Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1862 15 novembre 1862
Description : 1862/11/15 (A7,N154). 1862/11/15 (A7,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203308z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 951
faut désQrmais les combattre, et nous en avons la
preuve dans la lettre suivante adressée officiellement
aux manufacturiers de Manchester par le comte
Russell, ministre des affaires étrangères.
« A M. Hayivood, secrétaire de la SUPPLY COTTON
ASSOCIATION, à Manchester.
» Foreign office, 5 novembre 1862.
» Monsieur, j'ai reçu du comte Russell l'ordre de
vous faire connaître, pour l'instruction de la Cotton
supply association de Manchester, que Sa Seigneurie
a reçu des États-Unis un rapport constatant les faits
suivants :
» Au commencement de la guerre civile, toute la
somme du coton, dans le Sud, s'élevait environ à
4,200,000 balles. On suppose qu'un million de balles
a été détruit, qu'un autre million a été irrépara-
blement détérioré pour n'avoir pas été convenable-
ment nettoyé, emballé et emmagasiné, et que, par
conséquent, lorsqu'il sera permis à la petite portion
qui reste d'arriver d'une manière ou d'une autre sur
le marché, la quantité qui serait expédiée, dans le cas
où les ports seraient ouverts immédiatement, n'excé-
derait pas deux millions de balles.
» Quant à la récolte de 1862, qui n'est pas encore
faite, elle n'est pas estimée au-dessus d'un million de
balles, et cette petite quantité sera probablement assez
réduite par la difficulté de se procurer les travailleurs
et les matériaux nécessaires à la récolte, au net-
toyage, à l'emballage, à l'emmagasinage, pour que
les expéditions sur le marché soient de peu d'impor-
tance. On assure, en outre, que, si la guerre continue,
les terres, en 1863, seront cultivées en céréales et
non en coton , et que, quoi qu'il arrive, il faudra du
temps aux cultivateurs de coton pour sortir de l'é-
tat de désorganisation dans lequel la culture a été
jetée.
» J'ai l'honneur, etc.
« G. HAMMOND. »
D'un autre côté et à la suite de cette communica-
tion, les journaux anglais publient la note ci-dessous,
qui est adressée de la Nouvelle-Orléans, sous la date
de 1er octobre, au président de la même association :
« J'ai été engagé dans le commerce du coton à la fois
comme producteur et comme vendeur. Je connais par-
faitement toutes les opérations relatives à la culture de
la plante, le nettoyage, le pressage, la préparation pour
le marché et la classification des qualités.
» Lorsque cette misérable querelle a commencé, j'a-
vais plus de 100,000 dollars placés sur des plantations
de coton, comme avances sur la récolte de 1861. Je les
considère comme totalement perdus. Les planteurs re-
fusent d'en payer aucun intérêt et avant longtemps ils
ne reconnaîtront ni capital ni intérêt. Je suis donc im-
patient de quitter un pays où il n'y a de sécurité ni pour
il ae ni pour la propriété.
» Je viens vous faire la même offre que j'ai faite à
lord Russell et à sir Charles Wood (ministre de l'Inde.)
Ayant perdu ici une belle aisance, je ne veux pas
en sortir comme un aventurier ; mais si l'on me ga-
rantit un traitement capable de me permettre de main-
tenir ma famille dans une position respectable, je pro"
mets de faire plus pour le bien de mon pays que je n'en
attends en retour. Je m'empresserai de répondre à toute
communication qui me serait adressée par l'entremise du
consul de Sa Majesté Britannique à la Nouvelle-Orléans.
» J'ai quitté le Mississipi il y a dix jours ; la récolte du
coton est très-inférieure et il n'en a pas été planté plus
du tiers des années ordinaires. Les planteurs n'ont pas
assez de toiles d'emballage et de cordes pour emballer
la récolte de 1861, et le coton pourrit dans les bois. Il a
été tiré des machines à nettoyer avec sa graine, et une
grande partie en est très-imparfaitement abritée.
» Le gouvernement de Richmond essaie d'acheter le
coton 'contre les bons de son trésor portant 8 0/0 d'in-
térêt. Cette valeur ne trouve que peu de faveur auprès
des planteurs.
» Voici ce que je vous assure : vous ne devez pendant
quelques années attendre de ce pays aucune expédition
de coton. Cette guerre a commencé à peine, et lorsque
je parle ainsi, je juge selon des observations soigneu-
sement faites et que je ne puis communiquer pour le
moment. »
De ces renseignements, dont les uns ont une au-
torité officielle et dont les autres ont paru assez
graves à l'association de Manchester pour être com-
muniqués au public, il résulte clairement que, comme
nous l'avons déjà dit, on ne peut, ni pour le présent
ni dans une période assez éloignée, faire fonds sur
la production américaine pour le maintien en activité
des fabriques occidentales. L'jOrient est le pays sur
lequel l'Europe doit jeter principalement les yeux, et
l'Inde est de toutes ces régions celle qui peut pour-
voir le plus facilement et le plus immédiatement à
l'immensité des besoins. C'est ce que l'on a compris
en Angleterre, et nous avons déjà plusieurs fois ex-
posé les nombreux et persévérants efforts qui s'y pour-
suivent pour améliorer le coton indien et multiplier
sa culture. De considérables quantités de coton sont
journellement embarquées à Bombay pour Liverpool,
et à Calcutta, où cette exportation était nulle dans
les dernières années, elle a pris également un déve-
loppement remarquable. Dans les deux derniers mois,
Liverpool a reçu plus de 300,000 balles de coton de
l'Inde; de nouveaux envois sont annoncés et l'on at-
tend d'un instant à l'autre, à Liverpool, un arrivage
de 186,000 balles de la même provenance. Cepen-
dant les ordres ne s'arrêtent pas. Une dépêche télé-
graphique de Londres, sous la date du 13 novembre,
nous apprend « qu'une grande quantité de numéraire
part pour Bombay afin de couvrir les achats comman-
dés de coton. »
La France suit le même mouvement, et nos manu-
faut désQrmais les combattre, et nous en avons la
preuve dans la lettre suivante adressée officiellement
aux manufacturiers de Manchester par le comte
Russell, ministre des affaires étrangères.
« A M. Hayivood, secrétaire de la SUPPLY COTTON
ASSOCIATION, à Manchester.
» Foreign office, 5 novembre 1862.
» Monsieur, j'ai reçu du comte Russell l'ordre de
vous faire connaître, pour l'instruction de la Cotton
supply association de Manchester, que Sa Seigneurie
a reçu des États-Unis un rapport constatant les faits
suivants :
» Au commencement de la guerre civile, toute la
somme du coton, dans le Sud, s'élevait environ à
4,200,000 balles. On suppose qu'un million de balles
a été détruit, qu'un autre million a été irrépara-
blement détérioré pour n'avoir pas été convenable-
ment nettoyé, emballé et emmagasiné, et que, par
conséquent, lorsqu'il sera permis à la petite portion
qui reste d'arriver d'une manière ou d'une autre sur
le marché, la quantité qui serait expédiée, dans le cas
où les ports seraient ouverts immédiatement, n'excé-
derait pas deux millions de balles.
» Quant à la récolte de 1862, qui n'est pas encore
faite, elle n'est pas estimée au-dessus d'un million de
balles, et cette petite quantité sera probablement assez
réduite par la difficulté de se procurer les travailleurs
et les matériaux nécessaires à la récolte, au net-
toyage, à l'emballage, à l'emmagasinage, pour que
les expéditions sur le marché soient de peu d'impor-
tance. On assure, en outre, que, si la guerre continue,
les terres, en 1863, seront cultivées en céréales et
non en coton , et que, quoi qu'il arrive, il faudra du
temps aux cultivateurs de coton pour sortir de l'é-
tat de désorganisation dans lequel la culture a été
jetée.
» J'ai l'honneur, etc.
« G. HAMMOND. »
D'un autre côté et à la suite de cette communica-
tion, les journaux anglais publient la note ci-dessous,
qui est adressée de la Nouvelle-Orléans, sous la date
de 1er octobre, au président de la même association :
« J'ai été engagé dans le commerce du coton à la fois
comme producteur et comme vendeur. Je connais par-
faitement toutes les opérations relatives à la culture de
la plante, le nettoyage, le pressage, la préparation pour
le marché et la classification des qualités.
» Lorsque cette misérable querelle a commencé, j'a-
vais plus de 100,000 dollars placés sur des plantations
de coton, comme avances sur la récolte de 1861. Je les
considère comme totalement perdus. Les planteurs re-
fusent d'en payer aucun intérêt et avant longtemps ils
ne reconnaîtront ni capital ni intérêt. Je suis donc im-
patient de quitter un pays où il n'y a de sécurité ni pour
il ae ni pour la propriété.
» Je viens vous faire la même offre que j'ai faite à
lord Russell et à sir Charles Wood (ministre de l'Inde.)
Ayant perdu ici une belle aisance, je ne veux pas
en sortir comme un aventurier ; mais si l'on me ga-
rantit un traitement capable de me permettre de main-
tenir ma famille dans une position respectable, je pro"
mets de faire plus pour le bien de mon pays que je n'en
attends en retour. Je m'empresserai de répondre à toute
communication qui me serait adressée par l'entremise du
consul de Sa Majesté Britannique à la Nouvelle-Orléans.
» J'ai quitté le Mississipi il y a dix jours ; la récolte du
coton est très-inférieure et il n'en a pas été planté plus
du tiers des années ordinaires. Les planteurs n'ont pas
assez de toiles d'emballage et de cordes pour emballer
la récolte de 1861, et le coton pourrit dans les bois. Il a
été tiré des machines à nettoyer avec sa graine, et une
grande partie en est très-imparfaitement abritée.
» Le gouvernement de Richmond essaie d'acheter le
coton 'contre les bons de son trésor portant 8 0/0 d'in-
térêt. Cette valeur ne trouve que peu de faveur auprès
des planteurs.
» Voici ce que je vous assure : vous ne devez pendant
quelques années attendre de ce pays aucune expédition
de coton. Cette guerre a commencé à peine, et lorsque
je parle ainsi, je juge selon des observations soigneu-
sement faites et que je ne puis communiquer pour le
moment. »
De ces renseignements, dont les uns ont une au-
torité officielle et dont les autres ont paru assez
graves à l'association de Manchester pour être com-
muniqués au public, il résulte clairement que, comme
nous l'avons déjà dit, on ne peut, ni pour le présent
ni dans une période assez éloignée, faire fonds sur
la production américaine pour le maintien en activité
des fabriques occidentales. L'jOrient est le pays sur
lequel l'Europe doit jeter principalement les yeux, et
l'Inde est de toutes ces régions celle qui peut pour-
voir le plus facilement et le plus immédiatement à
l'immensité des besoins. C'est ce que l'on a compris
en Angleterre, et nous avons déjà plusieurs fois ex-
posé les nombreux et persévérants efforts qui s'y pour-
suivent pour améliorer le coton indien et multiplier
sa culture. De considérables quantités de coton sont
journellement embarquées à Bombay pour Liverpool,
et à Calcutta, où cette exportation était nulle dans
les dernières années, elle a pris également un déve-
loppement remarquable. Dans les deux derniers mois,
Liverpool a reçu plus de 300,000 balles de coton de
l'Inde; de nouveaux envois sont annoncés et l'on at-
tend d'un instant à l'autre, à Liverpool, un arrivage
de 186,000 balles de la même provenance. Cepen-
dant les ordres ne s'arrêtent pas. Une dépêche télé-
graphique de Londres, sous la date du 13 novembre,
nous apprend « qu'une grande quantité de numéraire
part pour Bombay afin de couvrir les achats comman-
dés de coton. »
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