Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-12-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 décembre 1862 01 décembre 1862
Description : 1862/12/01 (A7,N155). 1862/12/01 (A7,N155).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203309c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
374 L'ISTHME DE SUEZ,
paquebots, les agents des deux'Compagnies et les invités,
nous étions environ soixante à table. Le déjeuner,
fourni par les seules provisions du bord, car à Suez on
ne fournit rien, pas même de l'eau, était bon et bien
servi, en outre pas bruyant, chose que j'apprécie beau-
coup. Au dessert, M. Béhic, après avoir porté la santé
de l'Empereur, s'est efforcé avec beaucoup d'adresse
d'aller au-devant du mécontentement possible des An-
glais, dont plusieurs étaient ses hôtes; il a dit qu'il
n'y avait dans la création de ce service aucune cause
de rivalité pointilleuse, que les deux entreprises de-
vaient marcher de bon accord, comme naguère, en Cri-
mée, les armées des deux nations; que la Peninsular
avait aidé de ses conseils et de son expérience la nou-
velle Compagnie, et que celle-ci lui promettait de
grand cœur son amicale coopération, si jamais l'occa-
sion s'en présentait. Un Anglais, agent, je crois, de la
Peninsular, a remercié en peu de mots, et, après quel-
ques paroles du consul général de France et de M. de
Lesseps, la séance a été levée au milieu de la satisfac-
tion générale.
» M. Béhic est resté pour assister à l'appareillage de
l'Impératrice qui a dû avoir lieu hier soir; mais nous
nous sommes arrachés à cet intéressant spectacle qUi
nous avait forcés à vingt-quatre heures de séjour de plus
à Suez, attendu qu'il n'y a qu'un seul convoi par jour.
» MiS DE RAIGECOURT. »
[Journal de la Meurthe et des Vosges, 19 novembre, Nancy.)
AVENIR PROCHAIN DE LA PREMIÈRE EXPLOITATION
Du canal de Suez.
On lit dans le Messager de Nice :
« Aucune des populations du littoral méditerranéen
ne doit être indifférente au gigantesque travail du
percement de l'isthme de Suez. Dans des proportions
variables, tous les ports assis sur la Méditerranée
bénéficieront de la révolution considérable que subi-
ront le commerce et l'industrie de l'ouverture de cette
voie de communication.
- » Nous avons insisté tout récemment sur l'intérêt que
notre ville pouvait retirer de l'immense va-et-vient de
navires de toutes nations, qui sera la conséquence de ce
canal de jonction entre des mers que séparent de lon-
gues et périlleuses navigations. Nous en avons fait un
argument, dont nous constatons encore aujourd'hui
l'importance, dans les considérations si nombreuses
déjà en faveur de l'agrandissement et de l'amélioration
du port de Nice.
« Le temps presse; c'est ce que nous ne cesserons de
répéter à ceux qui ont mission de préparer un travail
dont la réalisation touche d'une manière flagrante à
l'avenir de notre cité. Ajouter aux éléments naturels
de prospérité les éléments de grandeur et de richesse
que le génie et les efforts de l'homme parviennent à
féconder, c'est faire œuvre de prévoyance. La nature
n'a pas été parcimonieuse envers ce beau pays ; elle y
a déversé à pleines mains la semence de tous les tré-
sors ; mais au milieu du grand travail industriel qui se
produit sur la surface entière de la France, ce n'est
pas assez de se contenter des largesses de la nature ; il
faut utiliser les dons qu'on a reçus d'elle, et suppléer à
l'exiguïté ou à la défectuosité de ceux qui ne sont pas
à la hauteur des destinées que les événements ont ré-
servées à notre cité.
» Partout la main de l'homme entreprend des tra-
vaux gigantesques pour décupler et centupler les for-
ces de la nature. C'est ainsi que l'on voit tout à coup
des localités d'un ordre inférieur s'élever au premier
rang, et passer de l'humilité à la splendeur. Le hasard,
qu'on le croie bien, n'est pour rien dans ces soudaines
transfigurations; une cause sérieuse a toujours provoqué
cet éclatant succès. A fortiori, quand une ville comme
la ville de Nice a droit au premier rang, il est de son
devoir de s'y maintenir et de se mettre à Ja hauteur
de toutes les transformations que prépare le génie in-
dustriel contemporain. Il le faut de' toute nécessité, à
peine de se résigner bénévolement à voir s'amoindrir
le rôle qu'on était appelé à jouer, et à voir se tarir
peu à peu les sources naturelles de fortune où l'on
puisait.
» Nous avons donc signalé à nos lecteurs l'impor-
tance du percement du canal de Suez ; leur dire où en
sont les travaux de cette belle entreprise, dont la France
a le droit de se faire honneur, c'est, nous le répétons,
leur signaler l'urgence de se mettre en mesure de bé-
néficier des avantages qu'il en faut attendre un jour
pour le port de Nice.
» M. Ferdinand de Lesseps est parti de Paris le' 8
octobre pour Alexandrie, où il a dû être rendu le 16
ou le 17 au plus tard.-Le but de son voyage est d'ac-
tiver les importantes opérations projetées pour la pro-
chaine campagne, devant s'ouvrir dans le mois de no-
vembre. Le nombre des ouvriers doit être porté de
25,000 à 40,000. On espère que, dans un délai de six à
sept mois, on aura établi une complète communication
entre les deux mers, de Port-Saïd à Suez, et terminé le
prolongement du canal d'eau douce jusqu'à cette der-
nière ville.
» Le 23 septembre dernier, M. le contre-amiral Jaurès
a fait une visite sur les travaux de l'isthme, et il a été
frappé des avantages que présentera le lac de Timsah
pour la sûreté des navires et pour les communications
avec l'intérieur de l'Egypte. Il a voulu descendre dans
le fond de la tranchée, monter sur le remblai qui forme
la berge du canal du côté de l'Asie ; il a été surpris de
voir combien peu il reste à faire pour opérer la jonc-
tion de la Méditerranée et du lac, et de la facilité que
présente le travail sur tous les points qu'il a parcou-
rus. L'amiral a exprimé l'opinion que, dès que la rigole
maritime réunira la Méditerranée et la mer Rouge, des
transports importants se feront par la voie de cette ri-
gole, notamment ceux de la houille, si nécessaire à la
navigation de la mer Rouge.
» D'après cette autorité compétente es perfection-
nements tde la navigation permettraient l'emploi d
paquebots, les agents des deux'Compagnies et les invités,
nous étions environ soixante à table. Le déjeuner,
fourni par les seules provisions du bord, car à Suez on
ne fournit rien, pas même de l'eau, était bon et bien
servi, en outre pas bruyant, chose que j'apprécie beau-
coup. Au dessert, M. Béhic, après avoir porté la santé
de l'Empereur, s'est efforcé avec beaucoup d'adresse
d'aller au-devant du mécontentement possible des An-
glais, dont plusieurs étaient ses hôtes; il a dit qu'il
n'y avait dans la création de ce service aucune cause
de rivalité pointilleuse, que les deux entreprises de-
vaient marcher de bon accord, comme naguère, en Cri-
mée, les armées des deux nations; que la Peninsular
avait aidé de ses conseils et de son expérience la nou-
velle Compagnie, et que celle-ci lui promettait de
grand cœur son amicale coopération, si jamais l'occa-
sion s'en présentait. Un Anglais, agent, je crois, de la
Peninsular, a remercié en peu de mots, et, après quel-
ques paroles du consul général de France et de M. de
Lesseps, la séance a été levée au milieu de la satisfac-
tion générale.
» M. Béhic est resté pour assister à l'appareillage de
l'Impératrice qui a dû avoir lieu hier soir; mais nous
nous sommes arrachés à cet intéressant spectacle qUi
nous avait forcés à vingt-quatre heures de séjour de plus
à Suez, attendu qu'il n'y a qu'un seul convoi par jour.
» MiS DE RAIGECOURT. »
[Journal de la Meurthe et des Vosges, 19 novembre, Nancy.)
AVENIR PROCHAIN DE LA PREMIÈRE EXPLOITATION
Du canal de Suez.
On lit dans le Messager de Nice :
« Aucune des populations du littoral méditerranéen
ne doit être indifférente au gigantesque travail du
percement de l'isthme de Suez. Dans des proportions
variables, tous les ports assis sur la Méditerranée
bénéficieront de la révolution considérable que subi-
ront le commerce et l'industrie de l'ouverture de cette
voie de communication.
- » Nous avons insisté tout récemment sur l'intérêt que
notre ville pouvait retirer de l'immense va-et-vient de
navires de toutes nations, qui sera la conséquence de ce
canal de jonction entre des mers que séparent de lon-
gues et périlleuses navigations. Nous en avons fait un
argument, dont nous constatons encore aujourd'hui
l'importance, dans les considérations si nombreuses
déjà en faveur de l'agrandissement et de l'amélioration
du port de Nice.
« Le temps presse; c'est ce que nous ne cesserons de
répéter à ceux qui ont mission de préparer un travail
dont la réalisation touche d'une manière flagrante à
l'avenir de notre cité. Ajouter aux éléments naturels
de prospérité les éléments de grandeur et de richesse
que le génie et les efforts de l'homme parviennent à
féconder, c'est faire œuvre de prévoyance. La nature
n'a pas été parcimonieuse envers ce beau pays ; elle y
a déversé à pleines mains la semence de tous les tré-
sors ; mais au milieu du grand travail industriel qui se
produit sur la surface entière de la France, ce n'est
pas assez de se contenter des largesses de la nature ; il
faut utiliser les dons qu'on a reçus d'elle, et suppléer à
l'exiguïté ou à la défectuosité de ceux qui ne sont pas
à la hauteur des destinées que les événements ont ré-
servées à notre cité.
» Partout la main de l'homme entreprend des tra-
vaux gigantesques pour décupler et centupler les for-
ces de la nature. C'est ainsi que l'on voit tout à coup
des localités d'un ordre inférieur s'élever au premier
rang, et passer de l'humilité à la splendeur. Le hasard,
qu'on le croie bien, n'est pour rien dans ces soudaines
transfigurations; une cause sérieuse a toujours provoqué
cet éclatant succès. A fortiori, quand une ville comme
la ville de Nice a droit au premier rang, il est de son
devoir de s'y maintenir et de se mettre à Ja hauteur
de toutes les transformations que prépare le génie in-
dustriel contemporain. Il le faut de' toute nécessité, à
peine de se résigner bénévolement à voir s'amoindrir
le rôle qu'on était appelé à jouer, et à voir se tarir
peu à peu les sources naturelles de fortune où l'on
puisait.
» Nous avons donc signalé à nos lecteurs l'impor-
tance du percement du canal de Suez ; leur dire où en
sont les travaux de cette belle entreprise, dont la France
a le droit de se faire honneur, c'est, nous le répétons,
leur signaler l'urgence de se mettre en mesure de bé-
néficier des avantages qu'il en faut attendre un jour
pour le port de Nice.
» M. Ferdinand de Lesseps est parti de Paris le' 8
octobre pour Alexandrie, où il a dû être rendu le 16
ou le 17 au plus tard.-Le but de son voyage est d'ac-
tiver les importantes opérations projetées pour la pro-
chaine campagne, devant s'ouvrir dans le mois de no-
vembre. Le nombre des ouvriers doit être porté de
25,000 à 40,000. On espère que, dans un délai de six à
sept mois, on aura établi une complète communication
entre les deux mers, de Port-Saïd à Suez, et terminé le
prolongement du canal d'eau douce jusqu'à cette der-
nière ville.
» Le 23 septembre dernier, M. le contre-amiral Jaurès
a fait une visite sur les travaux de l'isthme, et il a été
frappé des avantages que présentera le lac de Timsah
pour la sûreté des navires et pour les communications
avec l'intérieur de l'Egypte. Il a voulu descendre dans
le fond de la tranchée, monter sur le remblai qui forme
la berge du canal du côté de l'Asie ; il a été surpris de
voir combien peu il reste à faire pour opérer la jonc-
tion de la Méditerranée et du lac, et de la facilité que
présente le travail sur tous les points qu'il a parcou-
rus. L'amiral a exprimé l'opinion que, dès que la rigole
maritime réunira la Méditerranée et la mer Rouge, des
transports importants se feront par la voie de cette ri-
gole, notamment ceux de la houille, si nécessaire à la
navigation de la mer Rouge.
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