Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 avril 1864 15 avril 1864
Description : 1864/04/15 (A9,N188). 1864/04/15 (A9,N188).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203319r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 203
nal, elle est sous cette haute sauvegarde et sous
celle du monde entier. Nous sommes donc parfaite-
ment tranquilles sur ces deux points.
Ajoutons, pour la complète édification de Sa Sei-
gneurie, que dès ce jour l'accomplissement du per-
cement de l'isthme est assuré par la conclusion de
plusieurs contrats avec des entrepreneurs des plus ho-
norables et des plus expérimentés. Nous avons déjà an-
noncé que la construction des jetées de Port-Saïd avait
été soumissionnée par MM. Dussaud frères, entrepre-
neurs du bassin de radoub à Suez. Le creusement du
chenal de Port-Saïd à Ferdane, à travers les lacs
Menzaleh et Ballah, a été soumissionné par M. Aiton,
un Anglais, n'en déplaise à lord Palmerston, connu
en Angleterre par son habileté dans les dragages.
M. Couvreux, auquel ses travaux en France et en
Espagne ont acquis une véritable notoriété, s'est
chargé d'achever complètement la tranchée du seuil
d'El-Guisr, entre les lacs Ballah et Timsah. Enfin,
par un traité tout récent, l'exécution du reste de la
ligne, depuis l'extrémité méridionale du lac Timsah
jusqu'à Suez, est confiée à l'habileté de MM. Borel
et Lavalley, ingénieurs des ponts et chaussées, placés
à la tête d'une société pour l'exécution des grands
travaux publics.
Chacune de ces entreprises particulières s'est en-
gagée à terminer les diverses opérations qui la
concernent pour la fin de 1867.
Ainsi les travaux n'ont rien à craindre de certai-
nes éventualités qu'on aimait à regarder comme un
danger pour la Compagnie.
ERNEST DESPLACES.
UNE BROCHURE EN ITALIE.
Dans le courant du mois dernier, nous avons reçu
de Turin une brochure publiée dans cette ville, et
jetée à la poste à notre adresse par une main offi-
cieuse et inconnue. Cet écrit est intitulé : La Porte
Ottomane, le vice-roi d'Egypte et la Compagnie de
l'isthme de Suez. Il n'a pas de nom d'auteur, et,
comme nous avons peu de goût pour ces sortes de
productions anonymes, après avoir parcouru celle-
ci, nous y avons rencontré tant d'erreurs, d'inexacti-
tudes, de faits controuvés, de systématique malveil-
lance, que nous n'avons pas voulu lui donner une
importance qu'elle ne semblait pas mériter, quoiqu'il
ne nous ait pas été difficile d'y discerner les sources
qui l'ont inspirée.
Mais le nouveau journal italien dont nous avons
déjà fait connaître l'apparition à nos lecteurs, Il
canale di Suez, signale cet opuscule à notre attention.
Il paraît que les adversaires de la Compagnie, opi-
niâtres dans leurs attaques et gênés en France par
l'intervention de l'arbitrage impérial, ne consentent
pas à imiter notre réserve, et se contentant de dépla-
cer le terrain du débat le transportent en Italie.
C'est sur l'opinion italienne, si sympathique au canal
des deux mers, qu'ils voudraient exercer leur in-
fluence et travailler à la rendre hostile à la Compa-
gnie. Les procédés qu'on a employés à Paris sont
ceux auxquels on a recours également de l'autre
côté des monts. L'argent, à ce qu'il paraît, ne
manque pas à ces tentatives.
Voici ce que nous apprend à cet égard notre con-
frère de Turin :
« Il vient de paraître dans notre capitale un opus-
cule avec le titre ci-dessus cité. Il ne se propose pas,
il est vrai, à la libre acquisition du public, il se distri-
bue gratuitement. Un exemplaire en a été envoyé à
tous les ministres et à tous les hauts fonctionnaires qui
peuvent être intéressés à connaitre la grande question.
Un grand nombre de nos concitoyens en ont également
reçu, et nous savons qu'il en a été expédié dans d'au-
tres parties de l'Italie. »
L'auteur anonyme a deux objets : séparer par rap-
port à l'entreprise, l'intérêt italien et l'intérêt fran-
çais; les mettre en lutte l'un contre l'autre et com-
battre le grand effet produit par le discours du
prince Napoléon, dans le banquet du 11 février; le
tout afin de faire accepter cette conclusion que l'exé-
cution du projet ne peut et ne doit pas rester con-
fiée à la Compagnie.
Il est remarquable que la tactique suivie par les
adversaires du canal en France varie singulièrement
avec celle qu'ils adoptent en Italie, et, à notre avis,
il n'est pas d'un médiocre enseignement de constater
en quels points les arguments des uns et des autres
diffèrent ou se ressemblent.
En Italie comme en France on fait afficher une
extrême sollicitude pour le canal en lui-même. Pour-
rait-on confesser qu'on ne le veut pas? ce serait
d'un seul coup la démolition de toute l'intrigue.
Voici donc comment débute la brochure ano-
nyme :
« L'ouverture d'une voie de communication avec
l'extrême Orient, au moyen du percement de l'isthme
de Suez, intéresse au plus haut degré l'Italie, car,
possédant sur la Méditerranée et l'Adriatique de vastes
plages pourvues d'une marine nombreuse, et peuplées
d'hommes de mer intrépides et industrieux, elle pourra
étendre ses opérations vers ces régions éloignées, et
concourir au trafic des ports de l'Inde, de la Chine et
du Japon, où l'Amérique et l'Angleterre exercent main-
tenant à peu près un monopole. C'est cet intérêt italien
qui me pousse à parler aujourd'hui de cette grande
entreprise.' D
C'est évidemment là, avec une légère variante, le
langage que nous avons entendu tenir à Paris par
certains écrivains. Il est convenu que c'est dans
nal, elle est sous cette haute sauvegarde et sous
celle du monde entier. Nous sommes donc parfaite-
ment tranquilles sur ces deux points.
Ajoutons, pour la complète édification de Sa Sei-
gneurie, que dès ce jour l'accomplissement du per-
cement de l'isthme est assuré par la conclusion de
plusieurs contrats avec des entrepreneurs des plus ho-
norables et des plus expérimentés. Nous avons déjà an-
noncé que la construction des jetées de Port-Saïd avait
été soumissionnée par MM. Dussaud frères, entrepre-
neurs du bassin de radoub à Suez. Le creusement du
chenal de Port-Saïd à Ferdane, à travers les lacs
Menzaleh et Ballah, a été soumissionné par M. Aiton,
un Anglais, n'en déplaise à lord Palmerston, connu
en Angleterre par son habileté dans les dragages.
M. Couvreux, auquel ses travaux en France et en
Espagne ont acquis une véritable notoriété, s'est
chargé d'achever complètement la tranchée du seuil
d'El-Guisr, entre les lacs Ballah et Timsah. Enfin,
par un traité tout récent, l'exécution du reste de la
ligne, depuis l'extrémité méridionale du lac Timsah
jusqu'à Suez, est confiée à l'habileté de MM. Borel
et Lavalley, ingénieurs des ponts et chaussées, placés
à la tête d'une société pour l'exécution des grands
travaux publics.
Chacune de ces entreprises particulières s'est en-
gagée à terminer les diverses opérations qui la
concernent pour la fin de 1867.
Ainsi les travaux n'ont rien à craindre de certai-
nes éventualités qu'on aimait à regarder comme un
danger pour la Compagnie.
ERNEST DESPLACES.
UNE BROCHURE EN ITALIE.
Dans le courant du mois dernier, nous avons reçu
de Turin une brochure publiée dans cette ville, et
jetée à la poste à notre adresse par une main offi-
cieuse et inconnue. Cet écrit est intitulé : La Porte
Ottomane, le vice-roi d'Egypte et la Compagnie de
l'isthme de Suez. Il n'a pas de nom d'auteur, et,
comme nous avons peu de goût pour ces sortes de
productions anonymes, après avoir parcouru celle-
ci, nous y avons rencontré tant d'erreurs, d'inexacti-
tudes, de faits controuvés, de systématique malveil-
lance, que nous n'avons pas voulu lui donner une
importance qu'elle ne semblait pas mériter, quoiqu'il
ne nous ait pas été difficile d'y discerner les sources
qui l'ont inspirée.
Mais le nouveau journal italien dont nous avons
déjà fait connaître l'apparition à nos lecteurs, Il
canale di Suez, signale cet opuscule à notre attention.
Il paraît que les adversaires de la Compagnie, opi-
niâtres dans leurs attaques et gênés en France par
l'intervention de l'arbitrage impérial, ne consentent
pas à imiter notre réserve, et se contentant de dépla-
cer le terrain du débat le transportent en Italie.
C'est sur l'opinion italienne, si sympathique au canal
des deux mers, qu'ils voudraient exercer leur in-
fluence et travailler à la rendre hostile à la Compa-
gnie. Les procédés qu'on a employés à Paris sont
ceux auxquels on a recours également de l'autre
côté des monts. L'argent, à ce qu'il paraît, ne
manque pas à ces tentatives.
Voici ce que nous apprend à cet égard notre con-
frère de Turin :
« Il vient de paraître dans notre capitale un opus-
cule avec le titre ci-dessus cité. Il ne se propose pas,
il est vrai, à la libre acquisition du public, il se distri-
bue gratuitement. Un exemplaire en a été envoyé à
tous les ministres et à tous les hauts fonctionnaires qui
peuvent être intéressés à connaitre la grande question.
Un grand nombre de nos concitoyens en ont également
reçu, et nous savons qu'il en a été expédié dans d'au-
tres parties de l'Italie. »
L'auteur anonyme a deux objets : séparer par rap-
port à l'entreprise, l'intérêt italien et l'intérêt fran-
çais; les mettre en lutte l'un contre l'autre et com-
battre le grand effet produit par le discours du
prince Napoléon, dans le banquet du 11 février; le
tout afin de faire accepter cette conclusion que l'exé-
cution du projet ne peut et ne doit pas rester con-
fiée à la Compagnie.
Il est remarquable que la tactique suivie par les
adversaires du canal en France varie singulièrement
avec celle qu'ils adoptent en Italie, et, à notre avis,
il n'est pas d'un médiocre enseignement de constater
en quels points les arguments des uns et des autres
diffèrent ou se ressemblent.
En Italie comme en France on fait afficher une
extrême sollicitude pour le canal en lui-même. Pour-
rait-on confesser qu'on ne le veut pas? ce serait
d'un seul coup la démolition de toute l'intrigue.
Voici donc comment débute la brochure ano-
nyme :
« L'ouverture d'une voie de communication avec
l'extrême Orient, au moyen du percement de l'isthme
de Suez, intéresse au plus haut degré l'Italie, car,
possédant sur la Méditerranée et l'Adriatique de vastes
plages pourvues d'une marine nombreuse, et peuplées
d'hommes de mer intrépides et industrieux, elle pourra
étendre ses opérations vers ces régions éloignées, et
concourir au trafic des ports de l'Inde, de la Chine et
du Japon, où l'Amérique et l'Angleterre exercent main-
tenant à peu près un monopole. C'est cet intérêt italien
qui me pousse à parler aujourd'hui de cette grande
entreprise.' D
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