Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
86 L'ISTHME DE SUEZ,
de souci que le gouvernement égyptien n'en réclame
et surtout n'en déploie dans les chantiers de l'État.
» P. BOUTET. »
L'ISTHME DE SUEZ
Aux Conférences de la rue de la Paix.
Mardi dernier 26 janvier, M. Ferdinand de Lesseps
a exposé la question de Suez, dans la salle des confé-
rences de la rue de la Paix, devant un nombreux et
sympathique auditoire. Il complétera son exposé dans
une seconde séance qui est fixée au lundi 1er février.
Nous empruntons à l'Opinion Nationale le compte
rendu de cette première séance.
« Quelque grave que soit la perspective d'une
guerre entre les deux grandes puissances allemandes
et le Danemark, elle ne doit pas nous faire perdre de
vue la question de l'isthme de Suez, dans laquelle
se trouvent engagés de si grands intérêts français
politiques et commerciaux, collectifs et individuels,
et l'honneur même de notre pays.
» Le public l'a parfaitement compris ; aussi ne
laisse-t-il passer aucune occasion de faire éclater
ses sympathies pour la grande entreprise du perce-
ment de l'isthme et pour M. de Lesseps. Nous en
avons eu hier une preuve nouvelle.
,) Les journaux avaient annoncé depuis quelques
jours que M. Ferdinand de Lesseps exposerait la
question du canal de Suez dans la salle des confé-
rences et lectures de la rue de la Paix, et une foule
d'élite était accourue si nombreuse qu'une partie seu-
lement a trouvé accès dans l'enceinte.
» M. de Lesseps a tenu pendant une heure et de-
mie ses auditeurs suspendus à ses lèvres. 11 aurait
pu s'élever avec énergie contre la politique égoïste
et astucieuse de l'Angleterre, et ses accusations,
quelque véhémence qu'il eût pu leur donner, n'au-
raient pu atteindre le niveau de l'indignation publi-
que. Mais il n'a pas cherché à passionner l'assem-
blée ; il n'a voulu parler qu'à la raison ; il a fait
appel aux sentiments de justice, d'apaisement et de
solidarité qui doivent, à notre époque, dominer les
peuples et les gouvernements.
» Quel est le but, quelle est la portée de l'œuvre
qui s'accomplit en ce moment sur le sol de l'isthme ?
La jonction de la Méditerranée à la mer Rouge n'est
que la réalisation d'un projet séculaire, d'un projet
qui avait été formé et accompli, en partie, un mil-
lier d'années avant que le nom d'Angleterre ne fût
connu dans le monde. Le percement de l'isthme doit
mettre en communication trois cent millions d'Eu-
ropéens et sept cent mil ions d'Asiatiques, d'Africains
et d Océaniens; il promet à toutes les nations de l'O-
rient et de l'Occident un accroissement considérable
de richesse et de bien-être ; il est le lien des mondes !
» Voilà son caractère général, et il n'y a pas d'in-
térêts particuliers qui puissent prévaloir contre cet
intérêt d'ordre universel.
» Si on l'envisage au point de vue de la politique
proprement dite, le percement de l'isthme répond
à d'autres besoins d'une importance capitale : il
écarte, il supprime un des dangers les plus redouta-
bles de la question d'Orient. Une puissance euro-
péenne qui viendrait à s'emparer de l'Egypte devien-
drait l'arbitre suprême de tout l'Orient asiatique et
africain, parce que l'Egypte est une citadelle sur la
route de l'Inde. Or, l'Angleterre tend à y établir sa
domination, de peur qu'il ne vienne à la France la
pensée d'en faire une seconde fois la conquête, et la
France, de son côté, dépenserait jusqu'à son dernier
écu pour en chasser les Anglais, s'ils parvenaient à
s'y implanter.
» Il y a donc là un péril pour l'avenir. Or, que
l'isthme soit percé, qu'on crée entre les deux mers
un large Bosphore ouvert à toutes les nations mari-
times et placé sous la garantie de toute l'Europe, et
le danger que nous venons de signaler disparaît à
jamais; l'indépendance de l'Egypte cesse d'être me-
nacée, la Porte peut dormir tranquille, l'Angleterre
et la France n'ont plus à se surveiller d'un œil ja-
loux à Alexandrie et au Caire, et la paix cesse d'être
compromise de ce côté. C'est ce que M. de Lesseps a
parfaitement démontré.
» Il a voulu ensuite initier le public à tous les efforts
de conciliation qu'il a tentés pour aplanir les diffi-
cultés qu'on lui suscitait; il a conduit ses auditeurs
en Angleterre, de meetings en meetings; il les a
menés du Caire à Constantinople, et de Constantino-
ple à Vienne, à Odessa, à Barcelone et en Italie,
parsemant son récit de détails piquants, spirituelle-
ment racontés, et d'anecdotes pittoresques qui toutes
se rattachaient à sa grande entreprise.
» Tel a été l'objet de cette conférence remarquable.
Les applaudissements ont été chaleureux, et ils ont
redoublé lorsque M. de Lesseps a annoncé qu'il con-
tinuerait lundi l'exposé de cette question que nous
appellerons éminemment française, parce qu'il s'agit
d'une œuvre éminemment civilisatrice.
» ALEX. BO.NNEAU. »
BANQUET DES ANCIENS ÉLÈVES
Du collège Henri IV et du Jyc(e Napoléon.
Voici le compte rendu officiel du banquet des
anciens élèves du collège Henri IV et du lycée Na-
poléon, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs,
et où ont éclaté de si vives sympathies en faveur du
canal maritime de Suez :
Le banquet annuel des anciens élèves du collége
Henri IV et du lycée Napoléon a eu lieu le 26 dé-
cembre 1863, chez Blot, café Corazza, sous la prési-
dence de Ferdinand de Lesseps.
de souci que le gouvernement égyptien n'en réclame
et surtout n'en déploie dans les chantiers de l'État.
» P. BOUTET. »
L'ISTHME DE SUEZ
Aux Conférences de la rue de la Paix.
Mardi dernier 26 janvier, M. Ferdinand de Lesseps
a exposé la question de Suez, dans la salle des confé-
rences de la rue de la Paix, devant un nombreux et
sympathique auditoire. Il complétera son exposé dans
une seconde séance qui est fixée au lundi 1er février.
Nous empruntons à l'Opinion Nationale le compte
rendu de cette première séance.
« Quelque grave que soit la perspective d'une
guerre entre les deux grandes puissances allemandes
et le Danemark, elle ne doit pas nous faire perdre de
vue la question de l'isthme de Suez, dans laquelle
se trouvent engagés de si grands intérêts français
politiques et commerciaux, collectifs et individuels,
et l'honneur même de notre pays.
» Le public l'a parfaitement compris ; aussi ne
laisse-t-il passer aucune occasion de faire éclater
ses sympathies pour la grande entreprise du perce-
ment de l'isthme et pour M. de Lesseps. Nous en
avons eu hier une preuve nouvelle.
,) Les journaux avaient annoncé depuis quelques
jours que M. Ferdinand de Lesseps exposerait la
question du canal de Suez dans la salle des confé-
rences et lectures de la rue de la Paix, et une foule
d'élite était accourue si nombreuse qu'une partie seu-
lement a trouvé accès dans l'enceinte.
» M. de Lesseps a tenu pendant une heure et de-
mie ses auditeurs suspendus à ses lèvres. 11 aurait
pu s'élever avec énergie contre la politique égoïste
et astucieuse de l'Angleterre, et ses accusations,
quelque véhémence qu'il eût pu leur donner, n'au-
raient pu atteindre le niveau de l'indignation publi-
que. Mais il n'a pas cherché à passionner l'assem-
blée ; il n'a voulu parler qu'à la raison ; il a fait
appel aux sentiments de justice, d'apaisement et de
solidarité qui doivent, à notre époque, dominer les
peuples et les gouvernements.
» Quel est le but, quelle est la portée de l'œuvre
qui s'accomplit en ce moment sur le sol de l'isthme ?
La jonction de la Méditerranée à la mer Rouge n'est
que la réalisation d'un projet séculaire, d'un projet
qui avait été formé et accompli, en partie, un mil-
lier d'années avant que le nom d'Angleterre ne fût
connu dans le monde. Le percement de l'isthme doit
mettre en communication trois cent millions d'Eu-
ropéens et sept cent mil ions d'Asiatiques, d'Africains
et d Océaniens; il promet à toutes les nations de l'O-
rient et de l'Occident un accroissement considérable
de richesse et de bien-être ; il est le lien des mondes !
» Voilà son caractère général, et il n'y a pas d'in-
térêts particuliers qui puissent prévaloir contre cet
intérêt d'ordre universel.
» Si on l'envisage au point de vue de la politique
proprement dite, le percement de l'isthme répond
à d'autres besoins d'une importance capitale : il
écarte, il supprime un des dangers les plus redouta-
bles de la question d'Orient. Une puissance euro-
péenne qui viendrait à s'emparer de l'Egypte devien-
drait l'arbitre suprême de tout l'Orient asiatique et
africain, parce que l'Egypte est une citadelle sur la
route de l'Inde. Or, l'Angleterre tend à y établir sa
domination, de peur qu'il ne vienne à la France la
pensée d'en faire une seconde fois la conquête, et la
France, de son côté, dépenserait jusqu'à son dernier
écu pour en chasser les Anglais, s'ils parvenaient à
s'y implanter.
» Il y a donc là un péril pour l'avenir. Or, que
l'isthme soit percé, qu'on crée entre les deux mers
un large Bosphore ouvert à toutes les nations mari-
times et placé sous la garantie de toute l'Europe, et
le danger que nous venons de signaler disparaît à
jamais; l'indépendance de l'Egypte cesse d'être me-
nacée, la Porte peut dormir tranquille, l'Angleterre
et la France n'ont plus à se surveiller d'un œil ja-
loux à Alexandrie et au Caire, et la paix cesse d'être
compromise de ce côté. C'est ce que M. de Lesseps a
parfaitement démontré.
» Il a voulu ensuite initier le public à tous les efforts
de conciliation qu'il a tentés pour aplanir les diffi-
cultés qu'on lui suscitait; il a conduit ses auditeurs
en Angleterre, de meetings en meetings; il les a
menés du Caire à Constantinople, et de Constantino-
ple à Vienne, à Odessa, à Barcelone et en Italie,
parsemant son récit de détails piquants, spirituelle-
ment racontés, et d'anecdotes pittoresques qui toutes
se rattachaient à sa grande entreprise.
» Tel a été l'objet de cette conférence remarquable.
Les applaudissements ont été chaleureux, et ils ont
redoublé lorsque M. de Lesseps a annoncé qu'il con-
tinuerait lundi l'exposé de cette question que nous
appellerons éminemment française, parce qu'il s'agit
d'une œuvre éminemment civilisatrice.
» ALEX. BO.NNEAU. »
BANQUET DES ANCIENS ÉLÈVES
Du collège Henri IV et du Jyc(e Napoléon.
Voici le compte rendu officiel du banquet des
anciens élèves du collège Henri IV et du lycée Na-
poléon, dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs,
et où ont éclaté de si vives sympathies en faveur du
canal maritime de Suez :
Le banquet annuel des anciens élèves du collége
Henri IV et du lycée Napoléon a eu lieu le 26 dé-
cembre 1863, chez Blot, café Corazza, sous la prési-
dence de Ferdinand de Lesseps.
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