Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 octobre 1862 01 octobre 1862
Description : 1862/10/01 (A7,N151). 1862/10/01 (A7,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203305q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 305
Nous regrettons que le défaut d'espace nous oblige
à ne point reproduire tous ces discours qui, chacun,
ont montré sous des aspects différents le caractère,
les travaux, les services de M. Jomard. Nous re-
grettons surtout de ne pouvoir citer les quelques
paroles affectueuses et touchantes adressées à cette
tombe par M. Eichoff, mais nous espérons que les
deux discours de MM. Guignaut et d'Avezac, par les-
quels nous terminerons cette notice, suffiront pour
suppléer à ce qu'elle peut avoir laissé d'incomplet
dans l'esquisse de cette vie.
ERNEST DESPLACES.
DISCOURS DE M. GUIGNAUT,
Secrétaire perpétuel de l'Institut.
« Messieurs,
» Au moment où cette tombe va se refermer sur la
dépouille mortelle du doyen d'âge de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres et d'un des plus anciens
membres de l'Institut entier, je me trouve surpris par
un devoir qui n'était pas le mien, presque aussi sou-
dainement que M. Jomard l'a été par la mort. Je veux
cependant, parmi le trouble de mes émotions et de mes
souvenirs, en lui disant ce dernier a lieu au nom de
ses confrères, essayer de lui rendre un hommage qui
peut-être un jour sera plus digne de lui. De cette vie
longue, mais en même temps si pleine, j'esquisserai
rapidement quelques traits qui suffiront à justifier,
devant cette nombreuse et diverse assistance, nos re-
grets particuliers.
» Vous savez tous quelle impulsion féconde, au sortir
de la première Ecole polytechnique, reçut, il y a
soixante-quatre ans, M. Jomard, entre plusieurs autres,
de cette héroïque expédition d'Egypte qui ferma si di-
gnement le siècle dernier en ouvrant le nôtre, par la
gloire de la science unie à celle des armes. Le jeune
ingénieur-géographe, chargé de décrire, pour sa part,
la terre doublement merveilleuse des Pharaons, y de-
vint archéologue sous l'inspiration des grands specta-
cles que lui offrirent les monuments de sa civilisation
si antique, à la fois, et si originale, Peu après son re-
tour en France et quand il fut question d'organiser
cette Description de l'Egypte, le plus durable, sinon le
plus beau trophée de notre expédition, il se trouva na-
turellement appelé à diriger, en qualité de commissaire
du gouvernement, l'exécution d'un ouvrage aussi gran-
diose que son objet même et qui en reste digne à sa
date. Comme il y avait pris une large part et que ses
mémoires d'antiquités, entre d'autres travaux, l'avaient
signalé à l'attention du monde pavant, l'Académie, se
chargeant la première d'acquitter à son égard la dette
du pays, l'appela dans son sein, en 1818, pour rempla-
cer l'illustre antiquaire Visconti. Ce fut l'honneur et
aussi le péril de sa vie, car dès lors s'éleva autour de
ses travaux, dans la sphère de l'archéologie égyptienne,
une polémique dont il avait lui-même, en grande par-
tie, fourni les matériaux, et qu'il soutint avec vaillance
jusqu'à ses derniers jours. Une autre récompense lui
était réservée, au terme de la publication du grand
ouvrage national pour lequel il avait tant fait, et il eut
l'heureuse fortune de trouver cette récompense dans un
nouveau service rendu, par la création faite pour lui,
développée sous ses auspices, d'un nouveau départe-
ment à la Bibliothèque alors royale. Ce fut le départe-
ment des cartes et des collections géographiques, où
il laisse aujourd'hui un vide si difficile à remplir ; la
Restauration, qui l'en nomma conservateur, lui paya
ainsi à son tour la dette du gouvernement impérial, et
il faut le répéter, celle de la France.
» M. Jomard devint ainsi, plus que jamais, comme le
centre officiel de la science géographique dans notre
pays. Il l'était, à vrai dire, depuis 1821, et depuis la
formation de la Société de géographie de Paris, où il
prit bientôt une place de plus en plus dominante, qu'il
a gardée jusqu'à sa mort. C'est à l'un des membres, et
des plus autorisés de cette savante et utile société,
qu'il appartient de vous dire tous les services qu'il lui
a rendus, tous les travaux dont il a enrichi ses annales.
Je me bornerai à signaler l'activité extraordinaire de
sa correspondance, qu'il étendit bientôt, comme ses re-
cherches, de l'Egypte à l'Afrique entière, et de l'Afrique
à toutes les parties du monde, où les pays, les peuples,
les monuments, la barbarie comme la civilisation, à
tous les degrés, dans toutes ses phases, appelaient tour
à tour son infatigable attention. C'est une œuvre qu'il
poursuivait en même temps au sein de l'Académie, et
dont il a déposé les meilleurs fruits peut-être dans ces
rapports approfondis où il traçait avec autorité, au nom
de nos commissions, des instructions pour les voya-
geurs aux terres inexplorées de l'ancien et du nouveau
continent.
» C'était là l'une des passions de notre confrère, Mes-
sieurs, la passion de la science, de la science de l'in-
connu, sur la terre et dans l'histoire, à laquelle il donna
cours, avec un zèle si persévérant dans votre commis-
sion des antiquités de la France, dont il était depuis
longues années président. Il en avait encore une
autre, la passion du bien public, qu'il crut servir, plus
puissamment que de toute autre manière, aussi bien
que la science elle-même, en concourant, dès 1815 et
1816, au développement du principe si fécond, mais si
contesté alors, de l'association, avec des hommes tels
que le duc de la Rochefoucauld,le comte de Lasteyrie,
le comte Alexandre de Laborde, le baron de Gérando.
D'autres que moi vont certainement vous dire ce qu'il
fit dans cette voie, pendant plus de quarante ans, de-
puis la création de la Société déjà si vieille d'enseigne-
ment élémentaire, à laquelle il prit une grande part,
jusqu'à celle de la jeune Société d'ethnographie qu'il
encourageait de sa présence et de ses communications.
Puisse-t-elle réaliser l'avenir qu'il lui prédisait, et le
réaliser pour la propagation de la vérité morale aussi
bien que de la civilisation matérielle, chez tant de
peuples déshérités qu'il embrassait d'un même amour
d'homme et de savant 1
» On se demande, Messieurs, avec étonnement, com-
ment M. Jomard, même avec la force d'âme et de corps
Nous regrettons que le défaut d'espace nous oblige
à ne point reproduire tous ces discours qui, chacun,
ont montré sous des aspects différents le caractère,
les travaux, les services de M. Jomard. Nous re-
grettons surtout de ne pouvoir citer les quelques
paroles affectueuses et touchantes adressées à cette
tombe par M. Eichoff, mais nous espérons que les
deux discours de MM. Guignaut et d'Avezac, par les-
quels nous terminerons cette notice, suffiront pour
suppléer à ce qu'elle peut avoir laissé d'incomplet
dans l'esquisse de cette vie.
ERNEST DESPLACES.
DISCOURS DE M. GUIGNAUT,
Secrétaire perpétuel de l'Institut.
« Messieurs,
» Au moment où cette tombe va se refermer sur la
dépouille mortelle du doyen d'âge de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres et d'un des plus anciens
membres de l'Institut entier, je me trouve surpris par
un devoir qui n'était pas le mien, presque aussi sou-
dainement que M. Jomard l'a été par la mort. Je veux
cependant, parmi le trouble de mes émotions et de mes
souvenirs, en lui disant ce dernier a lieu au nom de
ses confrères, essayer de lui rendre un hommage qui
peut-être un jour sera plus digne de lui. De cette vie
longue, mais en même temps si pleine, j'esquisserai
rapidement quelques traits qui suffiront à justifier,
devant cette nombreuse et diverse assistance, nos re-
grets particuliers.
» Vous savez tous quelle impulsion féconde, au sortir
de la première Ecole polytechnique, reçut, il y a
soixante-quatre ans, M. Jomard, entre plusieurs autres,
de cette héroïque expédition d'Egypte qui ferma si di-
gnement le siècle dernier en ouvrant le nôtre, par la
gloire de la science unie à celle des armes. Le jeune
ingénieur-géographe, chargé de décrire, pour sa part,
la terre doublement merveilleuse des Pharaons, y de-
vint archéologue sous l'inspiration des grands specta-
cles que lui offrirent les monuments de sa civilisation
si antique, à la fois, et si originale, Peu après son re-
tour en France et quand il fut question d'organiser
cette Description de l'Egypte, le plus durable, sinon le
plus beau trophée de notre expédition, il se trouva na-
turellement appelé à diriger, en qualité de commissaire
du gouvernement, l'exécution d'un ouvrage aussi gran-
diose que son objet même et qui en reste digne à sa
date. Comme il y avait pris une large part et que ses
mémoires d'antiquités, entre d'autres travaux, l'avaient
signalé à l'attention du monde pavant, l'Académie, se
chargeant la première d'acquitter à son égard la dette
du pays, l'appela dans son sein, en 1818, pour rempla-
cer l'illustre antiquaire Visconti. Ce fut l'honneur et
aussi le péril de sa vie, car dès lors s'éleva autour de
ses travaux, dans la sphère de l'archéologie égyptienne,
une polémique dont il avait lui-même, en grande par-
tie, fourni les matériaux, et qu'il soutint avec vaillance
jusqu'à ses derniers jours. Une autre récompense lui
était réservée, au terme de la publication du grand
ouvrage national pour lequel il avait tant fait, et il eut
l'heureuse fortune de trouver cette récompense dans un
nouveau service rendu, par la création faite pour lui,
développée sous ses auspices, d'un nouveau départe-
ment à la Bibliothèque alors royale. Ce fut le départe-
ment des cartes et des collections géographiques, où
il laisse aujourd'hui un vide si difficile à remplir ; la
Restauration, qui l'en nomma conservateur, lui paya
ainsi à son tour la dette du gouvernement impérial, et
il faut le répéter, celle de la France.
» M. Jomard devint ainsi, plus que jamais, comme le
centre officiel de la science géographique dans notre
pays. Il l'était, à vrai dire, depuis 1821, et depuis la
formation de la Société de géographie de Paris, où il
prit bientôt une place de plus en plus dominante, qu'il
a gardée jusqu'à sa mort. C'est à l'un des membres, et
des plus autorisés de cette savante et utile société,
qu'il appartient de vous dire tous les services qu'il lui
a rendus, tous les travaux dont il a enrichi ses annales.
Je me bornerai à signaler l'activité extraordinaire de
sa correspondance, qu'il étendit bientôt, comme ses re-
cherches, de l'Egypte à l'Afrique entière, et de l'Afrique
à toutes les parties du monde, où les pays, les peuples,
les monuments, la barbarie comme la civilisation, à
tous les degrés, dans toutes ses phases, appelaient tour
à tour son infatigable attention. C'est une œuvre qu'il
poursuivait en même temps au sein de l'Académie, et
dont il a déposé les meilleurs fruits peut-être dans ces
rapports approfondis où il traçait avec autorité, au nom
de nos commissions, des instructions pour les voya-
geurs aux terres inexplorées de l'ancien et du nouveau
continent.
» C'était là l'une des passions de notre confrère, Mes-
sieurs, la passion de la science, de la science de l'in-
connu, sur la terre et dans l'histoire, à laquelle il donna
cours, avec un zèle si persévérant dans votre commis-
sion des antiquités de la France, dont il était depuis
longues années président. Il en avait encore une
autre, la passion du bien public, qu'il crut servir, plus
puissamment que de toute autre manière, aussi bien
que la science elle-même, en concourant, dès 1815 et
1816, au développement du principe si fécond, mais si
contesté alors, de l'association, avec des hommes tels
que le duc de la Rochefoucauld,le comte de Lasteyrie,
le comte Alexandre de Laborde, le baron de Gérando.
D'autres que moi vont certainement vous dire ce qu'il
fit dans cette voie, pendant plus de quarante ans, de-
puis la création de la Société déjà si vieille d'enseigne-
ment élémentaire, à laquelle il prit une grande part,
jusqu'à celle de la jeune Société d'ethnographie qu'il
encourageait de sa présence et de ses communications.
Puisse-t-elle réaliser l'avenir qu'il lui prédisait, et le
réaliser pour la propagation de la vérité morale aussi
bien que de la civilisation matérielle, chez tant de
peuples déshérités qu'il embrassait d'un même amour
d'homme et de savant 1
» On se demande, Messieurs, avec étonnement, com-
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