Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 69
lation, pour qui M. de Lesseps est aujourd'hui un
vrai prophète. La Compagnie de l'isthme a fait un
pas immense dans son œuvre, et malgré quelques
mauvais vouloirs locaux, malgré la triste connivence
de certains organes de publicité en France, le canal
d'eau donce à Suez est la certitude de l'accomplis-
sement du grand travail du canal maritime. La
reconnaissance des Arabes est acquise quand même.
Pourrait-il en être autrement, lorsqu'un peuple en-
tier va voir changer en oasis cette partie du désert,
où la nécessité seule attirait et où l'on ne restait
que forcément?
» Il faut renoncer à décrire, l'enthousiasme des
Arabes ; c'était un délire ; ils buvaient de l'eau, ils
la touchaient, et ne pouvaient en croire encore ni
leurs yeux, ni leur bouche. Ils sautaient et gamba-
daient en reculant devant la nappe d'eau à mesure
qu'elle s'étendait, comme pour l'empêcher d'aller se
perdre. Il faut avoir été témoin oculaire de ce
spectacle pour y croire. Les femmes n'ont pas man-
qué d'assister à la fête, et d'accueillir la venue de
l'eau par leurs zagarit les plus aigus et les plus
prolongés.
» Après le souper, il y eut bal dans le grand
salon de l'hôtel Schembri, brillamment éclairé, et
l'entrain le plus joyeux et le plus franc présida à
cette soirée, dont on gardera longtemps le souvenir.
On a dansé jusqu'à 4 heures du matin, et les étran-
gers qui se trouvaient là avec leurs familles ont pu
se croire dans un salon d'Europe, en voyant polker
et valser leurs femmes et leurs filles.
» A la part qu'ont prise, à cette fête, les officiers
des bâtiments de guerre et des paquebots qui se
trouvaient sur rade, on pouvait juger de l'heureuse
diversion qu'elle a produite sur la monotonie de la
rade. Nous sommes bien sûrs qu'ils voudraient la
voir se renouveler quelquefois; c'est ce qui arrivera
bientôt, sans douté, lorsque Suez aura pris le déve-
loppement que lui assure désormais la présence de
l'eau douce dans ses murs.
» Pour extrait : A. GAULT. »
MANIFESTATIONS DE L'OPINION PUBLIQUE.
Depuis quelque temps nous avons suspendu toute
polémique personnelle. Nos lecteurs ont deviné et
devinent le motif de cette réserve, qui d'ailleurs ne
nous coûte pas, car les défenseurs nous arrivent de
tous les côtés par la presse, par les manifestations
continues des actionnaires. Et quelle discussion de
notre modeste plume pourrait valoir un tel mouve-
ment, un élan aussi spontané? Nous continuons donc
la revue des communications qui nous sont adres-
sées.
E. D.
Manifestations eelleetives.
A M. Ferd. de Lesseps, président de la Compagnie
universelle du canal de Suez.
« Monsieur,
« Depuis le jour où, pour réaliser la plus grande
pensée industrielle du siècle, vous avez mis une
main sérieuse aux travaux de l'isthme de Suez, nous
n'avons cessé de suivre avec le plus vif intérêt les
progrès d'une entreprise où vous n'aviez pas seule-
ment à lutter contre des difficultés réputées insur-
montables aux yeux de beaucoup de gens, mais en-
core contre le mauvais vouloir d'une puissance soi-
disant notre alliée. Ce n'est. pas à vous, Monsieur,
qu'il est nécessaire de rappeler tout ce que l'Angle-
terre a mis de persistance et d'acharnement soit à
décrier votre œuvre dans l'opinion, soit à multiplier
autour de vous les entraves, au moyen de l'influence
qu'elle exerce à Constantiuople. Aussi longtemps
qu'il ne s'est agi que d'intrigues britanniques, nous
avons gardé le silence, applaudissant à votre fer-
meté, et fiers des bienfaits que la France, par un de
ses enfants, s'apprêtait à répandre sur le monde ci-
vilisé. Mais aujourd'hui que les manœuvres de l'é-
trang'er trouvent parmi nous des complices, aujour-
d'hui que des Français, heureusement en petit nombre,
ne craignent pas de se faire les échos des calomnies
du dehors, il nous échappe un cri d'indignation que
nous ne pouvons contenir. A ce spectacle, nous
éprouvons, Monsieur, le besoin de vous entourer ou-
vertement de nos sympathies les plus chaudes, non
certes à titre d'actionnaires (les intérêts privés s'ef-
facent dans une question si haute), mais comme
citoyens français qu'émeut l'honneur du pays, atta-
ché désormais au triomphe d'une cause éminemment
nationale. Puisse cette manifestation vous soutenir
dans la poursuite de l'œuvre grandiose au service
de laquelle vous avez mis une rare intelligence et
une énergie qui n'a cessé de grandir avec les obs-
tacles.
» C'est dans ces sentiments que nous avons l'hon-
neur d'être, Monsieur, etc. »
Nancy, janvier 1864.
ELIE BAILLE, président de la chambre de
commerce de Nancy. — ELIE père. —
PETITMANGIN. — V. MICHEL. — Louis Dus-
SEN, juge au tribunal de commerce. —
N. SANCEVOLLE. - JOURNAL. - 3 ULEs ELIE.
— E. MAYER. - DIDION fils. — MILLOTRIN -
CENOT. — GEBHART, membre de la cham-
bre de commerce, pour son père et pour
lui. — E. SALADIN fils, membre de la
Chambre de commerce. — J. SALADIN, fi-
lateur, juge suppléant au tribunal de
lation, pour qui M. de Lesseps est aujourd'hui un
vrai prophète. La Compagnie de l'isthme a fait un
pas immense dans son œuvre, et malgré quelques
mauvais vouloirs locaux, malgré la triste connivence
de certains organes de publicité en France, le canal
d'eau donce à Suez est la certitude de l'accomplis-
sement du grand travail du canal maritime. La
reconnaissance des Arabes est acquise quand même.
Pourrait-il en être autrement, lorsqu'un peuple en-
tier va voir changer en oasis cette partie du désert,
où la nécessité seule attirait et où l'on ne restait
que forcément?
» Il faut renoncer à décrire, l'enthousiasme des
Arabes ; c'était un délire ; ils buvaient de l'eau, ils
la touchaient, et ne pouvaient en croire encore ni
leurs yeux, ni leur bouche. Ils sautaient et gamba-
daient en reculant devant la nappe d'eau à mesure
qu'elle s'étendait, comme pour l'empêcher d'aller se
perdre. Il faut avoir été témoin oculaire de ce
spectacle pour y croire. Les femmes n'ont pas man-
qué d'assister à la fête, et d'accueillir la venue de
l'eau par leurs zagarit les plus aigus et les plus
prolongés.
» Après le souper, il y eut bal dans le grand
salon de l'hôtel Schembri, brillamment éclairé, et
l'entrain le plus joyeux et le plus franc présida à
cette soirée, dont on gardera longtemps le souvenir.
On a dansé jusqu'à 4 heures du matin, et les étran-
gers qui se trouvaient là avec leurs familles ont pu
se croire dans un salon d'Europe, en voyant polker
et valser leurs femmes et leurs filles.
» A la part qu'ont prise, à cette fête, les officiers
des bâtiments de guerre et des paquebots qui se
trouvaient sur rade, on pouvait juger de l'heureuse
diversion qu'elle a produite sur la monotonie de la
rade. Nous sommes bien sûrs qu'ils voudraient la
voir se renouveler quelquefois; c'est ce qui arrivera
bientôt, sans douté, lorsque Suez aura pris le déve-
loppement que lui assure désormais la présence de
l'eau douce dans ses murs.
» Pour extrait : A. GAULT. »
MANIFESTATIONS DE L'OPINION PUBLIQUE.
Depuis quelque temps nous avons suspendu toute
polémique personnelle. Nos lecteurs ont deviné et
devinent le motif de cette réserve, qui d'ailleurs ne
nous coûte pas, car les défenseurs nous arrivent de
tous les côtés par la presse, par les manifestations
continues des actionnaires. Et quelle discussion de
notre modeste plume pourrait valoir un tel mouve-
ment, un élan aussi spontané? Nous continuons donc
la revue des communications qui nous sont adres-
sées.
E. D.
Manifestations eelleetives.
A M. Ferd. de Lesseps, président de la Compagnie
universelle du canal de Suez.
« Monsieur,
« Depuis le jour où, pour réaliser la plus grande
pensée industrielle du siècle, vous avez mis une
main sérieuse aux travaux de l'isthme de Suez, nous
n'avons cessé de suivre avec le plus vif intérêt les
progrès d'une entreprise où vous n'aviez pas seule-
ment à lutter contre des difficultés réputées insur-
montables aux yeux de beaucoup de gens, mais en-
core contre le mauvais vouloir d'une puissance soi-
disant notre alliée. Ce n'est. pas à vous, Monsieur,
qu'il est nécessaire de rappeler tout ce que l'Angle-
terre a mis de persistance et d'acharnement soit à
décrier votre œuvre dans l'opinion, soit à multiplier
autour de vous les entraves, au moyen de l'influence
qu'elle exerce à Constantiuople. Aussi longtemps
qu'il ne s'est agi que d'intrigues britanniques, nous
avons gardé le silence, applaudissant à votre fer-
meté, et fiers des bienfaits que la France, par un de
ses enfants, s'apprêtait à répandre sur le monde ci-
vilisé. Mais aujourd'hui que les manœuvres de l'é-
trang'er trouvent parmi nous des complices, aujour-
d'hui que des Français, heureusement en petit nombre,
ne craignent pas de se faire les échos des calomnies
du dehors, il nous échappe un cri d'indignation que
nous ne pouvons contenir. A ce spectacle, nous
éprouvons, Monsieur, le besoin de vous entourer ou-
vertement de nos sympathies les plus chaudes, non
certes à titre d'actionnaires (les intérêts privés s'ef-
facent dans une question si haute), mais comme
citoyens français qu'émeut l'honneur du pays, atta-
ché désormais au triomphe d'une cause éminemment
nationale. Puisse cette manifestation vous soutenir
dans la poursuite de l'œuvre grandiose au service
de laquelle vous avez mis une rare intelligence et
une énergie qui n'a cessé de grandir avec les obs-
tacles.
» C'est dans ces sentiments que nous avons l'hon-
neur d'être, Monsieur, etc. »
Nancy, janvier 1864.
ELIE BAILLE, président de la chambre de
commerce de Nancy. — ELIE père. —
PETITMANGIN. — V. MICHEL. — Louis Dus-
SEN, juge au tribunal de commerce. —
N. SANCEVOLLE. - JOURNAL. - 3 ULEs ELIE.
— E. MAYER. - DIDION fils. — MILLOTRIN -
CENOT. — GEBHART, membre de la cham-
bre de commerce, pour son père et pour
lui. — E. SALADIN fils, membre de la
Chambre de commerce. — J. SALADIN, fi-
lateur, juge suppléant au tribunal de
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