Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 32L
travailleurs (1) qui avaient, comme nous avons dit,
exécuté un déblai de 300,000 mètres cubes.
» Outre ces travaux, qui pour le moment étaient ra-
lentis pour des motifs que je ne tarderai pas à exposer,
la Compagnie a fait construire sur le sommet du seuil.
à peu de distance de la ligne du canal, un établissement
grandiose que l'on pourrait presque appeler une petite ville,
qui possède à cette heure un grand et solide édifice
pour la direction et l'administration des travaux ; plu-
sieurs autres bâtiments pour les employés, les ouvriers,
pour hôpital et pour école ; des ateliers pour charpen-
tiers, forgerons, menuisiers, avec une force motrice à
vapeur ; un laboratoire pour carrossiers et selliers, des
habitations pour médecins et pharmaciens ; magasins
de dépôts, baraques et enclos ; une église catholique,
une mosquée pour.la population musulmane, un vil-
lage arabe capable de recevoir trois mille personnes,
un restaurant, des écuries pour deux cents chameaux
et une place de marché.
» On trouve, en outre, dans ce village, d'énormes
provisions en tous genre, des quantités de matériaux
de construction, des machines, des ustensiles, etc.
» La Compagnie a cru devoir donner, à juste raison,
un développement aussi étendu à cet établissement,
parce qu'elle devait exécuter en cet endroit des déblais
considérables, et poursuivre les travaux vers la partie
méridionale de l'isthme, quand elle aura pu faire ar-
river l'eau douce indispensable. Je suis persuadé que
tout le monde restera convaincu de la loyauté de ses
intentions, lorsqu'on aura examiné ces travaux et les
dépenses faites pour donner la vie à un tel établisse-
ment au milieu du désert, à plus de 20 milles de toute
habitation.
» Dans l'inspection. et l'examen des travaux exécutés
à l'aide de machines à El-Guisr, le capitaine Nicolich
a observé que les matériaux extraits n'étaient pas trans-
portés et déposés à distance suffisante de la rive du
canal pour qu'il fût possible de lui donner la largeur
annoncée dans le projet. De cela il résulterait un dom-
mage pour la Société, qui serait obligée dans ce cas d'en-
.lever la terre déjà extraite, pour la transporter une se-
conde fois à une distance plus grande. Sur l'observa-
tion qui lui fut faite, l'ingénieur en chef répondit que
les travaux venaient d'être suspendus à El-Guisr, par
cette raison qu'ils avaient été commencés sans entente
préalable nécessaire, que l'on venait précisément d'en-
treprendre des études plus exactes sur l'utilité qu'il y
aurait à modifier une partie du tracé, en vue des avan-
tages considérables qu'un des ingénieurs division-
naires croyait pouvoir obtenir.
» Dans le cas où ces études ne produiraient pas le ré
sultat désiré, la direction donnerait, dit-il, les ordres
nécessaires pour prolonger les cordes métalliques des
machines, afin que les déblais fussent portés à distance
convenable, de façon à ne pas être obligé de les reprendre
une nouvelle fois (2).
(1) Ils sont maintenant 25,000. E. D.
(2) Nos lecteurs savent que depuis l'époque où M. l'ingénieur
Sforzi a quitté l'isthme, l'emploi de ces procédés a été provisoire-
Les études qui venaient d'être entreprises pour modi-
fier une partie du tracé à travers le seuil d'El-Guisr,
ont été provoquées par des nivellements préliminaires
exécutés par l'ingénieur divisionnaire d'El-Guisr, qui
avait observé à la direction a qu'en contournant le seuil
» d'El-Guisr et en faisant suivre au canal les dépressions
» naturelles se rencontrant à sa base, il devait en ré-
» sulter une diminution de déblais d'environ 1,000,000
» de mètres cubes, quoique le tracé soit ainsi plus long
» de 3 kilomètres. »
» La proposition avait une portée trop grave pour
qu'on ne l'examinât point sérieusement; car si d'un côté
il en résultait une diminution dans le cube de terre à en-
lever, et par conséquent réduction de dépenses, accélé-
ration des travaux avec économie de temps, d'un autre
côté il fallait abandonner une partie des travaux déjà
commencés (ces travaux ne s'élevaient pas à moins de
300,000 mètres cubes), puis modifier aussi une partie de
la ligne suivante sous El-Ferdane, et adopter une
courbe plus prononcée pour poursuivre le canal dans
le tracé déjà creusé dans la direction du lac Ballah (1). -
» Ces considérations judicieuses ont décidé la direction
à donner l'ordre aux ingénieurs divisionnaires de s'oc-
cuper immédiatement des relevés plus spéciaux et des
parallèles de comparaison entre les deux projets, afin
de soumettre à l'examen et à l'approbation de la direc-
tion et de l'administration centrale à Paris, la proposi-
tion réelle dans le cas où celle-ci présenterait des
avantages incontestables. A El-Ferdane, point extrême
du seuil d'El-Guisr, la Compagnie a organisé un chantier
avec un campement de baraques et de tentes pour abriter les
travailleurs. Le désert s'avance jusque-là. On y aperçoit
une série de dunes de sable mobile. L'eau nécessaire
aux besoins est transportée à dos de chameau.
» D'El-Ferdane à Kantara s'étend la sixième section du
canal maritime sur une longueur de 20 kilomètres, à travers
la plaine et les bas-fonds du lac Ballah, que je vis déjà
creusé dans la section longitudinale pour y introduire
l'eau du lac Menzaleh: Sur ce point, il restait encore à
exécuter un court déblai de 1,500 mètres de longueur
pour faire pénétrer l'eau dans le lit du canal (2).
» Les travaux étaient en pleine activité. Au lac Ballah,
un campement avait été construit pour les employés et les tra-
vailleurs; a Kantara, la Compagnie à fait élever plusieurs
maisons de construction solide pour la direction et les employés,
un très-bel hôpitalj pour les musulmans et les Européens, une
ment suspendu, les ingénieurs ayant trouvé plus expéditifs les dé- -
blais à bras d'homme, dès que la Compagnie a eu à sa disposition
un nombre de travailleurs assez important pour faire face aux
besoins. E. D.
(1) Des études plus approfondies ont fait rejeter la proposition de
modification du tracé sur ce point dont parle M. l'ingénieur Sforzi;
et la Compagnie a continué son travail d'après les projets primi-
tifs, approuvés par la commission internationale. Nous rappellerons
que c'est au mois de décembre que M. l'ingénieur Sforzi était au
seuil, qu'il parle des travaux à cette époque, et que ce n'est qu'à
partir des mois de février et mars que le. seuil a réellement été
attaqué. E. D.
(2) La communication par eau est, comme on sait, établie depuis
plusieurs mois de Port-Saïd à Ferdane. E. D.
travailleurs (1) qui avaient, comme nous avons dit,
exécuté un déblai de 300,000 mètres cubes.
» Outre ces travaux, qui pour le moment étaient ra-
lentis pour des motifs que je ne tarderai pas à exposer,
la Compagnie a fait construire sur le sommet du seuil.
à peu de distance de la ligne du canal, un établissement
grandiose que l'on pourrait presque appeler une petite ville,
qui possède à cette heure un grand et solide édifice
pour la direction et l'administration des travaux ; plu-
sieurs autres bâtiments pour les employés, les ouvriers,
pour hôpital et pour école ; des ateliers pour charpen-
tiers, forgerons, menuisiers, avec une force motrice à
vapeur ; un laboratoire pour carrossiers et selliers, des
habitations pour médecins et pharmaciens ; magasins
de dépôts, baraques et enclos ; une église catholique,
une mosquée pour.la population musulmane, un vil-
lage arabe capable de recevoir trois mille personnes,
un restaurant, des écuries pour deux cents chameaux
et une place de marché.
» On trouve, en outre, dans ce village, d'énormes
provisions en tous genre, des quantités de matériaux
de construction, des machines, des ustensiles, etc.
» La Compagnie a cru devoir donner, à juste raison,
un développement aussi étendu à cet établissement,
parce qu'elle devait exécuter en cet endroit des déblais
considérables, et poursuivre les travaux vers la partie
méridionale de l'isthme, quand elle aura pu faire ar-
river l'eau douce indispensable. Je suis persuadé que
tout le monde restera convaincu de la loyauté de ses
intentions, lorsqu'on aura examiné ces travaux et les
dépenses faites pour donner la vie à un tel établisse-
ment au milieu du désert, à plus de 20 milles de toute
habitation.
» Dans l'inspection. et l'examen des travaux exécutés
à l'aide de machines à El-Guisr, le capitaine Nicolich
a observé que les matériaux extraits n'étaient pas trans-
portés et déposés à distance suffisante de la rive du
canal pour qu'il fût possible de lui donner la largeur
annoncée dans le projet. De cela il résulterait un dom-
mage pour la Société, qui serait obligée dans ce cas d'en-
.lever la terre déjà extraite, pour la transporter une se-
conde fois à une distance plus grande. Sur l'observa-
tion qui lui fut faite, l'ingénieur en chef répondit que
les travaux venaient d'être suspendus à El-Guisr, par
cette raison qu'ils avaient été commencés sans entente
préalable nécessaire, que l'on venait précisément d'en-
treprendre des études plus exactes sur l'utilité qu'il y
aurait à modifier une partie du tracé, en vue des avan-
tages considérables qu'un des ingénieurs division-
naires croyait pouvoir obtenir.
» Dans le cas où ces études ne produiraient pas le ré
sultat désiré, la direction donnerait, dit-il, les ordres
nécessaires pour prolonger les cordes métalliques des
machines, afin que les déblais fussent portés à distance
convenable, de façon à ne pas être obligé de les reprendre
une nouvelle fois (2).
(1) Ils sont maintenant 25,000. E. D.
(2) Nos lecteurs savent que depuis l'époque où M. l'ingénieur
Sforzi a quitté l'isthme, l'emploi de ces procédés a été provisoire-
Les études qui venaient d'être entreprises pour modi-
fier une partie du tracé à travers le seuil d'El-Guisr,
ont été provoquées par des nivellements préliminaires
exécutés par l'ingénieur divisionnaire d'El-Guisr, qui
avait observé à la direction a qu'en contournant le seuil
» d'El-Guisr et en faisant suivre au canal les dépressions
» naturelles se rencontrant à sa base, il devait en ré-
» sulter une diminution de déblais d'environ 1,000,000
» de mètres cubes, quoique le tracé soit ainsi plus long
» de 3 kilomètres. »
» La proposition avait une portée trop grave pour
qu'on ne l'examinât point sérieusement; car si d'un côté
il en résultait une diminution dans le cube de terre à en-
lever, et par conséquent réduction de dépenses, accélé-
ration des travaux avec économie de temps, d'un autre
côté il fallait abandonner une partie des travaux déjà
commencés (ces travaux ne s'élevaient pas à moins de
300,000 mètres cubes), puis modifier aussi une partie de
la ligne suivante sous El-Ferdane, et adopter une
courbe plus prononcée pour poursuivre le canal dans
le tracé déjà creusé dans la direction du lac Ballah (1). -
» Ces considérations judicieuses ont décidé la direction
à donner l'ordre aux ingénieurs divisionnaires de s'oc-
cuper immédiatement des relevés plus spéciaux et des
parallèles de comparaison entre les deux projets, afin
de soumettre à l'examen et à l'approbation de la direc-
tion et de l'administration centrale à Paris, la proposi-
tion réelle dans le cas où celle-ci présenterait des
avantages incontestables. A El-Ferdane, point extrême
du seuil d'El-Guisr, la Compagnie a organisé un chantier
avec un campement de baraques et de tentes pour abriter les
travailleurs. Le désert s'avance jusque-là. On y aperçoit
une série de dunes de sable mobile. L'eau nécessaire
aux besoins est transportée à dos de chameau.
» D'El-Ferdane à Kantara s'étend la sixième section du
canal maritime sur une longueur de 20 kilomètres, à travers
la plaine et les bas-fonds du lac Ballah, que je vis déjà
creusé dans la section longitudinale pour y introduire
l'eau du lac Menzaleh: Sur ce point, il restait encore à
exécuter un court déblai de 1,500 mètres de longueur
pour faire pénétrer l'eau dans le lit du canal (2).
» Les travaux étaient en pleine activité. Au lac Ballah,
un campement avait été construit pour les employés et les tra-
vailleurs; a Kantara, la Compagnie à fait élever plusieurs
maisons de construction solide pour la direction et les employés,
un très-bel hôpitalj pour les musulmans et les Européens, une
ment suspendu, les ingénieurs ayant trouvé plus expéditifs les dé- -
blais à bras d'homme, dès que la Compagnie a eu à sa disposition
un nombre de travailleurs assez important pour faire face aux
besoins. E. D.
(1) Des études plus approfondies ont fait rejeter la proposition de
modification du tracé sur ce point dont parle M. l'ingénieur Sforzi;
et la Compagnie a continué son travail d'après les projets primi-
tifs, approuvés par la commission internationale. Nous rappellerons
que c'est au mois de décembre que M. l'ingénieur Sforzi était au
seuil, qu'il parle des travaux à cette époque, et que ce n'est qu'à
partir des mois de février et mars que le. seuil a réellement été
attaqué. E. D.
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