Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1864 01 avril 1864
Description : 1864/04/01 (A9,N187). 1864/04/01 (A9,N187).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203318b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 187
» Mais quand il s'agit de transports très-accélérés,
l'avantage est bien plus grand pour un canal mari-
time. Aujourd'hui ce sont les navires paquebots à
grande vitesse qui font ce genre de transports ; ils
parcourent par heure environ 18 kilomètres ; ils fran-
chiront le canal en huit heures.
» Avec le chemin de fer intermédiaire, il faudra
deux paquebots au lieu d'un pour chaque voyage. On
parcourra la distance de la mer Rouge à la Méditerranée
en sept heures, en six heures si l'on veut, au lieu de
huit heures; mais ces deux heures de gagnées il
faudra les compenser par un débarquement et par un
embarquement aux extrémités de la voie ferrée. Les
voyageurs préféreront tous la voie du canal, qui les
laissera dans les mêmes logements à bord, sans déran-
ger leuTs effets. A l'égard des masses d'or et d'argent,
au lieu de les débarquer et de les rembarquer, puis de
les exposer à travers l'Egypte pour gagner deux heu-
res, on préfèrera les laisser dans la soute et sous la
clef d'un capitaine d'un seul et même navire.
» Le chemin de fer entre Alexandrie, le Caire et Suez,
ne servira donc au passage de mer en mer ni pour
les transports à petite vitesse des marchandises com-
munes, ni pour les transports accélérés des trésors et
des produits précieux envoyés d'une mer à l'autre, ni
pour la traversée des voyageurs. La voie ferrée sera
simplement une voie locale de l'Egypte, pour la cir-
culation intérieure et pour les envois particuliers de
la vallée du Nil aux deux mers qui l'avoisinent. »
(La suite au prochain numéro.)
ETAT DE LA QUESTION DU CANAL DE SUEZ.
Sous ce titre, un des recueils les plus anciens et
les plus estimés de la presse parisienne, la Revue
Britannique, contient, dans son numéro du mois de
mars, un exposé substantiel et lucide de la lutte que
traverse en ce moment l'entreprise du percement de
l'isthme. Nous sommes heureux de soumettru à nos
lecteurs ce travail qu'ils apprécieront, nous l'espé-
rons, comme nous l'apprécions nous-même.
E. D.
« Le public qui, depuis bientôt dix uns, suit avec
intérêt et encourage les efforts [persévérants de M. de
Lesseps, s'est ému des nouvelles difficultés suscitées à
la Compagnie du canal de Suez. Cette question inté-
resse, BOUS une foule de rapports, un recueil internatio-
nal comme la Revue Britannique. Nous nous proposons
d'examiner quelle a été la situation faite à la Compa-
gnie, quelle a été son attitude, quel sera le résultat de
cette campagne.
» Le 6 avril dernier, paraissait une dépêche adres-
sée par la Sublime Porte aux cabinets de Paris et de
Londres, dans laquelle le gouvernement ottoman, s'as-
sociant à la politique jalouse de l'Angleterre, mettait
au jour un plan d'attaque des plus complets. En effet,
après avoir subordonné son autorisation des travaux
de l'isthme de Suez à un certain nombre de conditions:
la neutralité du canal, l'abolition du travail forcé et
l'abandon par la Compagnie des terrains et canaux
d'eau douce qui lui ont été concédés, la Porte déclare
que, « une fois ces trois points décidés, le gouverne-
» ment de S. M. le sultan, d'accord avec S. A. Ismaïl-
» Pacha, s'empressera de prendre en sérieuse considéra-
)) tion chacun des autres articles du projet de contrat. » Elle
ajoute que « dans le cas où la Compagnie ne voudrait
» pas continuer les travaux sans des avantages qui ne
» pourraient pas lui être concédés, alors ladite Compa-
» gnie devra naturellement céder les ouvrages qu'elle a
» déjà commencés et tous les travaux qu'elle retient
» comme propriété. »
» Voici la manœuvre anglo-turque dévoilée : on pro-
pose à la Compagnie des conditions considérées comme
inacceptables, puisqu'on prévoit le cas où elle devra
renoncer à son œuvre, et on s'empare de l'affaire ; ou
bien, après avoir obtenu les concessions demandées, on
arrache à la Compagnie ses derniers avantages par
lambeaux.
» Lorsque cette dépêche parut, un tolle général l'ac-
cueillit ; chacun reconnut la pensée de l'Angleterre, et
l'on crut qu'une semblable prétention s'était détruite
elle-même. Il était donc urgent de donner à ces atta-
ques une nouvelle forme. On sut amener le vice-roi à
en assumer la responsabilité et à reprendre pour son
propre compte, dans des négociations particulières en-
tre son gouvernement et la Compagnie, les réclama-
tions qui avaient fait l'objet de la note diplomatique.
» Nubar- Pacha vint à Paris, chargé de cette mission
auprès de M. de Lesseps. Le Conseil d'administration
de la Compagnie, jaloux de maintenir ses droits et de
sauvegarder les intérêts qui lui ont été confiés par
quarante mille actionnaires, repoussa énergiquement
ces propositions, en motivant son refus sur les incon-
vénients essentiels qui en résulteraient pour l'affaire.
» Cette résolution sage et modérée laissait la porte
ouverte à de nouvelles négociations ; nous en trouvons
la preuve dans ce passage : c La Compagnie n'en est
» pas moins disposée à montrer sa profonde et sympa-
» thique déférence pour Son Altesse, en se prêtant aux
» sacrifices pécuniaires qui n'atteindraient pas son œu-
» vre au cœur. »
» Mais, sur ces entrefaites, les articles de M. Forcade
dans la Semaine financière, et la publicité donnée par
Nubar-Pacha à une consultation de MM. Odilon-Barrot,
Dufaure et J. Favre, qu'il répandit à profusion dans la
France entière, ne tendaient à rien moins qu'à contes-
ter à la Compagnie la légalité de son existence. On
disait aux actionnaires : « Vous n'existez que par to-
» lérance; faites donc ce que nous vous demandons;
» vous serez ruinés, mais peu importe, si vous périssez
» dans la légalité. » Ces manœuvres ont été déférées
aux tribunaux, qui ont reconnu le préjudice qu'elles
avaient porté à la Compagnie. Le jugement intervenu
dans le procès contre Nubar-Pacha établit en même
temps que M. de Lesseps, en publiant la demande ju-
diciaire formée contre son adversaire, lui a causé un
dommage équivalant, selon le tribunal, à celui qu'il
avait éprouvé lui-même. S'il est vrai toutefois que l'on
puisse établir'quelque compensation entre le tort causé
» Mais quand il s'agit de transports très-accélérés,
l'avantage est bien plus grand pour un canal mari-
time. Aujourd'hui ce sont les navires paquebots à
grande vitesse qui font ce genre de transports ; ils
parcourent par heure environ 18 kilomètres ; ils fran-
chiront le canal en huit heures.
» Avec le chemin de fer intermédiaire, il faudra
deux paquebots au lieu d'un pour chaque voyage. On
parcourra la distance de la mer Rouge à la Méditerranée
en sept heures, en six heures si l'on veut, au lieu de
huit heures; mais ces deux heures de gagnées il
faudra les compenser par un débarquement et par un
embarquement aux extrémités de la voie ferrée. Les
voyageurs préféreront tous la voie du canal, qui les
laissera dans les mêmes logements à bord, sans déran-
ger leuTs effets. A l'égard des masses d'or et d'argent,
au lieu de les débarquer et de les rembarquer, puis de
les exposer à travers l'Egypte pour gagner deux heu-
res, on préfèrera les laisser dans la soute et sous la
clef d'un capitaine d'un seul et même navire.
» Le chemin de fer entre Alexandrie, le Caire et Suez,
ne servira donc au passage de mer en mer ni pour
les transports à petite vitesse des marchandises com-
munes, ni pour les transports accélérés des trésors et
des produits précieux envoyés d'une mer à l'autre, ni
pour la traversée des voyageurs. La voie ferrée sera
simplement une voie locale de l'Egypte, pour la cir-
culation intérieure et pour les envois particuliers de
la vallée du Nil aux deux mers qui l'avoisinent. »
(La suite au prochain numéro.)
ETAT DE LA QUESTION DU CANAL DE SUEZ.
Sous ce titre, un des recueils les plus anciens et
les plus estimés de la presse parisienne, la Revue
Britannique, contient, dans son numéro du mois de
mars, un exposé substantiel et lucide de la lutte que
traverse en ce moment l'entreprise du percement de
l'isthme. Nous sommes heureux de soumettru à nos
lecteurs ce travail qu'ils apprécieront, nous l'espé-
rons, comme nous l'apprécions nous-même.
E. D.
« Le public qui, depuis bientôt dix uns, suit avec
intérêt et encourage les efforts [persévérants de M. de
Lesseps, s'est ému des nouvelles difficultés suscitées à
la Compagnie du canal de Suez. Cette question inté-
resse, BOUS une foule de rapports, un recueil internatio-
nal comme la Revue Britannique. Nous nous proposons
d'examiner quelle a été la situation faite à la Compa-
gnie, quelle a été son attitude, quel sera le résultat de
cette campagne.
» Le 6 avril dernier, paraissait une dépêche adres-
sée par la Sublime Porte aux cabinets de Paris et de
Londres, dans laquelle le gouvernement ottoman, s'as-
sociant à la politique jalouse de l'Angleterre, mettait
au jour un plan d'attaque des plus complets. En effet,
après avoir subordonné son autorisation des travaux
de l'isthme de Suez à un certain nombre de conditions:
la neutralité du canal, l'abolition du travail forcé et
l'abandon par la Compagnie des terrains et canaux
d'eau douce qui lui ont été concédés, la Porte déclare
que, « une fois ces trois points décidés, le gouverne-
» ment de S. M. le sultan, d'accord avec S. A. Ismaïl-
» Pacha, s'empressera de prendre en sérieuse considéra-
)) tion chacun des autres articles du projet de contrat. » Elle
ajoute que « dans le cas où la Compagnie ne voudrait
» pas continuer les travaux sans des avantages qui ne
» pourraient pas lui être concédés, alors ladite Compa-
» gnie devra naturellement céder les ouvrages qu'elle a
» déjà commencés et tous les travaux qu'elle retient
» comme propriété. »
» Voici la manœuvre anglo-turque dévoilée : on pro-
pose à la Compagnie des conditions considérées comme
inacceptables, puisqu'on prévoit le cas où elle devra
renoncer à son œuvre, et on s'empare de l'affaire ; ou
bien, après avoir obtenu les concessions demandées, on
arrache à la Compagnie ses derniers avantages par
lambeaux.
» Lorsque cette dépêche parut, un tolle général l'ac-
cueillit ; chacun reconnut la pensée de l'Angleterre, et
l'on crut qu'une semblable prétention s'était détruite
elle-même. Il était donc urgent de donner à ces atta-
ques une nouvelle forme. On sut amener le vice-roi à
en assumer la responsabilité et à reprendre pour son
propre compte, dans des négociations particulières en-
tre son gouvernement et la Compagnie, les réclama-
tions qui avaient fait l'objet de la note diplomatique.
» Nubar- Pacha vint à Paris, chargé de cette mission
auprès de M. de Lesseps. Le Conseil d'administration
de la Compagnie, jaloux de maintenir ses droits et de
sauvegarder les intérêts qui lui ont été confiés par
quarante mille actionnaires, repoussa énergiquement
ces propositions, en motivant son refus sur les incon-
vénients essentiels qui en résulteraient pour l'affaire.
» Cette résolution sage et modérée laissait la porte
ouverte à de nouvelles négociations ; nous en trouvons
la preuve dans ce passage : c La Compagnie n'en est
» pas moins disposée à montrer sa profonde et sympa-
» thique déférence pour Son Altesse, en se prêtant aux
» sacrifices pécuniaires qui n'atteindraient pas son œu-
» vre au cœur. »
» Mais, sur ces entrefaites, les articles de M. Forcade
dans la Semaine financière, et la publicité donnée par
Nubar-Pacha à une consultation de MM. Odilon-Barrot,
Dufaure et J. Favre, qu'il répandit à profusion dans la
France entière, ne tendaient à rien moins qu'à contes-
ter à la Compagnie la légalité de son existence. On
disait aux actionnaires : « Vous n'existez que par to-
» lérance; faites donc ce que nous vous demandons;
» vous serez ruinés, mais peu importe, si vous périssez
» dans la légalité. » Ces manœuvres ont été déférées
aux tribunaux, qui ont reconnu le préjudice qu'elles
avaient porté à la Compagnie. Le jugement intervenu
dans le procès contre Nubar-Pacha établit en même
temps que M. de Lesseps, en publiant la demande ju-
diciaire formée contre son adversaire, lui a causé un
dommage équivalant, selon le tribunal, à celui qu'il
avait éprouvé lui-même. S'il est vrai toutefois que l'on
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