Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-11-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 novembre 1862 01 novembre 1862
Description : 1862/11/01 (A7,N153). 1862/11/01 (A7,N153).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203307j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/07/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 339
» ciation successive des prix à Liverpool et par les
» causes qui ont produit cette dépréciation. »
D Ce journal annonce qu'en conséquence le marché
de Manchester a fait fort peu d'affaires, les exportateurs
de l'Inde, de l'Allemagne et même les acheteurs na-
tionaux ayant sensiblement restreint leurs demandes.
» Ce n'est point seulement de l'Inde qu'il est arrivé
du coton à Liverpool ; les Anglais, toujours actifs et
entreprenants, se sont également adressés à la Chine, et
parmi les arrivages on a signalé un navire venant de
Shang-Haï chargé de 3,000 balles de coton chinois.
» C'est lfc un mouvement qui mérite d'autant plus
d'être remarqué que nous trouvons dans un journal an-
glais cette observation que, dans la crise actuelle, l'An-
gleterre se dispose à absorber l'approvisionnement du
coton, et à faire de ses ports l'entrepôt où devra venir
s'alimenter le reste de l'Europe industrielle.
» Jusqu'à nouvel ordre, c'est donc vers l'Orient que le
monde doit jeter les yeux pour obtenir la matière pre-
mière indispensable à son travail manufacturier, et, com-
me nous l'avons dit, quel que soit le sort des tentatives
qui se font en Algérie et sur le continent méridional
de l'Europe, le marché oriental est destiné à prendre
une large part dans nos approvisionnements de coton ;
car on ne comblera ni facilement ni promptement l'a-
bîme que laisse après lui le déficit de quatre ou cinq
millions de balles dont l'Europe est privée par l'effet
de la convulsion américaine.
» Si donc nous portons nos regards vers l'Orient, nous
trouvons que la France et le reste de l'Europe, aussi
bien que l'Angleterre, ont dans ces contrées un vaste
champ à exploiter. Les dernières nouvelles de la Co-
chinchine nous apprennent que notre colonisation dans
ce pays s'organise sous les meilleurs aspects, et que
d'importantes mesures y ont été prises pour l'encoura-
gement de la culture et du commerce. Le coton croît
naturellement en Cochinchine. Il peut y être produit en
quantité presque indéfinie, et d'après tous les rapports
sa qualité rivaliserait avec celle des cotons de la Loui-
siane. La Chine est encore un pays producteur de cette
fibre, et il n'attend que des demandes et des acheteurs
pour pourvoir aux besoins de l'Europe. Nous avons déjà
parlé des Indes. Notre colonie de Pondichéry peut nous
offrir aussi d'excellent coton, et l'Afrique orientale doit
devenir le théâtre d'une exploitation fructueuse. Mada-
gascar, avec sa population noire, son territoire fertile
et bien arrosé, possède toutes les conditions qui peuvent
la rendre propre à la grande culture de cette plante.
Nous trouvons encore dans ces parages l'île Maurice et
l'île de la Réunion qui, dans les prix dont nous som-
mes menacés pour longtemps, doivent rencontrer des
avantages à cultiver ce produit.
» En Australie, qui déjà fournit dans certaines parties
du coton de première qualité, on s'occupe très-active-
ment du développement de cette culture. Que manque-
t-il donc pour que désormais le coton oriental vienne
se substituer au coton américain, ou du moins lui faire
concurrence en telle mesure que désormais nous n'ayons
plus à craindre des crises semblables à celle que nous
traversons? Que faut-il en un mot pour assurer pleine-
ment l'avenir contre le retour de ces calamités ? Il faut
l'établissement d'une route commerciale, facile, éco- -
nomique et prompte entre l'Orient et l'Occident.
» En effet, la question du coton est essentiellement
une question de prix de revient, et, dans cette question,
celle du prix de transport ne joue pas un rôle médiocre.
Le long détour que nos navigateurs ont à effectuer par
le cap de Bonne-Espérance, pour se mettre en commu-
nication avec les Indes orientales, est peut-être le plus
grand obstacle à cette rénovation dans nos sources
d'approvisionnement, qui est pourtant devenue une in-
dispensable nécessité. A l'établissement de cette route
nouvelle, toutes les nations sont donc aujourd'hui essen-
tiellement intéressées. On devine que nous faisons ici
allusion au percement de l'isthme de Suez, abrégeant
de trois mille lieues l'espace qui sépare le coton oriental
des fabriques occidentales. Nous n'avons pas besoin de
rappeler l'opposition déplorable que le gouvernement
anglais a faite à cette utile entreprise. Sans cette oppo
sition, il est permis de supposer que, à l'heure qu'il est,
cette route serait ouverte aux opérations du commerce,
pour le très-grand profit du monde industriel. Il est per
mis de dire que l'Angleterre elle-même est punie par
où elle a péché, et que ces cotons qu'elle a fait venir à
grands frais de Bombay, lui seraient arrivés bien plus
rapidement et bien plus économiquement, si elle eût pu,
par la traversée de la mer Rouge, les faire aboutir dans
la Méditerranée et ensuite dans l'Océan. Mais, sans nous
livrer à des récriminations rétrospectives, nous pensons
pouvoir exprimer l'espoir que le gouvernement anglais,
éclairé par son propre intérêt, ne cherchera plus, même
souterrainement, à retarder ou entraver l'exécution de
ce grand travail, et nous ajoutons que la France et
les autres grandes puissances européennes puisent
maintenant dans cette grave question du coton de nou-
veaux et puissants motifs d'exercer auprès du gouver-
nement égyptien toute leur influence pour que cette
œuvre se termine dans le plus bref délai possible. C'est
probablement cette pensée intelligente qui a inspiré à
M. Fould les paroles sympathiques qu'il a prononcées à
propos du percement de l'isthme, à Marseille, où il allait
inaugurer l'établissement de la ligne française des pa- -
quebots de l'Iudo-Chine. Pour la soie comme pour le
coton, nos relations avec l'Orient sont aujourd'hui de la
plus haute importance; et notre ministre des finances,
en retraçant tous les avantages du canal des deux mers
pour notre métropole méditerranéenne, a donné la me-
sure du profond intérêt que notre gouvernement atta-
chait à la fomentation de nos rapports avec l'Orient
au moyen de cette voie. Nous n'avons donc pas besoin
d'appeler sur l'achèvement de ce travail toute la solli-
citude du gouvernement impérial : il vient de l'exprimer
lui-même. Mais nous ne pouvons nous empêcher de si-
gnaler combien est importante pour les intérêts de l'in-
dustrie , du commerce, pour les principes vrais de l'é-
change par la concurrence, et du développement natu-
rel des diverses nations, l'ouverture de cette route, d'où
dépend aujourd'hui, à un si haut degré, l'approvision-
nement futur des matières premières les plus nécessaires
au travail et à la prospérité de l'Europe.
» P. B—s DARNIS. »
» ciation successive des prix à Liverpool et par les
» causes qui ont produit cette dépréciation. »
D Ce journal annonce qu'en conséquence le marché
de Manchester a fait fort peu d'affaires, les exportateurs
de l'Inde, de l'Allemagne et même les acheteurs na-
tionaux ayant sensiblement restreint leurs demandes.
» Ce n'est point seulement de l'Inde qu'il est arrivé
du coton à Liverpool ; les Anglais, toujours actifs et
entreprenants, se sont également adressés à la Chine, et
parmi les arrivages on a signalé un navire venant de
Shang-Haï chargé de 3,000 balles de coton chinois.
» C'est lfc un mouvement qui mérite d'autant plus
d'être remarqué que nous trouvons dans un journal an-
glais cette observation que, dans la crise actuelle, l'An-
gleterre se dispose à absorber l'approvisionnement du
coton, et à faire de ses ports l'entrepôt où devra venir
s'alimenter le reste de l'Europe industrielle.
» Jusqu'à nouvel ordre, c'est donc vers l'Orient que le
monde doit jeter les yeux pour obtenir la matière pre-
mière indispensable à son travail manufacturier, et, com-
me nous l'avons dit, quel que soit le sort des tentatives
qui se font en Algérie et sur le continent méridional
de l'Europe, le marché oriental est destiné à prendre
une large part dans nos approvisionnements de coton ;
car on ne comblera ni facilement ni promptement l'a-
bîme que laisse après lui le déficit de quatre ou cinq
millions de balles dont l'Europe est privée par l'effet
de la convulsion américaine.
» Si donc nous portons nos regards vers l'Orient, nous
trouvons que la France et le reste de l'Europe, aussi
bien que l'Angleterre, ont dans ces contrées un vaste
champ à exploiter. Les dernières nouvelles de la Co-
chinchine nous apprennent que notre colonisation dans
ce pays s'organise sous les meilleurs aspects, et que
d'importantes mesures y ont été prises pour l'encoura-
gement de la culture et du commerce. Le coton croît
naturellement en Cochinchine. Il peut y être produit en
quantité presque indéfinie, et d'après tous les rapports
sa qualité rivaliserait avec celle des cotons de la Loui-
siane. La Chine est encore un pays producteur de cette
fibre, et il n'attend que des demandes et des acheteurs
pour pourvoir aux besoins de l'Europe. Nous avons déjà
parlé des Indes. Notre colonie de Pondichéry peut nous
offrir aussi d'excellent coton, et l'Afrique orientale doit
devenir le théâtre d'une exploitation fructueuse. Mada-
gascar, avec sa population noire, son territoire fertile
et bien arrosé, possède toutes les conditions qui peuvent
la rendre propre à la grande culture de cette plante.
Nous trouvons encore dans ces parages l'île Maurice et
l'île de la Réunion qui, dans les prix dont nous som-
mes menacés pour longtemps, doivent rencontrer des
avantages à cultiver ce produit.
» En Australie, qui déjà fournit dans certaines parties
du coton de première qualité, on s'occupe très-active-
ment du développement de cette culture. Que manque-
t-il donc pour que désormais le coton oriental vienne
se substituer au coton américain, ou du moins lui faire
concurrence en telle mesure que désormais nous n'ayons
plus à craindre des crises semblables à celle que nous
traversons? Que faut-il en un mot pour assurer pleine-
ment l'avenir contre le retour de ces calamités ? Il faut
l'établissement d'une route commerciale, facile, éco- -
nomique et prompte entre l'Orient et l'Occident.
» En effet, la question du coton est essentiellement
une question de prix de revient, et, dans cette question,
celle du prix de transport ne joue pas un rôle médiocre.
Le long détour que nos navigateurs ont à effectuer par
le cap de Bonne-Espérance, pour se mettre en commu-
nication avec les Indes orientales, est peut-être le plus
grand obstacle à cette rénovation dans nos sources
d'approvisionnement, qui est pourtant devenue une in-
dispensable nécessité. A l'établissement de cette route
nouvelle, toutes les nations sont donc aujourd'hui essen-
tiellement intéressées. On devine que nous faisons ici
allusion au percement de l'isthme de Suez, abrégeant
de trois mille lieues l'espace qui sépare le coton oriental
des fabriques occidentales. Nous n'avons pas besoin de
rappeler l'opposition déplorable que le gouvernement
anglais a faite à cette utile entreprise. Sans cette oppo
sition, il est permis de supposer que, à l'heure qu'il est,
cette route serait ouverte aux opérations du commerce,
pour le très-grand profit du monde industriel. Il est per
mis de dire que l'Angleterre elle-même est punie par
où elle a péché, et que ces cotons qu'elle a fait venir à
grands frais de Bombay, lui seraient arrivés bien plus
rapidement et bien plus économiquement, si elle eût pu,
par la traversée de la mer Rouge, les faire aboutir dans
la Méditerranée et ensuite dans l'Océan. Mais, sans nous
livrer à des récriminations rétrospectives, nous pensons
pouvoir exprimer l'espoir que le gouvernement anglais,
éclairé par son propre intérêt, ne cherchera plus, même
souterrainement, à retarder ou entraver l'exécution de
ce grand travail, et nous ajoutons que la France et
les autres grandes puissances européennes puisent
maintenant dans cette grave question du coton de nou-
veaux et puissants motifs d'exercer auprès du gouver-
nement égyptien toute leur influence pour que cette
œuvre se termine dans le plus bref délai possible. C'est
probablement cette pensée intelligente qui a inspiré à
M. Fould les paroles sympathiques qu'il a prononcées à
propos du percement de l'isthme, à Marseille, où il allait
inaugurer l'établissement de la ligne française des pa- -
quebots de l'Iudo-Chine. Pour la soie comme pour le
coton, nos relations avec l'Orient sont aujourd'hui de la
plus haute importance; et notre ministre des finances,
en retraçant tous les avantages du canal des deux mers
pour notre métropole méditerranéenne, a donné la me-
sure du profond intérêt que notre gouvernement atta-
chait à la fomentation de nos rapports avec l'Orient
au moyen de cette voie. Nous n'avons donc pas besoin
d'appeler sur l'achèvement de ce travail toute la solli-
citude du gouvernement impérial : il vient de l'exprimer
lui-même. Mais nous ne pouvons nous empêcher de si-
gnaler combien est importante pour les intérêts de l'in-
dustrie , du commerce, pour les principes vrais de l'é-
change par la concurrence, et du développement natu-
rel des diverses nations, l'ouverture de cette route, d'où
dépend aujourd'hui, à un si haut degré, l'approvision-
nement futur des matières premières les plus nécessaires
au travail et à la prospérité de l'Europe.
» P. B—s DARNIS. »
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