Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1862 01 novembre 1862
Description : 1862/11/01 (A7,N153). 1862/11/01 (A7,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203307j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
334 L'ISTHME DE SUEZ,
Après M. Fould, M. Béhic a repris la parole pour
remercier le ministre de ses flatteurs encourage-
ments, et l'assurer, ainsi que le commerce, que l'ad-
ministration des paquebots-poste redoublerait d'ef-
forts pour remplir son importante mission.
M. Pastré, président de la chambre de commerce
de Marseille a succédé à M. Béhic. En quelques pa-
roles improvisées, et après avoir porté un toast à
M. le ministre des finances , il l'a remercié de sa
bienveillance en faveur des négociants de Marseille.
Il a reporté au gouvernement impérial le mérite de
la prospérité dont jouissait cette grande cité. Il a
1 rappelé que c'est par le bon ordre dans les finances
que se développe l'activité commerciale, et que sous
ce rapport l'administration de M. Fould ne rendait
pas moins de services au commerce qu'à l'Etat.
Le banquet terminé, M. le ministre des finances et
un grand nombre de convives sont montés au pre-
mier étage pour visiter les vastes galeries des docks
déjà en partie terminés. « Ils ont été , ajoute la
Gazette du Midi, accompagnés dans cette visite par
M. l'ingénieur Desplaces, qui a dirigé avec autant
de rapidité que de succès ces constructions vrai-
ment monumentales destinées à recevoir les richesses.
de toutes les contrées de l'univers. M. Fould n'a
quitté Marseille qu'après avoir inspecté quelques-uns
des grands travaux en cours d'exécution, et examiné
sur les lieux les autres projets soumis à l'approba-
tion du gouvernement. »
ERNEST DESPLACES.
LE DISCOURS DE M. FOULD.
Limité dans notre cadre et enfermé par notre de-
voir dans la sphère de notre spécialité nous ne pou-
vons examiner le discours de M. Fould qu'au point
de vue de la grande question dont nous sommes
l'humble auxiliaire, et à ce seul point de vue il pré-
sente des idées et des aperçus assez féconds pour
qu'il nous soit facile de nous contenter de notre par-
tage.
Nous n'avons pas à revenir sur l'objet de la pré-
sence de S. Exc. M. le ministre des finances à Mar-
seille. Une solennité aussi importante que celle de
l'inauguration d'un service français établi pour la
première fois sur la ligne de l'Indo-Chine, devait
être pour un membre considérable du gouvernement
une occasion naturelle de tracer à larges traits le
programme de la politique commerciale de l'Empire,
et les résultats qu'elle a obtenus. Parmi ces résultats
le gouvernement peut s'applaudir, à juste titre, du
réseau de communications qu'il a instituées pour le
progrès de nos échanges sur les grandes mers com-
merciales du monde, et dont la ligne indo-chinoise
est le magnifique complément. Il a pu montrer avec
une satisfaction sans mélange les développements
qu'avait déjà reçus la prospérité de Marseille, ceux
qu'elle attend de la belle conception qui va la met-
tre en relations plus étroites et plus actives avec les
marchés orientaux, et la logique des faits l'amenant à
porter ses regards sur l'avenir, il était naturel aussi
qu'il fît connaître sa pensée sur ce que l'entreprise
nouvelle doit espérer, sur ce que le monde et la
France attendent du percement de l'isthme de Suez.
Notre gouvernement, chacun en conviendra, vient
de s'en expliquer avec une haute autorité par la voix
de M. Fould, et peut-être avons-nous le droit de
dire que la solennité des circonstances ajoutait à la
gravité des paroles. Dans un article qu'on lira plus
bas sur le même sujet, le Morning Post fait observer
que M. Fould n'est pas un esprit chimérique, un homme
à projets, et qu'il est trop expérimenté sur les réali-
tés pratiques de la vie pour se laisser aller à des
illusions. Nous sommes parfaitement de cet avis.
C'est pourquoi la déclaration si nette de M. Fould a
dû exercer et a exercé une grande influence sur le
petit nombre d'opinions qui restaient encore incré-
dules; c'est pourquoi nous la présentonsau Morning
Post lui-même comme une complète réfutation des
préjugés que l'on a essayé de répandre en Angleterre
sur cette question.
Les adversaires du canal ont élevé des doutes sur
sa possibilité. D'après M. Fould, « tout porte à croire»
que le percement de l'isthme de Suez réussira, et si
nous devons en croire nos informations, des person-
nages fort élevés et fort rebelles jusqu'ici à cette
croyance, commenceraient à le regarder comme un
fait accompli. Il est certain d'ailleurs que c'est au-
jourd hui la conviction à peu près universelle en pré-
sence de l'avancement des travaux. On a prétendu
aussi que l'achèvement de l'œuvre absorberait un
temps indéfini. M. Fould exprime la prévision que le
canal serait ouvert, dans un avenir peu éloigné, à la
navigation. Enfin on s'est retranché derrière la
question financière, on a soutenu que l'entreprise ne
serait point rémunératrice pour les capitaux enga-
gés. M. Fould répond à cette dernière objection par
une accumulation d'arguments qui se corroborent les
uns par les autres. Il rappelle que les richesses
orientales sont encore presque inexploitées, que nul
ne saurait prédire les développements que pourront
prendre dans ces régions le commerce et l'industrie;
que les données positives que nous avons sur le
trafic européen dans ces régions sont de nature à
justifier les plus grandes espérances; que, à l'heure
qu'il est, le commerce français au-delà du Cap, pres-
que nul il y a quelques années, ne représente pas
moins de 500 millions de francs. Avec un tel point
de départ, ajoute-t-il, que n'a-t-on pas le droit d'at-
Après M. Fould, M. Béhic a repris la parole pour
remercier le ministre de ses flatteurs encourage-
ments, et l'assurer, ainsi que le commerce, que l'ad-
ministration des paquebots-poste redoublerait d'ef-
forts pour remplir son importante mission.
M. Pastré, président de la chambre de commerce
de Marseille a succédé à M. Béhic. En quelques pa-
roles improvisées, et après avoir porté un toast à
M. le ministre des finances , il l'a remercié de sa
bienveillance en faveur des négociants de Marseille.
Il a reporté au gouvernement impérial le mérite de
la prospérité dont jouissait cette grande cité. Il a
1 rappelé que c'est par le bon ordre dans les finances
que se développe l'activité commerciale, et que sous
ce rapport l'administration de M. Fould ne rendait
pas moins de services au commerce qu'à l'Etat.
Le banquet terminé, M. le ministre des finances et
un grand nombre de convives sont montés au pre-
mier étage pour visiter les vastes galeries des docks
déjà en partie terminés. « Ils ont été , ajoute la
Gazette du Midi, accompagnés dans cette visite par
M. l'ingénieur Desplaces, qui a dirigé avec autant
de rapidité que de succès ces constructions vrai-
ment monumentales destinées à recevoir les richesses.
de toutes les contrées de l'univers. M. Fould n'a
quitté Marseille qu'après avoir inspecté quelques-uns
des grands travaux en cours d'exécution, et examiné
sur les lieux les autres projets soumis à l'approba-
tion du gouvernement. »
ERNEST DESPLACES.
LE DISCOURS DE M. FOULD.
Limité dans notre cadre et enfermé par notre de-
voir dans la sphère de notre spécialité nous ne pou-
vons examiner le discours de M. Fould qu'au point
de vue de la grande question dont nous sommes
l'humble auxiliaire, et à ce seul point de vue il pré-
sente des idées et des aperçus assez féconds pour
qu'il nous soit facile de nous contenter de notre par-
tage.
Nous n'avons pas à revenir sur l'objet de la pré-
sence de S. Exc. M. le ministre des finances à Mar-
seille. Une solennité aussi importante que celle de
l'inauguration d'un service français établi pour la
première fois sur la ligne de l'Indo-Chine, devait
être pour un membre considérable du gouvernement
une occasion naturelle de tracer à larges traits le
programme de la politique commerciale de l'Empire,
et les résultats qu'elle a obtenus. Parmi ces résultats
le gouvernement peut s'applaudir, à juste titre, du
réseau de communications qu'il a instituées pour le
progrès de nos échanges sur les grandes mers com-
merciales du monde, et dont la ligne indo-chinoise
est le magnifique complément. Il a pu montrer avec
une satisfaction sans mélange les développements
qu'avait déjà reçus la prospérité de Marseille, ceux
qu'elle attend de la belle conception qui va la met-
tre en relations plus étroites et plus actives avec les
marchés orientaux, et la logique des faits l'amenant à
porter ses regards sur l'avenir, il était naturel aussi
qu'il fît connaître sa pensée sur ce que l'entreprise
nouvelle doit espérer, sur ce que le monde et la
France attendent du percement de l'isthme de Suez.
Notre gouvernement, chacun en conviendra, vient
de s'en expliquer avec une haute autorité par la voix
de M. Fould, et peut-être avons-nous le droit de
dire que la solennité des circonstances ajoutait à la
gravité des paroles. Dans un article qu'on lira plus
bas sur le même sujet, le Morning Post fait observer
que M. Fould n'est pas un esprit chimérique, un homme
à projets, et qu'il est trop expérimenté sur les réali-
tés pratiques de la vie pour se laisser aller à des
illusions. Nous sommes parfaitement de cet avis.
C'est pourquoi la déclaration si nette de M. Fould a
dû exercer et a exercé une grande influence sur le
petit nombre d'opinions qui restaient encore incré-
dules; c'est pourquoi nous la présentonsau Morning
Post lui-même comme une complète réfutation des
préjugés que l'on a essayé de répandre en Angleterre
sur cette question.
Les adversaires du canal ont élevé des doutes sur
sa possibilité. D'après M. Fould, « tout porte à croire»
que le percement de l'isthme de Suez réussira, et si
nous devons en croire nos informations, des person-
nages fort élevés et fort rebelles jusqu'ici à cette
croyance, commenceraient à le regarder comme un
fait accompli. Il est certain d'ailleurs que c'est au-
jourd hui la conviction à peu près universelle en pré-
sence de l'avancement des travaux. On a prétendu
aussi que l'achèvement de l'œuvre absorberait un
temps indéfini. M. Fould exprime la prévision que le
canal serait ouvert, dans un avenir peu éloigné, à la
navigation. Enfin on s'est retranché derrière la
question financière, on a soutenu que l'entreprise ne
serait point rémunératrice pour les capitaux enga-
gés. M. Fould répond à cette dernière objection par
une accumulation d'arguments qui se corroborent les
uns par les autres. Il rappelle que les richesses
orientales sont encore presque inexploitées, que nul
ne saurait prédire les développements que pourront
prendre dans ces régions le commerce et l'industrie;
que les données positives que nous avons sur le
trafic européen dans ces régions sont de nature à
justifier les plus grandes espérances; que, à l'heure
qu'il est, le commerce français au-delà du Cap, pres-
que nul il y a quelques années, ne représente pas
moins de 500 millions de francs. Avec un tel point
de départ, ajoute-t-il, que n'a-t-on pas le droit d'at-
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