Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1862 01 novembre 1862
Description : 1862/11/01 (A7,N153). 1862/11/01 (A7,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203307j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
-341 L'ISTHME DE StJEZ,
LE COTON ORIENTAL.
A la suite des réflexions que nous avons empruntées
plus haut au Moniteur industriel, nous recueillons dans
les journaux indiens l'extrait d'un discours prononcé
par M. Bartle-Frère, gouverneur de Bombay, ayant
pour objet d'exposer dans une réunion publique les
progrès que fait dans les Indes britanniques la cul-
ture du coton, et les espérances que l'on pouvait
fonder "sur les facultés de ces contrées à alimenter
les fabriques européennes dans le cas, hélas trop pro-
bable 1 d'une prolongation de la guerre civile aux
États-Unis, et dans le cas non moins vraisemblable
où la production du coton dans les États du Sud
recevrait pour longtemps une trop forte atteinte.
Comme le fait observer très-judicieusement le Moni-
teur industriel, dans ces éventualités le canal de Suez
deviendrait le passage nécessaire et bienfaisant des
approvisionnements expédiés des Indes à nos manu-
factures, et c'est encore là un article imprévu qui n'a
pas et ne pouvait pas être mis en ligne de compte
dans les évaluations de la commission internationale
sur les revenus de la Compagnie. Or, il ne s'agirait
de rien moins que du passage de 3 à 4 millions de
balles de coton fournis par l'Orient à l'Occident. Il
est donc intéressant d'être au courant de ce qui se
fait à ce point de vue dans les vastes provinces de
l'Inde, et sous ce rapport nous ne pouvons interroger
de meilleure autorité que celle du premier fonction-
naire du gouvernement britannique dans l'un des
ports les plus considérables de son empire indien,
port placé en outre dans les conditions les plus favo-
rables pour profiter du canal de Suez.
« Nous avons appris, depuis l'année dernière, a dit
M. Frère, quelques vérités d'une immense importance
quant aux faeultés de l'Inde pour fournir à l'Angleterre
tout le coton qui lui serait nécessaire. D'une part, vous
avez vu le coton arrivant à Bombay de localités qui
jusqu'ici ne lui en avaient jamais envoyé. Le simple
stimulant d'une hausse de prix que peu de personnes
ou peut-être personne ne regardaient comme perma-
nente a considérablement étendu le cercle d'où nos ap-
provisionnements sont tirés, et a ajouté des provinces
entières à la liste de nos contrées qui produisent le coton.
D'un autre côté, les filateurs et teinturiers anglais ont
trouvé que, si notre coton n'était pas si bien adapté à
leurs besoins que les bonnes qualités d'Amérique, de
légers changements dans les machines, d'insignifiantes
variations dans les procédés, leur permettaient d'em-
ployer avec avantage le coton indien, et que, si l'on
pouvait obtenir suffisamment de ce coton, il n'y avait
plus à craindre de disette pour cette matière première
» On a prétendu que la grande hausse des prix n'avait
pas encore pénétré jusqu'aux cultivateurs de l'intérieur,
et qu'ils ignoraient les hauts prix qu'ils pouvaient retirer
de leur coton; j'ai le droit d'en douter et d'exprimer
l'opinion qu'il n'est aucune partie des pays approvision-
nant notre port, où le fait de la hausse ne soit pleine
ment connu par les travailleurs du sol. Le major An-
derson, surintendant du revenu dans le pays des Mah-
rattes méridionaux, écrivait tout récemment que des
contrats ont été souscrits par quelques-uns des paysans
de ces localités, pour livrer le produit de champs de
coton non encore semés, à des conditions qui, dans le
cas d'une récolte au-dessous de l'ordinaire, exigeraient
un prix de 16 pence (1 fr. 60 c.) la livre pour rému-
nérer l'acheteur. Ce ne sont point là des cas isolés; ils
sont assez fréquents pour ne pas laisser de doute que
le paysan du Dharwar ne soit parfaitement au courant
de la valeur du coton à Bombay. De plus, j'ai lu dans
l'Englishmann de Calcutta, sous la date du 3 septembre,
la description suivante de l'état des choses dans le
Punjab :
« On dit que le coton, quoique malheureusement moins
» bon et moins nettoyé qu'il ne devrait l'être, s'exporte
» à Kurracha en quantité considérable , et notre cor-
» respondaut estime à 70,000 maunds, ou 2,500 tonnes,
» la somme probable de celui que l'on expédiera cette
» année. C'est un assez bon commencement si l'on con-
» sidère que jusqu'ici le coton était importé de l'Est
» dans le Punjab. Dans les années précédentes, on as-
» sure que les cultivateurs de ce pays ont réalisé un
» extra-bénéfice de 500,000 livres sterling (12,500,000 fr.)
» par la vente de leur blé ; maintenant ils vont proba-
» blement recueillir un autre profit très-inattendu par.
» leur coton, le prix s'étant élevé de 7, 8 et 9 roupies
» à 16 et 19 roupies par maund. Cette différence sera
» sur toute la récolte un profit en sus de celui des années
» ordinaires. Il n'est pas étonnant , d'après cela, qu'on
» nous apprenne que les agriculteurs du Punjab de-
» viennent rapidement indépendants de leurs banquiers,
» et gardent par devers eux le maniement de leurs
« fonds. »
» Rappelons-nous que, il y a deux ans, pas une livre
de coton ne s'expédiait du Punjab en Angleterre. Donc,
des deux extrémités du pays qui. vous fournit le coton,
vous avez la preuve évidente que le producteur connaît
pleinement la carrière qui lui est ouverte et se prépare
à en profiter. Il n'est point douteux pour moi qu'il n'en
soit de même dans les provinces de Guzerate et de Bé-
rar, et que le stimulant résultant de la hausse des prix
n'agisse efficacement cette année pour étendre la produc-
tion du coton dans toute l'Inde occidentale.
» Cependant la question d'un vaste accroissement
dans la fourniture du coton, provenant de l'Inde occi-
dentale, est à peu près, sur tous les points, une ques-
tion de routes. Je sais que l'on dira là-dessus que,
sous ce rapport, le gouvernement de l'Inde a failli à ses
devoirs envers le pays. Mais en jugeant du passé et
laissant de côté tous les obstacles et toutes les difficul-
tés, il est strictement loyal de comparer ce qui a été
fait par d'autres gouvernements, et si nous nous livrons
à cette comparaison, je crois fermement qu'en interro-
geant les résultats des vingt dernières années, nous
trouverons que non-seulement le gouvernement britan-
nique a construit des routes meilleures et plus nombreu-
ses qu'il n'en a jamais été fait ou rêvé_dans toute l'Inde
pendant les vingt siècles précédents, mais encore que
LE COTON ORIENTAL.
A la suite des réflexions que nous avons empruntées
plus haut au Moniteur industriel, nous recueillons dans
les journaux indiens l'extrait d'un discours prononcé
par M. Bartle-Frère, gouverneur de Bombay, ayant
pour objet d'exposer dans une réunion publique les
progrès que fait dans les Indes britanniques la cul-
ture du coton, et les espérances que l'on pouvait
fonder "sur les facultés de ces contrées à alimenter
les fabriques européennes dans le cas, hélas trop pro-
bable 1 d'une prolongation de la guerre civile aux
États-Unis, et dans le cas non moins vraisemblable
où la production du coton dans les États du Sud
recevrait pour longtemps une trop forte atteinte.
Comme le fait observer très-judicieusement le Moni-
teur industriel, dans ces éventualités le canal de Suez
deviendrait le passage nécessaire et bienfaisant des
approvisionnements expédiés des Indes à nos manu-
factures, et c'est encore là un article imprévu qui n'a
pas et ne pouvait pas être mis en ligne de compte
dans les évaluations de la commission internationale
sur les revenus de la Compagnie. Or, il ne s'agirait
de rien moins que du passage de 3 à 4 millions de
balles de coton fournis par l'Orient à l'Occident. Il
est donc intéressant d'être au courant de ce qui se
fait à ce point de vue dans les vastes provinces de
l'Inde, et sous ce rapport nous ne pouvons interroger
de meilleure autorité que celle du premier fonction-
naire du gouvernement britannique dans l'un des
ports les plus considérables de son empire indien,
port placé en outre dans les conditions les plus favo-
rables pour profiter du canal de Suez.
« Nous avons appris, depuis l'année dernière, a dit
M. Frère, quelques vérités d'une immense importance
quant aux faeultés de l'Inde pour fournir à l'Angleterre
tout le coton qui lui serait nécessaire. D'une part, vous
avez vu le coton arrivant à Bombay de localités qui
jusqu'ici ne lui en avaient jamais envoyé. Le simple
stimulant d'une hausse de prix que peu de personnes
ou peut-être personne ne regardaient comme perma-
nente a considérablement étendu le cercle d'où nos ap-
provisionnements sont tirés, et a ajouté des provinces
entières à la liste de nos contrées qui produisent le coton.
D'un autre côté, les filateurs et teinturiers anglais ont
trouvé que, si notre coton n'était pas si bien adapté à
leurs besoins que les bonnes qualités d'Amérique, de
légers changements dans les machines, d'insignifiantes
variations dans les procédés, leur permettaient d'em-
ployer avec avantage le coton indien, et que, si l'on
pouvait obtenir suffisamment de ce coton, il n'y avait
plus à craindre de disette pour cette matière première
» On a prétendu que la grande hausse des prix n'avait
pas encore pénétré jusqu'aux cultivateurs de l'intérieur,
et qu'ils ignoraient les hauts prix qu'ils pouvaient retirer
de leur coton; j'ai le droit d'en douter et d'exprimer
l'opinion qu'il n'est aucune partie des pays approvision-
nant notre port, où le fait de la hausse ne soit pleine
ment connu par les travailleurs du sol. Le major An-
derson, surintendant du revenu dans le pays des Mah-
rattes méridionaux, écrivait tout récemment que des
contrats ont été souscrits par quelques-uns des paysans
de ces localités, pour livrer le produit de champs de
coton non encore semés, à des conditions qui, dans le
cas d'une récolte au-dessous de l'ordinaire, exigeraient
un prix de 16 pence (1 fr. 60 c.) la livre pour rému-
nérer l'acheteur. Ce ne sont point là des cas isolés; ils
sont assez fréquents pour ne pas laisser de doute que
le paysan du Dharwar ne soit parfaitement au courant
de la valeur du coton à Bombay. De plus, j'ai lu dans
l'Englishmann de Calcutta, sous la date du 3 septembre,
la description suivante de l'état des choses dans le
Punjab :
« On dit que le coton, quoique malheureusement moins
» bon et moins nettoyé qu'il ne devrait l'être, s'exporte
» à Kurracha en quantité considérable , et notre cor-
» respondaut estime à 70,000 maunds, ou 2,500 tonnes,
» la somme probable de celui que l'on expédiera cette
» année. C'est un assez bon commencement si l'on con-
» sidère que jusqu'ici le coton était importé de l'Est
» dans le Punjab. Dans les années précédentes, on as-
» sure que les cultivateurs de ce pays ont réalisé un
» extra-bénéfice de 500,000 livres sterling (12,500,000 fr.)
» par la vente de leur blé ; maintenant ils vont proba-
» blement recueillir un autre profit très-inattendu par.
» leur coton, le prix s'étant élevé de 7, 8 et 9 roupies
» à 16 et 19 roupies par maund. Cette différence sera
» sur toute la récolte un profit en sus de celui des années
» ordinaires. Il n'est pas étonnant , d'après cela, qu'on
» nous apprenne que les agriculteurs du Punjab de-
» viennent rapidement indépendants de leurs banquiers,
» et gardent par devers eux le maniement de leurs
« fonds. »
» Rappelons-nous que, il y a deux ans, pas une livre
de coton ne s'expédiait du Punjab en Angleterre. Donc,
des deux extrémités du pays qui. vous fournit le coton,
vous avez la preuve évidente que le producteur connaît
pleinement la carrière qui lui est ouverte et se prépare
à en profiter. Il n'est point douteux pour moi qu'il n'en
soit de même dans les provinces de Guzerate et de Bé-
rar, et que le stimulant résultant de la hausse des prix
n'agisse efficacement cette année pour étendre la produc-
tion du coton dans toute l'Inde occidentale.
» Cependant la question d'un vaste accroissement
dans la fourniture du coton, provenant de l'Inde occi-
dentale, est à peu près, sur tous les points, une ques-
tion de routes. Je sais que l'on dira là-dessus que,
sous ce rapport, le gouvernement de l'Inde a failli à ses
devoirs envers le pays. Mais en jugeant du passé et
laissant de côté tous les obstacles et toutes les difficul-
tés, il est strictement loyal de comparer ce qui a été
fait par d'autres gouvernements, et si nous nous livrons
à cette comparaison, je crois fermement qu'en interro-
geant les résultats des vingt dernières années, nous
trouverons que non-seulement le gouvernement britan-
nique a construit des routes meilleures et plus nombreu-
ses qu'il n'en a jamais été fait ou rêvé_dans toute l'Inde
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