Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1862 15 novembre 1862
Description : 1862/11/15 (A7,N154). 1862/11/15 (A7,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203308z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 347
vait ces messieurs à un banquet improvisé dans la
matinée, et auquel venait s'asseoir aussi M. le consul
général de France, qui devait les accompagner à
Suez. « Cette manifestation, nous dit notre correspon-
dant, proclamait aux yeux de tous l'union des deux
Compagnies sous la protection du représentant de
l'Empereur, et les intentionsdeS. M. ne pouvaient pas
être mises en doute après le discours si remarquable
prononcé à Marseille par M. le ministre des finances,
dont un extrait est parvenu à Alexandrie par le
télégraphe, et a produit en Egypte la plus pro-
fonde et la plus heureuse sensation. »
Le 28, M. de Lesseps partait d'Alexandrie pour
Suez avec M. le consul général de France, M. Béhic
et ses compagnons, pour assister à l'inauguration
projetée dans cette ville. Cette solennité a eu lieu
le 29. Nous n'en avons pas encore reçu la relation
complète: et nous le regrettons; mais notre corres-
pondance particulière nous fournit les moyens d'y
suppléer quelque peu et au moins provisoirement.
Un banquet de soixante couverts a été présidé
par M. Béhic. A ses côtés étaient assis le représen-
tant de la France, M. de Beauval, et M. de Lesseps.
Parmi les convives, on remarquait M. le consul d'An-
gleterre et MM. les commandants des bâtiments an-
glais présents en rade. La plus grande cordialité n'a
cessé de régner parmi les convives et quatre toasts
ont été successivement portés.
Le premier, par M. Béhic, à S. M. l'Empereur des
Français, qui a pris l'initiative de l'établissement
de la navigation française par Suez dans l'ln do-Chine.
Ce toast, d'une grande éloquence, a fait une vive im-
pression et a été suivi d'applaudissements unanimes.
Le second toast, proposé par M. de Beauval, était
ainsi conçu : « Au beau navire l'Impératrice et à son
aug-uste marraine ! »
Le troisième toast a été porté à M. Béhic par
M. Ferdinand de Lesseps, et nous en pouvons don-
ner une courte analyse: «Nous célébrons ici, a-t-il
dit, l'union commerciale des pavillons anglais et
français, qui est la conséquence de l'union des
deux marines de guerre dans les mers des Indes.
Voyez quels sont les progrès de notre temps : il y
a soixanté ans à peine, les flottes armées des deux
nations s'entre-détruisaient à quelques lieues de nous,
de l'autre côté de l'isthme, et rougissaient de leur
sang le rivage de la Méditerranée ; aujourd'hui, leurs
flottes marchandes se prêtent une mutuelle assistance
et associent leurs efforts pour multiplier les rapports
des hommes entre eux, pour contribuer ensemble à
l'expansion générale de la civilisation. »
M. de Lesseps a rappelé, dans le cours de son allo-
cution, une circonstance digne d'être signalée. Il a
été frappé de voir les voyageurs anglais venus
d'Alexandrie par le chemin de fer prendre dans la
rade de Suez passage sur le magnifique vaisseau
français VImpératrice, et saluer, au moment de son
départ, le rivage d'un triple et bruyant hurrah. Il a
montré dans ce fait le signe que la grande nation
qui a proclamé la première la libre concurrence sur
terre la voulait également sur la mer, et que la riva-
lité des deux peuples ne devait plus être désormais
qu'une rivalité amicale pour le développement du
commerceet le bien de^l'humanité.
Après M. de Lesseps, M. West, consul anglais à
Suez, a remercié M. Béhic des sentiments de sym-
pathie et de haute estime qu'il avait exprimés pour
la Compagnie péninsulaire orientale, et il a porté un
toast à l'union des deux Compagnies anglaise et fran-
çaise parcourant la ligne de l'Indo-Chine.
M. Béhic a répondu à ces paroles aux applaudis-
sements de l'assemblée dans les termes les plus no-
bles et les plus chaleureux.
Le lendemain, M. de Lesseps était de retour à
Alexandrie pour les préparatifs d'une tournée qu'il
se proposait de faire immédiatement dans l'isthme,
et qui avait pour objet d'inspecter les derniers prépa-
ratifs nécessaires pour l'introduction des eaux de la
Méditerranée dans le lac Timsah. A cette fête, très-
vraisemblablement consommée à cette heure et dont
nous espérons la prochaine relation, devait assister
Son Altesse le vice-roi, et l'un y annonçait aussi la
présence de M. Henri Bulwer, attendu d'un instant
à l'autre en Egypte, d'après nos avis confirmés par
les télégrammes publiés ces jours derniers par toute
la presse. Nous croyons savoir en outre qu'un grand
nombre d'habitants du Caire et d'Alexandrie ont l'in-
tention d'assister à cette solennité, qui marquera la
première grande étape de la jonction des deux mers.
Le président fondateur avait invité M. Béhic et ses
compagnons de voyage à se joindre à lui dans cette
inspection, et M. Béhic avait accepté cette invitation
avec empressement. Nous avons reçu les premiers
détails relatifs à la visite de ces honorables voya-
geurs dans l'isthme, et il ne nous reste plus qu'à
laisser la parole au récit ci- dessous, qui nous est
envoyé par un témoin oculaire.
ERNEST DESPLACES.
VISITE DE M. DE LESSEPS ET DE M. BtHIG
Aux travaux de l'Isthme.
Nous recevons la lettre suivante d'un de nos cor-
respondants particuliers :
« Timsah, 2 novembre 1862.
» Je vous annonçais dernièrement mon prochain
départ du Caire pour le désert ; aujourd'hui je vous
écria de Timsah pour vous transmettre quelques
détails que je pense de nature à vous intéresser.
» Je ne vous parlerai point de ma navigation sur
le canal d'eau douce, ce canal qui étonne toute per-
vait ces messieurs à un banquet improvisé dans la
matinée, et auquel venait s'asseoir aussi M. le consul
général de France, qui devait les accompagner à
Suez. « Cette manifestation, nous dit notre correspon-
dant, proclamait aux yeux de tous l'union des deux
Compagnies sous la protection du représentant de
l'Empereur, et les intentionsdeS. M. ne pouvaient pas
être mises en doute après le discours si remarquable
prononcé à Marseille par M. le ministre des finances,
dont un extrait est parvenu à Alexandrie par le
télégraphe, et a produit en Egypte la plus pro-
fonde et la plus heureuse sensation. »
Le 28, M. de Lesseps partait d'Alexandrie pour
Suez avec M. le consul général de France, M. Béhic
et ses compagnons, pour assister à l'inauguration
projetée dans cette ville. Cette solennité a eu lieu
le 29. Nous n'en avons pas encore reçu la relation
complète: et nous le regrettons; mais notre corres-
pondance particulière nous fournit les moyens d'y
suppléer quelque peu et au moins provisoirement.
Un banquet de soixante couverts a été présidé
par M. Béhic. A ses côtés étaient assis le représen-
tant de la France, M. de Beauval, et M. de Lesseps.
Parmi les convives, on remarquait M. le consul d'An-
gleterre et MM. les commandants des bâtiments an-
glais présents en rade. La plus grande cordialité n'a
cessé de régner parmi les convives et quatre toasts
ont été successivement portés.
Le premier, par M. Béhic, à S. M. l'Empereur des
Français, qui a pris l'initiative de l'établissement
de la navigation française par Suez dans l'ln do-Chine.
Ce toast, d'une grande éloquence, a fait une vive im-
pression et a été suivi d'applaudissements unanimes.
Le second toast, proposé par M. de Beauval, était
ainsi conçu : « Au beau navire l'Impératrice et à son
aug-uste marraine ! »
Le troisième toast a été porté à M. Béhic par
M. Ferdinand de Lesseps, et nous en pouvons don-
ner une courte analyse: «Nous célébrons ici, a-t-il
dit, l'union commerciale des pavillons anglais et
français, qui est la conséquence de l'union des
deux marines de guerre dans les mers des Indes.
Voyez quels sont les progrès de notre temps : il y
a soixanté ans à peine, les flottes armées des deux
nations s'entre-détruisaient à quelques lieues de nous,
de l'autre côté de l'isthme, et rougissaient de leur
sang le rivage de la Méditerranée ; aujourd'hui, leurs
flottes marchandes se prêtent une mutuelle assistance
et associent leurs efforts pour multiplier les rapports
des hommes entre eux, pour contribuer ensemble à
l'expansion générale de la civilisation. »
M. de Lesseps a rappelé, dans le cours de son allo-
cution, une circonstance digne d'être signalée. Il a
été frappé de voir les voyageurs anglais venus
d'Alexandrie par le chemin de fer prendre dans la
rade de Suez passage sur le magnifique vaisseau
français VImpératrice, et saluer, au moment de son
départ, le rivage d'un triple et bruyant hurrah. Il a
montré dans ce fait le signe que la grande nation
qui a proclamé la première la libre concurrence sur
terre la voulait également sur la mer, et que la riva-
lité des deux peuples ne devait plus être désormais
qu'une rivalité amicale pour le développement du
commerceet le bien de^l'humanité.
Après M. de Lesseps, M. West, consul anglais à
Suez, a remercié M. Béhic des sentiments de sym-
pathie et de haute estime qu'il avait exprimés pour
la Compagnie péninsulaire orientale, et il a porté un
toast à l'union des deux Compagnies anglaise et fran-
çaise parcourant la ligne de l'Indo-Chine.
M. Béhic a répondu à ces paroles aux applaudis-
sements de l'assemblée dans les termes les plus no-
bles et les plus chaleureux.
Le lendemain, M. de Lesseps était de retour à
Alexandrie pour les préparatifs d'une tournée qu'il
se proposait de faire immédiatement dans l'isthme,
et qui avait pour objet d'inspecter les derniers prépa-
ratifs nécessaires pour l'introduction des eaux de la
Méditerranée dans le lac Timsah. A cette fête, très-
vraisemblablement consommée à cette heure et dont
nous espérons la prochaine relation, devait assister
Son Altesse le vice-roi, et l'un y annonçait aussi la
présence de M. Henri Bulwer, attendu d'un instant
à l'autre en Egypte, d'après nos avis confirmés par
les télégrammes publiés ces jours derniers par toute
la presse. Nous croyons savoir en outre qu'un grand
nombre d'habitants du Caire et d'Alexandrie ont l'in-
tention d'assister à cette solennité, qui marquera la
première grande étape de la jonction des deux mers.
Le président fondateur avait invité M. Béhic et ses
compagnons de voyage à se joindre à lui dans cette
inspection, et M. Béhic avait accepté cette invitation
avec empressement. Nous avons reçu les premiers
détails relatifs à la visite de ces honorables voya-
geurs dans l'isthme, et il ne nous reste plus qu'à
laisser la parole au récit ci- dessous, qui nous est
envoyé par un témoin oculaire.
ERNEST DESPLACES.
VISITE DE M. DE LESSEPS ET DE M. BtHIG
Aux travaux de l'Isthme.
Nous recevons la lettre suivante d'un de nos cor-
respondants particuliers :
« Timsah, 2 novembre 1862.
» Je vous annonçais dernièrement mon prochain
départ du Caire pour le désert ; aujourd'hui je vous
écria de Timsah pour vous transmettre quelques
détails que je pense de nature à vous intéresser.
» Je ne vous parlerai point de ma navigation sur
le canal d'eau douce, ce canal qui étonne toute per-
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