Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1862 15 novembre 1862
Description : 1862/11/15 (A7,N154). 1862/11/15 (A7,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203308z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
346 L'ISTHME DE SUEZ,
A Port-Saïd, le village grec qui abritait un grand
nombre de marins et de travailleurs de cette nation
employés par la Compagnie, laissait à désirer. On le
remplace par la construction de deux grands bàti-
ments destinés à servir de logement à ces hommes.
Dans un avenir très-prochain on pourra faire évacuer
entièrement ce village. ,
L'îlot de Port-Saïd est à peu près complétement
achevé. On procède en ce moment à donner au talus
du large l'inclinaison fixée et à le revêtir de gros
blocs.
Nous avons malheureusement une ombre légère
à ajouter à ce tableau. Les violentes tempêtes qui
ont dernièrement amigé'ies rives de l'Océan et de la
Manche se sont fait ressentir aussi dans la Méditer-
ranée et ont occasionné quelques accidents fàcheux
dans la baie de Peluse. Mais ces sinistres sont bien
loin d'avoir eu la gravité que l'on signale sur les
côtes d'Angleterre, de France et d'Italie. Deux
goëlettes égyptiennes, chargées de blocs, ont eu leurs
chaînes cassées (ces chaînes étaient de très-mau-
vaise qualité), et se sont échouées sur la plage à
deux cents mètres de terre. Une autre goëlette en
détresse a pu êtrehalée à terre par les marins à l'aide
d'un cabestan. On n'a du reste à regretter la perte
d'aucun homme.
Quant aux préparatifs organisés pour la campagne
qui commence en novembre, voici les détails que
nous transmettent nos correspondants :
Dans le cours de septembre, on possédait un appro-
visionnement de deux cent soixante mille coufles.
Un marché assurait une livraison de quarante mille
de ces récipients par mois et des commandes consi-
dérables étaient faites dans la contrée où ils se fabri-
quent. Un autre marché avait été passé avec un
fournisseur français pour une livraison de cinq
mille pioches, avec faculté d'augmenter ce nombre ;
la commande de ces instruments a été portée à trente-
cinq mille.
Le biscuit est la nourriture du fellah ; l'expérience
a démontré que la consommation en était de dix
kilogrammes par homme, ce qui constituerait, pour
l'approvisionnement de quarante mille hommes, un
besoin mensuel de quatre cent mille kilogrammes.
Cet approvisionnement et ce service sont complète-
ment assurés.
On s'est arrangé pour avoir disponibles deux cent
cinquante tentes, afin de pourvoir aux nécessités des
campements à établir à mesure que la ligne des tra-
vaux avancera.
On est entièrement prêt, en un mot, pour subvenir
à toutes les exigences de l'alimentation et le bien-
être de quarante mille ouvriers.
Nous avons déjà parlé d'une modification impor-
tante que l'on se proposait d'introduire dans le tracé
du canal maritime, entre le lac Timsah et le Sera
peum, et qui avait pour objet de supprimer sur cette
ligne des sinuosités inutiles. Ce travail est en ce mo-
ment exécuté jusqu'à Toussoun, localité jusqu'à la-
quelle le nouveau tracé est déjà piqueté sur le terrain.
Nous aurons très-prochainement à annoncer l'achève-
ment de cette opération jusqu'au Serapeum
Le tracé du prolongement du canal d'eau douce
vers Suez est terminé sur une longueur de dix kilo-
mètres. Nous pourrions annoncer déjà que les ouvriers
sont à l'œuvre sur ce terrain, sans des circonstances
toutes spéciales que nous raconterons/tout à l'heure.
Nous n'avons pas besoin d'apprendre à nos lecteurs
que la présence de M. Ferdinand de Lesseps en
Égypte a donné aux travaux un redoublement d'im-
pulsion, et nous recevons sur les actes de l'honorable
président fondateur, depuis son arrivée, des détails
qui ne peuvent manquer d'être agréables à nos lec-
teurs,
Après avoir commencé par prendre à l'agence
supérieure une idée générale de la situation, M. F. de
Lesseps se disposait à se transporter sur le théâtre
des travaux. Mais il a été retenu par des soins en-
core plus importants, et il a jugé que cette inspec-
tion était d'autant moins urgente que M. l'ami-
ral Jaurès, dont le départ pour la Chine avait été
retardé et dont nous avons raconté la visite dans
l'isthme, s'était rendu le 18 octobre à Alexandrie,
où il a donné à M. de Lesseps les renseignements
les plus satisfaisants sur ce qu'il avait vu. Les rap-
ports des ingénieurs étaient de la même nature.
Le vice-roi était de retour de son expédition dans la
haute Egypte. M. de Lesseps s'est rendu auprès de
Son Altesse, dans sa résidence du barrage près du
Caire, où il a reçu du prince l'accueil le plus cordial
et le plus sympathique.
Le 25 octobre, le paquebot des Messageries amenait
en Egypte, avec M. de Chancel, administrateur de la
Compagnie universelle, M. Béhic, président du con-
seil et directeur de nos Messageries impériales, accom-
pagné de l'ingénieur des forges et chantiers de la
Méditerranée, chargé de la construction de dix nou-
velles dragues d'une grande puissance, commandées
à cette compagnie par l'administration du Canal. Un
des principaux objets du voyage de cet ingénieur
distingué, M. Lecointe, est d'étudier en Égypte le
sol à draguer, les conditions locales, les difficultés
qui pouvaient s'offrir au bon fonctionnement des ap.
pareils déjà installés, afin de les éviter dans la cons-
truction qui lui est confiée. M. Béhic était accompagné
en outre de plusieurs fonctionnaires de son admi-
nistration, désireux d'assister à Suez à l'inauguration
du service français de la ligne de l'Indo-Chine par
le départ du paquebot àvapeur l'Impératrice.
Le jour même de leur arrivée, M. de Lesseps rece-
A Port-Saïd, le village grec qui abritait un grand
nombre de marins et de travailleurs de cette nation
employés par la Compagnie, laissait à désirer. On le
remplace par la construction de deux grands bàti-
ments destinés à servir de logement à ces hommes.
Dans un avenir très-prochain on pourra faire évacuer
entièrement ce village. ,
L'îlot de Port-Saïd est à peu près complétement
achevé. On procède en ce moment à donner au talus
du large l'inclinaison fixée et à le revêtir de gros
blocs.
Nous avons malheureusement une ombre légère
à ajouter à ce tableau. Les violentes tempêtes qui
ont dernièrement amigé'ies rives de l'Océan et de la
Manche se sont fait ressentir aussi dans la Méditer-
ranée et ont occasionné quelques accidents fàcheux
dans la baie de Peluse. Mais ces sinistres sont bien
loin d'avoir eu la gravité que l'on signale sur les
côtes d'Angleterre, de France et d'Italie. Deux
goëlettes égyptiennes, chargées de blocs, ont eu leurs
chaînes cassées (ces chaînes étaient de très-mau-
vaise qualité), et se sont échouées sur la plage à
deux cents mètres de terre. Une autre goëlette en
détresse a pu êtrehalée à terre par les marins à l'aide
d'un cabestan. On n'a du reste à regretter la perte
d'aucun homme.
Quant aux préparatifs organisés pour la campagne
qui commence en novembre, voici les détails que
nous transmettent nos correspondants :
Dans le cours de septembre, on possédait un appro-
visionnement de deux cent soixante mille coufles.
Un marché assurait une livraison de quarante mille
de ces récipients par mois et des commandes consi-
dérables étaient faites dans la contrée où ils se fabri-
quent. Un autre marché avait été passé avec un
fournisseur français pour une livraison de cinq
mille pioches, avec faculté d'augmenter ce nombre ;
la commande de ces instruments a été portée à trente-
cinq mille.
Le biscuit est la nourriture du fellah ; l'expérience
a démontré que la consommation en était de dix
kilogrammes par homme, ce qui constituerait, pour
l'approvisionnement de quarante mille hommes, un
besoin mensuel de quatre cent mille kilogrammes.
Cet approvisionnement et ce service sont complète-
ment assurés.
On s'est arrangé pour avoir disponibles deux cent
cinquante tentes, afin de pourvoir aux nécessités des
campements à établir à mesure que la ligne des tra-
vaux avancera.
On est entièrement prêt, en un mot, pour subvenir
à toutes les exigences de l'alimentation et le bien-
être de quarante mille ouvriers.
Nous avons déjà parlé d'une modification impor-
tante que l'on se proposait d'introduire dans le tracé
du canal maritime, entre le lac Timsah et le Sera
peum, et qui avait pour objet de supprimer sur cette
ligne des sinuosités inutiles. Ce travail est en ce mo-
ment exécuté jusqu'à Toussoun, localité jusqu'à la-
quelle le nouveau tracé est déjà piqueté sur le terrain.
Nous aurons très-prochainement à annoncer l'achève-
ment de cette opération jusqu'au Serapeum
Le tracé du prolongement du canal d'eau douce
vers Suez est terminé sur une longueur de dix kilo-
mètres. Nous pourrions annoncer déjà que les ouvriers
sont à l'œuvre sur ce terrain, sans des circonstances
toutes spéciales que nous raconterons/tout à l'heure.
Nous n'avons pas besoin d'apprendre à nos lecteurs
que la présence de M. Ferdinand de Lesseps en
Égypte a donné aux travaux un redoublement d'im-
pulsion, et nous recevons sur les actes de l'honorable
président fondateur, depuis son arrivée, des détails
qui ne peuvent manquer d'être agréables à nos lec-
teurs,
Après avoir commencé par prendre à l'agence
supérieure une idée générale de la situation, M. F. de
Lesseps se disposait à se transporter sur le théâtre
des travaux. Mais il a été retenu par des soins en-
core plus importants, et il a jugé que cette inspec-
tion était d'autant moins urgente que M. l'ami-
ral Jaurès, dont le départ pour la Chine avait été
retardé et dont nous avons raconté la visite dans
l'isthme, s'était rendu le 18 octobre à Alexandrie,
où il a donné à M. de Lesseps les renseignements
les plus satisfaisants sur ce qu'il avait vu. Les rap-
ports des ingénieurs étaient de la même nature.
Le vice-roi était de retour de son expédition dans la
haute Egypte. M. de Lesseps s'est rendu auprès de
Son Altesse, dans sa résidence du barrage près du
Caire, où il a reçu du prince l'accueil le plus cordial
et le plus sympathique.
Le 25 octobre, le paquebot des Messageries amenait
en Egypte, avec M. de Chancel, administrateur de la
Compagnie universelle, M. Béhic, président du con-
seil et directeur de nos Messageries impériales, accom-
pagné de l'ingénieur des forges et chantiers de la
Méditerranée, chargé de la construction de dix nou-
velles dragues d'une grande puissance, commandées
à cette compagnie par l'administration du Canal. Un
des principaux objets du voyage de cet ingénieur
distingué, M. Lecointe, est d'étudier en Égypte le
sol à draguer, les conditions locales, les difficultés
qui pouvaient s'offrir au bon fonctionnement des ap.
pareils déjà installés, afin de les éviter dans la cons-
truction qui lui est confiée. M. Béhic était accompagné
en outre de plusieurs fonctionnaires de son admi-
nistration, désireux d'assister à Suez à l'inauguration
du service français de la ligne de l'Indo-Chine par
le départ du paquebot àvapeur l'Impératrice.
Le jour même de leur arrivée, M. de Lesseps rece-
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