Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
gjg L'ISTHME DE SUEZ,
- », De, Timsah nous nous sommes rendus immédia-
tement au chantier no 6 et au chalet construit pour
Son Altesse le vice-roi.
» L'amiral et sa suite ont été frappés, en passant,
de l'heureuse situation choisie pour la ville de Tim-
sah, et des avantages que présentera le lac de ce
nom pour la sûreté des navires et pour les communi-
cations avec l'intérieur de l'Egypte.
» Arrivé au chalet de Son Altesse le vice-roi, dont
les travaux sont presque terminés, l'amiral mit pied
à terre pour examiuer cette construction, jouir du
coup d'œil qu'offre le lac vu de ce point, et
aller voir les travaux du chantier no 6, où, excep-
tionnellement, on a rencontré une masse de rochers
qui est sur le point d'être coupée, puisqu'il ne reste
qu'environ 50 mètres de longueur à approfondir pour
réunir au lac une longueur de rigole maritime com-
plétement terminée sur 1,800 mètres.
» Du chantier no 6 nous nous sommes rendus au
seuil, où se trouvent groupés dans ce moment la
presque totalité des contingents de travailleurs. L'a-
miral a voulu descendre dans le fond de la tranchée,
monter sur le remblai qui forme la berge du canal
du côté de l'Asie, et il a été agréablement surpris
de voir combien peu il reste à faire pour opérer la
jonction de la Méditerranée et du lac, et de la faci-
lité que présente le travail sur tous les points qu'il
a parcourus. De là, et en suivant la tranchée, nous
sommes allés jusqu'au nouveau transit, situé à 3 ki-
lomètres d'El-Guisr, transit où arrivent maintenant
sur des chalands les approvisionnements et le maté-
riel venant de Port-Saïd et de Damiette, et qui bien-
tôt devra lui-même être transporté à Timsah.
» Nous nous sommes ensuite rendus à El-Guisr ;
l'amiral a visité l'hôpital européen et l'hôpital arabe,
où se trouvaient quatre malades, dont un Européen ;
la bonne tenue de ces établissements a été l'objet de
ses éloges.
» M. l'amiral Jaurès est reparti du seuil à neuf
heures du soir, le même jour, pour rejoindre à Suez
la frégate qui doit le porter en Chine et qui venait
d'arriver, et il m'a chargé de vous exprimer com-
bien il était satisfait de tout ce qu'il a vu.
» Comme pour tous ceux qui viennent voir les
travaux, le doute sur le succès de l'œuvre n'est plus
possible ni à lui ni à ceux qui l'accompagnaient.
Aux incrédules non endurcis ils diront : Nous avons
vu ; aux incrédules endurcis : Allez voir.
» M. l'amiral Jaurès et M. le commandant Fisquet
estiment que, dès que la rigole maritime réunira la
Méditerranée et la mer Rouge, des transports im-
portants se feront par la voie de cette rigole, notam-
ment ceux de la houille, si nécessaire à la naviga-
tion de la mer Rouge, La rigole n'aurait que Om,30
d'eau, me disaient-ils, que cela serait possible avec
les chalands en tôle qui se construisent maintenant.
Cela rapprocherait singulièrement l'époque de l'ex-
ploitation du canal et de la déroute complète des
adversaires de ce grand ouvrage.
» Veuillez agréer, Monsieur l'agent supérieur, l'as-
surance de mes sentiments dévoués,
» VLLLER. »
PROGRÈS DES COMMUNICATIONS AVEC LA CHINE.
Sur la foi du Journal du Havre, nous racontions
dernièrement que la capitale du Céleste Empire pen-
sait à. se mettre en communication avec la mer et
les nations européennes par un chemin de fer qui
aurait été concédé à des entrepreneurs anglais. Ce
serait un nouveau pas dans les voies du traité qui
enfin a ouvert aux regards de l'Europe les portes
presque infranchissables jusqu'à nos jours, de l'inté-
rieur de cet empire. Voici, d'un autre côté, un pro-
grès non moins remarquable : c'est Pékin mis en
relation avec les grands centres de l'industrie occi-
dentale par une ligne télégraphique.
Nous trouvons en effet dans le Journal officiel de
SaintPétersbourg un document d'un haut intérêt pour
1" avenir des rapports entre l'Europe et l'extrême Orient:
c'est le règlement relatif aux communications télégra-
phiques avec la Chine par la Sibérie. Les fils sont déjà
posés jusqu'à la ville d'Omsk, en Sibérie ; la ligne sera
prolongée l'an prochain jusqu'à Irkoutsk. Les négo-
ciants qui voudront envoyer des dépêches en Chine
doivent adresser au ministère des affaires étrangères,
à Saint-Pétersbourg, l'indication de leur nom et de
leur adresse, qui sera transmise à la mission russe
à Pékin. Toutes les dépêches d'Europe seront en-
voyées par Saint-Pétersbourg et le télégraphe sibé-
rien à Kiachta, ville située sur les frontières chi-
noises, d'où elles seront expédiées avec la correspon-
dance officielle par le courrier chinois à la mission
russe à Pékin. C'est aussi par la mission russe à
Pékin que les dépêches de Chine seront envoyées à
leur destination dans les divers Etats européens.
Au point de vue politique et même commercial,
est-ce, lorsque la Russie emploie ainsi pour se rap-
procher de la Chine jusqu'aux ailes du télégraphe,
que l'Angleterre peut consentir à ne point se pré-
valoir de son côté de l'abréviation de route que lui
offre le percement de l'isthme de Suez, et à persister
à s'imposer à elle-même le long et suranné détour
du cap de Bonne-Espérance ? Ne serait-ce pas orga-
niser la lutte du lièvre et de la tortue? Mais cette
fois le lièvre ne paraît pas vouloir s'amuser et perdre
son temps en route.
ERNEST DESPLACES.
- », De, Timsah nous nous sommes rendus immédia-
tement au chantier no 6 et au chalet construit pour
Son Altesse le vice-roi.
» L'amiral et sa suite ont été frappés, en passant,
de l'heureuse situation choisie pour la ville de Tim-
sah, et des avantages que présentera le lac de ce
nom pour la sûreté des navires et pour les communi-
cations avec l'intérieur de l'Egypte.
» Arrivé au chalet de Son Altesse le vice-roi, dont
les travaux sont presque terminés, l'amiral mit pied
à terre pour examiuer cette construction, jouir du
coup d'œil qu'offre le lac vu de ce point, et
aller voir les travaux du chantier no 6, où, excep-
tionnellement, on a rencontré une masse de rochers
qui est sur le point d'être coupée, puisqu'il ne reste
qu'environ 50 mètres de longueur à approfondir pour
réunir au lac une longueur de rigole maritime com-
plétement terminée sur 1,800 mètres.
» Du chantier no 6 nous nous sommes rendus au
seuil, où se trouvent groupés dans ce moment la
presque totalité des contingents de travailleurs. L'a-
miral a voulu descendre dans le fond de la tranchée,
monter sur le remblai qui forme la berge du canal
du côté de l'Asie, et il a été agréablement surpris
de voir combien peu il reste à faire pour opérer la
jonction de la Méditerranée et du lac, et de la faci-
lité que présente le travail sur tous les points qu'il
a parcourus. De là, et en suivant la tranchée, nous
sommes allés jusqu'au nouveau transit, situé à 3 ki-
lomètres d'El-Guisr, transit où arrivent maintenant
sur des chalands les approvisionnements et le maté-
riel venant de Port-Saïd et de Damiette, et qui bien-
tôt devra lui-même être transporté à Timsah.
» Nous nous sommes ensuite rendus à El-Guisr ;
l'amiral a visité l'hôpital européen et l'hôpital arabe,
où se trouvaient quatre malades, dont un Européen ;
la bonne tenue de ces établissements a été l'objet de
ses éloges.
» M. l'amiral Jaurès est reparti du seuil à neuf
heures du soir, le même jour, pour rejoindre à Suez
la frégate qui doit le porter en Chine et qui venait
d'arriver, et il m'a chargé de vous exprimer com-
bien il était satisfait de tout ce qu'il a vu.
» Comme pour tous ceux qui viennent voir les
travaux, le doute sur le succès de l'œuvre n'est plus
possible ni à lui ni à ceux qui l'accompagnaient.
Aux incrédules non endurcis ils diront : Nous avons
vu ; aux incrédules endurcis : Allez voir.
» M. l'amiral Jaurès et M. le commandant Fisquet
estiment que, dès que la rigole maritime réunira la
Méditerranée et la mer Rouge, des transports im-
portants se feront par la voie de cette rigole, notam-
ment ceux de la houille, si nécessaire à la naviga-
tion de la mer Rouge, La rigole n'aurait que Om,30
d'eau, me disaient-ils, que cela serait possible avec
les chalands en tôle qui se construisent maintenant.
Cela rapprocherait singulièrement l'époque de l'ex-
ploitation du canal et de la déroute complète des
adversaires de ce grand ouvrage.
» Veuillez agréer, Monsieur l'agent supérieur, l'as-
surance de mes sentiments dévoués,
» VLLLER. »
PROGRÈS DES COMMUNICATIONS AVEC LA CHINE.
Sur la foi du Journal du Havre, nous racontions
dernièrement que la capitale du Céleste Empire pen-
sait à. se mettre en communication avec la mer et
les nations européennes par un chemin de fer qui
aurait été concédé à des entrepreneurs anglais. Ce
serait un nouveau pas dans les voies du traité qui
enfin a ouvert aux regards de l'Europe les portes
presque infranchissables jusqu'à nos jours, de l'inté-
rieur de cet empire. Voici, d'un autre côté, un pro-
grès non moins remarquable : c'est Pékin mis en
relation avec les grands centres de l'industrie occi-
dentale par une ligne télégraphique.
Nous trouvons en effet dans le Journal officiel de
SaintPétersbourg un document d'un haut intérêt pour
1" avenir des rapports entre l'Europe et l'extrême Orient:
c'est le règlement relatif aux communications télégra-
phiques avec la Chine par la Sibérie. Les fils sont déjà
posés jusqu'à la ville d'Omsk, en Sibérie ; la ligne sera
prolongée l'an prochain jusqu'à Irkoutsk. Les négo-
ciants qui voudront envoyer des dépêches en Chine
doivent adresser au ministère des affaires étrangères,
à Saint-Pétersbourg, l'indication de leur nom et de
leur adresse, qui sera transmise à la mission russe
à Pékin. Toutes les dépêches d'Europe seront en-
voyées par Saint-Pétersbourg et le télégraphe sibé-
rien à Kiachta, ville située sur les frontières chi-
noises, d'où elles seront expédiées avec la correspon-
dance officielle par le courrier chinois à la mission
russe à Pékin. C'est aussi par la mission russe à
Pékin que les dépêches de Chine seront envoyées à
leur destination dans les divers Etats européens.
Au point de vue politique et même commercial,
est-ce, lorsque la Russie emploie ainsi pour se rap-
procher de la Chine jusqu'aux ailes du télégraphe,
que l'Angleterre peut consentir à ne point se pré-
valoir de son côté de l'abréviation de route que lui
offre le percement de l'isthme de Suez, et à persister
à s'imposer à elle-même le long et suranné détour
du cap de Bonne-Espérance ? Ne serait-ce pas orga-
niser la lutte du lièvre et de la tortue? Mais cette
fois le lièvre ne paraît pas vouloir s'amuser et perdre
son temps en route.
ERNEST DESPLACES.
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