Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
88 L'ISTHME DE SUEZ,
qu'à creuser la moindre partie du canal maritime,
à élargir et approfondir la partie déjà ouverte à la
navigation, pour que les navires de toutes les gran-
deurs puissent se rendre dans les mers d'Asie par
une route facile et prompte. Ce fera l'œuvre de qua-
tre années encore.
» Nous avons des contrats conclus avec des en-
trepreneurs sérieux, et d'après lesquels le canal et
ses jetées seront terminés dans toute leur étendue,
dans toute leur largeur et dans toute leur profon-
deur, à la fin de 1867.
» Soyez donc certains que nous conduirons à bonne
tin notre travail dont la France aura l'honneur, et
partagera le profit avec tous les peuples.
» Ai-je besoin d'ajouter que les questions d'hu-
manité, de bons traitements des ouvriers ont tou-
jours dominé la pensée de votre camarade, celle
des ingénieurs sortis de notre Ecole polytechnique
et de ces valeureux compatriotes qui se dévouent à
l'œuvre tant applaudie par vous? La science et le
courage ne sont jamais inhumains.
» Je vous remercie, mes chers camarades, de l'in-
dulgence avec laquelle vous avez écouté ces détails,
mais je ne m'en étonne point, parce que toute idée
généreuse ne peut manquer d'avoir vos sympathies,
et parce que celle-ci est digne d'être placée sous
l'invocation de deux grands hommes dont le peuple
français, et nous en particulier, gardons religieuse-
ment la mémoire, Henri IV et Napoléon. »
Ces nobles paroles, interrompues à plusieurs re-
prises par des témoignages de vive approbation, ont
été suivies d'applaudissements unanimes et pro-
longés.
D'une voix dont l'émotion a rapidement gagné
tout l'auditoire, Léon Laya, président du banquet de
l'année précédente, a répondu en ces termes :
« Mes chers camarades,
» Permettez-moi d'abord de remercier notre digne
et cher de Lesseps pour les paroles si amicales qu'il
vient de m'adresser, et auxquelles je dois deux plai-
sirs bien vifs, celui de les avoir entendu prononcer
par un homme que j'affectionne et honore si parti-
culièrement, et celui, non moins grand, vous n'en
doutez pas, de les avoir vu accueillir par vous avec
une si cordiale indulgence!
» Et maintenant j'ai hâte d'arriver à lui.
» Quand votre Comité a appris qu'il était à Paris,
bonne fortune bien rare, hélas! pour nous, vous
comprenez avec quel ardent empressement il a dû
profiter de sa présence pour le placer au milieu de
vous, et nous donner ainsi à tous la bienheureuse
occasion de lui offrir un éclatant témoignage de no-
tre vive amitié et de notre plus haute estime !
» Ce témoignage, bien légitimement acquis,ne s'est
pas fait attendre ! Ses premières paroles ont emporté
vers lui vos cœurs, et n'auraient rien laissé à faire
au mien, s'il ne restait à son prédécesseur le doux
privilège de porter sa santé et de boire avec vous à
celui des nôtres, qui, certes, aura jeté sur notre
commun drapeau le reflet d'une gloire impérissable,
par la grande œuvre à laquelle il a voué sa vie,
c'est-à-dire les inépuisables ressources de son esprit,
de son activité, de son incomparable énergie., et,
par-dessus tout, les rares et précieuses cautions de
son noble caractère et de son inaltérable probité!
» Il est vrai, mes chers camarades, que, jusqu'à ce
jour, il avait été soutenu dans sa tâche, plus que
laborieuse, par un concert unanime de sympathies
et de louanges, formulées autour de lui sur tous les
tons. et l'on peut dire, dans toutes les langues,
car elles lui étaient adressées par tous les esprits,
par tuus les cœurs et par toutes les nations civili-
sées. excepté une. : celle qui a pris pour base
et pour devise de son implacable politique un inexo-
rable égoisme.
» Je me persuade même qu'alors, dans sa profonde
clairvoyance et sa longue expérience des hommes et
des choses, il aura dû se demander. et peut être
non sans quelque secrète inquiétude, par quel étrange
miracle il avait pu échapper ainsi à ces perfidies, à
ces injustices, à ces ingratitudes, à ces mille amer-
tumes enfin qui sont le cortéga habituel, et comme
l'inévitable sceau des grandes œuvres et des grands
efforts !
» Si, à cet égard, quelque scrupule a pu traverser
sa pensée, on a, vous le savez, pris récemment grand
soin de le dissiper, et on a même proportionné la
dose du fiel à la mesure de ses forces, en le lui ver-
sant dans son propre pays. et par des mains fran-
çaises !.
» Par bonheur, son âme forte et pure n'en pouvait
être un instant ébranlée; et déjà, vous venez de le
voir, elle a salué avec calme et hauteur ces nobles
blessures, portées d'ordinaire aux fronts hardis qui
se lèvent généreusement pour le bon droit et les
grandes causes !.
» Laissez-moi toutefois, puisqu'il a eu, en cette
heure de tourmente, la bonne pensée de venir re-
tremper ses forces au milieu de nous, laissez-moi,
mes chers camarades, lui dire en votre nom à tous,
qu'il a bien fait ; que cette enceinte, si petite qu'elle
soit, renferme en effet une grande chose : la Famille!.
et qu'il lui sera doux et profitable d'emporter, en nous
quittant, la ferme certitude qu'elle le suit, au loin,
de ses meilleurs sentiments. Et qu'elle est avec lui,
sûre de lui. fière de lui ! ! !
» A la santé de Ferdinand de Lesseps ! »
qu'à creuser la moindre partie du canal maritime,
à élargir et approfondir la partie déjà ouverte à la
navigation, pour que les navires de toutes les gran-
deurs puissent se rendre dans les mers d'Asie par
une route facile et prompte. Ce fera l'œuvre de qua-
tre années encore.
» Nous avons des contrats conclus avec des en-
trepreneurs sérieux, et d'après lesquels le canal et
ses jetées seront terminés dans toute leur étendue,
dans toute leur largeur et dans toute leur profon-
deur, à la fin de 1867.
» Soyez donc certains que nous conduirons à bonne
tin notre travail dont la France aura l'honneur, et
partagera le profit avec tous les peuples.
» Ai-je besoin d'ajouter que les questions d'hu-
manité, de bons traitements des ouvriers ont tou-
jours dominé la pensée de votre camarade, celle
des ingénieurs sortis de notre Ecole polytechnique
et de ces valeureux compatriotes qui se dévouent à
l'œuvre tant applaudie par vous? La science et le
courage ne sont jamais inhumains.
» Je vous remercie, mes chers camarades, de l'in-
dulgence avec laquelle vous avez écouté ces détails,
mais je ne m'en étonne point, parce que toute idée
généreuse ne peut manquer d'avoir vos sympathies,
et parce que celle-ci est digne d'être placée sous
l'invocation de deux grands hommes dont le peuple
français, et nous en particulier, gardons religieuse-
ment la mémoire, Henri IV et Napoléon. »
Ces nobles paroles, interrompues à plusieurs re-
prises par des témoignages de vive approbation, ont
été suivies d'applaudissements unanimes et pro-
longés.
D'une voix dont l'émotion a rapidement gagné
tout l'auditoire, Léon Laya, président du banquet de
l'année précédente, a répondu en ces termes :
« Mes chers camarades,
» Permettez-moi d'abord de remercier notre digne
et cher de Lesseps pour les paroles si amicales qu'il
vient de m'adresser, et auxquelles je dois deux plai-
sirs bien vifs, celui de les avoir entendu prononcer
par un homme que j'affectionne et honore si parti-
culièrement, et celui, non moins grand, vous n'en
doutez pas, de les avoir vu accueillir par vous avec
une si cordiale indulgence!
» Et maintenant j'ai hâte d'arriver à lui.
» Quand votre Comité a appris qu'il était à Paris,
bonne fortune bien rare, hélas! pour nous, vous
comprenez avec quel ardent empressement il a dû
profiter de sa présence pour le placer au milieu de
vous, et nous donner ainsi à tous la bienheureuse
occasion de lui offrir un éclatant témoignage de no-
tre vive amitié et de notre plus haute estime !
» Ce témoignage, bien légitimement acquis,ne s'est
pas fait attendre ! Ses premières paroles ont emporté
vers lui vos cœurs, et n'auraient rien laissé à faire
au mien, s'il ne restait à son prédécesseur le doux
privilège de porter sa santé et de boire avec vous à
celui des nôtres, qui, certes, aura jeté sur notre
commun drapeau le reflet d'une gloire impérissable,
par la grande œuvre à laquelle il a voué sa vie,
c'est-à-dire les inépuisables ressources de son esprit,
de son activité, de son incomparable énergie., et,
par-dessus tout, les rares et précieuses cautions de
son noble caractère et de son inaltérable probité!
» Il est vrai, mes chers camarades, que, jusqu'à ce
jour, il avait été soutenu dans sa tâche, plus que
laborieuse, par un concert unanime de sympathies
et de louanges, formulées autour de lui sur tous les
tons. et l'on peut dire, dans toutes les langues,
car elles lui étaient adressées par tous les esprits,
par tuus les cœurs et par toutes les nations civili-
sées. excepté une. : celle qui a pris pour base
et pour devise de son implacable politique un inexo-
rable égoisme.
» Je me persuade même qu'alors, dans sa profonde
clairvoyance et sa longue expérience des hommes et
des choses, il aura dû se demander. et peut être
non sans quelque secrète inquiétude, par quel étrange
miracle il avait pu échapper ainsi à ces perfidies, à
ces injustices, à ces ingratitudes, à ces mille amer-
tumes enfin qui sont le cortéga habituel, et comme
l'inévitable sceau des grandes œuvres et des grands
efforts !
» Si, à cet égard, quelque scrupule a pu traverser
sa pensée, on a, vous le savez, pris récemment grand
soin de le dissiper, et on a même proportionné la
dose du fiel à la mesure de ses forces, en le lui ver-
sant dans son propre pays. et par des mains fran-
çaises !.
» Par bonheur, son âme forte et pure n'en pouvait
être un instant ébranlée; et déjà, vous venez de le
voir, elle a salué avec calme et hauteur ces nobles
blessures, portées d'ordinaire aux fronts hardis qui
se lèvent généreusement pour le bon droit et les
grandes causes !.
» Laissez-moi toutefois, puisqu'il a eu, en cette
heure de tourmente, la bonne pensée de venir re-
tremper ses forces au milieu de nous, laissez-moi,
mes chers camarades, lui dire en votre nom à tous,
qu'il a bien fait ; que cette enceinte, si petite qu'elle
soit, renferme en effet une grande chose : la Famille!.
et qu'il lui sera doux et profitable d'emporter, en nous
quittant, la ferme certitude qu'elle le suit, au loin,
de ses meilleurs sentiments. Et qu'elle est avec lui,
sûre de lui. fière de lui ! ! !
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