Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1862 01 décembre 1862
Description : 1862/12/01 (A7,N155). 1862/12/01 (A7,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203309c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 363
toutes les professions, et nous pourrions presque dire
de tous les préjugés. Pas une d'elles après son voyage
n'a exprimé le moindre doute sur la possibilité de
l'exécution du canal ni sur l'importance des travaux
accomplis. Nous aimons à poursuivre cette tâche et
à accumuler sous les yeux de l'opinion tous les élé-
ments qui peuvent servir à éclairer ou à former ses
convictions.
Nous sommes riches actuellement en matériaux
de cette nature, et nous allons nous empresser de les
communiquer au lecteur.
La publicité et notre propre correspondance placent
aujourd'hui à notre disposition trois documents après
lesquels il nous semble que la question sera épuisée,
et que désormais les obstinations les plus systéma-
tiques devront rendre les armes.
On sait que, après être allé inaugurer le service
français de la ligne de l'Indo-Chine, M. Béhic, direc-
teur des Messageries impériales, assisté des ingé-
nieurs les plus distingués de son administration, s'est
rendu dans l'isthme de Suez pour y vérifier par lui-
même l'état des travaux et les difficultés que pour-
rait présenter la jonction définitive des deux mers.
Notre numéro précédent a déjà fait connaître les pre-
mières impressions que M. Béhic et ses savants com-
pagnons de voyage avaient recueillies de cet examen.
Mais ils n'avaient alors pénétré que jusqu'au lac
Timsah. Ils n'avaient pas dépassé cette puissante
tranchée du seuil d'El-Guisr, qui les a frappés d'une
si vive émotion. Ils ne connaissaient pas encore la
ligne qui sépare le seuil de Port-Saïd. Ils ont pour-
suivi leur inspection. Dans les premiers jours de no-
vembre ils étaient sur les bords de la Méditerranée, et
c'est à Port-Saïd même que, dans une réunion publi-
que, M. Béhic a hautement exprimé son sentiment et
son jugement sur le passé, sur le présent et l'avenir
du canal de Suez.
Il doutait; il a vu, et tous ses doutes se sont éva-
nouis. Il hésitait sur la possibilité de l'exécution du
canal; il a vu et il vient dire : « Le canal n'est plus
à faire, il est fait. )
Ce n'est point là, sans doute, une parole légère et
sans autorité. Le discours de M. Béhic est la pre-
mière des pièces que nous publions plus bas comme
complément, nous pourrions dire comme conclusion
de notre enquête.
La seconde pièce émane d'une autorité non moins
notable et non moins compétente. C'est une lettre
d'un des officiers supérieurs de notre marine impériale,
M. Roussin, capitaine de vaisseau, chefd'état-major de
l'amiral Jaurès commandant notre station de la Chine,
et fils de l'amiral dont le nom, à plus d'un titre, est
resté célèbr 11 J j i ; > i ? 7itaires et administra-
tifs. M. Roussin accompagnait l'amiral Jaurès dans sa
visite aux travaux de l'isthme. Correspondant du lJlonde
illustré, il a retracé, dans une série de dessins re-
marquables, quelques épisodes de cette tournée, les
sites qui l'ont le plus particulièrement frappé. En
même temps, il a transmis à ce recueil une relation
dans laquellelil exprime surje canal de Suez l'opi-
nion la plus favorable, opinion qu'il est autorisé à
appuyer de celle de l'amiral lui-même. Dans sa let-
tre se trouve aussi la description de ses dessins. Nous
la reproduisons à la suite de la relation du banquet
qui a été l'occasion du discours de M. Béhic.
Le troisième document nous est fourni par le
Journal de la Meurthe et des Vosges. C'est le récit fa-
milier d'une pérégrination dans l'isthme, écrit par
un voyageur français, M. le marquis de Raigecourt,
à un de ses amis, et communiqué par ce dernier à
la feuille de Nancy. Il y a, dans ces lignes courantes
d'un observateur indépendant, une spontanéité, une
franchise de verve et d'allures que la vérité seule
sait rencontrer. Il n'est pas jusqu'à l'abondance des
détails qui n'ait un charme particulier sous la plume de
ce vif narrateur, et, après avoir raconté ce qu'il a vu
aussi et les impressions qu'il a ressenties, sa conclusion
est la même que celle de M. Béhic, la même que
celle de M. le commandant Roussin. « Maftotenant j'ai
vu, et je ne crois pas que quiconque ait ta et jugé
impartialement puisse conserver le moindre doute,
tant sur la possibilité que sur la certitude. »
Ainsi, voilà du même coup trois hommes d'un es-
prit cultivé, dans une position élevée, appartenant
aux classes ou aux professions les plus éclairées de
la société, parlant ou écrivant à l'insu les uns des
autres, mis d'accord seulement par l'attestation de
leurs yeux et le jugement de leur raison, s'adressant
à des auditoires ou à des organes de publicité étran-
gers les uns aux autres, qui se rencontrent en quel-
que sorte, non-seulement dans la même apprécia-
tion, mais presque dans la même manière de l'ex-
primer. Ils ont vu, ils sont convaincus, ils sont con-
vertis, ils sont certains. Ils veulent que leur foi, ré-
fléchie et motivée, retentisse dans le monde, qu'elle
l'éclairé et le fortifie, qu'elle porte témoignage pour
l'œuvre parmi ceux qui l'ont méconnue, et, chacun
d'eux dans sa sphère d'action, l'investit de la sanction
de la publicité.
On comprendra sans peine le bonheur et l'empres-
sement avec lesquels nous recueillons ces manifesta-
tions volontaires de la conscience et de la conviction.
ERNEST DESPLACES.
toutes les professions, et nous pourrions presque dire
de tous les préjugés. Pas une d'elles après son voyage
n'a exprimé le moindre doute sur la possibilité de
l'exécution du canal ni sur l'importance des travaux
accomplis. Nous aimons à poursuivre cette tâche et
à accumuler sous les yeux de l'opinion tous les élé-
ments qui peuvent servir à éclairer ou à former ses
convictions.
Nous sommes riches actuellement en matériaux
de cette nature, et nous allons nous empresser de les
communiquer au lecteur.
La publicité et notre propre correspondance placent
aujourd'hui à notre disposition trois documents après
lesquels il nous semble que la question sera épuisée,
et que désormais les obstinations les plus systéma-
tiques devront rendre les armes.
On sait que, après être allé inaugurer le service
français de la ligne de l'Indo-Chine, M. Béhic, direc-
teur des Messageries impériales, assisté des ingé-
nieurs les plus distingués de son administration, s'est
rendu dans l'isthme de Suez pour y vérifier par lui-
même l'état des travaux et les difficultés que pour-
rait présenter la jonction définitive des deux mers.
Notre numéro précédent a déjà fait connaître les pre-
mières impressions que M. Béhic et ses savants com-
pagnons de voyage avaient recueillies de cet examen.
Mais ils n'avaient alors pénétré que jusqu'au lac
Timsah. Ils n'avaient pas dépassé cette puissante
tranchée du seuil d'El-Guisr, qui les a frappés d'une
si vive émotion. Ils ne connaissaient pas encore la
ligne qui sépare le seuil de Port-Saïd. Ils ont pour-
suivi leur inspection. Dans les premiers jours de no-
vembre ils étaient sur les bords de la Méditerranée, et
c'est à Port-Saïd même que, dans une réunion publi-
que, M. Béhic a hautement exprimé son sentiment et
son jugement sur le passé, sur le présent et l'avenir
du canal de Suez.
Il doutait; il a vu, et tous ses doutes se sont éva-
nouis. Il hésitait sur la possibilité de l'exécution du
canal; il a vu et il vient dire : « Le canal n'est plus
à faire, il est fait. )
Ce n'est point là, sans doute, une parole légère et
sans autorité. Le discours de M. Béhic est la pre-
mière des pièces que nous publions plus bas comme
complément, nous pourrions dire comme conclusion
de notre enquête.
La seconde pièce émane d'une autorité non moins
notable et non moins compétente. C'est une lettre
d'un des officiers supérieurs de notre marine impériale,
M. Roussin, capitaine de vaisseau, chefd'état-major de
l'amiral Jaurès commandant notre station de la Chine,
et fils de l'amiral dont le nom, à plus d'un titre, est
resté célèbr 11 J j i ; > i ? 7itaires et administra-
tifs. M. Roussin accompagnait l'amiral Jaurès dans sa
visite aux travaux de l'isthme. Correspondant du lJlonde
illustré, il a retracé, dans une série de dessins re-
marquables, quelques épisodes de cette tournée, les
sites qui l'ont le plus particulièrement frappé. En
même temps, il a transmis à ce recueil une relation
dans laquellelil exprime surje canal de Suez l'opi-
nion la plus favorable, opinion qu'il est autorisé à
appuyer de celle de l'amiral lui-même. Dans sa let-
tre se trouve aussi la description de ses dessins. Nous
la reproduisons à la suite de la relation du banquet
qui a été l'occasion du discours de M. Béhic.
Le troisième document nous est fourni par le
Journal de la Meurthe et des Vosges. C'est le récit fa-
milier d'une pérégrination dans l'isthme, écrit par
un voyageur français, M. le marquis de Raigecourt,
à un de ses amis, et communiqué par ce dernier à
la feuille de Nancy. Il y a, dans ces lignes courantes
d'un observateur indépendant, une spontanéité, une
franchise de verve et d'allures que la vérité seule
sait rencontrer. Il n'est pas jusqu'à l'abondance des
détails qui n'ait un charme particulier sous la plume de
ce vif narrateur, et, après avoir raconté ce qu'il a vu
aussi et les impressions qu'il a ressenties, sa conclusion
est la même que celle de M. Béhic, la même que
celle de M. le commandant Roussin. « Maftotenant j'ai
vu, et je ne crois pas que quiconque ait ta et jugé
impartialement puisse conserver le moindre doute,
tant sur la possibilité que sur la certitude. »
Ainsi, voilà du même coup trois hommes d'un es-
prit cultivé, dans une position élevée, appartenant
aux classes ou aux professions les plus éclairées de
la société, parlant ou écrivant à l'insu les uns des
autres, mis d'accord seulement par l'attestation de
leurs yeux et le jugement de leur raison, s'adressant
à des auditoires ou à des organes de publicité étran-
gers les uns aux autres, qui se rencontrent en quel-
que sorte, non-seulement dans la même apprécia-
tion, mais presque dans la même manière de l'ex-
primer. Ils ont vu, ils sont convaincus, ils sont con-
vertis, ils sont certains. Ils veulent que leur foi, ré-
fléchie et motivée, retentisse dans le monde, qu'elle
l'éclairé et le fortifie, qu'elle porte témoignage pour
l'œuvre parmi ceux qui l'ont méconnue, et, chacun
d'eux dans sa sphère d'action, l'investit de la sanction
de la publicité.
On comprendra sans peine le bonheur et l'empres-
sement avec lesquels nous recueillons ces manifesta-
tions volontaires de la conscience et de la conviction.
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