Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1862 15 novembre 1862
Description : 1862/11/15 (A7,N154). 1862/11/15 (A7,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203308z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
356 L'ISTHME DE SUEZ,
produit le plus parfait probablement qui se trouve sur
le globe et certainement le plus ancien de tous ceux
dont on puisse constater sûrement l'origine. Si une
telle industrie était tombée naturellement, on aurait pu
penser qu'un peu de l'argent de l'État eût été bien dé-
pensé à la préserver. Ce n'est point ainsi que nous
agissons en Angleterre. Nous nous sommes appliqués à
annihiler les fabriques de coton de l'Inde. Dacca est
en grande partie dépeuplée. Ses esquises mousse-
lines ne sont presque plus que des souvenirs du passé.
Nous avions imposé des droits prohibitifs à l'importation
des produits de coton manufacturés de l'Inde dans no-
tre pays, et nous importions nos propres tissus de coton
dans l'Inde à des droits purement nominaux. Le coton,
produit par les esclaves américains, tissé à la vapeur
ans les bouges de Manchester, a déplacé sur leur sol
natal les produits beaucoup plus durables, mais plus
coûteux, du libre tisserand indien, et les dépouillait de
leur marché naturel par les mains des classes plus
riches et plus raffinées de la métropole.
» N'oublions pas que, en un point essentiel — le
goût — l'ouvrier indien dépasse incommensurablement
l'ouvrier anglais. Qui, après avoir vu la grande expo-
sition de 1851 d'un œil libre de l'art faux, n'a pas été
frappé de la beauté de l'exhibition indienne? Pour un
grand nombre, un très-grand nombre, cette exhibition
a été une révélation de l'Inde. Les plus véritables ar-
tistes allaient l'étudier comme le lieu de tout l'édifice
le plus fructueux pour leur plaisir et leur instruction.
Un sens simple, instinctif, presque infaillible du beau,
semblait avoir partout guidé la main de l'ouvrier, soit
en modelant un treillage de marbre, soit en disposant
les somptueuses splendeurs d'une tente ou d'un trône
royal, soit en harmonisant les couleurs d'une simple
pièce d'étoffe. Le triomphe le plus merveilleux de l'ha-
bileté artistique est dans l'emploi de l'or et de l'ar-
gent pour les vêtements des dames; ces deux élé-
ments sont des plus intraitables en eux-mêmes pour
cet objet, parce que leur brillant tend toujours à l'ex-
cès et à prendre un air de ressemblance avec le clin-
quant et le théâtre..Mais dans les produits indiens ces
deux métaux ontété amenés à une pureté et à une dé-
licatesse parfaites par le simple goût de l'ouvrier. Le
résultat était incontestable; les moyens pour le pro-
duire ont déconcerté la pénétration de l'artiste euro-
péen. Parfois ce résultat semblait dépendre de l'ombre
simple d'une teinte voisine et parfois d'une épaisseur de
quelques cheveux dans l'application de la matière
scintillante.
» Mais je m'étends trop sur cette thèse. La meilleure
idée que je puisse vous donner de la place de l'Inde
sur le globe, c'est de vous dire que l'Inde est l'Italie de
l'Asie, le joyau de ce continent, comme l'Italie l'est du
nôtre, une Italie d'une plus grande dimension sans
doute, correspondant à la dimension du continent
asiatique lui-même, comparée avec celle de notre pro -
pre continent. »
L'ITALIE ET L'EGYPTE.
Nous lisons dans le Corriere delle Marche du 23
octobre :
« La ligne maritime d'Ancône à Alexandrie d'Egypte
offrira à notre commerce un moyen puissant de déve-
loppement dont il nous serait difficile d'indiquer au-
jourd'hui l'importance et l'extension.
» Par l'ouverture de l'isthme de Suez, la Méditerra.
née devenant de nouveau le centre du commerce du
vieux monde, il en résultera une vie nouvelle et une
nouvelle impulsion de l'activité traditionnelle du gé-
nie des Italiens, qui, plus que les autres nations de no-
tre continent, sont appelés à jouir de ces avantages
inappréciables.
M. Palmer, un des plus renommés constructeurs
de navires anglais, nous a déjà montré par le py-
roscaphe Cairo sorti de ses chantiers, la grande im-
portance que la société anonyme italienne de naviga-
tion adriatico-orientale entend donner au service de
cette ligne.
» Ce grand pyroscaphe à la forme svelte, aux propor-
tions bien harmonisées, est regardé par les connais-
seurs comme joignant à une grande beauté remarqua-
ble une solidité non moins grande.
» Il faut voir son intérieur, l'élégance du grand salon,
enrichi de glaces, de dorures et de meubles dignes
d'un appartement princier. Mais ce qui surtout est digne
d'attention, c'est la hauteur des chambres destinées aux
dames, qui ne rappellent en rien ces formes écrasées
qu'on retrouve même dans les pyroscaphes les plus
vastes et les mieux distribués.
» On nous assure que la Société anonyme italienne
de navigation entend donner à sa ligne le plus grand
développement possible, en établissant un tarif spécial
pour les marchandises qui lui assurera la préférence
sur toutes les autres lignes.
» Les produits des manufactures de la Suisse et de
l'Allemagne, qui, pour la plupart, passent ordinai-
rement par Milan pour gagner ensuite la mer, s'ils
sont destinés pour l'Egypte, trouveront leur compte à
être embarqués à Ancône, où, en 90 heures, ils arrive-
ront à Alexandrie.
- » Pour éviter des frais et des pertes de temps, la So-
ciété se servira d'un petit vapeur pour embarquer les
marchandises au Lazzarctto, où elles arriveront de la
gare du chemin de fer par un tronçon que l'on cons-
truira sous les murs de notre jardin public.
» Les marchandises pourront ainsi être promptement
transportées sur les grands pyroscaphes affectés au
service de la ligne.
» De1 l'ensemble de ces opérations et de la concen-
tration qui, nécessairement, devra s'ensuivre, notre
commerce, comme il est aisé de le comprendre, reti-
rera de grands avantages; il est impossible, en effet,
qu'il ne prenne pas de grandes proportions en ce qui
concerne le transit. «
produit le plus parfait probablement qui se trouve sur
le globe et certainement le plus ancien de tous ceux
dont on puisse constater sûrement l'origine. Si une
telle industrie était tombée naturellement, on aurait pu
penser qu'un peu de l'argent de l'État eût été bien dé-
pensé à la préserver. Ce n'est point ainsi que nous
agissons en Angleterre. Nous nous sommes appliqués à
annihiler les fabriques de coton de l'Inde. Dacca est
en grande partie dépeuplée. Ses esquises mousse-
lines ne sont presque plus que des souvenirs du passé.
Nous avions imposé des droits prohibitifs à l'importation
des produits de coton manufacturés de l'Inde dans no-
tre pays, et nous importions nos propres tissus de coton
dans l'Inde à des droits purement nominaux. Le coton,
produit par les esclaves américains, tissé à la vapeur
ans les bouges de Manchester, a déplacé sur leur sol
natal les produits beaucoup plus durables, mais plus
coûteux, du libre tisserand indien, et les dépouillait de
leur marché naturel par les mains des classes plus
riches et plus raffinées de la métropole.
» N'oublions pas que, en un point essentiel — le
goût — l'ouvrier indien dépasse incommensurablement
l'ouvrier anglais. Qui, après avoir vu la grande expo-
sition de 1851 d'un œil libre de l'art faux, n'a pas été
frappé de la beauté de l'exhibition indienne? Pour un
grand nombre, un très-grand nombre, cette exhibition
a été une révélation de l'Inde. Les plus véritables ar-
tistes allaient l'étudier comme le lieu de tout l'édifice
le plus fructueux pour leur plaisir et leur instruction.
Un sens simple, instinctif, presque infaillible du beau,
semblait avoir partout guidé la main de l'ouvrier, soit
en modelant un treillage de marbre, soit en disposant
les somptueuses splendeurs d'une tente ou d'un trône
royal, soit en harmonisant les couleurs d'une simple
pièce d'étoffe. Le triomphe le plus merveilleux de l'ha-
bileté artistique est dans l'emploi de l'or et de l'ar-
gent pour les vêtements des dames; ces deux élé-
ments sont des plus intraitables en eux-mêmes pour
cet objet, parce que leur brillant tend toujours à l'ex-
cès et à prendre un air de ressemblance avec le clin-
quant et le théâtre..Mais dans les produits indiens ces
deux métaux ontété amenés à une pureté et à une dé-
licatesse parfaites par le simple goût de l'ouvrier. Le
résultat était incontestable; les moyens pour le pro-
duire ont déconcerté la pénétration de l'artiste euro-
péen. Parfois ce résultat semblait dépendre de l'ombre
simple d'une teinte voisine et parfois d'une épaisseur de
quelques cheveux dans l'application de la matière
scintillante.
» Mais je m'étends trop sur cette thèse. La meilleure
idée que je puisse vous donner de la place de l'Inde
sur le globe, c'est de vous dire que l'Inde est l'Italie de
l'Asie, le joyau de ce continent, comme l'Italie l'est du
nôtre, une Italie d'une plus grande dimension sans
doute, correspondant à la dimension du continent
asiatique lui-même, comparée avec celle de notre pro -
pre continent. »
L'ITALIE ET L'EGYPTE.
Nous lisons dans le Corriere delle Marche du 23
octobre :
« La ligne maritime d'Ancône à Alexandrie d'Egypte
offrira à notre commerce un moyen puissant de déve-
loppement dont il nous serait difficile d'indiquer au-
jourd'hui l'importance et l'extension.
» Par l'ouverture de l'isthme de Suez, la Méditerra.
née devenant de nouveau le centre du commerce du
vieux monde, il en résultera une vie nouvelle et une
nouvelle impulsion de l'activité traditionnelle du gé-
nie des Italiens, qui, plus que les autres nations de no-
tre continent, sont appelés à jouir de ces avantages
inappréciables.
M. Palmer, un des plus renommés constructeurs
de navires anglais, nous a déjà montré par le py-
roscaphe Cairo sorti de ses chantiers, la grande im-
portance que la société anonyme italienne de naviga-
tion adriatico-orientale entend donner au service de
cette ligne.
» Ce grand pyroscaphe à la forme svelte, aux propor-
tions bien harmonisées, est regardé par les connais-
seurs comme joignant à une grande beauté remarqua-
ble une solidité non moins grande.
» Il faut voir son intérieur, l'élégance du grand salon,
enrichi de glaces, de dorures et de meubles dignes
d'un appartement princier. Mais ce qui surtout est digne
d'attention, c'est la hauteur des chambres destinées aux
dames, qui ne rappellent en rien ces formes écrasées
qu'on retrouve même dans les pyroscaphes les plus
vastes et les mieux distribués.
» On nous assure que la Société anonyme italienne
de navigation entend donner à sa ligne le plus grand
développement possible, en établissant un tarif spécial
pour les marchandises qui lui assurera la préférence
sur toutes les autres lignes.
» Les produits des manufactures de la Suisse et de
l'Allemagne, qui, pour la plupart, passent ordinai-
rement par Milan pour gagner ensuite la mer, s'ils
sont destinés pour l'Egypte, trouveront leur compte à
être embarqués à Ancône, où, en 90 heures, ils arrive-
ront à Alexandrie.
- » Pour éviter des frais et des pertes de temps, la So-
ciété se servira d'un petit vapeur pour embarquer les
marchandises au Lazzarctto, où elles arriveront de la
gare du chemin de fer par un tronçon que l'on cons-
truira sous les murs de notre jardin public.
» Les marchandises pourront ainsi être promptement
transportées sur les grands pyroscaphes affectés au
service de la ligne.
» De1 l'ensemble de ces opérations et de la concen-
tration qui, nécessairement, devra s'ensuivre, notre
commerce, comme il est aisé de le comprendre, reti-
rera de grands avantages; il est impossible, en effet,
qu'il ne prenne pas de grandes proportions en ce qui
concerne le transit. «
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.95%.
- Collections numériques similaires Thématique : ingénierie, génie civil Thématique : ingénierie, génie civil /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCthèm02"Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp11" Corpus : ports et travaux maritimes Corpus : ports et travaux maritimes /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "EnPCcorp16"
- Auteurs similaires Desplaces Ernest Desplaces Ernest /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Desplaces Ernest" or dc.contributor adj "Desplaces Ernest")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 12/16
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6203308z/f12.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6203308z/f12.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6203308z/f12.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6203308z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://heritage.ecoledesponts.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6203308z
Facebook
Twitter