Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-04-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 avril 1864 01 avril 1864
Description : 1864/04/01 (A9,N187). 1864/04/01 (A9,N187).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203318b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 197
de profondeur : c'est là que nous allons avoir à peu
près une soixantaine de dragues, qui enlèveront
chacune de 500 à 1,000 mètres cubes de matières
en 10 heures. Ce sont des Français, MM. Dussaut
frères, qui vont faire les jetées de Port-Saïd ; c'est
un Écossais, M. Aiton, qui va faire les draguages
sur le lac Menzaleh et le lac Ballah, jusqu'au 62e ki-
lomètre vers le sud ; son lot comprend une extraction
à la drague -de 23 millions de mètres cubes.
M. Aiton a contribué à faire, à Glascow, les plus
grands travaux de draguage qui aient peut-être été
exécutés dans le monde.
Glascow est une ville dont le fleuve peut recevoir
les plus grands bâtiments. Il y a trente ans, la popu-
lation de Glascow était de 30,000 âmes, elle est
aujourd'hui de 500,000. Autrefois, on pouvait traverser
la Clyde presque à pied sec ; aujourd'hui les bâti-
ments du plus fort tonnage y naviguent à l'aise.
Après le lot de draguage de M. Aiton, nous avons
les dunes de Ferdane et le plateau d'El-Guisr, dont la
plus grande hauteur est de 19 mètres au-dessus du
niveau de la mer. Là, nous avons déjà extrait avec
les fellahs 5,000,000 de mètres cubes, et ouvert une
tranchée de 12 kilomètres de longueur. Nous y avons
élevé les terres jusqu'à 60 pieds de hauteur. 18,000
hommes ont été occupés pendant 8 mois à extraire
ces cinq millions de mètres cubes. Nos fellahs appor-
taient les terres sur le haut de la tranchée dans des
paniers appelés Couffins. Nos ingénieurs ont fait le
calcul qu'en mettant tous les paniers employés à
ce travail les uns à côté des autres, on formerait une
ligne qui ferait trois fois le tour du globe, Ceci,
messieurs, vous donne uneidée de la grandeur et de
l'immensité de l'ouvrage. -
Un marché que nous avons passé avec M. Cou-
vreux, entrepreneur français, consiste à enlever les
10 millions de mètres cubes qui restent à extraire pour
donner au canal maritime toute sa largeur et toute sa
profondeur sur les 12 kilomètres dont nous venons de
parler. M. Couvreux doit exécuter ce travail comme
tous les autres entrepreneurs, dans le délai de quatre
ans, de manière que le canal puisse être livré à la
grande navigation à cette époque.
Le plateau d'El-Guisr se termine au lac Timsah. Le
lac Timsah servira de port intérieur à la navigation
qui traversera le détroit de Suez.
Après le lac de Timsah, se trouve le Sérapéum,
qui est de moitié moins élevé que le seuil d'El-Guisr,
puisque sa plus grande hauteur n'est que de 10 mè-
tres au lieu de 19 ; nous avons là encore près de
10 millions de mètres cubes à enlever.
Plusieurs entrepreneurs qui ont été prendre con-
naissance des localités, sont aujourd'hui de retour à
Paris. Ils nous ont fait des soumissions que notre
Conseil des travaux examine dans ce moment, et
bientôt le reste des travaux à accomplir de Timsah
à Suez sera adjugé comme l'ont déjà été tous les lots
de travaux d'art ou de terrassements de la Médi-
terrannée à Timsah.
Les excavations à terminer depuis le lac Timsah
jusqu'à Suez consistent à peu près en 25 millions de
mètres cubes. Il y aura peu de chose à faire pour
la traversée des bassins des lacs Amers.
Les lacs Amers, autrefois, faisaient partie du golfe
de la mer Rouge. C'est à leur extrémité, au nord,
entre le Serapéum et le lac Timsah, qu'arrivaient
les dernières lagunes de la mer Rouge; c'est là que
Moïse a dû passer la mer Rouge après avoir suivi
la vallée de Gessen. Il est dit, dans la Bible,
qu'après avoir traversé la mer Rouge et avoir erré
pendant trois jours dans le désert, il s'est arrêté
dans un endroit appelé Mara, parce que l'eau y
était amère. Cet endroit, à l'est du lac Timsah, s'ap-
pelle encore Bir Marra, qui veut dire : puits amer. Du
reste, c'est la route qui conduit au mont Sinaï, et
c'est près de Suez que se trouvent les douze sources
de la station d'Elim.
Ce qu'il y a de plus remarquable c'est que les
douze fontaines décrites par la Bible existent encore
en ce lieu; ce sont douze bassins dont la source
surgit à fleur de sol. La Bible ajoute qu'il y avait
autour de ces bassins soixante-dix palmiers ; au-
jourd'hui on trouve encore, non pas les mêmes
oixante-dix palmiers, mais soixante-dix troncs des
vieux palmiers.
Vous avez entendu dire que les sables pourraient
encombrer les tranchées que nous ferions dans le
désert. C'est une opinion que rien ne justifie ; les
sables ne sont pas plus à craindre dans l'isthme que
sur le bord de la mer, où l'on peut s'opposer à leur
invasion au moyen des jetées. Les matières que nous
aurons à extraire du fond de nos tranchées ser-
-viront de rempart pour empêcher les sables qui
voyagent près de terre de venir encombrer les tran-
chées. Quand, poussés par le vent du désert, ils pas-
seront au-dessus de la tranchée, ils iront s'arrêter
dans les dunes qui s'élèvent du côté de la Syrie.
Ainsi, vous voyez que ce travail, qui doit produire
de si grands résultats, est très-simple dans son exé-
cution. Nous sommes parvenus à triompher des obs-
tacles moraux avec l'aide de l'opinion publique ;
l'intervention de l'Empereur va mettre fin à toutes
les difficultés de la politique. Il ne nous reste plus
qu'à achever les travaux matériels, car les obstacles
naturels n'existent pas ; dans quatre ans, la grande
navigation pourra traverser l'isthme. (Bravo ! Bravo !)
Pour passer du canal maritime dans la mer Rouge,
de profondeur : c'est là que nous allons avoir à peu
près une soixantaine de dragues, qui enlèveront
chacune de 500 à 1,000 mètres cubes de matières
en 10 heures. Ce sont des Français, MM. Dussaut
frères, qui vont faire les jetées de Port-Saïd ; c'est
un Écossais, M. Aiton, qui va faire les draguages
sur le lac Menzaleh et le lac Ballah, jusqu'au 62e ki-
lomètre vers le sud ; son lot comprend une extraction
à la drague -de 23 millions de mètres cubes.
M. Aiton a contribué à faire, à Glascow, les plus
grands travaux de draguage qui aient peut-être été
exécutés dans le monde.
Glascow est une ville dont le fleuve peut recevoir
les plus grands bâtiments. Il y a trente ans, la popu-
lation de Glascow était de 30,000 âmes, elle est
aujourd'hui de 500,000. Autrefois, on pouvait traverser
la Clyde presque à pied sec ; aujourd'hui les bâti-
ments du plus fort tonnage y naviguent à l'aise.
Après le lot de draguage de M. Aiton, nous avons
les dunes de Ferdane et le plateau d'El-Guisr, dont la
plus grande hauteur est de 19 mètres au-dessus du
niveau de la mer. Là, nous avons déjà extrait avec
les fellahs 5,000,000 de mètres cubes, et ouvert une
tranchée de 12 kilomètres de longueur. Nous y avons
élevé les terres jusqu'à 60 pieds de hauteur. 18,000
hommes ont été occupés pendant 8 mois à extraire
ces cinq millions de mètres cubes. Nos fellahs appor-
taient les terres sur le haut de la tranchée dans des
paniers appelés Couffins. Nos ingénieurs ont fait le
calcul qu'en mettant tous les paniers employés à
ce travail les uns à côté des autres, on formerait une
ligne qui ferait trois fois le tour du globe, Ceci,
messieurs, vous donne uneidée de la grandeur et de
l'immensité de l'ouvrage. -
Un marché que nous avons passé avec M. Cou-
vreux, entrepreneur français, consiste à enlever les
10 millions de mètres cubes qui restent à extraire pour
donner au canal maritime toute sa largeur et toute sa
profondeur sur les 12 kilomètres dont nous venons de
parler. M. Couvreux doit exécuter ce travail comme
tous les autres entrepreneurs, dans le délai de quatre
ans, de manière que le canal puisse être livré à la
grande navigation à cette époque.
Le plateau d'El-Guisr se termine au lac Timsah. Le
lac Timsah servira de port intérieur à la navigation
qui traversera le détroit de Suez.
Après le lac de Timsah, se trouve le Sérapéum,
qui est de moitié moins élevé que le seuil d'El-Guisr,
puisque sa plus grande hauteur n'est que de 10 mè-
tres au lieu de 19 ; nous avons là encore près de
10 millions de mètres cubes à enlever.
Plusieurs entrepreneurs qui ont été prendre con-
naissance des localités, sont aujourd'hui de retour à
Paris. Ils nous ont fait des soumissions que notre
Conseil des travaux examine dans ce moment, et
bientôt le reste des travaux à accomplir de Timsah
à Suez sera adjugé comme l'ont déjà été tous les lots
de travaux d'art ou de terrassements de la Médi-
terrannée à Timsah.
Les excavations à terminer depuis le lac Timsah
jusqu'à Suez consistent à peu près en 25 millions de
mètres cubes. Il y aura peu de chose à faire pour
la traversée des bassins des lacs Amers.
Les lacs Amers, autrefois, faisaient partie du golfe
de la mer Rouge. C'est à leur extrémité, au nord,
entre le Serapéum et le lac Timsah, qu'arrivaient
les dernières lagunes de la mer Rouge; c'est là que
Moïse a dû passer la mer Rouge après avoir suivi
la vallée de Gessen. Il est dit, dans la Bible,
qu'après avoir traversé la mer Rouge et avoir erré
pendant trois jours dans le désert, il s'est arrêté
dans un endroit appelé Mara, parce que l'eau y
était amère. Cet endroit, à l'est du lac Timsah, s'ap-
pelle encore Bir Marra, qui veut dire : puits amer. Du
reste, c'est la route qui conduit au mont Sinaï, et
c'est près de Suez que se trouvent les douze sources
de la station d'Elim.
Ce qu'il y a de plus remarquable c'est que les
douze fontaines décrites par la Bible existent encore
en ce lieu; ce sont douze bassins dont la source
surgit à fleur de sol. La Bible ajoute qu'il y avait
autour de ces bassins soixante-dix palmiers ; au-
jourd'hui on trouve encore, non pas les mêmes
oixante-dix palmiers, mais soixante-dix troncs des
vieux palmiers.
Vous avez entendu dire que les sables pourraient
encombrer les tranchées que nous ferions dans le
désert. C'est une opinion que rien ne justifie ; les
sables ne sont pas plus à craindre dans l'isthme que
sur le bord de la mer, où l'on peut s'opposer à leur
invasion au moyen des jetées. Les matières que nous
aurons à extraire du fond de nos tranchées ser-
-viront de rempart pour empêcher les sables qui
voyagent près de terre de venir encombrer les tran-
chées. Quand, poussés par le vent du désert, ils pas-
seront au-dessus de la tranchée, ils iront s'arrêter
dans les dunes qui s'élèvent du côté de la Syrie.
Ainsi, vous voyez que ce travail, qui doit produire
de si grands résultats, est très-simple dans son exé-
cution. Nous sommes parvenus à triompher des obs-
tacles moraux avec l'aide de l'opinion publique ;
l'intervention de l'Empereur va mettre fin à toutes
les difficultés de la politique. Il ne nous reste plus
qu'à achever les travaux matériels, car les obstacles
naturels n'existent pas ; dans quatre ans, la grande
navigation pourra traverser l'isthme. (Bravo ! Bravo !)
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