Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 février 1864 15 février 1864
Description : 1864/02/15 (A9,N184). 1864/02/15 (A9,N184).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033153
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
118 L'ISTHME DE SÏTË2.
scandaleuse de certains officiers pris de vin qui dans
une mosquée insultèrent le culte du pays en pré-
sence même du vice-roi?
Nous avons mieux à faire que de remuer ces puéri-
les flammèches. On a beau nous parler de guerre.
Nous sommes d'accord avec le Dayly News qui nous
assure que le canal ne peut pas y donner lieu, et
c'est aussi au total l'avis du Spectator du moment
qu'il nous déclare que toute opposition serait odieuse
si l'on veut faire du percement de l'isthme une œuvre
de civilisation. On n'en veut pas faire autre chose.
La souveraineté prétendue que la France ambition-
nerait sur le canal n'est qu'une vaine fantasmagorie,
œgri somnia. La France n'en veut pas; elle n'en a pas
besoin; elle la repousserait comme un présent empoi-
sonné, comme une provocation inique à toute l'Europe.
Le libre passage lui suffit et pour elle et pour tous.
Que reste-t-il donc? Le travail obligatoire? L'An-
gleterre à coup sûr ne fera pas la guerre pour le
supprimer et personne ne l'accepterait. La con-
cession des terres? Pourquoi ce qui était légitime et
sans danger à l'égard de la Compagnie anglaise du
chemin de fer de l'Euphrate, concessionnaire d'une
double ligne de 1500 kilomètres sur toute la largeur
de l'empire turc, serait-il périlleux ou intolérable
dans une Compagnie universelle qui s'est chargée de
féconder dans un désert 150 kilomètres de sables?
Pourquoi ce qui est permis à l'Angleterre dans l'éta-
blissement d'une ligne télégraphique du golfe Persi-
que à la mer de Marmara à travers l'empire turc,
serait-il illicite dans une Compagnie formée des ca-
pitaux de toutes les nations de l'Europe? On parle
de colonies. Le désert de Suez ne peut être et ne sera
colonisé que par des Bédouins et des fellahs. Faut-il
donc par une spoliation décourager le concours et le
travail des capitaux européens dans ces vastes steppes
de l'Orient? Est-ce encore pour cette fin que l'An-
gleterre ferait la guerre? Croit-elle que l'appui de
l'Europe serait de son côté ? Est-ce qu'elle ne sou-
rit pas de cette supposition ridicule, comme le prince
en a souri? Est-ce que, plus que nous, cle prend
au sérieux ces bons intimidateurs qui pensent faire
peur à la France avec des spectres sur du papier?
Enfin, la Compagnie ne se montre-t-elle pas prête
à accueillir tout arrangement qui concilierait les inté-
rêts en respectant ses droits ? Et l'Angleterre, pour la
sécurité de ses propres sujets et des immenses'con-
cessions qu'ils exploitent dans ces contrées, n'aper-
çoit-elle pas quelques inconvénients à pousser les
gouvernements orientaux à la violation des contrats
sous le prétexte de quelque chicane de formalité ?
La force peut bien avoir ses jours, mais la justice, «le
droit seul et la foi publique sont éternels,
Voici les divers articles qui nous ont inspiré ces
réileXi,113,
EftNEST DE3F&A.CES,
SPECTATOR.
Les Français en Egypte.
« Lorsqu'un grand orateur parle du haut des marches
d'un trône, il est assez sûr d'être écouté; on com-
prend donc facilement l'intérêt excité par le récent
discours du prince Napoléon sur la politique anglaise
en Egypte. Après avoir fait toutes les concessions de-
mandées par la jalousie nationale, ce fait reste que
l'alliance française est la seule de grande importance
pour l'Angleterre ou pour le monde, et que tout ce qui
menace ou semble menacer sa durée mérite l'attention
la plus anxieuse. Par conséquent, lorsqu'un prince de
la maison impériale invite des citoyens français à per-
sévérer dans une entreprise commerciale parce que
« pour une telle cause l'Angleterre ne déclarera pas
la guerre à la France, » il est naturel que les hommes
tranquilles se frottent les yeux, et se demandent s'il
est un danger quelconque pouvant justifier cette re-
marque.
» Est-il personne menaçant, ou pensant à menacer, ou
rêvant qu'il peut avoir un jour à menacer d'une
guerre pour arrêter le canal de Suez? La simple ques-
tion fournit la réponse et réduit le discours du prince
des proportions d'un manifeste sinistre à une in
discrétion. Il a été entraîné par son éloquence et par
son amitié pour M. de Lesseps jusqu'à exagérer l'oppo-
sition de l'Angleterre, et altérer la véritable et très-
sérieuse question qui forme le débat.
» L'objet de l'énergique aventurier qui a changé en
projet le rêve du canal de Suez a, comme nous l'avons
si souvent démontré, été double dès ses commence-
ments. Il désirait creuser un canal qui d'abord, comme
il le rêve, détournerait le courant du trafic oriental
vers la Méditerranée, le porterait vers la France et
l'Italie en l'éloignant de la Grande-Bretagne, et ensuite
assurerait à la France un moyen de se saisir de la
vallée du Nil. A cette fin, il sollicita et s'assura gra-
duellement des concessions contenant, non-seulement
le droit de creuser le canal, ce qui était tout ce qu'il
déclarait vouloir, non-seulement le privilège du tra-
vail forcé exercé sur vingt mille hommes pendant un
grand nombre d'années, mais encore un droit de pleine
souveraineté sur les terrains bordant le canal à une
distance d'un mille de chaque côté ; clause qui, si
elle se fût exécutée, aurait rendu la Compagnie du
canal aussi puissante en Egypte que la Compagnie
des Indes orientales le fut jamais dans le Bengale.
» Le gouvernement anglais, qui ne désire pas l'Égypte,
mais qui combattrait l'Europe plutôt que de la lais-
ser posséder par tout autre que par une puissance
de troisième ordre, a pris alarme de ces concessions,
et dans le début, nous avons des raisons de croire,
malgré quelques démentis officiels, qu'il résista à
l'exécution du canal. Cette opposition échoua comme
elle devait échouer; le devoir de lord Palmerston ne
pouvant consister à combattre le développement des res-
sources matérielles du monde ou seulement à retarder
les progrès de ileurope méridiqualet de crainte que
scandaleuse de certains officiers pris de vin qui dans
une mosquée insultèrent le culte du pays en pré-
sence même du vice-roi?
Nous avons mieux à faire que de remuer ces puéri-
les flammèches. On a beau nous parler de guerre.
Nous sommes d'accord avec le Dayly News qui nous
assure que le canal ne peut pas y donner lieu, et
c'est aussi au total l'avis du Spectator du moment
qu'il nous déclare que toute opposition serait odieuse
si l'on veut faire du percement de l'isthme une œuvre
de civilisation. On n'en veut pas faire autre chose.
La souveraineté prétendue que la France ambition-
nerait sur le canal n'est qu'une vaine fantasmagorie,
œgri somnia. La France n'en veut pas; elle n'en a pas
besoin; elle la repousserait comme un présent empoi-
sonné, comme une provocation inique à toute l'Europe.
Le libre passage lui suffit et pour elle et pour tous.
Que reste-t-il donc? Le travail obligatoire? L'An-
gleterre à coup sûr ne fera pas la guerre pour le
supprimer et personne ne l'accepterait. La con-
cession des terres? Pourquoi ce qui était légitime et
sans danger à l'égard de la Compagnie anglaise du
chemin de fer de l'Euphrate, concessionnaire d'une
double ligne de 1500 kilomètres sur toute la largeur
de l'empire turc, serait-il périlleux ou intolérable
dans une Compagnie universelle qui s'est chargée de
féconder dans un désert 150 kilomètres de sables?
Pourquoi ce qui est permis à l'Angleterre dans l'éta-
blissement d'une ligne télégraphique du golfe Persi-
que à la mer de Marmara à travers l'empire turc,
serait-il illicite dans une Compagnie formée des ca-
pitaux de toutes les nations de l'Europe? On parle
de colonies. Le désert de Suez ne peut être et ne sera
colonisé que par des Bédouins et des fellahs. Faut-il
donc par une spoliation décourager le concours et le
travail des capitaux européens dans ces vastes steppes
de l'Orient? Est-ce encore pour cette fin que l'An-
gleterre ferait la guerre? Croit-elle que l'appui de
l'Europe serait de son côté ? Est-ce qu'elle ne sou-
rit pas de cette supposition ridicule, comme le prince
en a souri? Est-ce que, plus que nous, cle prend
au sérieux ces bons intimidateurs qui pensent faire
peur à la France avec des spectres sur du papier?
Enfin, la Compagnie ne se montre-t-elle pas prête
à accueillir tout arrangement qui concilierait les inté-
rêts en respectant ses droits ? Et l'Angleterre, pour la
sécurité de ses propres sujets et des immenses'con-
cessions qu'ils exploitent dans ces contrées, n'aper-
çoit-elle pas quelques inconvénients à pousser les
gouvernements orientaux à la violation des contrats
sous le prétexte de quelque chicane de formalité ?
La force peut bien avoir ses jours, mais la justice, «le
droit seul et la foi publique sont éternels,
Voici les divers articles qui nous ont inspiré ces
réileXi,113,
EftNEST DE3F&A.CES,
SPECTATOR.
Les Français en Egypte.
« Lorsqu'un grand orateur parle du haut des marches
d'un trône, il est assez sûr d'être écouté; on com-
prend donc facilement l'intérêt excité par le récent
discours du prince Napoléon sur la politique anglaise
en Egypte. Après avoir fait toutes les concessions de-
mandées par la jalousie nationale, ce fait reste que
l'alliance française est la seule de grande importance
pour l'Angleterre ou pour le monde, et que tout ce qui
menace ou semble menacer sa durée mérite l'attention
la plus anxieuse. Par conséquent, lorsqu'un prince de
la maison impériale invite des citoyens français à per-
sévérer dans une entreprise commerciale parce que
« pour une telle cause l'Angleterre ne déclarera pas
la guerre à la France, » il est naturel que les hommes
tranquilles se frottent les yeux, et se demandent s'il
est un danger quelconque pouvant justifier cette re-
marque.
» Est-il personne menaçant, ou pensant à menacer, ou
rêvant qu'il peut avoir un jour à menacer d'une
guerre pour arrêter le canal de Suez? La simple ques-
tion fournit la réponse et réduit le discours du prince
des proportions d'un manifeste sinistre à une in
discrétion. Il a été entraîné par son éloquence et par
son amitié pour M. de Lesseps jusqu'à exagérer l'oppo-
sition de l'Angleterre, et altérer la véritable et très-
sérieuse question qui forme le débat.
» L'objet de l'énergique aventurier qui a changé en
projet le rêve du canal de Suez a, comme nous l'avons
si souvent démontré, été double dès ses commence-
ments. Il désirait creuser un canal qui d'abord, comme
il le rêve, détournerait le courant du trafic oriental
vers la Méditerranée, le porterait vers la France et
l'Italie en l'éloignant de la Grande-Bretagne, et ensuite
assurerait à la France un moyen de se saisir de la
vallée du Nil. A cette fin, il sollicita et s'assura gra-
duellement des concessions contenant, non-seulement
le droit de creuser le canal, ce qui était tout ce qu'il
déclarait vouloir, non-seulement le privilège du tra-
vail forcé exercé sur vingt mille hommes pendant un
grand nombre d'années, mais encore un droit de pleine
souveraineté sur les terrains bordant le canal à une
distance d'un mille de chaque côté ; clause qui, si
elle se fût exécutée, aurait rendu la Compagnie du
canal aussi puissante en Egypte que la Compagnie
des Indes orientales le fut jamais dans le Bengale.
» Le gouvernement anglais, qui ne désire pas l'Égypte,
mais qui combattrait l'Europe plutôt que de la lais-
ser posséder par tout autre que par une puissance
de troisième ordre, a pris alarme de ces concessions,
et dans le début, nous avons des raisons de croire,
malgré quelques démentis officiels, qu'il résista à
l'exécution du canal. Cette opposition échoua comme
elle devait échouer; le devoir de lord Palmerston ne
pouvant consister à combattre le développement des res-
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