nes ; rachat des terrains que la Compagnie consentira à
céder, tout en assurant les conditions d'existence des
établissements du canal maritime, tant pendant la durée
de la construction que pendant la durée de l'exploita-
tion. C'était aussi la pensée de M. de Lesseps lorsqu'il
répondait au prince : « La conciliation ! nous la vou-
» Ions, nous l'appelons comme vient de le faire notre no-
» ble protecteur, mais telle qu'il l'a définie lui-même :
» avec la reconnaissance des droits acquis, avec le maintien des
» contrats, avec le respect de la foi publique, avec la salis-
» faction des intérêts confiés à notre honneur. »
» Ainsi, en parfaite harmonie avec le gouvernement
égyptien, débarrassée de l'opposition de la Turquie ,
entourée, nous l'espérons, des garanties résultant de la
neutralisation internationale du nouveau droit des deux
mers, la Compagnie pourra, grâce à cette nouvelle phase,
se livrer exclusivement au travail ; et, dans quatre ans,
à l'aide des contrats qu'elle vient de passer avec des en-
trepreneurs distingués, elle aura transformé le commerce
du monde en ouvrant le passage du canal maritime à la
grande navigation.
» R. B. »
LE COTON EN CHINE.
« Nous recevons de Shang-Haï, par une correspon-
dance particulière, des détails dont nous croyons pou-
voir garantir la certitude, vu la source d'où elle éma-
ne, relativement au commerce du coton dans cette
ville. Nous avons déjà fait connaitre que la rareté de
cette matière en Europe avait fait ressentir son influence
jusqu'en Chine, où les demandes s'étaient multipliées
et où, par conséquent, les prix s'étaient fort élevés. Nous
avons cité, il y a quelques mois, les informations du
Manchester Guardian annonçant que plusieurs navires
avaient pris la mer chargés de coton chinois, et étaient
attendus à Liverpool. Notre correspondant nous fournit
des indications, qui nous semblent intéressantes, sur le
mouvement du port de Shang-Haï, et on les trouvera
dans le tableau ci-après. Ce travail donne lieu à des
observations qui ne manqueront pas d'intérêt. Il em-
brasse les opérations de ce port pour les sept derniers
mois de 1863, du 18 juin au 31 décembre.
» De ce tableau, il résulte que les expéditions de
coton, dans le port de Shang-Haï, ont augmenté, pen-
dant cette période, dans une proportion considérable.
Les navires qui l'ont transporté s'élevaient à vingt et
un en juin. Ce chiffre a à peu près constamment aug-
menté dans les mois subséquents ; il s'était élevé à qua-
rante cinq navires dans le mois de décembre, et leur
totalité est de deux cent-vingt navires pour la période
entière. Les quantités ont suivi une progression encore
plus remarquable. En juin , elles se montaient 15,904
piculs, et elles s'élevaient à 121,495 piculs dans le mois
de décembre suivant. La totalité, pour les sept mois,
est de 354,149 piculs, formant 4'7,181,683 livres anglai-
ses, la livre anglaise équivalant à 453 grammes fran-
çais. Le prix de ce coton équivaut dans sa totalité à
2,011,234 liv. st. ou 50,280,830 francs. La valeur expé-
diée en juin était de 206,552 taels (monnaie chinoise) ;
elle montait en décembre à 2,612,901 taels. La différence
des prix, pendant cette période de sept mois, n'a pas
été moins remarquable : elle était de 13 taels en juin ;
elle s'est élevée à 22 taels en décembre. On voit donc
que le mouvement des marchés européens a exercé une
grande influence sur les prix du marché chinois.
» Nous devons ajouter qu'indépendamment des expédi-
tions directes faites sur les ports européens, c'est-à-dire
sur Londres et sur Liverpool, les cotons exportés de
Shang-Haï pour Hong-Kong et les divers ports de la côte
chinoise sont généralement réexpédiés de ces ports sur
l'Europe.
» On peut donc supposer que FEurope a reçu la totalité
des cotons indiqués dans ce tableau, sauf la petite
quantité (1,615 piculs) qui a été prise par l'Amérique,
» Pour compléter ces renseignements, nous dirons que
le tael a une valeur moyenne de 6 shillings 3 pence en
monnaie anglaise (1).
» Voici maintenant le tableau dont nous venons de par-
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