Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-01-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 janvier 1864 15 janvier 1864
Description : 1864/01/15 (A9,N182). 1864/01/15 (A9,N182).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033138
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/05/2012
5û L'MTHMË DE SUEZ,
LE MONITEUR DTJ CANTAL.
25 décembre. -
» L'Isthme de Suez, journal de l'Union des deux mers,
publie, dans son numéro du 15 décembre, une adresse
envoyée au président de la Compagnie unïverselle du
canal de Suez par trente actionnaires habitant la
ville d'Aurillac.
» Ce journal est heureux d'enregistrer une manifesta-
tion qui témoigne éloquemment de J'accord régnant
parmi les membres de la Société , au moment où le
bruit est, dit-il, calomnieusement répandu qu'il y a
des divisions, soit dans le conseil de la Compagnie,
soit parmi les actionnaires,
» Jamais, en effet, M. de Lesseps n'eut plus besoin de
s'appuyer sur des cœurs amis. La gigantesque entre-
prise qui doit immortaliser son nom traverse une crise
dont elle sortira victorieuse, espérons-le, mais qui n'en
est pas moins à déplorer, non-seulement en France,
cette patrie de toutes les idées généreuses, mais encore
dans l'univers entier , appelé à profiter de la voie nou-
velle ouverte au commerce et à la civilisation.
» C'est du gouvernement égyptien que sont venues ces
étranges hostilités, alors qu'il ne devrait avoir que re-
connaissance et sympathie pour un travail qui enri-
chit et iéconde le royaume des anciens Pharaons.
» Des intrigues se sont ourdies, à travers lesquelles
chacun voit apparaître le doigt de la jalouse Angle-
terre, malgré le soin qu'elle a pris de les tramer dans
l'ombre, afin de pouvoir, comme elle fait présentement,
se laver les mains de toutes les iniquités commises et
protester à grands cris de son innocence. S'inspirant
de ce pernicieux esprit, plutôt que de la bienveillance
éclairée que son prédécesseur avait toujours témoignée
à l'œuvre de M. de Lesseps, le vice-roi actuel avait
laissé percer, dès son avènement, de fâcheuses disposi-
tions dont on s'était justement ému. Elles n'ont fait que
s'aggraver à mesure qu'avançait l'exécution de la route
tracée par le progrès lui-même ; et pendant que M. de
Lesseps, poursuivant sa tâche avec la hardiesse que
donne la conscience des spéculations utiles à l'huma-
nité, hâtait l'achèvement de ce canal qui, est l'une des
artères essentielles de l'ensemble des plans, et que toute
une population vient d'acclamer avec des transports
d'allégresse et de gratitude, on projetait d'en expro-
prier la Compagnie qui l'a creusé, on lui offrait en
échange une indemnité dérisoire, on visait à obtenir
sans aucune compensation la rétrocession des terres
auxquelles ce canal donne désormais une valeur et une
fertilité qu'elles n'auraient jamais eues sans cet ou-
vrage; on prenait le masque de la sollicitude pour de-
mander à la fois une augmentation de salaire et une
réduction de plus des deux tiers dans le nombre des
indigènes qui sont employés aux travaux, et qui, la
preuve en a été donnée, sont mieux traités, mieux
nourris, mieux payés qu'ils ne le sont dans leur vil-
lage; enfin on allait jusqu'à contester l'existence légale
de la Compagnie, sous prétexte que le contrat réguliè-
rement passé avec le précédent vice-roi devait être scr
mis à la ratification du sultan, et que cette ratification
sans cesse ajournée, n'a pas encore eu lieu.
» Un envoyé du gouvernement égyptien, Nubar-
Pacha, est venu à Paris, probablement en passant par
l'Angleterre, afin de soutenir toutes ces prétentions qui
ont parfaitement choisi leur heure pour éclater, et dont
le but immédiat est de confisquer les bénéfices des ef-
forts d'autrui. Nubar-Pacha n'a pas craint de porter
ses doléances au gouvernement français, qui sans vou-
loir substituer, dans des contestations de ce genre, son
action à celle de la justice, a blâmé hautement, par la
voix du Moniteur, les polémiques envenimées qui ont
présenté le triste spectacle de journaux parisiens se
faisant l'écho de passions et d'animosités antifran-
çaises.
» Quelle que soit là solution du différend qui déjà a été
soumis aux princes du barreau et sur lequel ils ont
fait assaut de consultations pour et contre dont la presse
a retenti (1), il est impossible de ne pas reconnaître
que la bonne foi se trouve du côté de l'homme qui,
mesurant les autres à sa taille et se confiant sans ré-
serve ii ceux dont il est entouré, n'a pas prévu le re-
vers des démonstrations amicales qui lui étaient pro-
diguées. Il n'a pas davantage soupçonné la feinte chez
ce pouvoir ottoman qui évitait de donner à ses encou-
ragements la forme d'une sanction officielle , pour se
faire plus tard, de ses lenteurs calculées, une arme
contre ceux à qui il méditait d'intenter le plus inat-
tendu des procès.
» C'est sous l'empire de ces sentiments que nous re-
produisons la lettre publiée par l'Isthme de Suez. - Qu'i i
nous soit permis d'étendre les limites de cette démar-
che de quelques-uns de nos concitoyens ; qu'il nous soit
permis de les considérer comme les représentants d'une
ville qui tient à honneur d'avoir vu en 1815, pendant
le court passage du comte de Lesseps à la préfecture du
Cantal, celui de ses fils qui devait être plus tard le'
promoteur de l'union des deux mers mêlé, un instant
à la jeunesse qui s'asseyait, il y aura bientôt cinquante
ans, sur les bancs de notre collège.
» FERARY. »
LE MESSAGER DU MIDI (MONTPELLIER).
30 décembre.
« Comme il l'avait annoncé par la lettre que nous
avons reproduite dans notre numéro de vendredi der-
nier, M. de Lesseps:, agissant au nom de la Compagnie
du canal de Suez, et avec les autres membres du co-
mité de direction de ladite Compagnie, a fait ass -
guer Nubar-Pacha devant le tribunal de première ins-
tance de la Seine. La poursuite a lieu à cette fin que
Nubar-Pacha s'entende condamner à 300,000 francs de
dommages et intérêts envers la Compagnie.
» Le procès est fait à l'occasion d'une consultation
(1) Par une déclaration du 20 décembre insérée dans les journaux,
M. de Lesseps s'engage à fournir au public, dans un travail qui
exige une certaine étendue et qui se poursuit sans relâche, la preuve
de falsifications matérielles qu'il aurait relevées dans les docu-
ments sur lesquels s'appuient bes adversaires.
LE MONITEUR DTJ CANTAL.
25 décembre. -
» L'Isthme de Suez, journal de l'Union des deux mers,
publie, dans son numéro du 15 décembre, une adresse
envoyée au président de la Compagnie unïverselle du
canal de Suez par trente actionnaires habitant la
ville d'Aurillac.
» Ce journal est heureux d'enregistrer une manifesta-
tion qui témoigne éloquemment de J'accord régnant
parmi les membres de la Société , au moment où le
bruit est, dit-il, calomnieusement répandu qu'il y a
des divisions, soit dans le conseil de la Compagnie,
soit parmi les actionnaires,
» Jamais, en effet, M. de Lesseps n'eut plus besoin de
s'appuyer sur des cœurs amis. La gigantesque entre-
prise qui doit immortaliser son nom traverse une crise
dont elle sortira victorieuse, espérons-le, mais qui n'en
est pas moins à déplorer, non-seulement en France,
cette patrie de toutes les idées généreuses, mais encore
dans l'univers entier , appelé à profiter de la voie nou-
velle ouverte au commerce et à la civilisation.
» C'est du gouvernement égyptien que sont venues ces
étranges hostilités, alors qu'il ne devrait avoir que re-
connaissance et sympathie pour un travail qui enri-
chit et iéconde le royaume des anciens Pharaons.
» Des intrigues se sont ourdies, à travers lesquelles
chacun voit apparaître le doigt de la jalouse Angle-
terre, malgré le soin qu'elle a pris de les tramer dans
l'ombre, afin de pouvoir, comme elle fait présentement,
se laver les mains de toutes les iniquités commises et
protester à grands cris de son innocence. S'inspirant
de ce pernicieux esprit, plutôt que de la bienveillance
éclairée que son prédécesseur avait toujours témoignée
à l'œuvre de M. de Lesseps, le vice-roi actuel avait
laissé percer, dès son avènement, de fâcheuses disposi-
tions dont on s'était justement ému. Elles n'ont fait que
s'aggraver à mesure qu'avançait l'exécution de la route
tracée par le progrès lui-même ; et pendant que M. de
Lesseps, poursuivant sa tâche avec la hardiesse que
donne la conscience des spéculations utiles à l'huma-
nité, hâtait l'achèvement de ce canal qui, est l'une des
artères essentielles de l'ensemble des plans, et que toute
une population vient d'acclamer avec des transports
d'allégresse et de gratitude, on projetait d'en expro-
prier la Compagnie qui l'a creusé, on lui offrait en
échange une indemnité dérisoire, on visait à obtenir
sans aucune compensation la rétrocession des terres
auxquelles ce canal donne désormais une valeur et une
fertilité qu'elles n'auraient jamais eues sans cet ou-
vrage; on prenait le masque de la sollicitude pour de-
mander à la fois une augmentation de salaire et une
réduction de plus des deux tiers dans le nombre des
indigènes qui sont employés aux travaux, et qui, la
preuve en a été donnée, sont mieux traités, mieux
nourris, mieux payés qu'ils ne le sont dans leur vil-
lage; enfin on allait jusqu'à contester l'existence légale
de la Compagnie, sous prétexte que le contrat réguliè-
rement passé avec le précédent vice-roi devait être scr
mis à la ratification du sultan, et que cette ratification
sans cesse ajournée, n'a pas encore eu lieu.
» Un envoyé du gouvernement égyptien, Nubar-
Pacha, est venu à Paris, probablement en passant par
l'Angleterre, afin de soutenir toutes ces prétentions qui
ont parfaitement choisi leur heure pour éclater, et dont
le but immédiat est de confisquer les bénéfices des ef-
forts d'autrui. Nubar-Pacha n'a pas craint de porter
ses doléances au gouvernement français, qui sans vou-
loir substituer, dans des contestations de ce genre, son
action à celle de la justice, a blâmé hautement, par la
voix du Moniteur, les polémiques envenimées qui ont
présenté le triste spectacle de journaux parisiens se
faisant l'écho de passions et d'animosités antifran-
çaises.
» Quelle que soit là solution du différend qui déjà a été
soumis aux princes du barreau et sur lequel ils ont
fait assaut de consultations pour et contre dont la presse
a retenti (1), il est impossible de ne pas reconnaître
que la bonne foi se trouve du côté de l'homme qui,
mesurant les autres à sa taille et se confiant sans ré-
serve ii ceux dont il est entouré, n'a pas prévu le re-
vers des démonstrations amicales qui lui étaient pro-
diguées. Il n'a pas davantage soupçonné la feinte chez
ce pouvoir ottoman qui évitait de donner à ses encou-
ragements la forme d'une sanction officielle , pour se
faire plus tard, de ses lenteurs calculées, une arme
contre ceux à qui il méditait d'intenter le plus inat-
tendu des procès.
» C'est sous l'empire de ces sentiments que nous re-
produisons la lettre publiée par l'Isthme de Suez. - Qu'i i
nous soit permis d'étendre les limites de cette démar-
che de quelques-uns de nos concitoyens ; qu'il nous soit
permis de les considérer comme les représentants d'une
ville qui tient à honneur d'avoir vu en 1815, pendant
le court passage du comte de Lesseps à la préfecture du
Cantal, celui de ses fils qui devait être plus tard le'
promoteur de l'union des deux mers mêlé, un instant
à la jeunesse qui s'asseyait, il y aura bientôt cinquante
ans, sur les bancs de notre collège.
» FERARY. »
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« Comme il l'avait annoncé par la lettre que nous
avons reproduite dans notre numéro de vendredi der-
nier, M. de Lesseps:, agissant au nom de la Compagnie
du canal de Suez, et avec les autres membres du co-
mité de direction de ladite Compagnie, a fait ass -
guer Nubar-Pacha devant le tribunal de première ins-
tance de la Seine. La poursuite a lieu à cette fin que
Nubar-Pacha s'entende condamner à 300,000 francs de
dommages et intérêts envers la Compagnie.
» Le procès est fait à l'occasion d'une consultation
(1) Par une déclaration du 20 décembre insérée dans les journaux,
M. de Lesseps s'engage à fournir au public, dans un travail qui
exige une certaine étendue et qui se poursuit sans relâche, la preuve
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