Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 décembre 1862 15 décembre 1862
Description : 1862/12/15 (A7,N156). 1862/12/15 (A7,N156).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033101
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 391
cienne Egypte. Ce qui paraît prouvé, au contraire, c'est
que les pyramides étaient, à l'origine, des monuments
funéraires, des tombeaux de rois ou d'animaux divins.
Restait à expliquer la configuration et l'orientation
e ces masses colossales, la loi secrète qui se révèle
dans le plan de leur construction, et qui ne semble pas
due au hasard.
L'on savait depuis longtemps que les faces des py-
ramides de Gizeh sont orientées sur les quatre points
cardinaux, et sir John Herschel avait déjà fait remar-
quer l'uniformité de l'inclinaison des entrées, qui sont
toutes situées du côté du nord. L'angle de 26 à 21 de-
grés qu'elles forment avec l'horizon lui a paru avoir
quelque rapport avec le lieu dans le ciel d'une étoile du
Dragon, distante, il y a quatre mille ans, de 3 ou 4 de-
grés seulement du pôle boréal. La hauteur du pôle de
Gizeh étant de 30 degrés, cette étoile, au point le plus
bas de sa course, devait se trouver, à l'époque de la
construction des pyramides, sur le prolongement de
l'axe des voûtes des entrées. Si ce rapprochement était
fondé, l'âge des pyramides serait donc de quarante
siècles.
Une autre opinion, qui nous séduit beaucoup, a été
tout récemment émise par Mahmoud-Bey, astronome du
vice-roi d'Egypte. Elle constitue peut-être une véritable
découverte historique.
Au printemps dernier, le vice-roi l'ayant appelé au-
près de lui dans son château de Gizeh, lui confia la
mission d'étudier de nouveau ces monuments sous le
rapport de leur configuration extérieure et des consé-
quences qui pourraient s'en déduire. Le jeune et savant
élève de nos observatoires alla donc dresser sa tente au
pied de la grande pyramide, et il y resta quatre jours
et quatre nuits, en compagnie de deux effendis, ses
amis.
Les astres rayonnaient dans toute leur splendeur ;
le plus brillant d'entre eux, Sirius, ne tarda pas à fixer
l'attention de l'astronome égyptien.
Quelle ne fut pas sa surprise de voir cette belle
étoile, dans son point culminant, rayonner à peu près
perpendiculairement sur la face méridionale des pyra-
mides. C'était comme une révélation. D'un chaos de
conjectures et de réminiscences surgit cette idée lumi-
neuse: il devait exister une relation, jusque-là inaper-
çue, entre les pyramides et le ciel; ces immenses cer-
cueils étaient voués à une divinité astrologique dont
Sirius était l'étoile sacrée.
Que l'on se rappelle, en effet, que pour les anciens
peuples de l'Egypte les astres étaient les âmes des di-
vinités sans nombre émanées de l'être suprême, Ammon-
Ra ; que Sirius représentait le chien céleste, Sotliis, le
juge des morts, le dieu le plus redouté des âmes trépas-
sées, et l'on trouvera toute naturelle cette idée, que les
tombeaux et autres monuments funèbres ont dû être
consacrés à Sirius.
Ce qui n'était d'abord qu'un soupçon vaguement
formulé ne tarda pas à acquérir, aux yeux de Mahmoud-
Bey, l'évidence d'un fait. L'inclinaison des faces des six
pyramides de Gizeh se trouve comprise entre 51 et 53
degrés; elle est, en moyenne, de 52 degrés et demi.
Or, au point culminant de sa route, les rayons de Si-
rius frappent d'aplomb une surface inclinée sous cet
angle sur l'horizon du lieu. Cela est vrai à peu près
aujourd'hui, mais exactement pour l'an 3300 avant
Jésus-Christ, en tenant compte de la précession des
équinoxcs. Ce résultat comporte une incertitude de quel-
ques siècles, mais l'on va voir qu'il s'accorde avec
d'autres données indépendantes.
Le chien céleste portait le nom de Ceth, Sothis,
Cynocéphale, Anubis, Toth, et on l'a identifié avec le
grand Hermès, auquel des auteurs arabes attribuent la
construction des pyramides. C'est lui qui distribue aux
âmes, dans l'éternelle demeure, des récompenses ou
des peines sans fin. C'est donc le dieu qui a le plus de
rapports avec les tombeaux. De petites pyramides vo-
tives, trouvées dans les catacombes, portent son image,
et le symbole de Sothis est un triangle à côté d'une
étoile. Le lien entre la forme des pyramides et la posi-
tion de Sirius dans le ciel est donc très-simple. D'après
les principes de l'astrologie, le dieu-juge est sur son
trône au point le plus élevé de la voûte céleste, et son
action gagne en énergie à mesure que ses rayons ap-
prochent de la perpendiculaire sur l'objet soumis à son
influence. Ce serait donc pour les mieux exposer à la
radiation du chien céleste que l'on aurait donné aux
pyramides une inclinaison particulière.
La date calculée par Mahmoud-Bey est confirmée
par les auteurs arabes, qui placent l'origine des pyra-
mides trois ou quatre siècles avant le déluge, qui aurait
précédé notre ère de trente et un siècles. D'après une
tradition répandue, un papyrus a été trouvé dans un
couvent voisin des pyramides, et un vieux Copte en a
expliqué le texte en l'an 225 de l'Hégire, qui se trou-
vait être l'année 4331 des pyramides, et la 3941e du dé-
luge, d'après ce manuscrit.
Les rois Chéops et Chéfren, fondateurs des grandes
pyramides, avaient régné entre 3460 et3310 avant J.-C.,
selon Bunsen; et le célèbre archéologue Brugsch fait
finir leur dynastie en 3402. En rapprochant ces chiffres
de celui qui a été obtenu par Mahmoud-Bey, on est
surpris de leur coïncidence ; ils nous portent à consi-
dérer comme très-probable le chiffre de 5200 ans, qui
en résulte pour l'âge actuel d s pyramides.
(Siècle.) RODOI-RIIS; HADAU.
AVIS.
Les personnes dont l'abonnement expire
en janvier 1863 sont priées de le renouveler
de suite, si elles ne veulent éprouver du re-
tard dnivs l'envoi du journal. -
cienne Egypte. Ce qui paraît prouvé, au contraire, c'est
que les pyramides étaient, à l'origine, des monuments
funéraires, des tombeaux de rois ou d'animaux divins.
Restait à expliquer la configuration et l'orientation
e ces masses colossales, la loi secrète qui se révèle
dans le plan de leur construction, et qui ne semble pas
due au hasard.
L'on savait depuis longtemps que les faces des py-
ramides de Gizeh sont orientées sur les quatre points
cardinaux, et sir John Herschel avait déjà fait remar-
quer l'uniformité de l'inclinaison des entrées, qui sont
toutes situées du côté du nord. L'angle de 26 à 21 de-
grés qu'elles forment avec l'horizon lui a paru avoir
quelque rapport avec le lieu dans le ciel d'une étoile du
Dragon, distante, il y a quatre mille ans, de 3 ou 4 de-
grés seulement du pôle boréal. La hauteur du pôle de
Gizeh étant de 30 degrés, cette étoile, au point le plus
bas de sa course, devait se trouver, à l'époque de la
construction des pyramides, sur le prolongement de
l'axe des voûtes des entrées. Si ce rapprochement était
fondé, l'âge des pyramides serait donc de quarante
siècles.
Une autre opinion, qui nous séduit beaucoup, a été
tout récemment émise par Mahmoud-Bey, astronome du
vice-roi d'Egypte. Elle constitue peut-être une véritable
découverte historique.
Au printemps dernier, le vice-roi l'ayant appelé au-
près de lui dans son château de Gizeh, lui confia la
mission d'étudier de nouveau ces monuments sous le
rapport de leur configuration extérieure et des consé-
quences qui pourraient s'en déduire. Le jeune et savant
élève de nos observatoires alla donc dresser sa tente au
pied de la grande pyramide, et il y resta quatre jours
et quatre nuits, en compagnie de deux effendis, ses
amis.
Les astres rayonnaient dans toute leur splendeur ;
le plus brillant d'entre eux, Sirius, ne tarda pas à fixer
l'attention de l'astronome égyptien.
Quelle ne fut pas sa surprise de voir cette belle
étoile, dans son point culminant, rayonner à peu près
perpendiculairement sur la face méridionale des pyra-
mides. C'était comme une révélation. D'un chaos de
conjectures et de réminiscences surgit cette idée lumi-
neuse: il devait exister une relation, jusque-là inaper-
çue, entre les pyramides et le ciel; ces immenses cer-
cueils étaient voués à une divinité astrologique dont
Sirius était l'étoile sacrée.
Que l'on se rappelle, en effet, que pour les anciens
peuples de l'Egypte les astres étaient les âmes des di-
vinités sans nombre émanées de l'être suprême, Ammon-
Ra ; que Sirius représentait le chien céleste, Sotliis, le
juge des morts, le dieu le plus redouté des âmes trépas-
sées, et l'on trouvera toute naturelle cette idée, que les
tombeaux et autres monuments funèbres ont dû être
consacrés à Sirius.
Ce qui n'était d'abord qu'un soupçon vaguement
formulé ne tarda pas à acquérir, aux yeux de Mahmoud-
Bey, l'évidence d'un fait. L'inclinaison des faces des six
pyramides de Gizeh se trouve comprise entre 51 et 53
degrés; elle est, en moyenne, de 52 degrés et demi.
Or, au point culminant de sa route, les rayons de Si-
rius frappent d'aplomb une surface inclinée sous cet
angle sur l'horizon du lieu. Cela est vrai à peu près
aujourd'hui, mais exactement pour l'an 3300 avant
Jésus-Christ, en tenant compte de la précession des
équinoxcs. Ce résultat comporte une incertitude de quel-
ques siècles, mais l'on va voir qu'il s'accorde avec
d'autres données indépendantes.
Le chien céleste portait le nom de Ceth, Sothis,
Cynocéphale, Anubis, Toth, et on l'a identifié avec le
grand Hermès, auquel des auteurs arabes attribuent la
construction des pyramides. C'est lui qui distribue aux
âmes, dans l'éternelle demeure, des récompenses ou
des peines sans fin. C'est donc le dieu qui a le plus de
rapports avec les tombeaux. De petites pyramides vo-
tives, trouvées dans les catacombes, portent son image,
et le symbole de Sothis est un triangle à côté d'une
étoile. Le lien entre la forme des pyramides et la posi-
tion de Sirius dans le ciel est donc très-simple. D'après
les principes de l'astrologie, le dieu-juge est sur son
trône au point le plus élevé de la voûte céleste, et son
action gagne en énergie à mesure que ses rayons ap-
prochent de la perpendiculaire sur l'objet soumis à son
influence. Ce serait donc pour les mieux exposer à la
radiation du chien céleste que l'on aurait donné aux
pyramides une inclinaison particulière.
La date calculée par Mahmoud-Bey est confirmée
par les auteurs arabes, qui placent l'origine des pyra-
mides trois ou quatre siècles avant le déluge, qui aurait
précédé notre ère de trente et un siècles. D'après une
tradition répandue, un papyrus a été trouvé dans un
couvent voisin des pyramides, et un vieux Copte en a
expliqué le texte en l'an 225 de l'Hégire, qui se trou-
vait être l'année 4331 des pyramides, et la 3941e du dé-
luge, d'après ce manuscrit.
Les rois Chéops et Chéfren, fondateurs des grandes
pyramides, avaient régné entre 3460 et3310 avant J.-C.,
selon Bunsen; et le célèbre archéologue Brugsch fait
finir leur dynastie en 3402. En rapprochant ces chiffres
de celui qui a été obtenu par Mahmoud-Bey, on est
surpris de leur coïncidence ; ils nous portent à consi-
dérer comme très-probable le chiffre de 5200 ans, qui
en résulte pour l'âge actuel d s pyramides.
(Siècle.) RODOI-RIIS; HADAU.
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