Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1862 01 novembre 1862
Description : 1862/11/01 (A7,N153). 1862/11/01 (A7,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203307j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
338 L'ISTHME DE SUEZ,
d'un commerce qui s'étendra en raison presque directe
de la; puissance de transport des contrées maritimes.
> » Le remarquable tableau tracé par M. Fould, sur l'ac-
croissement du commerce français depuis le - commen-
cement de l'Empire, est, nous le croyons, strictement
exact. Cet accroissement jette une lumière pratique et ré-
trospective sur le programme proclamé par l'Empereur,
il y a dix ans, mais contesté par ses ennemis avec tant
de véhémence, à savoir que l'Empire signifiait et impli-
quait un état de paix. Quels qu'aient été les armements de
la France, et nous sommes prêts àreconnaitre qu'ils ont
excédé ce que demandait sa situation ; quelles qu'aient
été ses guerres qui ont été de peu de durée, le fait reste
que la France n'avait jamais joui auparavant de dix
années d'un semblable développement commercial. En
1852, le tonnage de Marseille, à l'entrée et à la sortie,
était au-dessous de deux millions de tonnes ; il dépasse
déjà trois 'millions de tonnes. Plus frappante encore
semble l'augmentation du commerce avec la Chine, spé-
cialement pour les soies. Ce commerce sur les soies
chinoises parait appartenir exclusivement aux dix der-
nières années. En 1852, peu de milliers de kilogrammes
de ces soies furent expédiés à Lyon, comme simple
expérience. En 1861, la Chine envoyait dans cette ville
trois millions de kilogrammes de soie comme une né-
cessité destinée, pour nous servir de l'ingénieuse expres-
sion de M. Fould, « à subvenir par la fabrication à bon
» marché aux développements de la consommation. <
» L'énergie remarquable du commerce en France,
comme parmi nous, semble s'adapter à presque toute
idée nouvelle qui s'élève dans le monde commercial.
M. Fould constate parfaitement cette vérité, en faisant
observer que « lorsqu'un nouveau projet est publié, il est
dénoncé comme extravagant, et que lorsqu'il est réalisé,
il finit par se trouver insuffisant. » Les améliorations
matérielles de Marseille semblent aussi marcher du
même pas que son mouvement commercial ; car l'orateur
raconte qu'à peine un bassin est-il achevé on s'em-
presse d'en creuser un autre. Naturellement, le système
des chemins de fer, qui a reçu une si grande extension
dans les dix dernières années, a été un moyen de rat-
tacher Marseille avec le cœur de la France et même avec
l'Atlantique, plus considérable, même sous un autre
aspect, que le canal du Languedoc. »
LA QUESTION DU COTON ET LE CANAL DE SUEZ.
On lit dans le Moniteur industriel :
« La disette, ou, pour nous servir de l'expression an-
glaise, « la famine du coton, » prend tous les jours des
proportions plus grandes. Elle devient non-seulement
pour l'Angleterre, mais aussi pour la France et pour
le reste de l'Europe, une des plus grosses questions du
présent et de l'avenir. Nous pouvons nous rendre ce té-
moignage que nous ne nous sommes pas fait un ins-
tant illusion sur les conséquence de la guerre civile
qui désole l'Amérique du Nord. Nous avons dit toujours
que nous ne croyions point à ces espérances de paix
prématurée qu'on comptait voir se réaliser dans le
courant de l'été dernier par un arrangement entre le
Sud et le Nord. Nous avons dit que la culture du coton
recevrait par ces convulsions un trouble qui se pro-
longerait bien au-delà de la guerre.
» L'Europe est donc réduite à rechercher avec éner-
gie les moyens d'approvisionner ses fabriques à d'au-
tres sources qu'à celles du marché américain où elle à
jusqu'ici puisé si abondamment ; et, en effet, de tous
les côtés, les esprits sont dirigés vers la recherche des
moyens qui peuvent suppléer à l'immense déficit occa-
sionné par l'interruption de la production américaine.
» Les principaux efforts dans ce but sont tentés par
l'Angleterre et par la France. Les manufacturiers fran-
çais ont naturellement jeté les yeux sur notre colonie
algérienne, et nous avons annoncé que, par l'initiative
de M. Pouyer-Quertier, une compagnie s'était formée
dans notre pays pour organiser et développer dans
l'Afrique française la culture du coton. On sait qu'une
compagnie anglaise s'est formée dans le même objet,
et a obtenu de notre gouvernement des concessions con-
sidérables dans la province d'Oran.
» En Egypte, sous l'impulsion des demandes, cette
culture a pris dès à présent une extension nouvelle qui
promet de s'accroître encore. On parle sérieusement d'es-
sais qui seraient tentés en Italie. En France même, un
propriétaire du Languedoc a envoyé à l'Exposition de
Londres des échantillons de coton produit sur ses terres, -
et qui ont été jugés n'être pas inférieurs au coton amé-
ricain. En Angleterre, on s'évertue à découvrir des
matières qui puissent remplacer le coton, ou du moins
s'y mêler en forte quantité dans la fabrication des tis-
sus. Quel sera le sort de toutes ces tentatives ? Parmi
elles y en aura-t-il qui réussiront, et dans quelle me-
sure ? C'est ce que l'avenir seul nous révélera. En at-
tendant, la situation devient de plus en plus impérieuse
et pressante.
»Afin de pourvoir à ces nécessités du jour, les Anglais
se sont adressés à la production orientale. Les Indes
britanniques fournissent annuellement une immense
quantité de coton ; mais ce coton est mal nettoyé,
chargé de matières hétérogènes, et, de plus, sa fibre
courte se prête mal aux opérations des machines actuel-
lement employées par la filature. Malgré cela, les be-
soins sont si pressants, que l'Angleterre a fait dans les
Indes de vastes achats de coton. De nombreux arrivages
sont parvenus récemment de cette provenance à Liver-
pool, par 40,000 balles et 20,000 balles à la fois, et
d'autres arrivages sont attendus. On peut calculer
l'ensemble des derniers arrivages à 200,000 balles.
Cet approvisionnement a jeté une certaine perturbation
sur le marché de Liverpool, et voici en quels termes le
Manchester Guardian du 20 octobre parle de cette cir-
constance :
« Les importations du coton des Indes orientales à
» Liverpool ont été assez considérables pour arrêter les
» achats et influer sur l'esprit du marché dans un degré
» très-marqué, depuis vendredi dernier, occasionnant
» aussi puis de faiblesse et d'irrégularité dans les
» cours.
» Le marché de Manchester a été affaibli par la dépré.
d'un commerce qui s'étendra en raison presque directe
de la; puissance de transport des contrées maritimes.
> » Le remarquable tableau tracé par M. Fould, sur l'ac-
croissement du commerce français depuis le - commen-
cement de l'Empire, est, nous le croyons, strictement
exact. Cet accroissement jette une lumière pratique et ré-
trospective sur le programme proclamé par l'Empereur,
il y a dix ans, mais contesté par ses ennemis avec tant
de véhémence, à savoir que l'Empire signifiait et impli-
quait un état de paix. Quels qu'aient été les armements de
la France, et nous sommes prêts àreconnaitre qu'ils ont
excédé ce que demandait sa situation ; quelles qu'aient
été ses guerres qui ont été de peu de durée, le fait reste
que la France n'avait jamais joui auparavant de dix
années d'un semblable développement commercial. En
1852, le tonnage de Marseille, à l'entrée et à la sortie,
était au-dessous de deux millions de tonnes ; il dépasse
déjà trois 'millions de tonnes. Plus frappante encore
semble l'augmentation du commerce avec la Chine, spé-
cialement pour les soies. Ce commerce sur les soies
chinoises parait appartenir exclusivement aux dix der-
nières années. En 1852, peu de milliers de kilogrammes
de ces soies furent expédiés à Lyon, comme simple
expérience. En 1861, la Chine envoyait dans cette ville
trois millions de kilogrammes de soie comme une né-
cessité destinée, pour nous servir de l'ingénieuse expres-
sion de M. Fould, « à subvenir par la fabrication à bon
» marché aux développements de la consommation. <
» L'énergie remarquable du commerce en France,
comme parmi nous, semble s'adapter à presque toute
idée nouvelle qui s'élève dans le monde commercial.
M. Fould constate parfaitement cette vérité, en faisant
observer que « lorsqu'un nouveau projet est publié, il est
dénoncé comme extravagant, et que lorsqu'il est réalisé,
il finit par se trouver insuffisant. » Les améliorations
matérielles de Marseille semblent aussi marcher du
même pas que son mouvement commercial ; car l'orateur
raconte qu'à peine un bassin est-il achevé on s'em-
presse d'en creuser un autre. Naturellement, le système
des chemins de fer, qui a reçu une si grande extension
dans les dix dernières années, a été un moyen de rat-
tacher Marseille avec le cœur de la France et même avec
l'Atlantique, plus considérable, même sous un autre
aspect, que le canal du Languedoc. »
LA QUESTION DU COTON ET LE CANAL DE SUEZ.
On lit dans le Moniteur industriel :
« La disette, ou, pour nous servir de l'expression an-
glaise, « la famine du coton, » prend tous les jours des
proportions plus grandes. Elle devient non-seulement
pour l'Angleterre, mais aussi pour la France et pour
le reste de l'Europe, une des plus grosses questions du
présent et de l'avenir. Nous pouvons nous rendre ce té-
moignage que nous ne nous sommes pas fait un ins-
tant illusion sur les conséquence de la guerre civile
qui désole l'Amérique du Nord. Nous avons dit toujours
que nous ne croyions point à ces espérances de paix
prématurée qu'on comptait voir se réaliser dans le
courant de l'été dernier par un arrangement entre le
Sud et le Nord. Nous avons dit que la culture du coton
recevrait par ces convulsions un trouble qui se pro-
longerait bien au-delà de la guerre.
» L'Europe est donc réduite à rechercher avec éner-
gie les moyens d'approvisionner ses fabriques à d'au-
tres sources qu'à celles du marché américain où elle à
jusqu'ici puisé si abondamment ; et, en effet, de tous
les côtés, les esprits sont dirigés vers la recherche des
moyens qui peuvent suppléer à l'immense déficit occa-
sionné par l'interruption de la production américaine.
» Les principaux efforts dans ce but sont tentés par
l'Angleterre et par la France. Les manufacturiers fran-
çais ont naturellement jeté les yeux sur notre colonie
algérienne, et nous avons annoncé que, par l'initiative
de M. Pouyer-Quertier, une compagnie s'était formée
dans notre pays pour organiser et développer dans
l'Afrique française la culture du coton. On sait qu'une
compagnie anglaise s'est formée dans le même objet,
et a obtenu de notre gouvernement des concessions con-
sidérables dans la province d'Oran.
» En Egypte, sous l'impulsion des demandes, cette
culture a pris dès à présent une extension nouvelle qui
promet de s'accroître encore. On parle sérieusement d'es-
sais qui seraient tentés en Italie. En France même, un
propriétaire du Languedoc a envoyé à l'Exposition de
Londres des échantillons de coton produit sur ses terres, -
et qui ont été jugés n'être pas inférieurs au coton amé-
ricain. En Angleterre, on s'évertue à découvrir des
matières qui puissent remplacer le coton, ou du moins
s'y mêler en forte quantité dans la fabrication des tis-
sus. Quel sera le sort de toutes ces tentatives ? Parmi
elles y en aura-t-il qui réussiront, et dans quelle me-
sure ? C'est ce que l'avenir seul nous révélera. En at-
tendant, la situation devient de plus en plus impérieuse
et pressante.
»Afin de pourvoir à ces nécessités du jour, les Anglais
se sont adressés à la production orientale. Les Indes
britanniques fournissent annuellement une immense
quantité de coton ; mais ce coton est mal nettoyé,
chargé de matières hétérogènes, et, de plus, sa fibre
courte se prête mal aux opérations des machines actuel-
lement employées par la filature. Malgré cela, les be-
soins sont si pressants, que l'Angleterre a fait dans les
Indes de vastes achats de coton. De nombreux arrivages
sont parvenus récemment de cette provenance à Liver-
pool, par 40,000 balles et 20,000 balles à la fois, et
d'autres arrivages sont attendus. On peut calculer
l'ensemble des derniers arrivages à 200,000 balles.
Cet approvisionnement a jeté une certaine perturbation
sur le marché de Liverpool, et voici en quels termes le
Manchester Guardian du 20 octobre parle de cette cir-
constance :
« Les importations du coton des Indes orientales à
» Liverpool ont été assez considérables pour arrêter les
» achats et influer sur l'esprit du marché dans un degré
» très-marqué, depuis vendredi dernier, occasionnant
» aussi puis de faiblesse et d'irrégularité dans les
» cours.
» Le marché de Manchester a été affaibli par la dépré.
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