Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-02-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 février 1864 01 février 1864
Description : 1864/02/01 (A9,N183). 1864/02/01 (A9,N183).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
8* L'ISTHME DE SUEZ,
Mes regrets furent bien grands, lorsque j'appris que
les hommes savants et les ingénieurs, qui suivirent
Napoléon pr en Egypte, décidèrent, après avoir préa-
lablement fait les études nécessaires, que le per-
cement de l'isthme était impraticable ; néanmoins je
me plaisais à croire qu'ils avaient pu commettre
des erreurs, que s'il y avait, par exemple, quelque
différence dans le niveau des deux mers, elle ne
devait pas être fort sensible ; que ce n'était qu'une
question de travail, d'hommes et d'argent; aussi
cela devint, et a toujours été le rêve de ma vie.
C* est donc avec une joie indicible, que j'appris, en
1858, que l'homme éminent qui poursuit avec tant
de difficultés et de persévérance cette grande œuvre,
venait d'ouvrir pour sa réalisation une souscription
publique à laquelle je m'empressai de m'associer,
malgré ma modeste position, en prenant quelques
actions.
Vos talents divers, votre dévouement, votre intégrité,
votre activité; toutes les qualités enfin dont vous êtes
doué, me firent avoir en vous la plus grande con-
fiance :' j'entrevis dans l'avenir que cette grande
œuvre s'effectuerait, que notre siècle, la France avec
vous, Monsieur, s'immortaliseraient : j'en ai tou-
jours l'entière conviction, surtout après la lecture
que je viens de faire du Mémoire à consulter sur la
consultation, etc., que nous venons de recevoir.
Dès que le journal l'Isthme de Suez parut, je m'y
abonnai, j'ai fait venir aussi la carte coloriée sur
toile, de sorte que depuis le commencement, j'ai
suivi avec beaucoup d'intérêt (cette carte souvent
sous les yeux) tous les genres de travaux qui s'exé
cutaient, me transportant par la pensée sur les divers
chantiers : dès la réception dudit journal, je lis
avec un soin minutieux tous les articles ; la plupart
me font un vif plaisir, et me réjouissent, d'autres
m'attristent : j'éprouve de l'indignation contre les
Anglais, et les hommes dont la plume ne mérite
pas qu'ils conservent le titre de Français : je suis
affligé des sollicitudes que vous éprouvez, de toutes
les tracasséries que l'on vous suscite, des calom-
nies que l'on vous adresse ; j'admire votre patience,
votre modération et votre persévérance.
Toutes les intrigues qui s'ourdissent dans l'ombre
sont de nouvelles preuves, qu'il est bien plus difficile
de faire le bien que le mal.
Depuis longtemps j'avais conçu le projet de vous
écrire, pour vous témoigner toutes mes sympathies,
mais je craignais d'abuser de vos moments toujours
si précieux ; néanmoins, voyant dans ledit journal
toutes les récentes lettres que la grande majorité
des actionnaires vous adresse, collectivement ou
individuellement, je n'ai pu garder le silence, et j'ai
voulu, moi aussi, vous apporter le faible tribut
d'hommages, de respect et de vénération que vous
méritez à tant de titres.
Malgré la prolixité de ma lettre, permettez que pour
la clôturer je m'unisse d'intention avec le plus
grand nombre de ceux qui vous ont écrit ; mais par-
ticulièrement aux actionnaires de Tours et M. R.
d'Auxerre, dont les lettres insérées dans le numéro du
15 courant complètent toutes mes pensées.
Plein de confiance dans la justice de mon pays je
ne doute pas que vous ne triomphiez pleinement dans
le procès que vous avez à soutenir contre vos ca-
lcmniateurs acharnés, et que vous ne meniez à
bonne fin cette grande œuvre pour laquelle, malgré
tout, les contingents et le travail marchent toujours :
mon plus grand désir serait de vivre assez pour ap-
prendre avant mon départ la grande nouvelle qu'un
bâtiment d'une grande dimension a passé de la
Méditerranée à la mer Rouge par le canal maritime.
M. H à Bar-te-Duc.
22 janvier.
Au début de l'entreprise, on se servit de l'autorité
du célèbre Stephenson pour démontrer l'impossibilité
du canal ; personne n'en fut ému, et nos savants -
ingénieurs, nos conducteurs de travaux, nos ouvriers,
ces pionniers de l'avenir, s'en furent dans un désert
planter leurs jalons, fouiller le sol et donner de l'eau
à ces vieux croyants, qui n'espéraient plus qu'en
Dieu.
La science et le travail s'étaient chargés de don-
ner un éclatant démenti aux rumeurs intéressées de
quelques intrigants ; mais cela ne leur suffit point,
et aujourd'hui ils remuent la Turquie qui doit
tout à la France, et qui serait morte, si nous n'a-
vions versé notre sang pour elle ; mais à quoi bon
raviver des haines nationales ; est-ce que nos soldats
à Inkermann, en mettant leurs poitrines entre les
baïonnettes russes et les poitrines anglaises, se sont
souvenus de ces haines séculaires
M. F., à Briançon.
.18 janvier.
J'ai lu et relu la nouvelle consultation de MM. Du-
faure, Odilon Barrot et Jules Favre. Je ne saurais
dire combien elle m'a étonné, autant par les princi-
pes qu'elle semble vouloir consacrer, par la tournure
injuste, pour ne pas dire plus, de son argumenta-
tion à l'égard d'un homme comme M. de Lesseps,
que par le nom des signataires.
Je m'étais, je le confesse, fait une toute autre idée
de la profession d'avocat. Je n'aurais jamais pensé
Mes regrets furent bien grands, lorsque j'appris que
les hommes savants et les ingénieurs, qui suivirent
Napoléon pr en Egypte, décidèrent, après avoir préa-
lablement fait les études nécessaires, que le per-
cement de l'isthme était impraticable ; néanmoins je
me plaisais à croire qu'ils avaient pu commettre
des erreurs, que s'il y avait, par exemple, quelque
différence dans le niveau des deux mers, elle ne
devait pas être fort sensible ; que ce n'était qu'une
question de travail, d'hommes et d'argent; aussi
cela devint, et a toujours été le rêve de ma vie.
C* est donc avec une joie indicible, que j'appris, en
1858, que l'homme éminent qui poursuit avec tant
de difficultés et de persévérance cette grande œuvre,
venait d'ouvrir pour sa réalisation une souscription
publique à laquelle je m'empressai de m'associer,
malgré ma modeste position, en prenant quelques
actions.
Vos talents divers, votre dévouement, votre intégrité,
votre activité; toutes les qualités enfin dont vous êtes
doué, me firent avoir en vous la plus grande con-
fiance :' j'entrevis dans l'avenir que cette grande
œuvre s'effectuerait, que notre siècle, la France avec
vous, Monsieur, s'immortaliseraient : j'en ai tou-
jours l'entière conviction, surtout après la lecture
que je viens de faire du Mémoire à consulter sur la
consultation, etc., que nous venons de recevoir.
Dès que le journal l'Isthme de Suez parut, je m'y
abonnai, j'ai fait venir aussi la carte coloriée sur
toile, de sorte que depuis le commencement, j'ai
suivi avec beaucoup d'intérêt (cette carte souvent
sous les yeux) tous les genres de travaux qui s'exé
cutaient, me transportant par la pensée sur les divers
chantiers : dès la réception dudit journal, je lis
avec un soin minutieux tous les articles ; la plupart
me font un vif plaisir, et me réjouissent, d'autres
m'attristent : j'éprouve de l'indignation contre les
Anglais, et les hommes dont la plume ne mérite
pas qu'ils conservent le titre de Français : je suis
affligé des sollicitudes que vous éprouvez, de toutes
les tracasséries que l'on vous suscite, des calom-
nies que l'on vous adresse ; j'admire votre patience,
votre modération et votre persévérance.
Toutes les intrigues qui s'ourdissent dans l'ombre
sont de nouvelles preuves, qu'il est bien plus difficile
de faire le bien que le mal.
Depuis longtemps j'avais conçu le projet de vous
écrire, pour vous témoigner toutes mes sympathies,
mais je craignais d'abuser de vos moments toujours
si précieux ; néanmoins, voyant dans ledit journal
toutes les récentes lettres que la grande majorité
des actionnaires vous adresse, collectivement ou
individuellement, je n'ai pu garder le silence, et j'ai
voulu, moi aussi, vous apporter le faible tribut
d'hommages, de respect et de vénération que vous
méritez à tant de titres.
Malgré la prolixité de ma lettre, permettez que pour
la clôturer je m'unisse d'intention avec le plus
grand nombre de ceux qui vous ont écrit ; mais par-
ticulièrement aux actionnaires de Tours et M. R.
d'Auxerre, dont les lettres insérées dans le numéro du
15 courant complètent toutes mes pensées.
Plein de confiance dans la justice de mon pays je
ne doute pas que vous ne triomphiez pleinement dans
le procès que vous avez à soutenir contre vos ca-
lcmniateurs acharnés, et que vous ne meniez à
bonne fin cette grande œuvre pour laquelle, malgré
tout, les contingents et le travail marchent toujours :
mon plus grand désir serait de vivre assez pour ap-
prendre avant mon départ la grande nouvelle qu'un
bâtiment d'une grande dimension a passé de la
Méditerranée à la mer Rouge par le canal maritime.
M. H à Bar-te-Duc.
22 janvier.
Au début de l'entreprise, on se servit de l'autorité
du célèbre Stephenson pour démontrer l'impossibilité
du canal ; personne n'en fut ému, et nos savants -
ingénieurs, nos conducteurs de travaux, nos ouvriers,
ces pionniers de l'avenir, s'en furent dans un désert
planter leurs jalons, fouiller le sol et donner de l'eau
à ces vieux croyants, qui n'espéraient plus qu'en
Dieu.
La science et le travail s'étaient chargés de don-
ner un éclatant démenti aux rumeurs intéressées de
quelques intrigants ; mais cela ne leur suffit point,
et aujourd'hui ils remuent la Turquie qui doit
tout à la France, et qui serait morte, si nous n'a-
vions versé notre sang pour elle ; mais à quoi bon
raviver des haines nationales ; est-ce que nos soldats
à Inkermann, en mettant leurs poitrines entre les
baïonnettes russes et les poitrines anglaises, se sont
souvenus de ces haines séculaires
M. F., à Briançon.
.18 janvier.
J'ai lu et relu la nouvelle consultation de MM. Du-
faure, Odilon Barrot et Jules Favre. Je ne saurais
dire combien elle m'a étonné, autant par les princi-
pes qu'elle semble vouloir consacrer, par la tournure
injuste, pour ne pas dire plus, de son argumenta-
tion à l'égard d'un homme comme M. de Lesseps,
que par le nom des signataires.
Je m'étais, je le confesse, fait une toute autre idée
de la profession d'avocat. Je n'aurais jamais pensé
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.86%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.86%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 18/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203314p/f18.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203314p/f18.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203314p/f18.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203314p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203314p
Facebook
Twitter