Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 novembre 1862 15 novembre 1862
Description : 1862/11/15 (A7,N154). 1862/11/15 (A7,N154).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203308z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
354 L'ISTHME DE SUEZ,
jours à Marseille, pour l'inauguration du service de
paquebots à vapeur qui va relier la France à la Cochin-
chine. Ce service était indispensable, mais il ne satis-
fait pas, à beaucoup près, à tous les besoins de l'indus-
trie, du commerce et de la politique. L'électricité doit
féconder la vapeur, et tous ceux qui ont les yeux ou-
verts sur l'Orient reconnaissent la nécessité urgente
d'établir des communications électriques entre l'Europe
et le continent asiatique.
» Une correspondance générale de Londres nous ap-
prend que le projet de télégraphe conçu dans ce but,
et dont nous avons signalé l'importance à nos lecteurs,
touche à sa réalisation. Cette ligne , dont nos voisins
d'outre-Manche se sont vivement préoccupés et dont
l'établissement paraît être définitivement résolu, doit
se prolonger jusqu'en Amérique, en desservant les cô-
tes méridionales de l'Asie, c'est-à-dire les pays les plus
riches et les plus populeux du globe.
» On pourra juger de l'utilité de cette entreprise par
le passage suivant d'une lettre adressée à lord Palmer-
ston par le directeur de la Compagnie internationale,
et reproduite par les journaux anglais :
» Je ne m'appesantirai pas, Milord, sur les détails du
» tracé ni sur les immenses avantages que l'Angleterre
') doit en retirer. Votre Seigneurie comprendra mieux
» que moi combien il importe à l'Europe civilisée, au
» triple point de vue du commerce, de l'industrie et de
la politique, de connaître jour par jour les événements
» qui peuvent se passer dans l'extrême Orient et en
M Amérique, les conditions variables de la vente du co-
» ton, de la soie et du thé sur les grands marchés asia-
» tiques; les révolutions qui peuvent éclater, etc
» Ce simple paragraphe résume admirablement les
services qu'on peut attendre de la création de cette
grande ligne de transmission. C'est à l'électricité qu'il
appartient de faire communiquer l'Orient avec l'Occi-
dent Quand nous pourrons recevoir en quelques heures
des dépêches de notre ambassadeur à Pékin; quand,
sur sa demande, nous pourrons en un mois y expédier
une escadre à vapeur par l'isthme de Suez; quand un
négociant chinois ou européen de Canton pourra, du
matin au soir, connaître le cours des marchandises sur
les places de Paris, de Lyon, de Londres et de Liver-
pool, alors une immense révolution sociale commen-
cera dans l'Orient, et les vieilles barrières tomberont
d'elles-mêmes comme par enchantement.
« ALEX. BONNEAIJ, »
PUISSANCE PRODUCTIVE DE L'INDE.
Dans son mémorable discours de Marseille, M. le
ministre des finances, prenant part à l'inauguration
officielle du service français de la ligne de l'Indo-
Chine, a fait ressortir avec un grand bonheur d'ex-
pression et une grande supériorité de vues les
avantages que présentait à l'Europe, et spécialement
à la France, l'exploitation commerciale des innom-
brables produits de tout genre de l'hémisphère orien-
tal. 11 a fait remarquer que, indépendamment des
articles qui sont déjà l'objet de ce commerce, il en
était encore un grand nombre presque inconnus à
l'Europe, et qu'une pénétration plus complète de
notre civilisation ne manquerait pas d'adapter à nos
besoins. Parmi les pays qui, à ce point de vue, offrent
une carrière presque indéfinie, nous citerons au pre-
mier rang l'Inde, la Chine et l'Australie, et, pour
nous servir des paroles de M. Fould, « nul ne sau-
rait prédire les développements que pourrait prendre
dans ces régions encore peu connues notre commerce
et notre industrie, « lorsque le percement de l'isthme
de Suez aura abrégé de trois mille lieues la distance
qui les sépare de notre continent. » C'est aujourd'hui
du côté de la Chine que les explorations sont prin-
cipalement dirigées. Les Anglais la fouillent, l'étu-
dient presque dans tous les sens, et chaque jour ils
découvrent de nouvelles branches de commerce, de
nouveaux objets d'échange à ajouter à la riche no-
menclature de ceux que nous fournit déjà le Céleste
Empire. Mais c'est aussi par rapport à l'Inde que le
canal de Suez est destiné à amener dans les relations
des deux mondes un mouvement d'affaires dont l'a-
venir est presque incalculable. L'Inde, en effet, est
placée, pour ainsi dire, à la porte du canal de Suez.
Elle lui ouvre un accès aussi facile que rapide avec
nos mers occidentales. Son grand port de Bombay
est en face de l'entrée de la mer Rouge, prêt à ver-
ser en Europe tous les produits indiens par l'Egypte,
devenue sa route maritime. Nous avons donc le plus
grand intérêt à étudier dès à présent quelles sont
les puissances productives de l'Inde et les ressources
qu'elles offrent au commerce et à la navigation de
l'Europe.
Ce tableau tracé par une main habile et vigoureuse,
nous le trouvons dans un ouvrage anglais auquel
nous aurons à emprunter bien des faits et bien des
citations. Cet ouvrage, intitulé : L'Inde britannique,
ses races et son histoire considérées dans leurs rapports
aveç l'insurrection de 1857, a été divisé en une série
de leçons ou, pour employer le terme anglais, de
lectures rédigées pour les étudiants du collége des
ouvriers de Londres, par M. John Malcolm Ludlow.
Il est digne, à coup sûr, de prendre rang parmi les
productions historiques les plus distinguées de notre
temps, par l'immensité et la sûreté des recherches,
par l'impartialité et l'intérêt des récits, par la con-
science des appréciations, par la hauteur philoso-
phique de la pensée, par l'amour austère et pur de
la vérité et de l'humanité. Indépendamment de ces
rares qualités, la connaissance de l'Inde est pour
l'honorable écrivain une tradition de famille, et il a
résumé son opinion sur ce pays dans cette épigraphe
de son livre empruntée à sir Charles Napier :
jours à Marseille, pour l'inauguration du service de
paquebots à vapeur qui va relier la France à la Cochin-
chine. Ce service était indispensable, mais il ne satis-
fait pas, à beaucoup près, à tous les besoins de l'indus-
trie, du commerce et de la politique. L'électricité doit
féconder la vapeur, et tous ceux qui ont les yeux ou-
verts sur l'Orient reconnaissent la nécessité urgente
d'établir des communications électriques entre l'Europe
et le continent asiatique.
» Une correspondance générale de Londres nous ap-
prend que le projet de télégraphe conçu dans ce but,
et dont nous avons signalé l'importance à nos lecteurs,
touche à sa réalisation. Cette ligne , dont nos voisins
d'outre-Manche se sont vivement préoccupés et dont
l'établissement paraît être définitivement résolu, doit
se prolonger jusqu'en Amérique, en desservant les cô-
tes méridionales de l'Asie, c'est-à-dire les pays les plus
riches et les plus populeux du globe.
» On pourra juger de l'utilité de cette entreprise par
le passage suivant d'une lettre adressée à lord Palmer-
ston par le directeur de la Compagnie internationale,
et reproduite par les journaux anglais :
» Je ne m'appesantirai pas, Milord, sur les détails du
» tracé ni sur les immenses avantages que l'Angleterre
') doit en retirer. Votre Seigneurie comprendra mieux
» que moi combien il importe à l'Europe civilisée, au
» triple point de vue du commerce, de l'industrie et de
la politique, de connaître jour par jour les événements
» qui peuvent se passer dans l'extrême Orient et en
M Amérique, les conditions variables de la vente du co-
» ton, de la soie et du thé sur les grands marchés asia-
» tiques; les révolutions qui peuvent éclater, etc
» Ce simple paragraphe résume admirablement les
services qu'on peut attendre de la création de cette
grande ligne de transmission. C'est à l'électricité qu'il
appartient de faire communiquer l'Orient avec l'Occi-
dent Quand nous pourrons recevoir en quelques heures
des dépêches de notre ambassadeur à Pékin; quand,
sur sa demande, nous pourrons en un mois y expédier
une escadre à vapeur par l'isthme de Suez; quand un
négociant chinois ou européen de Canton pourra, du
matin au soir, connaître le cours des marchandises sur
les places de Paris, de Lyon, de Londres et de Liver-
pool, alors une immense révolution sociale commen-
cera dans l'Orient, et les vieilles barrières tomberont
d'elles-mêmes comme par enchantement.
« ALEX. BONNEAIJ, »
PUISSANCE PRODUCTIVE DE L'INDE.
Dans son mémorable discours de Marseille, M. le
ministre des finances, prenant part à l'inauguration
officielle du service français de la ligne de l'Indo-
Chine, a fait ressortir avec un grand bonheur d'ex-
pression et une grande supériorité de vues les
avantages que présentait à l'Europe, et spécialement
à la France, l'exploitation commerciale des innom-
brables produits de tout genre de l'hémisphère orien-
tal. 11 a fait remarquer que, indépendamment des
articles qui sont déjà l'objet de ce commerce, il en
était encore un grand nombre presque inconnus à
l'Europe, et qu'une pénétration plus complète de
notre civilisation ne manquerait pas d'adapter à nos
besoins. Parmi les pays qui, à ce point de vue, offrent
une carrière presque indéfinie, nous citerons au pre-
mier rang l'Inde, la Chine et l'Australie, et, pour
nous servir des paroles de M. Fould, « nul ne sau-
rait prédire les développements que pourrait prendre
dans ces régions encore peu connues notre commerce
et notre industrie, « lorsque le percement de l'isthme
de Suez aura abrégé de trois mille lieues la distance
qui les sépare de notre continent. » C'est aujourd'hui
du côté de la Chine que les explorations sont prin-
cipalement dirigées. Les Anglais la fouillent, l'étu-
dient presque dans tous les sens, et chaque jour ils
découvrent de nouvelles branches de commerce, de
nouveaux objets d'échange à ajouter à la riche no-
menclature de ceux que nous fournit déjà le Céleste
Empire. Mais c'est aussi par rapport à l'Inde que le
canal de Suez est destiné à amener dans les relations
des deux mondes un mouvement d'affaires dont l'a-
venir est presque incalculable. L'Inde, en effet, est
placée, pour ainsi dire, à la porte du canal de Suez.
Elle lui ouvre un accès aussi facile que rapide avec
nos mers occidentales. Son grand port de Bombay
est en face de l'entrée de la mer Rouge, prêt à ver-
ser en Europe tous les produits indiens par l'Egypte,
devenue sa route maritime. Nous avons donc le plus
grand intérêt à étudier dès à présent quelles sont
les puissances productives de l'Inde et les ressources
qu'elles offrent au commerce et à la navigation de
l'Europe.
Ce tableau tracé par une main habile et vigoureuse,
nous le trouvons dans un ouvrage anglais auquel
nous aurons à emprunter bien des faits et bien des
citations. Cet ouvrage, intitulé : L'Inde britannique,
ses races et son histoire considérées dans leurs rapports
aveç l'insurrection de 1857, a été divisé en une série
de leçons ou, pour employer le terme anglais, de
lectures rédigées pour les étudiants du collége des
ouvriers de Londres, par M. John Malcolm Ludlow.
Il est digne, à coup sûr, de prendre rang parmi les
productions historiques les plus distinguées de notre
temps, par l'immensité et la sûreté des recherches,
par l'impartialité et l'intérêt des récits, par la con-
science des appréciations, par la hauteur philoso-
phique de la pensée, par l'amour austère et pur de
la vérité et de l'humanité. Indépendamment de ces
rares qualités, la connaissance de l'Inde est pour
l'honorable écrivain une tradition de famille, et il a
résumé son opinion sur ce pays dans cette épigraphe
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