Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-03-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1864 01 mars 1864
Description : 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04. 1864/03/01 (A9,N185)-1864/03/04.
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203316h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
152 L'ISTHME DE SUEZ,
nom de travail forcé, elle voudrait supprimer les
moyens d'exécuter le canal.
» En demandant la rétrocession des terrains
qu'arrosent les canaux creusés par la Compagnie,
elle prétend enlever aux actionnaires une des bran-
ches importantes de leurs revenus et de la rémunéra-
tion de leurs peines.
» La dépêche n'est donc qu'une Variante de la
note du 6 avril. Elle a la même origine ; elle a été
écrite sous la même inspiration et dans la même
intention.
» Mais la dépêche en
question va encore plus loin : elle a la prétention
d'attribuer à la Turquie un droit d'intervention dans
les travaux , les plans et les proportions du canal
maritime lui-même. -
» La Compagnie, dans cette nouvelle prescription,
ne peut voir qu'un procédé de plus pour lui préparer
ou lui susciter des difficultés.
» Nous ne pouvons pas admettre que la Porte ait
le droit de bouleverser ou de refaire les plans de la
Compagnie, pour lesquels toutes les obligations de
l'acte de concession, toutes les règles publiquement
tracées à l'avance ont été exactement suivies par une
commission supérieure composée des plus éminents
ingénieurs de l'Europe. Comment distinguer de nos
jours entre les nécessités de la navigation pour un
vaisseau de guerre ou pour un vaisseau de commere?
Les grands paquebots de la Compagnie péninsulr ire
et orientale et ceux des Messageries impériales sur
les lignes de l'Inde , de la Chine, de la Cochinchine
et de l'Australie, ont des proportions et un tirant
d'eau égaux ou supérieurs à ceux des frégates de
guerre. Tous les jours les Américains et les Anglais
augmentent, dans leurs nouvelles constructions, les
capacités de leurs navires marchands, et lorsque les
Anglais étaient encore dans l'engouement de leur
Great-Eastern, ils se plaignaient du peu de profondeur
donné au canal de Suez ; qui ne pourrait lui livrer
passage.
» Ce n'est donc point par des restrictions régle-
mentaires, inexécutables dans la pratique, gênantes
pour la navigation, contraires aux intérêts et aux
droits de la Compagnie, que la Porte peut ou doit
atteindre le but légitime qu'elle a ici en vue.
» Ce n'est point en se ménageant des moyens de
tracasseries sur le plus ou moins de facilité du pas
sage d'une mer à l'autre que la Porte assurera la
neutralité du canal. Il y a pour cela un procédé plus
simple et plus sûr, nous disons même le seul efficace,
C'est un traité de neutralité signé et garanti par
toutes les puissances maritimes, traité qui permettra
enfin d'établir la complète liberté des mers pour le
ommerce, même m temps de guerre. Nous n'avons
pas entendu dire que le traité de neutralité des dé-
troits ait été violé, quoique les Dardanelles et le
Bosphore soient accessibles aux navires de haut
bord. Cette accessibilité n'a même pas nui à la sécu-
rite de l'empire ottoman dans la dernière guerre de
Crimée.
» La question a d'ailleurs été réglée par l'acte de
concession du 5 janvier 1856 que le vice-roi d'Egypte,
la Compagnie et les gouvernements qui la soutien-
nent tiennent pour bon et valable. Cet acte stipule
dans son article lor : que la Société est fondée pour
l'établissement d'un canal approprié à la grande na-
vigation maritime entre Suez et Péluse ; et dans
l'article 3 il détermine ainsi les facultés accordées à
la Compagnie pour atteindre ce but :
« Le canal approprié à la grande navigation mari-
lime sera creusé à la profondeur et à la largeur fixées
par le programme de la commission scientifique inter-
nationale.
y, La dimension du canal est une question vidée.
La neutralité du canal est une autre question, indé-
pendante de la première, pour la réalisation de la-
quelle la Porte possède la voie des négociations in-
ternationales et les moyens d'une entente avec tous
les gouvernements. (Très-bien! très-bien.)
» Enfin, la dépêche s'investissant, à l'égard du
vice-roi et de la Compagnie, d'un pouvoir arbitraire
et absolu, leur donne un délai de six mois pour se
soumettre à ses prescriptions, pour annuler tous les
contrats déjà exécutés par les deux parties intéres-
sées, pour leur interdire les moyens d'achever le
canal, et elle signifie que, ce délai expiré sans qu'il
ait été obtempéré à ses ordres incompétents et
inexécutables, les travaux devront être interrom-
pus pour revenir à la situation que l'on voulait
faire à l'Egypte et à la Compagnie par l'ancienne
mission de Moucktar et par la note avortée du
6 avril.
» La Compagnie, forte de ses droits acquis et in-
contestables, forte de l'appui des gouvernements et
de l'opinion publique, ne peut que repousser éner-
giquement et avec protestation les prétentions de la
dépêche vizirielle, qui seraient en définitive la con-
fiscation de ses droits et l'anéantissement de son
œuvre. (Applaudissements.)
» En ce qui concerne l'atteinte portée à l'indépen-
dance administrative de l'Egypte, il suffira, pour
démontrer cette atteinte, de rappeler le passage de
la dépêche que nous citions tout à l'heure. La dé-
pêche fait elle-même une distinction entre les ques-
tions intérieures et les questions extérieures.
» Les questions intérieures, d'après les conven-
tions de 1841, sont du ressort exclusif de l'adminis-
tration égyptienne ; les questions extérieures seules
nom de travail forcé, elle voudrait supprimer les
moyens d'exécuter le canal.
» En demandant la rétrocession des terrains
qu'arrosent les canaux creusés par la Compagnie,
elle prétend enlever aux actionnaires une des bran-
ches importantes de leurs revenus et de la rémunéra-
tion de leurs peines.
» La dépêche n'est donc qu'une Variante de la
note du 6 avril. Elle a la même origine ; elle a été
écrite sous la même inspiration et dans la même
intention.
» Mais la dépêche en
question va encore plus loin : elle a la prétention
d'attribuer à la Turquie un droit d'intervention dans
les travaux , les plans et les proportions du canal
maritime lui-même. -
» La Compagnie, dans cette nouvelle prescription,
ne peut voir qu'un procédé de plus pour lui préparer
ou lui susciter des difficultés.
» Nous ne pouvons pas admettre que la Porte ait
le droit de bouleverser ou de refaire les plans de la
Compagnie, pour lesquels toutes les obligations de
l'acte de concession, toutes les règles publiquement
tracées à l'avance ont été exactement suivies par une
commission supérieure composée des plus éminents
ingénieurs de l'Europe. Comment distinguer de nos
jours entre les nécessités de la navigation pour un
vaisseau de guerre ou pour un vaisseau de commere?
Les grands paquebots de la Compagnie péninsulr ire
et orientale et ceux des Messageries impériales sur
les lignes de l'Inde , de la Chine, de la Cochinchine
et de l'Australie, ont des proportions et un tirant
d'eau égaux ou supérieurs à ceux des frégates de
guerre. Tous les jours les Américains et les Anglais
augmentent, dans leurs nouvelles constructions, les
capacités de leurs navires marchands, et lorsque les
Anglais étaient encore dans l'engouement de leur
Great-Eastern, ils se plaignaient du peu de profondeur
donné au canal de Suez ; qui ne pourrait lui livrer
passage.
» Ce n'est donc point par des restrictions régle-
mentaires, inexécutables dans la pratique, gênantes
pour la navigation, contraires aux intérêts et aux
droits de la Compagnie, que la Porte peut ou doit
atteindre le but légitime qu'elle a ici en vue.
» Ce n'est point en se ménageant des moyens de
tracasseries sur le plus ou moins de facilité du pas
sage d'une mer à l'autre que la Porte assurera la
neutralité du canal. Il y a pour cela un procédé plus
simple et plus sûr, nous disons même le seul efficace,
C'est un traité de neutralité signé et garanti par
toutes les puissances maritimes, traité qui permettra
enfin d'établir la complète liberté des mers pour le
ommerce, même m temps de guerre. Nous n'avons
pas entendu dire que le traité de neutralité des dé-
troits ait été violé, quoique les Dardanelles et le
Bosphore soient accessibles aux navires de haut
bord. Cette accessibilité n'a même pas nui à la sécu-
rite de l'empire ottoman dans la dernière guerre de
Crimée.
» La question a d'ailleurs été réglée par l'acte de
concession du 5 janvier 1856 que le vice-roi d'Egypte,
la Compagnie et les gouvernements qui la soutien-
nent tiennent pour bon et valable. Cet acte stipule
dans son article lor : que la Société est fondée pour
l'établissement d'un canal approprié à la grande na-
vigation maritime entre Suez et Péluse ; et dans
l'article 3 il détermine ainsi les facultés accordées à
la Compagnie pour atteindre ce but :
« Le canal approprié à la grande navigation mari-
lime sera creusé à la profondeur et à la largeur fixées
par le programme de la commission scientifique inter-
nationale.
y, La dimension du canal est une question vidée.
La neutralité du canal est une autre question, indé-
pendante de la première, pour la réalisation de la-
quelle la Porte possède la voie des négociations in-
ternationales et les moyens d'une entente avec tous
les gouvernements. (Très-bien! très-bien.)
» Enfin, la dépêche s'investissant, à l'égard du
vice-roi et de la Compagnie, d'un pouvoir arbitraire
et absolu, leur donne un délai de six mois pour se
soumettre à ses prescriptions, pour annuler tous les
contrats déjà exécutés par les deux parties intéres-
sées, pour leur interdire les moyens d'achever le
canal, et elle signifie que, ce délai expiré sans qu'il
ait été obtempéré à ses ordres incompétents et
inexécutables, les travaux devront être interrom-
pus pour revenir à la situation que l'on voulait
faire à l'Egypte et à la Compagnie par l'ancienne
mission de Moucktar et par la note avortée du
6 avril.
» La Compagnie, forte de ses droits acquis et in-
contestables, forte de l'appui des gouvernements et
de l'opinion publique, ne peut que repousser éner-
giquement et avec protestation les prétentions de la
dépêche vizirielle, qui seraient en définitive la con-
fiscation de ses droits et l'anéantissement de son
œuvre. (Applaudissements.)
» En ce qui concerne l'atteinte portée à l'indépen-
dance administrative de l'Egypte, il suffira, pour
démontrer cette atteinte, de rappeler le passage de
la dépêche que nous citions tout à l'heure. La dé-
pêche fait elle-même une distinction entre les ques-
tions intérieures et les questions extérieures.
» Les questions intérieures, d'après les conven-
tions de 1841, sont du ressort exclusif de l'adminis-
tration égyptienne ; les questions extérieures seules
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