Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1862 01 novembre 1862
Description : 1862/11/01 (A7,N153). 1862/11/01 (A7,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203307j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 335
tendre ? Que de branches de commerce, que de pro-
duits ignorés ou connus à peine peuvent surgir et
prendre place dans des relations nouvelles. Comme
exemple de ces progrès il cite l'importation des soies
de Chine qui, envoyées à Lyon comme simple essai
en 1852, ont monté en 1861, à plus de trois millions
de kilogrammes. Mais c'est surtout par le canal de
Suez que ces progrès doivent atteindre toute leur
expansion. La facilité des transports, le raccourcis-
sement des routes n'ont-ils pas donné partout aux
échanges intérieurs ou extérieurs des nations, un
essor qui a dépassé tous les calculs?
N'est-ce point ce qu'a victorieusement démontré
l'établissement des lignes de fer? N'est-ce point aux
perfectionnements de cet ordre que peuvent s'appli-
quer ces paroles : « Quand un projet voit le jour, il
semble exagéré ; quand on Je réalise, il semble in-
suffisant. La réalité dépasse toutes les prévisions
comme toutes les espérances. » Et, enfin, après avoir
ainsi tracé les grandes perspectives que font naître
ces entreprises destinées à rapprocher les popula-
tions et les continents, après avoir montré ce qu'elles
ont à la fo s de fécond et d'indéfini le ministre cou-
ronne son tableau par ce dernier trait. Le percement
de l'isthme de Suez réussissant, Marseille deviendra
le centre des relations entre l'Europe et l'Asie.
Or, si c'est la destinée que ie canal de Suez ré
serve à Marseille, s'il doit en faire le centre de l'in-
tercourse entre l'Orient et l'Occident, ne coule-t-il
point de source que c'est le canal lui-même qui sera
l'intermédiaire de tout ce mouvement, et que, par
conséquent, le canal de Suez verra passer le long de
ses rives les vaisseaux chargés de tous les éléments
de ce commerce? Nous ne connaissons donc point, en
faveur de l'avenir financier de la Compagnie univer-
elle, de plus complète démonstration que celle que
vient de nous fournir M. Fould; nous ne connaissons
pas de plus radicale démonstration, à moins que ce
ne soit celle des faits eux-mêmes, contre les alarmes
qu'on a vainement essayé de répandre dans le sein
des actionnaires. On s'est récrié dans les débuts
contre cette évaluation de la Compagnie portant à
3 millions de tonneaux le montant des navires qui,
pour le compte de tous les pavillons maritimes, tra-
verseraient le canal de Suez. M. Fould nous annonce
que, dans l'état actuel, le mouvement du port de
Marseille forme, tant à l'entrée qu'à la sortie, plus
de trois millions de tonneaux. Or, si un seul de nos
ports a dès à présent atteint ce chiffre, n'est-ce pas
rester dans les estimations les plus modestes que de
ne point évaluer plus haut un mouvement qui, en
prenant la direction de l'isthme, embrassera tous les
ports entretenant les relations entre l'Orient et l'Oc-
cident ? N'est-il pas vrai que la route nouvelle abré-
gera de 3,000 lieues le trajet entre les deux mondasl?
N'est-il pas vrai que ces abréviations ont toujours
provoqué, dans les échanges généraux, une progres-
sion qui s'étend sans cesse ? N'est-il pas vrai que le
commerce entre l'Orient et l'Occident est presque en-
core tlans son enfance ? N'est-il pas vrai que la
Chine, la Cochinchine, l'Australie, les Indes, et tous
ces vastes archipels disséminés dans les mers d'Asie,
s'éveillent au contact de notre civilisation, et que
tous les symptômes d'une immense rénovation s'y ma-
nifestent de toutes parts ? N'est-il pas vrai que l'Eu -
rope entière dirige ses yeux, pousse ses entreprises
vers l'extrême Orient? N'est-il pas vrai que le seul
tonnage du commerce anglais avec l'Asie a augmenté
depuis quelques années dans des proportions inouïes ?
C'est là le présent, c'est là l'état des choses, malgré
le dispendieux et périlleux détour parle Cap imposé
aux communications des deux hémisphères. Que sera-
ce donc lorsque le canal de Suez aura donné au tra-
jet presque toutes les facilités d'un simple cabotage,
lorsqu'il aura diminué, pour ces relations en plein
essor, le temps, le péril, la dépense ? M. Fould nous
l'a dit: les développements qui nous sont promis de
ce côté échappent à la prévision humaine ; l'événe-
ment seul peut les révéler.
Mais, en même temps, le discours officiel nous fait
mesurer, par l'importance même des résultats qu'il
annonce, tout l'intérêt que le gouvernement atta-
che à l'achèvement du canal. Lorsqu'il proclame
avec tant de retentissement les avantages que le
pays ne peut manquer de retirer de l'exécution
de cette entreprise ; lorsqu'au milieu du commerce
marseillais il vient annoncer les magnifiques des-
tinées que sa réalisation prépare à notre métropole
méditerranéenne, sa pensée est assez transparente,
sa sollicitude assez constatée pour qu'il n'y ait plus
dans un seul esprit aucune hésitation possible.
Le discours de M. Fould est donc et doit être pour
la Compagnie universelle et pour tous ceux qui s'as-
socient à son but un nouvel et puissant encourage-
ment à hâter sans relâche cette réunion des deux
mers, qui est le vœu du gouvernement français, l'in-
térêt de l'Orient, et en même temps l'aspiration de la
France et du monde. C'est également à leurs efforts,
c'est également à leur persévérance que peuvent
s'appliquer ces paroles de M. Fould félicitant les ad-
ministrateurs des Messageries impériales du succès
qu'ils ont conquis :
« C'est un noble et instructif exemple que celu
d'hommes habiles et persévérants luttant contre de
grandes difficultés et sachant les vaincre. »
ERNEST DESPLACES.
tendre ? Que de branches de commerce, que de pro-
duits ignorés ou connus à peine peuvent surgir et
prendre place dans des relations nouvelles. Comme
exemple de ces progrès il cite l'importation des soies
de Chine qui, envoyées à Lyon comme simple essai
en 1852, ont monté en 1861, à plus de trois millions
de kilogrammes. Mais c'est surtout par le canal de
Suez que ces progrès doivent atteindre toute leur
expansion. La facilité des transports, le raccourcis-
sement des routes n'ont-ils pas donné partout aux
échanges intérieurs ou extérieurs des nations, un
essor qui a dépassé tous les calculs?
N'est-ce point ce qu'a victorieusement démontré
l'établissement des lignes de fer? N'est-ce point aux
perfectionnements de cet ordre que peuvent s'appli-
quer ces paroles : « Quand un projet voit le jour, il
semble exagéré ; quand on Je réalise, il semble in-
suffisant. La réalité dépasse toutes les prévisions
comme toutes les espérances. » Et, enfin, après avoir
ainsi tracé les grandes perspectives que font naître
ces entreprises destinées à rapprocher les popula-
tions et les continents, après avoir montré ce qu'elles
ont à la fo s de fécond et d'indéfini le ministre cou-
ronne son tableau par ce dernier trait. Le percement
de l'isthme de Suez réussissant, Marseille deviendra
le centre des relations entre l'Europe et l'Asie.
Or, si c'est la destinée que ie canal de Suez ré
serve à Marseille, s'il doit en faire le centre de l'in-
tercourse entre l'Orient et l'Occident, ne coule-t-il
point de source que c'est le canal lui-même qui sera
l'intermédiaire de tout ce mouvement, et que, par
conséquent, le canal de Suez verra passer le long de
ses rives les vaisseaux chargés de tous les éléments
de ce commerce? Nous ne connaissons donc point, en
faveur de l'avenir financier de la Compagnie univer-
elle, de plus complète démonstration que celle que
vient de nous fournir M. Fould; nous ne connaissons
pas de plus radicale démonstration, à moins que ce
ne soit celle des faits eux-mêmes, contre les alarmes
qu'on a vainement essayé de répandre dans le sein
des actionnaires. On s'est récrié dans les débuts
contre cette évaluation de la Compagnie portant à
3 millions de tonneaux le montant des navires qui,
pour le compte de tous les pavillons maritimes, tra-
verseraient le canal de Suez. M. Fould nous annonce
que, dans l'état actuel, le mouvement du port de
Marseille forme, tant à l'entrée qu'à la sortie, plus
de trois millions de tonneaux. Or, si un seul de nos
ports a dès à présent atteint ce chiffre, n'est-ce pas
rester dans les estimations les plus modestes que de
ne point évaluer plus haut un mouvement qui, en
prenant la direction de l'isthme, embrassera tous les
ports entretenant les relations entre l'Orient et l'Oc-
cident ? N'est-il pas vrai que la route nouvelle abré-
gera de 3,000 lieues le trajet entre les deux mondasl?
N'est-il pas vrai que ces abréviations ont toujours
provoqué, dans les échanges généraux, une progres-
sion qui s'étend sans cesse ? N'est-il pas vrai que le
commerce entre l'Orient et l'Occident est presque en-
core tlans son enfance ? N'est-il pas vrai que la
Chine, la Cochinchine, l'Australie, les Indes, et tous
ces vastes archipels disséminés dans les mers d'Asie,
s'éveillent au contact de notre civilisation, et que
tous les symptômes d'une immense rénovation s'y ma-
nifestent de toutes parts ? N'est-il pas vrai que l'Eu -
rope entière dirige ses yeux, pousse ses entreprises
vers l'extrême Orient? N'est-il pas vrai que le seul
tonnage du commerce anglais avec l'Asie a augmenté
depuis quelques années dans des proportions inouïes ?
C'est là le présent, c'est là l'état des choses, malgré
le dispendieux et périlleux détour parle Cap imposé
aux communications des deux hémisphères. Que sera-
ce donc lorsque le canal de Suez aura donné au tra-
jet presque toutes les facilités d'un simple cabotage,
lorsqu'il aura diminué, pour ces relations en plein
essor, le temps, le péril, la dépense ? M. Fould nous
l'a dit: les développements qui nous sont promis de
ce côté échappent à la prévision humaine ; l'événe-
ment seul peut les révéler.
Mais, en même temps, le discours officiel nous fait
mesurer, par l'importance même des résultats qu'il
annonce, tout l'intérêt que le gouvernement atta-
che à l'achèvement du canal. Lorsqu'il proclame
avec tant de retentissement les avantages que le
pays ne peut manquer de retirer de l'exécution
de cette entreprise ; lorsqu'au milieu du commerce
marseillais il vient annoncer les magnifiques des-
tinées que sa réalisation prépare à notre métropole
méditerranéenne, sa pensée est assez transparente,
sa sollicitude assez constatée pour qu'il n'y ait plus
dans un seul esprit aucune hésitation possible.
Le discours de M. Fould est donc et doit être pour
la Compagnie universelle et pour tous ceux qui s'as-
socient à son but un nouvel et puissant encourage-
ment à hâter sans relâche cette réunion des deux
mers, qui est le vœu du gouvernement français, l'in-
térêt de l'Orient, et en même temps l'aspiration de la
France et du monde. C'est également à leurs efforts,
c'est également à leur persévérance que peuvent
s'appliquer ces paroles de M. Fould félicitant les ad-
ministrateurs des Messageries impériales du succès
qu'ils ont conquis :
« C'est un noble et instructif exemple que celu
d'hommes habiles et persévérants luttant contre de
grandes difficultés et sachant les vaincre. »
ERNEST DESPLACES.
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