Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
eo L'ISTHME DE SUEZ,
dont on a tant parlé et qu'on a voulu pendant long-
temps gratifier d'un appendice caudal. Nos lecteurs
savent déjà probablement qu'un ornement bizarre, placé
à l'extrémité de la colonne vertébrale, a seul donné lieu
à cette méprise.
Les Nyam-Nyam n'en ont pas moins une fort mau-
vaise réputation. On les dit anthropophages et très-
redoutables de toutes façons. S'il faut en croire M. De-
bono, les femmes du pays de Makaraka sont rouges;
elles ont les cheveux longs et non crépus, la bouche
régulière, la figure ronde, le nez aquilin; les hommes
ont un type régulier et portent tous la barbe. Nous
doutons un peu de la fidélité de ces portraits.
Après plusieurs importantes excursions dans les terri-
toires voisins et particulièrement à l'est, chez les Livia,
M. Debono revint à Gondokono et se dirigea ensuite
vers le sud. La cataracte de Gorbo franchie, il voulut
traverser aussi celle de Makédo. Il y parvint ; mais, au-
delà de ces derniers obstacles, les barques rencontrè-
rent des difficultés insurmontables. Il fut obligé de
laisser dans les embarcations le personnel nécessaire
pour les garder. Quant à lui, il suivit les rives du
fleuve au milieu des hautes herbes et des rochers; il
prit un guide auquel il fit de grands présents en verro-
terie, en bracelets de cuivre et en vêtements. Les
voyageurs se mirent d'abord en marche sans trouver de
points d'arrêt sérieux; le second jour, tout changea, ils
rencontrèrent une résistance opiniâtre de la part des nè-
gres, qui ne voulaient à aucun prix leur donner un libre
passage. A leurs menaces, le guide, saisi de crainte, s'en-
fuit. M. Debono continua néanmoins sa route; il prétend
avoir dépassé le troisième degré. Se voyant sans conduc-
teur et environné d'immenses périls, il revint sur ses
pas.
Quelle est sa conclusion ? Il dit (mais les géographes
sont en droit de mettre en doute l'assertion), il dit être
arrivé aux dernières limites du fleuve Blanc. Il prétend
que les nombreux ruisseaux découverts par lui, dans le
voisinage de sa dernière station, alimentent seuls le
fleuve Blanc et forment ses sources.
De retour à Gondokono, Debono et son compagnon,
le célèbre docteur Peney, se disposaient à entreprendre
un nouveau voyage vers le sud, lorsque des fièvres pa-
ludéennes les assaillirent l'un et l'autre. Peney en est
mort, comme nous l'avons déjà raconté ; M. Debono est
revenu dans le nord. (Science pour tous.)
RAPPORT
SUR LES
Travaux du percement de l'isthme de Suez examinée
sur les lieux, d'ordre du conseil municipal de
Trieste,
Par L'INGÉNIEUR JOSEPH SFORZI.
(Suite. — Voir le n° du 1" octobre.)
« En sortant du lac de Timsah, le canal maritime de-
vra s'encaisser et passer à travers le seuil d'El-Guisr,
jusqu'à El-Ferdane, sur une longueur de 10 kilomètres.
D Dans cette cinquième section du canal, on voit que les
travaux ont déjà été poussés sur une échelle plus
étendue. La ligne entière non-seulement est marquée
par des piquets, mais les fouilles sont commencées, et
ont déjà produit un cube de déblais de 300,000 mètres
déposés sur les berges du futur canal (1).
» Le percement du seuil d'El-Guisr doit-être compté
parmi les travaux les plus importants. Il présente de
grands mais non d'insurmontables obstacles (2). Il s'agit
d'encaisser le canal sur un court trajet d'environ 5 kilo-
mètres , à une profondeur de 26 mètres, au point le
plus élevé du seuil pour arriver au lit du canal.
Afin de reconnaître la nature des terrains à creuser, la
Compagnie a fait ouvrir deux puits. Celui situé au point
culminant et qui se trouve le plus élevé sur tout le par-
cours de l'isthme, présente les éléments suivants :
» Le sable couvre une couche de tuf calcaire super-
ficielle, qui a été extrait et utilisé dans des fabriques
dont je parlerai plus tard. Il est suivi de sable alterné de
bancs argileux et de sélénite ; et au-dessous un sable
dur et quartzeux, puis du sable fin pour le reste, de la
hauteur de 14 mètres.
)) On a observé dans ce puits que les parois, quoique
exposées depuis plusieurs années aux influences atmo-
sphériques, se maintiennent dans leur position verticale,
à l'exception de quelques affaissements, ou, pour par-
ler ainsi, de quelques fragments détachés des deux
parois exposées au sud et à l'est. Les deux autres parois
sont restées intactes. Ces petites détériorations doivent
être attribuées à la grande sécheresse de l'air, qui en-
lève toutes les petites cohésions qui tiennent agglu-
tinées les molécules des terrains tournés vers les points
cardinaux est et sud. De ce fait, et d'autres observa-
tions recueillies, je déduirai la conséquence que les ta-
lus et les berges sablo-argileuses du canal de Suez se
maintiendront par la force de la capillarité et de l'eau
qui viendra les imbiber. Et dans le cas local d'El-Guisr,
comme au seuil du Sérapéum, l'opération ne subira
d'autres péripéties que quelques éboulements impos-
sibles à prévenir et faciles à réparer pendant le cours
des travaux, et pendant le temps nécessaire à la con-
solidation de la superficie des berges et des talus, en
s'en rapportant aux indications que fournira la nature
elle-même des terrains : pour exécuter les déblais on avait
installé, le long de la rive gauche du canal d'El-Guisr à
El-Ferdane, plusieurs machines pour aider à l'extraction des
terres, au nombre d'environ soixante, dont quelques-
unes étaient en pleine activité. J'en présenterai plus
tard la description.
» Pour mettre à exécution les dispositions arrêtées
par la Compagnie en ce qui concerne les travaux d'El-
Guisr, on avait réuni sur ce point environ quinze cents
(1) On sait qu'au 1er septembre dernier les déblais s'élevaient à
3,200,000 mètres cubes. E. D.
(2) On peut dire aujourd'hui qu'on s'était même exagéré la gra-
vité de ces obstacles, puisqu'en ce moment le seuil est à peu près
percé sans que cette opération ait donné lieu à une seule difficulté
sérieuse, E. D.
dont on a tant parlé et qu'on a voulu pendant long-
temps gratifier d'un appendice caudal. Nos lecteurs
savent déjà probablement qu'un ornement bizarre, placé
à l'extrémité de la colonne vertébrale, a seul donné lieu
à cette méprise.
Les Nyam-Nyam n'en ont pas moins une fort mau-
vaise réputation. On les dit anthropophages et très-
redoutables de toutes façons. S'il faut en croire M. De-
bono, les femmes du pays de Makaraka sont rouges;
elles ont les cheveux longs et non crépus, la bouche
régulière, la figure ronde, le nez aquilin; les hommes
ont un type régulier et portent tous la barbe. Nous
doutons un peu de la fidélité de ces portraits.
Après plusieurs importantes excursions dans les terri-
toires voisins et particulièrement à l'est, chez les Livia,
M. Debono revint à Gondokono et se dirigea ensuite
vers le sud. La cataracte de Gorbo franchie, il voulut
traverser aussi celle de Makédo. Il y parvint ; mais, au-
delà de ces derniers obstacles, les barques rencontrè-
rent des difficultés insurmontables. Il fut obligé de
laisser dans les embarcations le personnel nécessaire
pour les garder. Quant à lui, il suivit les rives du
fleuve au milieu des hautes herbes et des rochers; il
prit un guide auquel il fit de grands présents en verro-
terie, en bracelets de cuivre et en vêtements. Les
voyageurs se mirent d'abord en marche sans trouver de
points d'arrêt sérieux; le second jour, tout changea, ils
rencontrèrent une résistance opiniâtre de la part des nè-
gres, qui ne voulaient à aucun prix leur donner un libre
passage. A leurs menaces, le guide, saisi de crainte, s'en-
fuit. M. Debono continua néanmoins sa route; il prétend
avoir dépassé le troisième degré. Se voyant sans conduc-
teur et environné d'immenses périls, il revint sur ses
pas.
Quelle est sa conclusion ? Il dit (mais les géographes
sont en droit de mettre en doute l'assertion), il dit être
arrivé aux dernières limites du fleuve Blanc. Il prétend
que les nombreux ruisseaux découverts par lui, dans le
voisinage de sa dernière station, alimentent seuls le
fleuve Blanc et forment ses sources.
De retour à Gondokono, Debono et son compagnon,
le célèbre docteur Peney, se disposaient à entreprendre
un nouveau voyage vers le sud, lorsque des fièvres pa-
ludéennes les assaillirent l'un et l'autre. Peney en est
mort, comme nous l'avons déjà raconté ; M. Debono est
revenu dans le nord. (Science pour tous.)
RAPPORT
SUR LES
Travaux du percement de l'isthme de Suez examinée
sur les lieux, d'ordre du conseil municipal de
Trieste,
Par L'INGÉNIEUR JOSEPH SFORZI.
(Suite. — Voir le n° du 1" octobre.)
« En sortant du lac de Timsah, le canal maritime de-
vra s'encaisser et passer à travers le seuil d'El-Guisr,
jusqu'à El-Ferdane, sur une longueur de 10 kilomètres.
D Dans cette cinquième section du canal, on voit que les
travaux ont déjà été poussés sur une échelle plus
étendue. La ligne entière non-seulement est marquée
par des piquets, mais les fouilles sont commencées, et
ont déjà produit un cube de déblais de 300,000 mètres
déposés sur les berges du futur canal (1).
» Le percement du seuil d'El-Guisr doit-être compté
parmi les travaux les plus importants. Il présente de
grands mais non d'insurmontables obstacles (2). Il s'agit
d'encaisser le canal sur un court trajet d'environ 5 kilo-
mètres , à une profondeur de 26 mètres, au point le
plus élevé du seuil pour arriver au lit du canal.
Afin de reconnaître la nature des terrains à creuser, la
Compagnie a fait ouvrir deux puits. Celui situé au point
culminant et qui se trouve le plus élevé sur tout le par-
cours de l'isthme, présente les éléments suivants :
» Le sable couvre une couche de tuf calcaire super-
ficielle, qui a été extrait et utilisé dans des fabriques
dont je parlerai plus tard. Il est suivi de sable alterné de
bancs argileux et de sélénite ; et au-dessous un sable
dur et quartzeux, puis du sable fin pour le reste, de la
hauteur de 14 mètres.
)) On a observé dans ce puits que les parois, quoique
exposées depuis plusieurs années aux influences atmo-
sphériques, se maintiennent dans leur position verticale,
à l'exception de quelques affaissements, ou, pour par-
ler ainsi, de quelques fragments détachés des deux
parois exposées au sud et à l'est. Les deux autres parois
sont restées intactes. Ces petites détériorations doivent
être attribuées à la grande sécheresse de l'air, qui en-
lève toutes les petites cohésions qui tiennent agglu-
tinées les molécules des terrains tournés vers les points
cardinaux est et sud. De ce fait, et d'autres observa-
tions recueillies, je déduirai la conséquence que les ta-
lus et les berges sablo-argileuses du canal de Suez se
maintiendront par la force de la capillarité et de l'eau
qui viendra les imbiber. Et dans le cas local d'El-Guisr,
comme au seuil du Sérapéum, l'opération ne subira
d'autres péripéties que quelques éboulements impos-
sibles à prévenir et faciles à réparer pendant le cours
des travaux, et pendant le temps nécessaire à la con-
solidation de la superficie des berges et des talus, en
s'en rapportant aux indications que fournira la nature
elle-même des terrains : pour exécuter les déblais on avait
installé, le long de la rive gauche du canal d'El-Guisr à
El-Ferdane, plusieurs machines pour aider à l'extraction des
terres, au nombre d'environ soixante, dont quelques-
unes étaient en pleine activité. J'en présenterai plus
tard la description.
» Pour mettre à exécution les dispositions arrêtées
par la Compagnie en ce qui concerne les travaux d'El-
Guisr, on avait réuni sur ce point environ quinze cents
(1) On sait qu'au 1er septembre dernier les déblais s'élevaient à
3,200,000 mètres cubes. E. D.
(2) On peut dire aujourd'hui qu'on s'était même exagéré la gra-
vité de ces obstacles, puisqu'en ce moment le seuil est à peu près
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