Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-03-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 mars 1864 15 mars 1864
Description : 1864/03/15 (A9,N186). 1864/03/15 (A9,N186).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203317x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
1% L'ISTHME DE SUEZ,
a fait naître l'idée d'un moyen qui a si bien réussi en
France, c'est-à-dire la création d'un journal s'occupant
exclusivement de cette grande entreprise, des intérêts
qu'elle peut embrasser, des pays qu'elle doit nous ou-
vrir ; d'un journal bi-mensuel comme l'est le journal
français consacré au même but et qui prendrait le nom
de Canal de Suez. L'isthme dont notre confrère français
a emprunté le nom, est percé à l'heure qu'il est. Le
29 décembre de l'année dernière a été inaugurée une
première communication par eau d'une mer à l'autre.
Ce n'est encore, il est vrai, qu'un petit canal ; mais
pourtant on y passe. Quel que soit le temps nécessaire
pour la terminer, on voit parfaitement combien la
grande œuvre est avancée et combien le nom de canal
de Suez que nous avons adopté est le plus opportun pour
caractériser ces progrès déjà accomplis. »
Après avoir fait connaître quel est le genre de
concours que le nouveau journal attend pour sa
propagation des chambres de commerce, le pro-
gramme termine en ces termes :
« Plusieurs des plus importantes chambres de com-
merce ont répondu avec tant d'empressement à notre
appel que la direction se met à l'œuvre sans attendre
plus longtemps. Elle ne se cache pas les difficultés;
mais le but est si beau : c'est celui d'apprendre à l'Italie
devenue grande politiquement le moyen qui peut la
ressusciter grande commercialement; c'est à cela que
nous n'épargnerons ni fatigues ni dépenses. Sitôt que
nous aurons réalisé notre projet, c'est-à-dire quand nous
aurons rendu populaire la question du percement de
l'isthme, que les notions relatives à ses conséquences
auront pénétré dans les classes appelées à en recueillir
les larges fruits par leur intelligence et leurs capitaux
combinés, le journal cessera ses publications. Qu'il
sache et puisse atteindre le but qu'il se propose, c'est
la seule récompense à laquelle il aspire. »
Comme on le voit, le patriotisme italien répond
parfaitement à la voix et au sentiment du patrio-
tisme français, et on peut dire que l'Europe entière
se prononce avec une volonté de plus en plus sé-
rieuse et unanime sur la nécessité de laisser s'achever
sans obstacle ce qui a été si bien et si efficacement
commencé par la Compagnie universelle. C'est donc
par une acclamation générale que sera reçue en
Europe la décision de l'Empereur des Français, qui,
dans sa sollicitude pour les grands intérêts de la
civilisation, a consenti à se charger de prononcer
l'arrangement destiné à écarter toutes les entraves
que l'on a voulu accumuler sur la route de l'entre-
prise, et le gouvernement anglais peut apprécier
encore quel serait l'accord de la France et de l'Eu-
rope dans cette circonstance, s'il essayait de peser
plus longtemps sur les déterminations de la Turquie.
Au surplus, l'opinion britannique pourra juger en-
core une fois du triste rôle que lui fait jouer dans
cette circonstance aux yeux des nations l'opposition
de quelques-uns de ses hommes d'Etat au percement
de l'isthme de Suez par le piquant et le remarquable
article suivant, que nous fournissent aussi les co-
lonnes du premier numéro du journal italien.
ERNEST DESPLACES.
LE TIMES.
« Le Times de Londres est le roi des journaux d'An-
gleterre. Nous ne connaissons pas sa généalogie. Nous
ignorons ses parents et de quelle époque date son
règne ; mais nous pouvons dire qu'aujourd'hui, c'est
un roi passablement orgueilleux de sa puissance.
» Son budget est égal à celui du royaume de Grèce ;
il expédie des envoyés ordinaires et extraordinaires,
dont quelques-uns sont mieux payés que nos minis-
tres ; il reçoit des dépêches de toutes les parties du
monde. Sa feuille s'imprime habituellement au nombre
de vingt-quatre à vingt-cinq mille exemplaires, qui
dans certaines circonstances s'élèvent à plus de cin-
quante mille. La composition s'effectue par les carac-
tères d'un métal composé plus dur que le plomb, et
ses formes se clichent ensuite de façon à tirer autant
de numéros qu'il peut lui en être demandé. Sans ce
procédé il lui serait impossible, grâce à l'immensité
de son format, de satisfaire aux besoins de sa produc-
tion. Cinq ou six de ses feuilles auraient suffi pour faire
un manteau à notre père Adam, et un habillement com-
plet à Ève, notre vénérable mère. Dans ses grands
ateliers tout s'exécute à la vapeur ; tout est établi sur
une large échelle y compris les articles, qui sont la
base de la domination morale de cet empire. La bran-
che qui fournit les plus larges recettes est celle des
annonces. La, elles se trouvent par centaines et mil-
liers, classées d'avance dans l'ordre où elles ont l'hon-
neur de comparaître devant le public, de façon à ce
que le lecteur puisse trouver facilement ce qui lui
convient dans cet emblème de la vallée de Josaphat.
L'insertion y est plus chère que dans les autres jour-
naux, mais celui qui veut être certain que ses avis
pénètrent partout, est bien forcé de porter son obole
même doublée à Sa Majesté le roi des journaux. Il ar-
rive à ce souverain ce qui arrive parfois à ceux qui
portent le même titre. Il se croit assez élevé au-dessus
des autres pour pouvoir s'abandonner à tous ses capri-
ces, changer d'opinion à sa guise, et se moquer de
ceux qui se permettent de faire quelque observation
contre Sa Majesté. Le Times est d'une pétulance provo-
quante, et quand sa colère s'allume, son sarcasme n'a
pas d'égal. Il se vante de ses écarts comme d'autant
de preuves de sa solidité, et à qui ose murmurer, il
lance une bonne estafilade en pensant mériter de la
reconnaissance pour l'honneur qu'il lui a fait en s'oc-
cupant de lui.
» La vie de Sa Majesté s'est signalée par des exem-
ples des magnifiques évolutions qu'il commande à ses
phalanges, mais aucune d'elles peut-être ne peut
se comparer à celles qui se rapportent au percement
de l'isthme de Suez, et que nous voulons mentionner
par un sentiment de gratitude,
a fait naître l'idée d'un moyen qui a si bien réussi en
France, c'est-à-dire la création d'un journal s'occupant
exclusivement de cette grande entreprise, des intérêts
qu'elle peut embrasser, des pays qu'elle doit nous ou-
vrir ; d'un journal bi-mensuel comme l'est le journal
français consacré au même but et qui prendrait le nom
de Canal de Suez. L'isthme dont notre confrère français
a emprunté le nom, est percé à l'heure qu'il est. Le
29 décembre de l'année dernière a été inaugurée une
première communication par eau d'une mer à l'autre.
Ce n'est encore, il est vrai, qu'un petit canal ; mais
pourtant on y passe. Quel que soit le temps nécessaire
pour la terminer, on voit parfaitement combien la
grande œuvre est avancée et combien le nom de canal
de Suez que nous avons adopté est le plus opportun pour
caractériser ces progrès déjà accomplis. »
Après avoir fait connaître quel est le genre de
concours que le nouveau journal attend pour sa
propagation des chambres de commerce, le pro-
gramme termine en ces termes :
« Plusieurs des plus importantes chambres de com-
merce ont répondu avec tant d'empressement à notre
appel que la direction se met à l'œuvre sans attendre
plus longtemps. Elle ne se cache pas les difficultés;
mais le but est si beau : c'est celui d'apprendre à l'Italie
devenue grande politiquement le moyen qui peut la
ressusciter grande commercialement; c'est à cela que
nous n'épargnerons ni fatigues ni dépenses. Sitôt que
nous aurons réalisé notre projet, c'est-à-dire quand nous
aurons rendu populaire la question du percement de
l'isthme, que les notions relatives à ses conséquences
auront pénétré dans les classes appelées à en recueillir
les larges fruits par leur intelligence et leurs capitaux
combinés, le journal cessera ses publications. Qu'il
sache et puisse atteindre le but qu'il se propose, c'est
la seule récompense à laquelle il aspire. »
Comme on le voit, le patriotisme italien répond
parfaitement à la voix et au sentiment du patrio-
tisme français, et on peut dire que l'Europe entière
se prononce avec une volonté de plus en plus sé-
rieuse et unanime sur la nécessité de laisser s'achever
sans obstacle ce qui a été si bien et si efficacement
commencé par la Compagnie universelle. C'est donc
par une acclamation générale que sera reçue en
Europe la décision de l'Empereur des Français, qui,
dans sa sollicitude pour les grands intérêts de la
civilisation, a consenti à se charger de prononcer
l'arrangement destiné à écarter toutes les entraves
que l'on a voulu accumuler sur la route de l'entre-
prise, et le gouvernement anglais peut apprécier
encore quel serait l'accord de la France et de l'Eu-
rope dans cette circonstance, s'il essayait de peser
plus longtemps sur les déterminations de la Turquie.
Au surplus, l'opinion britannique pourra juger en-
core une fois du triste rôle que lui fait jouer dans
cette circonstance aux yeux des nations l'opposition
de quelques-uns de ses hommes d'Etat au percement
de l'isthme de Suez par le piquant et le remarquable
article suivant, que nous fournissent aussi les co-
lonnes du premier numéro du journal italien.
ERNEST DESPLACES.
LE TIMES.
« Le Times de Londres est le roi des journaux d'An-
gleterre. Nous ne connaissons pas sa généalogie. Nous
ignorons ses parents et de quelle époque date son
règne ; mais nous pouvons dire qu'aujourd'hui, c'est
un roi passablement orgueilleux de sa puissance.
» Son budget est égal à celui du royaume de Grèce ;
il expédie des envoyés ordinaires et extraordinaires,
dont quelques-uns sont mieux payés que nos minis-
tres ; il reçoit des dépêches de toutes les parties du
monde. Sa feuille s'imprime habituellement au nombre
de vingt-quatre à vingt-cinq mille exemplaires, qui
dans certaines circonstances s'élèvent à plus de cin-
quante mille. La composition s'effectue par les carac-
tères d'un métal composé plus dur que le plomb, et
ses formes se clichent ensuite de façon à tirer autant
de numéros qu'il peut lui en être demandé. Sans ce
procédé il lui serait impossible, grâce à l'immensité
de son format, de satisfaire aux besoins de sa produc-
tion. Cinq ou six de ses feuilles auraient suffi pour faire
un manteau à notre père Adam, et un habillement com-
plet à Ève, notre vénérable mère. Dans ses grands
ateliers tout s'exécute à la vapeur ; tout est établi sur
une large échelle y compris les articles, qui sont la
base de la domination morale de cet empire. La bran-
che qui fournit les plus larges recettes est celle des
annonces. La, elles se trouvent par centaines et mil-
liers, classées d'avance dans l'ordre où elles ont l'hon-
neur de comparaître devant le public, de façon à ce
que le lecteur puisse trouver facilement ce qui lui
convient dans cet emblème de la vallée de Josaphat.
L'insertion y est plus chère que dans les autres jour-
naux, mais celui qui veut être certain que ses avis
pénètrent partout, est bien forcé de porter son obole
même doublée à Sa Majesté le roi des journaux. Il ar-
rive à ce souverain ce qui arrive parfois à ceux qui
portent le même titre. Il se croit assez élevé au-dessus
des autres pour pouvoir s'abandonner à tous ses capri-
ces, changer d'opinion à sa guise, et se moquer de
ceux qui se permettent de faire quelque observation
contre Sa Majesté. Le Times est d'une pétulance provo-
quante, et quand sa colère s'allume, son sarcasme n'a
pas d'égal. Il se vante de ses écarts comme d'autant
de preuves de sa solidité, et à qui ose murmurer, il
lance une bonne estafilade en pensant mériter de la
reconnaissance pour l'honneur qu'il lui a fait en s'oc-
cupant de lui.
» La vie de Sa Majesté s'est signalée par des exem-
ples des magnifiques évolutions qu'il commande à ses
phalanges, mais aucune d'elles peut-être ne peut
se comparer à celles qui se rapportent au percement
de l'isthme de Suez, et que nous voulons mentionner
par un sentiment de gratitude,
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