Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 mars 1864 01 mars 1864
Description : 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04. 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203316h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
SUPPLÉMENT. JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 153
sont du ressort du pouvoir suzerain. Or, que dit la
dépêche ? Elle reconnaît que la question du travail
obligatoire et la question de la concession des terres
sont des questions d'ordre intérieur. Avec toute rai-
son, c'est la seule question de neutralité qu'elle range
dans la catégorie des questions de « rapport exté-
rieur. » Dès lors le procès est vidé. Nous démontre-
rons plus loin que la Porte n'a pas le droit de s'im-
miscer dans les questions intérieures du travail obli-
gatoire et de la concession des terres, sinon l'indépen-
dance de l'Egypte, dans son administration inté-
rieure, aura cessé d'exister.
» Pour nous servir encore des termes de la dépê-
che, toute concession d'un travail public ou d'une
entreprise quelconque, faite dans l'intérieur de l'E-
gypte par les gouvernements des vice-rois, n'est plus
qu'un « projet de contrat » soumis aux volontés ou
aux caprices de la Porte. Les vice-rois ne sont plus
que de simples gouverneurs et en quelque sorte les
préfets de l'Egypte, suivant la théorie professée tout
récemment, à propos de la note du 6 avril, par la
presse anglaise. Le gouvernement intérieur de
l'Egypte n'est plus au Caire, il est tout entier à
Constantinople; en d'autres termes, l'équilibre orien-
tal tel qu'il a été établi par les conférences euro-
péennes de 1841, est rompu, la question d'Orient
est rouverte, les traités qui l'avaient fermée n'étant
plus qu'une lettre morte.
» Le contrat relatif au travail des indigènes s'exé-
cute depuis plusieurs.années ; il a été signé et exé-
cuté par le feu vice-roi. 11 a été accepté et exécuté
par le vice-roi actuel, et depuis qu'il est en cours
d'exercice, il n'a jamais été contesté ni interrompu
dans son application par le gouvernement. Aujour-
d'hui l'on ose dire au vice-roi : Tout ce que vous
avez fait, tout ce qu'a fait votre prédécesseur est
irrégulier. Vous avez dépassé les bornes de votre
pouvoir; rentrez-y, et, pour y rentrer, c'est à vous
de vous affranchir, comme vous le pourrez, des en-
gagements publics que le gouvernement égyptien a
eu le tort de contracter depuis neuf ans.
» Le grand vizir, oubliant que la Compagnie uni-
verselle est égyptienne, qu'elle est sujette aux lois et
aux règlements de l'Egypte, ne veut pas qu'elle soit
propriétaire en Egypte, parce que son capital ano-
nyme a été en partie fourni par des étrangers. Peut-
il ignorer que le gouvernement égyptien est porteur
d'un grand nombre d'actions de la Compagnie, que
des sujets ottomans et égyptiens y sont également
intéressés. Il n'y veut point voir l'élément national,
il n'y signale que l'élément étranger. A ce compte,
comment la Turquie observe-t-elle chez elle ses pro-
pres principes? que sont les compagnies anglaises
des chemins de fer d'Aïdin et de Kustendjé? Qu'était
cette concession faite à l'Angleterre pour une voie
fluviale et ferrée entre la Méditerranée elle golfe
Persique par la vallée de l'Euphrate? Que sont les
concessionnaires anglais de tant d'autres exploita-
tions sur le sol de l'empire ottoman?
» Traitons maintenant, à propos des prétentions
étranges de la dépêche vizirielle, la question des
conventions garanties par les puissances, et réglant
les rapports entre l'Egypte et la Turquie.
» Lorsqu'en 1841, sur l'insistance de la France,
l'Europe décida que les membres de la famille de
Méhémet-Ali posséderaient héréditairement l'admi-
nistration intérieure de l'Egypte, sous la suzeraineté
du sultan, elle n'était pas seulement préoccupée des
avantages de cette combinaison pour la Turquie et
pour l'Egypte, elle y cherchait aussi un gage de la
tranquillité du monde. Elle voulut assurer à l'Egypte
un gouvernement qui la préservât (le l'anarchie. Elle
savait que l'anarchie conduit toujours à la conquête
et que l'Egypte, destinée à servir de passage au
commerce de tous les peuples, ne manquerait pas,
si elle restait livrée aux troubles et aux compétitions
d'un pouvoir incertain ou révocable, d'exciter des
convoitises propres à porter une grave atteinte à
l'équilibre de la politique générale.
» La pensée de la France et de l'Europe a par-
faitement réussi. L'Egypte, sous le gouvernement de
ses vice-rois, s'est élevée à un haut degré de paix
intérieure et de prospérité. Elle a réalisé, d'elle-
même et par elle-même, des réformes importantes,
et elle présente toutes les garanties que l'on espérait
de l'arrangement de 1841.
» Le projet du canal de Suez a ajouté, dans l'opi-
nion des nations et des gouvernements, à la popu-
larité de l'Egypte et à celle de l'administration
indépendante des vice-rois, et l'on a vu, dans l'exé-
cution de ce projet, une garantie de plus pour le
repos et la prospérité de l'Egypte, ainsi que pour la
stabilité du pouvoir de la dynastie de Méhémet-Ali.
» L'arrangement de 1841 n'est donc pas seulement
un arrangement turco-égyptien. Il est avant tout un
arrangement européen, conçu pour le maintien du
statu quo en Orient. C'est pour cela que cinq grandes
puissances se sont rendues garantes du traité inter-
venu, et qu'il n'y peut être dérogé sans provoquer
leur sollicitude et nécessiter leur intervention.
» La division des pouvoirs entre le Caire et Cons-
tantinople, telle qu'elle résulte de l'arrangement de
1841, est placée sous leur haute surveillance.
» Les pouvoirs des vice-rois sont une sorte de
substitution dont le dépôt leur est conné ; aucune des
cinq puissances ne pourrait affaiblir ou aliéner ce
dépôt sans le consentement de chacune d'elles.
Or, la dépêche du grand vizir attente^retâx^v
choses ré-lé par les coriférences de 18
choses réglé par les conférences de 18����g�
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sont du ressort du pouvoir suzerain. Or, que dit la
dépêche ? Elle reconnaît que la question du travail
obligatoire et la question de la concession des terres
sont des questions d'ordre intérieur. Avec toute rai-
son, c'est la seule question de neutralité qu'elle range
dans la catégorie des questions de « rapport exté-
rieur. » Dès lors le procès est vidé. Nous démontre-
rons plus loin que la Porte n'a pas le droit de s'im-
miscer dans les questions intérieures du travail obli-
gatoire et de la concession des terres, sinon l'indépen-
dance de l'Egypte, dans son administration inté-
rieure, aura cessé d'exister.
» Pour nous servir encore des termes de la dépê-
che, toute concession d'un travail public ou d'une
entreprise quelconque, faite dans l'intérieur de l'E-
gypte par les gouvernements des vice-rois, n'est plus
qu'un « projet de contrat » soumis aux volontés ou
aux caprices de la Porte. Les vice-rois ne sont plus
que de simples gouverneurs et en quelque sorte les
préfets de l'Egypte, suivant la théorie professée tout
récemment, à propos de la note du 6 avril, par la
presse anglaise. Le gouvernement intérieur de
l'Egypte n'est plus au Caire, il est tout entier à
Constantinople; en d'autres termes, l'équilibre orien-
tal tel qu'il a été établi par les conférences euro-
péennes de 1841, est rompu, la question d'Orient
est rouverte, les traités qui l'avaient fermée n'étant
plus qu'une lettre morte.
» Le contrat relatif au travail des indigènes s'exé-
cute depuis plusieurs.années ; il a été signé et exé-
cuté par le feu vice-roi. 11 a été accepté et exécuté
par le vice-roi actuel, et depuis qu'il est en cours
d'exercice, il n'a jamais été contesté ni interrompu
dans son application par le gouvernement. Aujour-
d'hui l'on ose dire au vice-roi : Tout ce que vous
avez fait, tout ce qu'a fait votre prédécesseur est
irrégulier. Vous avez dépassé les bornes de votre
pouvoir; rentrez-y, et, pour y rentrer, c'est à vous
de vous affranchir, comme vous le pourrez, des en-
gagements publics que le gouvernement égyptien a
eu le tort de contracter depuis neuf ans.
» Le grand vizir, oubliant que la Compagnie uni-
verselle est égyptienne, qu'elle est sujette aux lois et
aux règlements de l'Egypte, ne veut pas qu'elle soit
propriétaire en Egypte, parce que son capital ano-
nyme a été en partie fourni par des étrangers. Peut-
il ignorer que le gouvernement égyptien est porteur
d'un grand nombre d'actions de la Compagnie, que
des sujets ottomans et égyptiens y sont également
intéressés. Il n'y veut point voir l'élément national,
il n'y signale que l'élément étranger. A ce compte,
comment la Turquie observe-t-elle chez elle ses pro-
pres principes? que sont les compagnies anglaises
des chemins de fer d'Aïdin et de Kustendjé? Qu'était
cette concession faite à l'Angleterre pour une voie
fluviale et ferrée entre la Méditerranée elle golfe
Persique par la vallée de l'Euphrate? Que sont les
concessionnaires anglais de tant d'autres exploita-
tions sur le sol de l'empire ottoman?
» Traitons maintenant, à propos des prétentions
étranges de la dépêche vizirielle, la question des
conventions garanties par les puissances, et réglant
les rapports entre l'Egypte et la Turquie.
» Lorsqu'en 1841, sur l'insistance de la France,
l'Europe décida que les membres de la famille de
Méhémet-Ali posséderaient héréditairement l'admi-
nistration intérieure de l'Egypte, sous la suzeraineté
du sultan, elle n'était pas seulement préoccupée des
avantages de cette combinaison pour la Turquie et
pour l'Egypte, elle y cherchait aussi un gage de la
tranquillité du monde. Elle voulut assurer à l'Egypte
un gouvernement qui la préservât (le l'anarchie. Elle
savait que l'anarchie conduit toujours à la conquête
et que l'Egypte, destinée à servir de passage au
commerce de tous les peuples, ne manquerait pas,
si elle restait livrée aux troubles et aux compétitions
d'un pouvoir incertain ou révocable, d'exciter des
convoitises propres à porter une grave atteinte à
l'équilibre de la politique générale.
» La pensée de la France et de l'Europe a par-
faitement réussi. L'Egypte, sous le gouvernement de
ses vice-rois, s'est élevée à un haut degré de paix
intérieure et de prospérité. Elle a réalisé, d'elle-
même et par elle-même, des réformes importantes,
et elle présente toutes les garanties que l'on espérait
de l'arrangement de 1841.
» Le projet du canal de Suez a ajouté, dans l'opi-
nion des nations et des gouvernements, à la popu-
larité de l'Egypte et à celle de l'administration
indépendante des vice-rois, et l'on a vu, dans l'exé-
cution de ce projet, une garantie de plus pour le
repos et la prospérité de l'Egypte, ainsi que pour la
stabilité du pouvoir de la dynastie de Méhémet-Ali.
» L'arrangement de 1841 n'est donc pas seulement
un arrangement turco-égyptien. Il est avant tout un
arrangement européen, conçu pour le maintien du
statu quo en Orient. C'est pour cela que cinq grandes
puissances se sont rendues garantes du traité inter-
venu, et qu'il n'y peut être dérogé sans provoquer
leur sollicitude et nécessiter leur intervention.
» La division des pouvoirs entre le Caire et Cons-
tantinople, telle qu'elle résulte de l'arrangement de
1841, est placée sous leur haute surveillance.
» Les pouvoirs des vice-rois sont une sorte de
substitution dont le dépôt leur est conné ; aucune des
cinq puissances ne pourrait affaiblir ou aliéner ce
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Or, la dépêche du grand vizir attente^retâx^v
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