Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1862 01 décembre 1862
Description : 1862/12/01 (A7,N155). 1862/12/01 (A7,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203309c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
386 L'ISTHME DE SUEZ,
Pour couronner dignement la journée, M. F. de Les-
seps porta le dernier toast à l'auguste protectrice de
l'isthme, à « S. M. VImpératrice des Français. »
A ces mots, un cri de reconnajssance enthousiaste
éclate dans la salle. Toutes les voix. et toutes les mains
s'élèvent à la fois.
Dans la soirée, cette dernière manifestation recevait
sa sanction populaire. Les travailleurs décernaient le
-nom de l'Impératrice au quai principal de Port-Saïd.
Le lendemain matin, à notre départ, nous lisions sur
la première maison de ce quai et sur les maisons situées
aux angles des rues qui y aboutissent, cette inscrip-
tion: QUAI EUGÉNIE.
Vous savez que c'est sur cette voie que se trouve déjà
la chapelle de Sainte-Eugénie.
Pour crotrait : ERNEST DESPLACES.
1. LE CAPITALE DE VAISSEAU ROUSSIN
Et lei travaux de l'isthme.
On lit dans le Monde illustré :
« Rade de Suez, le 12 octobre 1862.
» Monsieur le directeur,
» Une circonstance inattendue me donne l'occasion
de vous adresser, avant mon arrivée en Chine, un pre-
mier envoi de dessins que la présente note accompa-
gne. Pour m'expliquer en deux mots, je reviens en ce
- moment d'une excursion aux travaux du canal mari-
time de Suez.
» L'attention publique, qui se fixe de plus en plus
sur cette grande entreprise, la persistance avec laquelle
des milliers dé gens en Europe continuent à douter de
la réussite, parfois même de l'existence des travaux
accomplis, donnent de l'intérêt à la parole de quicon-
que a vu de ses propres yeux. C'est avec cette pensée,
monsieur le directeur, que je m'empresse de vous com-
muniquer mes impressions.
» L'amiral Jaurès, profitant des loisirs d'une relâche
à Suez, arrêta ce voyage pour le 21 septembre. Je dus
raccompagner, ainsi que d'autres officiers de son état-
major général. Vu le peu de temps dont nous dispo-
sions, l'excursion devait se borner à la visite du lac
Timsah et des travaux du seuil d'El-Guisr, centre ac-
tuel des opérations.
» Je n'ai pas besoin de vous décrire le projet du ca-
nal de Suez, dont vous avez dû voir partout des des-
criptions techniques. Entre autres documents, un long
article était consacré à la matière, dans le Moniteur du
4 août dernier. Je vous rappellerai seulement que le
- canal de Suez court sur une seule ligne à peu près
droite, dirigée, nord et sud, de Pord-Saïd à Suez, sur
une longueur de 150 kilomètres. Sur ce parcours, il
traverse plusieurs lacs salés, dont le fond est généra-
lement au-dessous du niveau de la mer. Vers le milieu
de sa longueur, le canal rencontre une élévation de
terrain assez forte, longue de 17 kilomètres : c'est le
seuil d'El-Guisr; aussitôt après il arrive dans le lac
Timsah.
» Le percement inévitable du seuil d'El-Guisr était
le principal obstacle que les travaux dussent rencon-
trer.
» Le chemin de fer d'Alexandrie au Caire, à 10
lieues de cette dernière ville, mène à Zagazig par un
embranchement se dirigeant vers l'est. De cette ville,
un canal d'eau douce, alimenté par les diverses bran-
ches du Nil, continue vers l'est jusqu'à Tell-el-Kébir. Ce
village est le point avancé des cultures dans ces direc-
tions. Au delà s'étend la plaine immense du désert, et
9 à 10 lieues vous séparent encore de Timsah, le
point le plus rapproché des travaux du canal mari-
time.
» Vous savez que l'un des premiers soins de la Com-
pagnie a été d'établir une rigole d'eau douce, condui-
sant au milieu du désert cet élément indispensable
aux travailleurs. Cette rigole est la continuation du
canal qui, se terminant jadis à Tell-el-Kébir, traverse
actuellement le désert depuis ce point jusqu'à Timaah.
» Ayant suivi la route de Zagazig, nous arrivâmes,
le soir de notre première journée, à Tèll-el-Kébir, aux
confins du désert. Inutile de vous dire que le télégra-
phe avait partout annoncé l'amiral, et que partout
nous recevions l'accueil le plus gracieux. Dans deux
villages que nous traversâmes près de Tell-el-Kébir,
nous fûmes accueillis par la fantasia traditionnelle de
cavaliers venus pour saluer de coups de fusil « le grand
chef de la France. » Chaque fois le cheik vint au-de-
vant de nous à l'entrée du village, à la tête de toute
la population.
» Le lendemain matin, nous nous mîmes en route à
l'aube du jour pour Timsah. Une barque halée par
deux chameaux nous attendait sur le canal, et nous
devions naviguer jusqu'à destination par la rigole d'eau
douce. Cette rigole est en effet un beau canal d'eau
courante de 8 à 10 mètres de large, et dans lequel un
homme enfonce jusqu'aux yeux. A répoque des basses
eaux du Nil, le niveau n'y est pas beaucoup inférieur,
grâce aux barrages du fleuve.
» A 2 heures de l'après-midi, nous avions fait dans
potre barque les 38 kilomètres du canal, et nous étions
à l'entrée du lac Timsah. L'ingénieur en chef des tra-
vaux nous y attendait avec son personnel et la voiture
de M. de Lesseps, un grand véhicule recouvert de ten-
tures et attelé de huit dromadaires. Traînés par ce
singulier équipage, nous gravîmes les pentes du seuil
d'El-Guisr.
» Au bout d'une heure, la voiture s'arrêta sur un
plateau ; nous mimes pied à terre, nous fimes quel-
ques pas dans le sable, et là, nous nous trouvâmes su-
bitement en face d'un curieux spectacle.
» A nos pieds, courant nord et sud, s'étendait une
véritable vallée creusée dans la colline.
» Dans les parties achevées, les deux versants de la
vallée laissaient voir au fond un canal de 12 mètres
de large, bordé de deux trottoirs ; sur les autres points,
des nuées de travailleurs arabes fourmillaient sur le
sol. On les voyait en bas creuser la terre et remplir
des couffins de sable, puis, par longues files, gravir la
Pour couronner dignement la journée, M. F. de Les-
seps porta le dernier toast à l'auguste protectrice de
l'isthme, à « S. M. VImpératrice des Français. »
A ces mots, un cri de reconnajssance enthousiaste
éclate dans la salle. Toutes les voix. et toutes les mains
s'élèvent à la fois.
Dans la soirée, cette dernière manifestation recevait
sa sanction populaire. Les travailleurs décernaient le
-nom de l'Impératrice au quai principal de Port-Saïd.
Le lendemain matin, à notre départ, nous lisions sur
la première maison de ce quai et sur les maisons situées
aux angles des rues qui y aboutissent, cette inscrip-
tion: QUAI EUGÉNIE.
Vous savez que c'est sur cette voie que se trouve déjà
la chapelle de Sainte-Eugénie.
Pour crotrait : ERNEST DESPLACES.
1. LE CAPITALE DE VAISSEAU ROUSSIN
Et lei travaux de l'isthme.
On lit dans le Monde illustré :
« Rade de Suez, le 12 octobre 1862.
» Monsieur le directeur,
» Une circonstance inattendue me donne l'occasion
de vous adresser, avant mon arrivée en Chine, un pre-
mier envoi de dessins que la présente note accompa-
gne. Pour m'expliquer en deux mots, je reviens en ce
- moment d'une excursion aux travaux du canal mari-
time de Suez.
» L'attention publique, qui se fixe de plus en plus
sur cette grande entreprise, la persistance avec laquelle
des milliers dé gens en Europe continuent à douter de
la réussite, parfois même de l'existence des travaux
accomplis, donnent de l'intérêt à la parole de quicon-
que a vu de ses propres yeux. C'est avec cette pensée,
monsieur le directeur, que je m'empresse de vous com-
muniquer mes impressions.
» L'amiral Jaurès, profitant des loisirs d'une relâche
à Suez, arrêta ce voyage pour le 21 septembre. Je dus
raccompagner, ainsi que d'autres officiers de son état-
major général. Vu le peu de temps dont nous dispo-
sions, l'excursion devait se borner à la visite du lac
Timsah et des travaux du seuil d'El-Guisr, centre ac-
tuel des opérations.
» Je n'ai pas besoin de vous décrire le projet du ca-
nal de Suez, dont vous avez dû voir partout des des-
criptions techniques. Entre autres documents, un long
article était consacré à la matière, dans le Moniteur du
4 août dernier. Je vous rappellerai seulement que le
- canal de Suez court sur une seule ligne à peu près
droite, dirigée, nord et sud, de Pord-Saïd à Suez, sur
une longueur de 150 kilomètres. Sur ce parcours, il
traverse plusieurs lacs salés, dont le fond est généra-
lement au-dessous du niveau de la mer. Vers le milieu
de sa longueur, le canal rencontre une élévation de
terrain assez forte, longue de 17 kilomètres : c'est le
seuil d'El-Guisr; aussitôt après il arrive dans le lac
Timsah.
» Le percement inévitable du seuil d'El-Guisr était
le principal obstacle que les travaux dussent rencon-
trer.
» Le chemin de fer d'Alexandrie au Caire, à 10
lieues de cette dernière ville, mène à Zagazig par un
embranchement se dirigeant vers l'est. De cette ville,
un canal d'eau douce, alimenté par les diverses bran-
ches du Nil, continue vers l'est jusqu'à Tell-el-Kébir. Ce
village est le point avancé des cultures dans ces direc-
tions. Au delà s'étend la plaine immense du désert, et
9 à 10 lieues vous séparent encore de Timsah, le
point le plus rapproché des travaux du canal mari-
time.
» Vous savez que l'un des premiers soins de la Com-
pagnie a été d'établir une rigole d'eau douce, condui-
sant au milieu du désert cet élément indispensable
aux travailleurs. Cette rigole est la continuation du
canal qui, se terminant jadis à Tell-el-Kébir, traverse
actuellement le désert depuis ce point jusqu'à Timaah.
» Ayant suivi la route de Zagazig, nous arrivâmes,
le soir de notre première journée, à Tèll-el-Kébir, aux
confins du désert. Inutile de vous dire que le télégra-
phe avait partout annoncé l'amiral, et que partout
nous recevions l'accueil le plus gracieux. Dans deux
villages que nous traversâmes près de Tell-el-Kébir,
nous fûmes accueillis par la fantasia traditionnelle de
cavaliers venus pour saluer de coups de fusil « le grand
chef de la France. » Chaque fois le cheik vint au-de-
vant de nous à l'entrée du village, à la tête de toute
la population.
» Le lendemain matin, nous nous mîmes en route à
l'aube du jour pour Timsah. Une barque halée par
deux chameaux nous attendait sur le canal, et nous
devions naviguer jusqu'à destination par la rigole d'eau
douce. Cette rigole est en effet un beau canal d'eau
courante de 8 à 10 mètres de large, et dans lequel un
homme enfonce jusqu'aux yeux. A répoque des basses
eaux du Nil, le niveau n'y est pas beaucoup inférieur,
grâce aux barrages du fleuve.
» A 2 heures de l'après-midi, nous avions fait dans
potre barque les 38 kilomètres du canal, et nous étions
à l'entrée du lac Timsah. L'ingénieur en chef des tra-
vaux nous y attendait avec son personnel et la voiture
de M. de Lesseps, un grand véhicule recouvert de ten-
tures et attelé de huit dromadaires. Traînés par ce
singulier équipage, nous gravîmes les pentes du seuil
d'El-Guisr.
» Au bout d'une heure, la voiture s'arrêta sur un
plateau ; nous mimes pied à terre, nous fimes quel-
ques pas dans le sable, et là, nous nous trouvâmes su-
bitement en face d'un curieux spectacle.
» A nos pieds, courant nord et sud, s'étendait une
véritable vallée creusée dans la colline.
» Dans les parties achevées, les deux versants de la
vallée laissaient voir au fond un canal de 12 mètres
de large, bordé de deux trottoirs ; sur les autres points,
des nuées de travailleurs arabes fourmillaient sur le
sol. On les voyait en bas creuser la terre et remplir
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