Presse et revues
32 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
68 L'ISTHME DE SUEZ,
MÊME SUJET.
L'Univers illustré publie dans sa chronique quel-
ques détails que nous reproduisons :
« La première affaire de l'isthme de Suez est en ce
moment discutée. M. de Lesseps demande à M. For-
cade l'insertion d'une lettre en rectification de cer-
tains faits énoncés dans les articles que la Semaine
financière avait publiés. L'honorable directeur de la
Compagnie de Suez réclame de plus 50,000 francs
de dommages-intérêts. Impossible de vous raconter
les détails intéressants de cette affaire. La loi ferme
la porte au nez de la curiosité publique; c'est un
procès de presse.
» Et vous comprendrez combien je regrette d'être
condamné au silence, quand vous saurez que les
avocats sont M" Senard, Jules Favre, etc.
» Un second procès va suivre immédiatement le
premier, qui n'est qu'une préface, laquelle préface
avait déjà eu son préambule dans un procès gagné
au tribunal correctionnel par la Compagnie de Suez.
» Le second procès, que jugera la première cham-
bre, est intenté à un personnage qui a beaucoup
fait parler de lui, à Nubar-Pacha!
» Aux termes de l'assignation, c'est 300,000 francs
qu'on lui demande.
» Si M. de Lesseps parvient à achever son œuvre
gigantesque, quel martyre on lui aura fait subir 1 Il
aura éprouvé toutes les tortures. Mais aussi quelle
immense joie pour lui le jour où il verra les eaux
des deux mers se joindre et les navires suivre une
route que sa main infatigable leur aura ouverte ! Un
de nos amis qui revient d'Egypte nous racontait ce
qu'il avait vu, et son récit valait mieux qu'un compte
rendu quelconque, car il était encore tout ému du
spectacle auquel il -avait assisté. Là où jadis s'éten-
dait le désert, s'avance le canal d'eau douce. Or ce
canal d'eau douce, c'est la vie pour les contrées qui
avoisinent Suez. Le désert, dans cet endroit, n'est
pas le désert tel que nous le supposons, avec ses sa-
bles et son invincible aridité. C'est un sol desséché
par le soleil, mais excellent à la culture. Il suffit de
l'arroser pour le féconder. C'est là l'effet bienfaisant
du canal d'eau douce. Déjà des villes se construi-
sent; et là où, il y a quelques années, il n'y avait
pas un être humain, se dresse une cité considérable.
Pour vous donner un indice du caractère européen
qu'avait pris cette ville : « j'y ai lu le Charivari, le
» Constitutionnel, et j'y ai fait une partie de billard
nous disait notre touriste.
F. RAYMOND. »
LE TIMES ET LE CANAL D'EAU DOUCE A SUEZ.
La correspondance ordinaire du Times en date
d'Alexandrie 4 janvier rend compte en ces termes
de l'inauguration du canal d'eau douce.
« Le 29 décembre 1863 sera une date mémorable
pour les habitants de Suez. Cette ville, si longtemps
condamnée à ne boire que de l'eau portée du Caire
en chemin de fer et vendue au poids, pourra mainte-
nant en avoir pour rien tant qu'elle voudra. Le bar-
rage qui retenait les eaux du Nil a été coupé vers
3 heures de l'après-midi, et peu de minutes après
elles formaient une ligne limoneuse qui s'avançait au
loin dans les flots bleus de la baie. M. Ruysenaers,
vice-président de la Compagnie, a fait, en l'absence
de M. de Lesseps, un discours très-éloquent et très-
politique mentionnant, entre autres choses, que le lieu-
tenant Waghorn a été le premier à signaler à t'Eu -
rope l'importance de la route par l'Egypte. Il a fini
en proposant la santé de S. A. Ismail-Pacha.
» Le consul anglais M. West a porté ensuite un
toast à M. de Lesseps. Ce toast a été bu avec en-
thousiasme', car le président de la Compagnie du
canal de Suez a le rare privilégeMe se faire person-
nellement aimer par tous ceux qui sont en contact
avec lui.»
AUTRES DÉTAILS.
On nous communique l'extrait suivant d'une let-
tre particulière écrite le 5 janvier, de Suez, par un
des principaux officiers de la marine française pré-
sents dans cette ville à l'inauguration du 29 décem-
bre :
« Nous avons assisté, il y a quelques jours, à
l'inauguration du canal d'eau douce arrivant à Suez;
c'est un émouvant spectacle de voir une rivière de
15 mètres de largeur venant donner la vie à cette
terre désolée, après une traversée de 15 à 20 lieues
dans le désert. On a ici une foi robuste dans l'avenir
du canal. »
D'un autre côté, une correspondance du Messager
du Midi donne sur l'attitude des populations quel-
ques faits qui ne seront pas lus sans intérêt :
« Il est donc vrai ! le Nil marie ses eaux à celles
de la mer Rouge ; Suez peut se désaltérer à son
aise, et même boire à indiscrétion! C'est le 29 dé-
cembre qu'a eu lieu la fête de l'inaug'uration. Cette
date, à jamais mémorable dans les annales de
l'Egypte, sera gravée aussi dans le cœur de ces
populations bédouines et arabes, accourues de tous
côtés, pour assister à ce prodige. Il est impossible de
vous dépeindre la joie d'enfant de toute cette popu-
MÊME SUJET.
L'Univers illustré publie dans sa chronique quel-
ques détails que nous reproduisons :
« La première affaire de l'isthme de Suez est en ce
moment discutée. M. de Lesseps demande à M. For-
cade l'insertion d'une lettre en rectification de cer-
tains faits énoncés dans les articles que la Semaine
financière avait publiés. L'honorable directeur de la
Compagnie de Suez réclame de plus 50,000 francs
de dommages-intérêts. Impossible de vous raconter
les détails intéressants de cette affaire. La loi ferme
la porte au nez de la curiosité publique; c'est un
procès de presse.
» Et vous comprendrez combien je regrette d'être
condamné au silence, quand vous saurez que les
avocats sont M" Senard, Jules Favre, etc.
» Un second procès va suivre immédiatement le
premier, qui n'est qu'une préface, laquelle préface
avait déjà eu son préambule dans un procès gagné
au tribunal correctionnel par la Compagnie de Suez.
» Le second procès, que jugera la première cham-
bre, est intenté à un personnage qui a beaucoup
fait parler de lui, à Nubar-Pacha!
» Aux termes de l'assignation, c'est 300,000 francs
qu'on lui demande.
» Si M. de Lesseps parvient à achever son œuvre
gigantesque, quel martyre on lui aura fait subir 1 Il
aura éprouvé toutes les tortures. Mais aussi quelle
immense joie pour lui le jour où il verra les eaux
des deux mers se joindre et les navires suivre une
route que sa main infatigable leur aura ouverte ! Un
de nos amis qui revient d'Egypte nous racontait ce
qu'il avait vu, et son récit valait mieux qu'un compte
rendu quelconque, car il était encore tout ému du
spectacle auquel il -avait assisté. Là où jadis s'éten-
dait le désert, s'avance le canal d'eau douce. Or ce
canal d'eau douce, c'est la vie pour les contrées qui
avoisinent Suez. Le désert, dans cet endroit, n'est
pas le désert tel que nous le supposons, avec ses sa-
bles et son invincible aridité. C'est un sol desséché
par le soleil, mais excellent à la culture. Il suffit de
l'arroser pour le féconder. C'est là l'effet bienfaisant
du canal d'eau douce. Déjà des villes se construi-
sent; et là où, il y a quelques années, il n'y avait
pas un être humain, se dresse une cité considérable.
Pour vous donner un indice du caractère européen
qu'avait pris cette ville : « j'y ai lu le Charivari, le
» Constitutionnel, et j'y ai fait une partie de billard
nous disait notre touriste.
F. RAYMOND. »
LE TIMES ET LE CANAL D'EAU DOUCE A SUEZ.
La correspondance ordinaire du Times en date
d'Alexandrie 4 janvier rend compte en ces termes
de l'inauguration du canal d'eau douce.
« Le 29 décembre 1863 sera une date mémorable
pour les habitants de Suez. Cette ville, si longtemps
condamnée à ne boire que de l'eau portée du Caire
en chemin de fer et vendue au poids, pourra mainte-
nant en avoir pour rien tant qu'elle voudra. Le bar-
rage qui retenait les eaux du Nil a été coupé vers
3 heures de l'après-midi, et peu de minutes après
elles formaient une ligne limoneuse qui s'avançait au
loin dans les flots bleus de la baie. M. Ruysenaers,
vice-président de la Compagnie, a fait, en l'absence
de M. de Lesseps, un discours très-éloquent et très-
politique mentionnant, entre autres choses, que le lieu-
tenant Waghorn a été le premier à signaler à t'Eu -
rope l'importance de la route par l'Egypte. Il a fini
en proposant la santé de S. A. Ismail-Pacha.
» Le consul anglais M. West a porté ensuite un
toast à M. de Lesseps. Ce toast a été bu avec en-
thousiasme', car le président de la Compagnie du
canal de Suez a le rare privilégeMe se faire person-
nellement aimer par tous ceux qui sont en contact
avec lui.»
AUTRES DÉTAILS.
On nous communique l'extrait suivant d'une let-
tre particulière écrite le 5 janvier, de Suez, par un
des principaux officiers de la marine française pré-
sents dans cette ville à l'inauguration du 29 décem-
bre :
« Nous avons assisté, il y a quelques jours, à
l'inauguration du canal d'eau douce arrivant à Suez;
c'est un émouvant spectacle de voir une rivière de
15 mètres de largeur venant donner la vie à cette
terre désolée, après une traversée de 15 à 20 lieues
dans le désert. On a ici une foi robuste dans l'avenir
du canal. »
D'un autre côté, une correspondance du Messager
du Midi donne sur l'attitude des populations quel-
ques faits qui ne seront pas lus sans intérêt :
« Il est donc vrai ! le Nil marie ses eaux à celles
de la mer Rouge ; Suez peut se désaltérer à son
aise, et même boire à indiscrétion! C'est le 29 dé-
cembre qu'a eu lieu la fête de l'inaug'uration. Cette
date, à jamais mémorable dans les annales de
l'Egypte, sera gravée aussi dans le cœur de ces
populations bédouines et arabes, accourues de tous
côtés, pour assister à ce prodige. Il est impossible de
vous dépeindre la joie d'enfant de toute cette popu-
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