Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1862 15 novembre 1862
Description : 1862/11/15 (A7,N154). 1862/11/15 (A7,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203308z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
L'ISTHME DE SUEZ,
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v - facturiéts Jûbmmencent à demander à Liverpool les
','
- ,.,Cotohs iij^ens qui leur sont devenus nécessaires pour
rrêter leurs ateliers.
Lord Palmerston lui-même comprend que c'est dé-
sormais vers l'Inde que doivent se tourner les regards
de son gouvernement, pour échapper à la détresse
qui désole les classes industrielles occupées à la fa-
brication du coton. Le premier ministre a fait, sur ce
sujet, sa profession de foi dans le banquet qui vient
d'être célébré pour l'installation du nouveau lord
maire de Londres. Il nous suffira de citer, à cet
égard, l'analyse du discours du premier ministre,
telle que nous la donne le Moniteur. « Lord Palmers-
ton, dit la feuille officielle, a dù, en parlant de la
détresse des ouvriers du Lancashire, mentionner les
sanglantes luttes de l'Amérique du Nord comme la
cause de ces misères; il n'a pas fait entrevoir comme
prochaine la fin de cette guerre, et il s'est borné à
indiquer comme remède aux maux de l'industrie an-
glaise le développement de la production cotonnière de
l'Inde. »
Le noble lord, à coup sûr, est un esprit trop pra-
tique pour ne point mesurer la portée d'un tel aveu
et pour ne point sentir que l'ouverture du passage
abrégeant si sensiblement le trajet entre l'Angleterre
et les Indes est une des conséquences et, en quelque
sorte, une des nécessités de sa déclaration. En effet,
ce sont les frais de transport qui rendent le coton in-
dien incapable de lutter contre le coton américain;
ce sont les frais de transport par le long chemin du
Cap qui, dans ces circonstances critiques, ajoutent
à son renchérissement; ce sont ces frais que l'indus-
trie anglaise cherche à simplifier à la fois par l'or-
ganisation de bonnes routes de terre des lieux de
production aux ports d'embarquement, et par des
conditions économiques de transit des ports d'embar-
quement aux ports de la métropole. Or, à ce dernier
point de vue, nous ne connaissons rien qui puisse
remplacer le trajet facile et prompt par le canal de
Suez.
Comme nous l'avons indiqué dans nos précédents
numéros, nous avons donc tout lieu d'espérer que
lord Palmerston, converti en partie par les progrès'
réalisés de l'entreprise et en partie par la situation
menaçante et impérieuse sous laquelle ploie l'indus-
trie britannique, comprend que son opposition ne
serait plus qu'une faute sans excuse, une imprudence
qui ne tarderait pas à devenir tout à fait impopu-
laire. Nous avons mentionné, dans notre chronique,
que l'ambassadeur d'Angleterre à Constantinople se
rendait en Égypte; que, selon toutes les probabili-
tés, il y assisterait à la cérémonie solennelle de l'in-
troduction des eaux de la Méditerranée dans le lac
Timsah. Ce spectacle, sans doute, lui fournira l'oc-
casion d'achever d'éclairer son gouvernement et
d'apprécier, comme l'a déjà fait le Consul général
d'Angleterre en Égypte, le loyal M. Colquhoun, les
avantages que promet à l'Angleterre, à son com-
merce, à ses intérêts moraux et matériels, cette ad-
mirable voie de communication.
A côté des besoins de la fabrication cotonnière dans
ses rapports avec le canal des deux mers, nous avons
placé le besoin de la fabrication des soies. M. Fould,
à Marseille, a déjà fait énergiquement ressortir l'ex-
tension qu'a prise le commerce des soies entre la
Chine et l'Europe. Ces hautes considérations se trou-
vent énergiquement corroborées par les réflexions
que l'on va lire, et que nous empruntons au Moniteur
des soies, de Lyon, reproduites avec approbation par
l'un des principaux organes de l'industrie anglaise,
l'Economist.
« L'importation des soies du Bengale, de la Chine et
du Japon, qui, dit le journal lyonnais, ne se montait,
en 1843, qu'à 79 millions de francs, s'est élevée, en
1860, à 306 millions, et, dans la même période, les im-
portations d'Angleterre se sont accrues de 4 millions à
155 millions de francs. Puisque nos manufactures sont
obligées de se procurer d'aussi vastes suppléments de
soies étrangères, il est plus important que jamais pour
notre marché de les obtenir aux meilleures conditions
possibles, soit par importation directe, soit au moins en
arrêtant dans notre ville une portion des soies destinées
pour Londres, qui, au moyen de l'établissement des
nouvelles lignes à vapeur, arriveront en plus grande
quantité que jamais,et qui, si on leur laisse passer notre
ville, lui reviendront de Londres avec une addition de
5 à 6 0/0 de frais. Pour atteindre ce but, notre mar-
ché doit fournir aux importateurs anglais les mêmes
facilités de toute espèce que le marché de Londres et
spécialement de vastes entrepôts situés au centre des
affaires. Les acheteurs français, en outre, et ceux de la
Suisse et de l'Italie, doivent trouver à Lyon les mêmes
avantages qu'à Londres, et pouvoir, quelle que soit
l'importance de leurs achats, déposer leurs marchandises
dans les docks pendant trois mois, avec la faculté de
les retirer s'ils en ont besoin. En présence des efforts
énergiques faits en ce moment par Londres et Mar-
seille pour concentrer sur leurs marchés les soies asia-
tiques, il est peut-être urgent que le commerce de notre
cité réfléchisse sérieusement et unisse toutes ses forces
pour lutter contre d'aussi puissants rivaux. »
Les conseils du Moniteur des soies sont sans doute
excellents dans la situation actuelle ; mais pour son
avenir, Lyon n'a-t-il pas de bien plus larges pers-
pectives à envisager? Ces perspectives, c'est le canal
de Suez qui les réalisera pour cette riche métropole
de notre industrie de luxe. Avec le canal de Suez,
les négociants de Lyon pourront engager des rela-
tions directes avec l'Orient, en recevoir directement
et avec avantage les soies nécessaires au travail de
leur ville et à l'approvisionnement des pays étran-
gers qui viennent s'y alimenter. 11 ne leur faudra
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rrêter leurs ateliers.
Lord Palmerston lui-même comprend que c'est dé-
sormais vers l'Inde que doivent se tourner les regards
de son gouvernement, pour échapper à la détresse
qui désole les classes industrielles occupées à la fa-
brication du coton. Le premier ministre a fait, sur ce
sujet, sa profession de foi dans le banquet qui vient
d'être célébré pour l'installation du nouveau lord
maire de Londres. Il nous suffira de citer, à cet
égard, l'analyse du discours du premier ministre,
telle que nous la donne le Moniteur. « Lord Palmers-
ton, dit la feuille officielle, a dù, en parlant de la
détresse des ouvriers du Lancashire, mentionner les
sanglantes luttes de l'Amérique du Nord comme la
cause de ces misères; il n'a pas fait entrevoir comme
prochaine la fin de cette guerre, et il s'est borné à
indiquer comme remède aux maux de l'industrie an-
glaise le développement de la production cotonnière de
l'Inde. »
Le noble lord, à coup sûr, est un esprit trop pra-
tique pour ne point mesurer la portée d'un tel aveu
et pour ne point sentir que l'ouverture du passage
abrégeant si sensiblement le trajet entre l'Angleterre
et les Indes est une des conséquences et, en quelque
sorte, une des nécessités de sa déclaration. En effet,
ce sont les frais de transport qui rendent le coton in-
dien incapable de lutter contre le coton américain;
ce sont les frais de transport par le long chemin du
Cap qui, dans ces circonstances critiques, ajoutent
à son renchérissement; ce sont ces frais que l'indus-
trie anglaise cherche à simplifier à la fois par l'or-
ganisation de bonnes routes de terre des lieux de
production aux ports d'embarquement, et par des
conditions économiques de transit des ports d'embar-
quement aux ports de la métropole. Or, à ce dernier
point de vue, nous ne connaissons rien qui puisse
remplacer le trajet facile et prompt par le canal de
Suez.
Comme nous l'avons indiqué dans nos précédents
numéros, nous avons donc tout lieu d'espérer que
lord Palmerston, converti en partie par les progrès'
réalisés de l'entreprise et en partie par la situation
menaçante et impérieuse sous laquelle ploie l'indus-
trie britannique, comprend que son opposition ne
serait plus qu'une faute sans excuse, une imprudence
qui ne tarderait pas à devenir tout à fait impopu-
laire. Nous avons mentionné, dans notre chronique,
que l'ambassadeur d'Angleterre à Constantinople se
rendait en Égypte; que, selon toutes les probabili-
tés, il y assisterait à la cérémonie solennelle de l'in-
troduction des eaux de la Méditerranée dans le lac
Timsah. Ce spectacle, sans doute, lui fournira l'oc-
casion d'achever d'éclairer son gouvernement et
d'apprécier, comme l'a déjà fait le Consul général
d'Angleterre en Égypte, le loyal M. Colquhoun, les
avantages que promet à l'Angleterre, à son com-
merce, à ses intérêts moraux et matériels, cette ad-
mirable voie de communication.
A côté des besoins de la fabrication cotonnière dans
ses rapports avec le canal des deux mers, nous avons
placé le besoin de la fabrication des soies. M. Fould,
à Marseille, a déjà fait énergiquement ressortir l'ex-
tension qu'a prise le commerce des soies entre la
Chine et l'Europe. Ces hautes considérations se trou-
vent énergiquement corroborées par les réflexions
que l'on va lire, et que nous empruntons au Moniteur
des soies, de Lyon, reproduites avec approbation par
l'un des principaux organes de l'industrie anglaise,
l'Economist.
« L'importation des soies du Bengale, de la Chine et
du Japon, qui, dit le journal lyonnais, ne se montait,
en 1843, qu'à 79 millions de francs, s'est élevée, en
1860, à 306 millions, et, dans la même période, les im-
portations d'Angleterre se sont accrues de 4 millions à
155 millions de francs. Puisque nos manufactures sont
obligées de se procurer d'aussi vastes suppléments de
soies étrangères, il est plus important que jamais pour
notre marché de les obtenir aux meilleures conditions
possibles, soit par importation directe, soit au moins en
arrêtant dans notre ville une portion des soies destinées
pour Londres, qui, au moyen de l'établissement des
nouvelles lignes à vapeur, arriveront en plus grande
quantité que jamais,et qui, si on leur laisse passer notre
ville, lui reviendront de Londres avec une addition de
5 à 6 0/0 de frais. Pour atteindre ce but, notre mar-
ché doit fournir aux importateurs anglais les mêmes
facilités de toute espèce que le marché de Londres et
spécialement de vastes entrepôts situés au centre des
affaires. Les acheteurs français, en outre, et ceux de la
Suisse et de l'Italie, doivent trouver à Lyon les mêmes
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l'importance de leurs achats, déposer leurs marchandises
dans les docks pendant trois mois, avec la faculté de
les retirer s'ils en ont besoin. En présence des efforts
énergiques faits en ce moment par Londres et Mar-
seille pour concentrer sur leurs marchés les soies asia-
tiques, il est peut-être urgent que le commerce de notre
cité réfléchisse sérieusement et unisse toutes ses forces
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Les conseils du Moniteur des soies sont sans doute
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avenir, Lyon n'a-t-il pas de bien plus larges pers-
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de Suez qui les réalisera pour cette riche métropole
de notre industrie de luxe. Avec le canal de Suez,
les négociants de Lyon pourront engager des rela-
tions directes avec l'Orient, en recevoir directement
et avec avantage les soies nécessaires au travail de
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