Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
322 L'ISTHME DE SUEZ,
pharmacie, une maison d'habitation pour le médecin, des
magasins et des dépôts de vivres, de fourrages et d'outils.
» Ce point, qui sertde passage important pour les cara-
vanes qui viennent de Syrie, est favorablement situé
au bord de la mer intérieure que l'on nomme lac Menza-
leh, sur laquelle s'exécutent facilement les transports
en barque à Péluse, à Damiette et dans les environs.
Les briques employées à la construction des bâtiments
proviennent de fouilles faites dans une antique nécro-
pole et des ruines d'une ville ancienne, située sur les
bords de l'ancienne branche pélusiaque du Nil qui dé-
bouche à peu de distance dans le lac Menzaleh.
» La dernière section du canal maritime traverse en
ligne droite sur une longueur de 52 kilomètres la mer inté-
rieure de Menzaleh depuis' Kantara jusqu'à Port-Saïd. Nous
avons traversé cette ligne en partie en barque, en partie
sur un bateau à vapeur appartenant à la Compagnie.
» Pour rendre possible une pareille navigation, la
Compagnie fait creuser le canal maritime dans les bas-
fonds de sable ou les vases du Nil jusqu'à lm,20 de
profondeur, en lui conservant une largeur normale de
15 mètres à la ligne d'eau, et en déposant les terres
à droite et à gauche en forme de banquettes.
» La dernière inondation du Nil, accompagnée pro-
bablement d'une élévation extraordinaire des eaux de
la Méditerranée, a rompu et emporté ces berges en
plusieurs endroits. Elles étaient trop faibles pour résis-
ter au courant produit, et les matériaux ont été entraî-
nés, partie dans le lit déjà creusé, partie au-delà (1). Mal-
gré cela nous pûmes traverser toute la ligne, marquée
à de grands intervalles par de forts piquets, dans les
passages où, vu la profondeur de l'eau', aucune exca-
vation n'était nécessaire, et fixée définitivement dans les
bas-fonds par les bourrelets. Une longueur de 7 kilo-
mètres près du port intérieur de Port-Saïd était régu-
larisée entre les berges et portée à la longueur de
56 mètres, mesure que la Compagnie pense assigner
comme largeur normale au canal entre Port-Saïd et les
lacs Amers, au lieu des 80 mètres arrêtés par la com-
mission interiationale.
» Le creusement se faisait à l'aide de dragues à vapeur,
et les matériaux extraits étaient transportés sur des wa-
gons marchant sur des rails, et conduits par des homme.3
aux endroits où se prolongent les endiguements de suf-
fisantes largeur et hauteur pour résister aux irruptions
des eaux extérieures, comme elles eurent lieu lors de
l'essai du premier canal creusé. Sur cette ligne, la Compa-
gnie possède le chantier n° 5, et à Ras-El-Ech un autre petit
établissement avec maisons d'habitation pour les employés et
quelques hangars pour abriter les outils, tous deux
sur la vaste lagune du Menzaleh.
» L'extrémité du canal maritime est Port-Saïd, fondé par la
Compagnie, sur une langue de sable très-étroite, de 100 mè-
tres de largeur, au nord-est battu par les eaux de
(1) C'est pour parer au retour d'inconvénients du même genre
que dans les mois d'août, juillet et septembre, les ingénieurs ont
fait faire avec le produit des dragues un fort bourrelet de 2 mètres
d'élévation. Nous avons décrit ces travaux et nous en constations
encore les résultats dans notre dernier numéro. E. D.
la Méditerranée, et au sud-ouest entouré de l'im-
mense lagune du Menzaleh.
» La rade ouverte en face de Port-Saïd, dans toute la
longueur de Damiette à Péluse, est formée de sable fin,
d'un jaune pâle, qui s'étend à une grande distance de
la plage, avec une inclinaison sous-marine très-faible
jusqu'à 2 milles de la plage ; il y avait vingt-six
navires à l'ancre, dont un à vapeur, à une profondeur
de 10 mètres d'eau.
» Le temps était si mauvais, qu'il ne permettait pas
aux uns de lever l'ancre et de mettre à la voile, aux au-
tres d'envoyer leurs embarcations à terre.
» L'embouchure du canal maritime telle qu'elle était
proposée par la commission internationale devait s'ob-
tenir au moyen de deux digues parallèles portées en
mer, sur une longueur, l'une celle à l'ouest, à 3,500 mè-
tres, l'autre, celle de l'est, à 2,500 mètres. La distance
entre les digues devait être de 400 mètres, avec une pro-
fondeur d'eau constante de 8 mètres.
» La Compagnie a commencé la construction de la
digue occidentale avec un môle qui traverse le cordon
littoral de sable sur un parcours de 100 mètres, et s'é-
tend dans la Méditerranée de 30 à 40 mètres au delà.
Sur le môle est établie une voie de fer en communica-
tion avec le réseau des autres lignes construites par la
même Compagnie à travers la même ville.
» Par suite de la construction de cette digue, il s'est
formé une barre de sable à travers le chenal ouvert
dans le cordon littoral, pour établir une voie de com-
munication entre la Méditerranée et le canal déjà creusé
jusqu'à El-Ferdane dans l'intérieur de l'isthme.
» La barre qui s'est formée en cet endroit fait obstacle
au libre passage des embarcations, et je pense qu'il ne
sera pas possible de s'en rendre maitre complètement
tant que la digue ne sera pas avancée à une profondeur
d'eau suffisante pour que le flot, dans sa vaste étendue,
et dans son libre parcours, ne prisse plus agir sur les
sables de la plage sous-marine.
» Dans la partie extérieure de la digue s'est formée
une sorte de poche, où viennent s'arrêter les sables sou-
levés par la mer, et ceux-ci servent à la Compagnie de
soubassement dans ses travaux pour ses constructions;
Afin de diminuer autant que possible les escales des na-
vires et faciliter le déchargement et les communications
avec la terre ferme, la Compagnie s'était décidée à faire
construire sur la prolongation de la digue commencée
et à la distance de 1,000 mètres, un îlot sur pilotis, à
remplir les interstices laissés vacants entre les pieux
avec des pierres amenées de la carrière du Mex, chose,
à mon avis, de peu d'avantage si la digae derrière la-
quelle les navires doivent trouver un asile assuré contre
les vents nord-ouest régnants dans ces parages n'est
pas poussée avec la plus grande énergie. Du reste, la
rade ne présente aucun danger pour les navires qui
bien souvent viennent y chercher un refuge dans les
gros temps (1).
(1) L'îlot commencé seulement lors du passage de M. l'ingénieur
Sforzi, est achevé, et on a apprécié les importants services qu'il a
rendus et ceux plus grands encore qu'il est appelé à rendre. E. D.
pharmacie, une maison d'habitation pour le médecin, des
magasins et des dépôts de vivres, de fourrages et d'outils.
» Ce point, qui sertde passage important pour les cara-
vanes qui viennent de Syrie, est favorablement situé
au bord de la mer intérieure que l'on nomme lac Menza-
leh, sur laquelle s'exécutent facilement les transports
en barque à Péluse, à Damiette et dans les environs.
Les briques employées à la construction des bâtiments
proviennent de fouilles faites dans une antique nécro-
pole et des ruines d'une ville ancienne, située sur les
bords de l'ancienne branche pélusiaque du Nil qui dé-
bouche à peu de distance dans le lac Menzaleh.
» La dernière section du canal maritime traverse en
ligne droite sur une longueur de 52 kilomètres la mer inté-
rieure de Menzaleh depuis' Kantara jusqu'à Port-Saïd. Nous
avons traversé cette ligne en partie en barque, en partie
sur un bateau à vapeur appartenant à la Compagnie.
» Pour rendre possible une pareille navigation, la
Compagnie fait creuser le canal maritime dans les bas-
fonds de sable ou les vases du Nil jusqu'à lm,20 de
profondeur, en lui conservant une largeur normale de
15 mètres à la ligne d'eau, et en déposant les terres
à droite et à gauche en forme de banquettes.
» La dernière inondation du Nil, accompagnée pro-
bablement d'une élévation extraordinaire des eaux de
la Méditerranée, a rompu et emporté ces berges en
plusieurs endroits. Elles étaient trop faibles pour résis-
ter au courant produit, et les matériaux ont été entraî-
nés, partie dans le lit déjà creusé, partie au-delà (1). Mal-
gré cela nous pûmes traverser toute la ligne, marquée
à de grands intervalles par de forts piquets, dans les
passages où, vu la profondeur de l'eau', aucune exca-
vation n'était nécessaire, et fixée définitivement dans les
bas-fonds par les bourrelets. Une longueur de 7 kilo-
mètres près du port intérieur de Port-Saïd était régu-
larisée entre les berges et portée à la longueur de
56 mètres, mesure que la Compagnie pense assigner
comme largeur normale au canal entre Port-Saïd et les
lacs Amers, au lieu des 80 mètres arrêtés par la com-
mission interiationale.
» Le creusement se faisait à l'aide de dragues à vapeur,
et les matériaux extraits étaient transportés sur des wa-
gons marchant sur des rails, et conduits par des homme.3
aux endroits où se prolongent les endiguements de suf-
fisantes largeur et hauteur pour résister aux irruptions
des eaux extérieures, comme elles eurent lieu lors de
l'essai du premier canal creusé. Sur cette ligne, la Compa-
gnie possède le chantier n° 5, et à Ras-El-Ech un autre petit
établissement avec maisons d'habitation pour les employés et
quelques hangars pour abriter les outils, tous deux
sur la vaste lagune du Menzaleh.
» L'extrémité du canal maritime est Port-Saïd, fondé par la
Compagnie, sur une langue de sable très-étroite, de 100 mè-
tres de largeur, au nord-est battu par les eaux de
(1) C'est pour parer au retour d'inconvénients du même genre
que dans les mois d'août, juillet et septembre, les ingénieurs ont
fait faire avec le produit des dragues un fort bourrelet de 2 mètres
d'élévation. Nous avons décrit ces travaux et nous en constations
encore les résultats dans notre dernier numéro. E. D.
la Méditerranée, et au sud-ouest entouré de l'im-
mense lagune du Menzaleh.
» La rade ouverte en face de Port-Saïd, dans toute la
longueur de Damiette à Péluse, est formée de sable fin,
d'un jaune pâle, qui s'étend à une grande distance de
la plage, avec une inclinaison sous-marine très-faible
jusqu'à 2 milles de la plage ; il y avait vingt-six
navires à l'ancre, dont un à vapeur, à une profondeur
de 10 mètres d'eau.
» Le temps était si mauvais, qu'il ne permettait pas
aux uns de lever l'ancre et de mettre à la voile, aux au-
tres d'envoyer leurs embarcations à terre.
» L'embouchure du canal maritime telle qu'elle était
proposée par la commission internationale devait s'ob-
tenir au moyen de deux digues parallèles portées en
mer, sur une longueur, l'une celle à l'ouest, à 3,500 mè-
tres, l'autre, celle de l'est, à 2,500 mètres. La distance
entre les digues devait être de 400 mètres, avec une pro-
fondeur d'eau constante de 8 mètres.
» La Compagnie a commencé la construction de la
digue occidentale avec un môle qui traverse le cordon
littoral de sable sur un parcours de 100 mètres, et s'é-
tend dans la Méditerranée de 30 à 40 mètres au delà.
Sur le môle est établie une voie de fer en communica-
tion avec le réseau des autres lignes construites par la
même Compagnie à travers la même ville.
» Par suite de la construction de cette digue, il s'est
formé une barre de sable à travers le chenal ouvert
dans le cordon littoral, pour établir une voie de com-
munication entre la Méditerranée et le canal déjà creusé
jusqu'à El-Ferdane dans l'intérieur de l'isthme.
» La barre qui s'est formée en cet endroit fait obstacle
au libre passage des embarcations, et je pense qu'il ne
sera pas possible de s'en rendre maitre complètement
tant que la digue ne sera pas avancée à une profondeur
d'eau suffisante pour que le flot, dans sa vaste étendue,
et dans son libre parcours, ne prisse plus agir sur les
sables de la plage sous-marine.
» Dans la partie extérieure de la digue s'est formée
une sorte de poche, où viennent s'arrêter les sables sou-
levés par la mer, et ceux-ci servent à la Compagnie de
soubassement dans ses travaux pour ses constructions;
Afin de diminuer autant que possible les escales des na-
vires et faciliter le déchargement et les communications
avec la terre ferme, la Compagnie s'était décidée à faire
construire sur la prolongation de la digue commencée
et à la distance de 1,000 mètres, un îlot sur pilotis, à
remplir les interstices laissés vacants entre les pieux
avec des pierres amenées de la carrière du Mex, chose,
à mon avis, de peu d'avantage si la digae derrière la-
quelle les navires doivent trouver un asile assuré contre
les vents nord-ouest régnants dans ces parages n'est
pas poussée avec la plus grande énergie. Du reste, la
rade ne présente aucun danger pour les navires qui
bien souvent viennent y chercher un refuge dans les
gros temps (1).
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Sforzi, est achevé, et on a apprécié les importants services qu'il a
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