Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 85
LES CORVÉES EN ÉGYPTE.
Sous ce titre le Mémorial diplomatique, journal
dont on connaît la gravité et qui passe pour puiser
ses informations aux meilleures sources du monde
politique, publie sur le régime du travail en Egypte
des détails tout récents que nous ne pouvons nous
dispenser de placer sous les yeux de nos lecteurs.
Ils y trouveront la confirmation de ce que nous leur
avons dit si souvent, c'est-à-dire que le travail obli-
gatoire est une de ces traditions égyptiennes que le
temps seul pourra successivement détruire, que ce
mode de travail n'est rien moins qu'aboli comme on
le prétend pour le besoin de la circonstance, et que le
traitement dont le fellah est l'objet dans les ateliers
de l'isthme , est un progrès considérable dans la
condition qui lui était faite jusqu'ici.
Nous ne craignons point d'ajouter qu'en toute oc-
sasion la Compagnie de Suez se montrera empressée
à seconder dans la mesure du possible les bienfai-
santes intentions de S. A. le vice-roi, pour améliorer
successivement le sort du travailleur, et nous ajoutons
que c'est dans cette pensée qu'avait été conçu et
concerté entre M. de Lesseps et feu Mohammed-Saïd
le règlement du 20 juillet 1856, qui est en vigueur
sur tous les chantiers du canal. Dans son numéro
du 15 janvier le journal l'Egypte contient les paroles
suivantes :
« La corvée et la tâche, ces deux mots qui repré-
sentent une antithèse, résument dans leur signifi-
cation le phénomène politique, économique et social
en ce moment provoqué en Egypte. »
Or, c'est précisément la Compagnie de Suez qui
a organisé la première en Egypte le travail à la
tâshe et la tâche rétribuée que notre confrère
appelle l'antithèse de la corvée. Il est en cela d'ac-
cord avec S. A. Ismail, qui, à son avènement, dé-
clarait publiquement" au consul général de France
qu'en parlant de la corvée, il n'entendait point
parler des travaux du canal, et nous rappellerons
encore cette autre déclaration de lord Scott, membre
du parlement d'Angleterre, que dans les ateliers de
l'isthme les fellahs étaient plus-heureux et étaient
été bien mieux traités que dans leurs villages.
C'est ce dont pourront douter peut-être les per-
sonnes qui forment leur opinion dans leur cabinet
et sans se préoccuper de la vérité des choses ; mais
c'est ce que ne contestera aucun de ceux qui con-
naissent l'Egypte et qui ont visité l'isthme. -
On lit dans le Mémorial diplomatique du 17
janvier :
ERNEST DESPLACES.
« Les renseignements que nous recevons directe-
ment du Caire montrent la différence marquée qui
existe entre les protestations d'humanité dont Nubar-
Pacha fait retentir. la presse parisienne et la pratique
suivie par le gouvernement égyptien au sujet des
corvées. Autant il s'applique à faire un crime à la
Compagnie du canal de Suez d'avoir eu recours à ce
système, autant il met peu de scrupules à l'adopter
dans les ateliers de l'État.
» Faisons observer d'abord que la Compagnie n'a
recouru au travail obligatoire des fellahs qu'après
avoir obtenu, dans le principe, l'assentiment du gou-
vernement égyptien, et reconnu que sans ce moyen
il était impossible dans ces contrées d'exécuter des
travaux publics de quelque importance. Ajoutons
d'ailleurs qu'il est dans les ateliers de l'isthme tem-
péré par tous les ménagements de nature à satis-
faire les amis les plus exigeants des classes labo-
rieuses, et que les fellahs, abondamment pourvus de
vivres, reçoivent un salaire rémunérateur et fort su-
périeur au prix habituel de la main-d'œuvre dans le
pays.
» Si le gouvernement égyptien, lorsque par ré-
flexion il se décide à protester contre les corvées,
n'avait en vue, comme il le dit, que les droits de
l'humanité et les besoins de l'agriculture, ne devrait-
il pas prêcher d'exemple dans tous les chantiers de
l'État?
» Or, d'après des informations dignes de foi et re-
cueillies sur divers points de l'Egypte, il paraît
qu'en dépit d'ordres donnés ostensiblement pour la
suppression des corvées, les agents du vice-roi ont
reconnu qu'elles sont indispensables pour l'accom-
plissement des travaux de canalisation, de voies
ferrées et autres grandes entreprises. A l'heure qu'il
est, voici comment on procède encore : après avoir
estimé la somme des terrassements à exécuter, les
chefs des divers villages situés dans le voisinage, sont
invités à fournir proportionnellement auteur popu-
lation respective, le nombre de fellahs nécessaire;
ceux-ci se munissent d'une pioche et de biscuit; si
cet aliment finit par devenir insuffisant pour quel-
ques-uns d'entre eux, les chefs des villages y sub-
viennent, en dehors de l'État, qui ne se préoccupe
nullement d'assurer le bien-être des travailleurs. Ne
recevant aucun salaire, ces malheureux reviennent
souvent avec le principe de fièvres mortelles dans
leurs villages, où ils retrouvent leurs champs in-
cultes et une famille réduite à la plus profonde mi-
sère, sans pouvoir y apporter quelque adoucissement
par des épargnes ou par un redoublement de tra-
vail. -, -
» Avec ces éléments d'appréciation, le tribunal
européen, devant lequel se plaide en ce moment la
grande cause du canal de Suez, pourra juger si l'on -
peut avec raison accuser la Compagnie de l'isthme
d'avoir pour le bien-être des sujets du vice-roi moins
LES CORVÉES EN ÉGYPTE.
Sous ce titre le Mémorial diplomatique, journal
dont on connaît la gravité et qui passe pour puiser
ses informations aux meilleures sources du monde
politique, publie sur le régime du travail en Egypte
des détails tout récents que nous ne pouvons nous
dispenser de placer sous les yeux de nos lecteurs.
Ils y trouveront la confirmation de ce que nous leur
avons dit si souvent, c'est-à-dire que le travail obli-
gatoire est une de ces traditions égyptiennes que le
temps seul pourra successivement détruire, que ce
mode de travail n'est rien moins qu'aboli comme on
le prétend pour le besoin de la circonstance, et que le
traitement dont le fellah est l'objet dans les ateliers
de l'isthme , est un progrès considérable dans la
condition qui lui était faite jusqu'ici.
Nous ne craignons point d'ajouter qu'en toute oc-
sasion la Compagnie de Suez se montrera empressée
à seconder dans la mesure du possible les bienfai-
santes intentions de S. A. le vice-roi, pour améliorer
successivement le sort du travailleur, et nous ajoutons
que c'est dans cette pensée qu'avait été conçu et
concerté entre M. de Lesseps et feu Mohammed-Saïd
le règlement du 20 juillet 1856, qui est en vigueur
sur tous les chantiers du canal. Dans son numéro
du 15 janvier le journal l'Egypte contient les paroles
suivantes :
« La corvée et la tâche, ces deux mots qui repré-
sentent une antithèse, résument dans leur signifi-
cation le phénomène politique, économique et social
en ce moment provoqué en Egypte. »
Or, c'est précisément la Compagnie de Suez qui
a organisé la première en Egypte le travail à la
tâshe et la tâche rétribuée que notre confrère
appelle l'antithèse de la corvée. Il est en cela d'ac-
cord avec S. A. Ismail, qui, à son avènement, dé-
clarait publiquement" au consul général de France
qu'en parlant de la corvée, il n'entendait point
parler des travaux du canal, et nous rappellerons
encore cette autre déclaration de lord Scott, membre
du parlement d'Angleterre, que dans les ateliers de
l'isthme les fellahs étaient plus-heureux et étaient
été bien mieux traités que dans leurs villages.
C'est ce dont pourront douter peut-être les per-
sonnes qui forment leur opinion dans leur cabinet
et sans se préoccuper de la vérité des choses ; mais
c'est ce que ne contestera aucun de ceux qui con-
naissent l'Egypte et qui ont visité l'isthme. -
On lit dans le Mémorial diplomatique du 17
janvier :
ERNEST DESPLACES.
« Les renseignements que nous recevons directe-
ment du Caire montrent la différence marquée qui
existe entre les protestations d'humanité dont Nubar-
Pacha fait retentir. la presse parisienne et la pratique
suivie par le gouvernement égyptien au sujet des
corvées. Autant il s'applique à faire un crime à la
Compagnie du canal de Suez d'avoir eu recours à ce
système, autant il met peu de scrupules à l'adopter
dans les ateliers de l'État.
» Faisons observer d'abord que la Compagnie n'a
recouru au travail obligatoire des fellahs qu'après
avoir obtenu, dans le principe, l'assentiment du gou-
vernement égyptien, et reconnu que sans ce moyen
il était impossible dans ces contrées d'exécuter des
travaux publics de quelque importance. Ajoutons
d'ailleurs qu'il est dans les ateliers de l'isthme tem-
péré par tous les ménagements de nature à satis-
faire les amis les plus exigeants des classes labo-
rieuses, et que les fellahs, abondamment pourvus de
vivres, reçoivent un salaire rémunérateur et fort su-
périeur au prix habituel de la main-d'œuvre dans le
pays.
» Si le gouvernement égyptien, lorsque par ré-
flexion il se décide à protester contre les corvées,
n'avait en vue, comme il le dit, que les droits de
l'humanité et les besoins de l'agriculture, ne devrait-
il pas prêcher d'exemple dans tous les chantiers de
l'État?
» Or, d'après des informations dignes de foi et re-
cueillies sur divers points de l'Egypte, il paraît
qu'en dépit d'ordres donnés ostensiblement pour la
suppression des corvées, les agents du vice-roi ont
reconnu qu'elles sont indispensables pour l'accom-
plissement des travaux de canalisation, de voies
ferrées et autres grandes entreprises. A l'heure qu'il
est, voici comment on procède encore : après avoir
estimé la somme des terrassements à exécuter, les
chefs des divers villages situés dans le voisinage, sont
invités à fournir proportionnellement auteur popu-
lation respective, le nombre de fellahs nécessaire;
ceux-ci se munissent d'une pioche et de biscuit; si
cet aliment finit par devenir insuffisant pour quel-
ques-uns d'entre eux, les chefs des villages y sub-
viennent, en dehors de l'État, qui ne se préoccupe
nullement d'assurer le bien-être des travailleurs. Ne
recevant aucun salaire, ces malheureux reviennent
souvent avec le principe de fièvres mortelles dans
leurs villages, où ils retrouvent leurs champs in-
cultes et une famille réduite à la plus profonde mi-
sère, sans pouvoir y apporter quelque adoucissement
par des épargnes ou par un redoublement de tra-
vail. -, -
» Avec ces éléments d'appréciation, le tribunal
européen, devant lequel se plaide en ce moment la
grande cause du canal de Suez, pourra juger si l'on -
peut avec raison accuser la Compagnie de l'isthme
d'avoir pour le bien-être des sujets du vice-roi moins
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