Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-01
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 01 octobre 1862 01 octobre 1862
Description : 1862/10/01 (A7,N151). 1862/10/01 (A7,N151).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6203305q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/04/2012
304 L'ISTHME DE SUEZ,
la création de la Société de géographie, association
qui a donné naissance au dehors à douze sociétés
analogues.
Nous nous arrêtons dans cette énumération, que
l'on trouvera plus complète dans les discours pronon-
cés sur sa tombe, que nous citons plus bas, et où des
voix plus autorisées que la nôtre ont raconté tout ce
que doit la science à cet esprit si fécond et si infa-
tigable.
M. Jomard ne bornait pas l'action de son influence
et le besoin de propager les lumières à son propre
pays. Il était de cette école à laquelle rien de ce qui
touche à l'humanité n'est étranger. Il était en cor-
respondance assidue avec presque tous les corps sa-
vants du monde ; associé correspondant des académies
de Berlin, Turin, Naples, etc., de l'Académie royale
d'histoire de Madrid, de l'Académie impériale des
beaux-arts de Vienne ; des Sociétés savantes de Lon-
dres, de l'Institut historique et géographique du
Brésil, de la Société des antiquaires de Copenhague,
de l'Institut national des sciences de Washington,
de la Société philosophique de Philadelphie, de la
Société ethnologique américaine, de la Société his-
torique de la Géorgie, de la Société des arts et scien-
ces de Batavia, etc., etc.
Cependant, au milieu de tant d'études et de travaux,
l'Égypte n'a jamais cessé d'être l'objet de ses prédi-
lections et de ses sollicitudes les plus vives. Il était
en communication régulière avec Méhémet-Ali, le
créateur de la renaissance de l'Egypte, et c'est par
suite de ses relations avec ce prince que fut fondée
cette École égyptienne dont nous avons parlé, et dont
il fut à la fois l'organisateur, le père et le guide.
Ses efforts pour répandre parmi les Egyptiens les
connaissances européennes, avaient retrouvé dans la
confiance et l'estime du vice-roi actuel, Mohammed-
Saïd, un concours non moins efficace et non moins
généreux. Mais dans ces derniers temps, un projet
appelé peut-être à redonner à l'Égypte toutes les
splendeurs de son passé, en y ajoutant les bienfaits
de la civilisation moderne, semblait avoir rendu à ce
vieillard énergique tout l'enthousiasme et toute l'ar-
deur de la jeunesse. Personne, en effet, n'a accueilli
avec plus de chaleur et ,de sympathie dévouée, l'en-
treprise du percement de l'isthme de Suez. Il s'était
consacré à cette œuvre avec une persévérance et une
conviction qui jusqu'au bout ont bravé les glaces de
l'âge. Dans toutes les études qui ont précédé cette
grande chose, il était toujours à côté de M. Ferdi-
nand de Lesseps, l'éclairant de ses lumières, lui prodi-
guant les fruits de son expérience et de sa science,
à 'rêt
^^JBtTfs^êt à combattre et à lutter, et nos lecteurs
JV'^éitèouvîeûnïtnt certainement des notes nombreuses,
',. ës discussions savantes dont il a, en plusieurs occa-
\t eei'OnF, honoré^potre recueil. L'un des présidents hono-
raires de la Compagnie, après sa fondation M. Jo-
mard s'y faisait remarquer par l'assiduité de sa
présence dans les conseils et les délibérations, et il est
vrai de dire que l'entreprise du percement de l'isthme
de Suez a été comme le suprême rayon animant le
couchant de cette existence à la fois si honorable et
si pleine.
Nous n'avons pas besoin de dire que les obsèques
de M. Jomard ont été une des funèbres solennités
de la science. Tout ce que, à cette époque de va-
cances et de villégiature, Paris garde encore d'hommes
distingués par leur autorité intellectuelle se pres-
sait dans les salons de la maison mortuaire. On y
voyait : les membres des diverses sections de l'Institut
et des divers corps savants, les collègues de M. Jo-
mard à la Bibliothèque impériale ; les membres des
Sociétés de géographie, d'ethnographie , des littéra-
teurs, des diplomates, des administrateurs, de
nombreux amis de toutes les classes accourus pour
rendre le dernier hommage aux qualités affectueuses
de l'homme privé non moins qu'aux services de
l'homme public. Parmi tous ces assistants, nous
avons pu remarquer : MM. Guignaut, secrétaire per-
pétuel de l'Institut, Villemain, secrétaire perpétuel
de l'Académie française, de l'ongerville, Reinaud,
Eichoff, Hase, Naudet, de Wailly, Garcin de Tassy,
Ferdinand Denis, l'amiral La Roncière le Noury, Sta-
nislas Jullien, Valet de Vireville, Patin, Malte-Brun,
Hauréau, Barbié du Bocage, Adrien de Lonpérier, Léon
Reinier ; Alexandre, inspecteur général des études;
Léonard Schostko, les docteurs Reyer, Jules Cloquet,
Montague, Ségalas; comte de la Borde, directeur géné-
ral des archives; Draneth-Bey, agent du vice-roi d'É-
gypte à Paris; IsmaëlEdhem-Bey, ifls du gouverneur
du Caire; Sansper, ministre de la Nouvelle-Grenade;
Herran, ministre de Honduras ; d'Andrada, Flury-
Herard, Henricy-Bey, membres du conseil d'adminis-
tration de la Compagnie universelle du canal de
Suez ; Charles Lesseps ; les élèves de l'École égyp-
tienne conduits par un de leurs professeurs ; les pré-
sident, vice-président et secrétaire général de la So-
ciété d'instruction élémentaire. Vers midi et demi,
le convoi, suivi d'un cortége nombreux, s'est rendu
à l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, les cordons
du dais étant tenus par MM. -Guignaut et Vallon, de
l'Institut, Taschereau, administrateur général de la
Bibliothèque impériale, et l'amiral La Roncière le
Noury, vice-président de la Société de géographie.
Après la cérémonie religieuse, le cortège est parti
pour le cimetière, où des discours ont été prononcés
par MM. Guignaut, au nom de l'Institut ; d'Avezac,
au nom de la Société de géographie, Eichoff, au
nom de la Société d'ethnographie; par le délégué de
l'École égyptienne, et enfin, au nom de la Société
élémentaire, par M. Amyot.
la création de la Société de géographie, association
qui a donné naissance au dehors à douze sociétés
analogues.
Nous nous arrêtons dans cette énumération, que
l'on trouvera plus complète dans les discours pronon-
cés sur sa tombe, que nous citons plus bas, et où des
voix plus autorisées que la nôtre ont raconté tout ce
que doit la science à cet esprit si fécond et si infa-
tigable.
M. Jomard ne bornait pas l'action de son influence
et le besoin de propager les lumières à son propre
pays. Il était de cette école à laquelle rien de ce qui
touche à l'humanité n'est étranger. Il était en cor-
respondance assidue avec presque tous les corps sa-
vants du monde ; associé correspondant des académies
de Berlin, Turin, Naples, etc., de l'Académie royale
d'histoire de Madrid, de l'Académie impériale des
beaux-arts de Vienne ; des Sociétés savantes de Lon-
dres, de l'Institut historique et géographique du
Brésil, de la Société des antiquaires de Copenhague,
de l'Institut national des sciences de Washington,
de la Société philosophique de Philadelphie, de la
Société ethnologique américaine, de la Société his-
torique de la Géorgie, de la Société des arts et scien-
ces de Batavia, etc., etc.
Cependant, au milieu de tant d'études et de travaux,
l'Égypte n'a jamais cessé d'être l'objet de ses prédi-
lections et de ses sollicitudes les plus vives. Il était
en communication régulière avec Méhémet-Ali, le
créateur de la renaissance de l'Egypte, et c'est par
suite de ses relations avec ce prince que fut fondée
cette École égyptienne dont nous avons parlé, et dont
il fut à la fois l'organisateur, le père et le guide.
Ses efforts pour répandre parmi les Egyptiens les
connaissances européennes, avaient retrouvé dans la
confiance et l'estime du vice-roi actuel, Mohammed-
Saïd, un concours non moins efficace et non moins
généreux. Mais dans ces derniers temps, un projet
appelé peut-être à redonner à l'Égypte toutes les
splendeurs de son passé, en y ajoutant les bienfaits
de la civilisation moderne, semblait avoir rendu à ce
vieillard énergique tout l'enthousiasme et toute l'ar-
deur de la jeunesse. Personne, en effet, n'a accueilli
avec plus de chaleur et ,de sympathie dévouée, l'en-
treprise du percement de l'isthme de Suez. Il s'était
consacré à cette œuvre avec une persévérance et une
conviction qui jusqu'au bout ont bravé les glaces de
l'âge. Dans toutes les études qui ont précédé cette
grande chose, il était toujours à côté de M. Ferdi-
nand de Lesseps, l'éclairant de ses lumières, lui prodi-
guant les fruits de son expérience et de sa science,
à 'rêt
^^JBtTfs^êt à combattre et à lutter, et nos lecteurs
JV'^éitèouvîeûnïtnt certainement des notes nombreuses,
',. ës discussions savantes dont il a, en plusieurs occa-
\t eei'OnF, honoré^potre recueil. L'un des présidents hono-
raires de la Compagnie, après sa fondation M. Jo-
mard s'y faisait remarquer par l'assiduité de sa
présence dans les conseils et les délibérations, et il est
vrai de dire que l'entreprise du percement de l'isthme
de Suez a été comme le suprême rayon animant le
couchant de cette existence à la fois si honorable et
si pleine.
Nous n'avons pas besoin de dire que les obsèques
de M. Jomard ont été une des funèbres solennités
de la science. Tout ce que, à cette époque de va-
cances et de villégiature, Paris garde encore d'hommes
distingués par leur autorité intellectuelle se pres-
sait dans les salons de la maison mortuaire. On y
voyait : les membres des diverses sections de l'Institut
et des divers corps savants, les collègues de M. Jo-
mard à la Bibliothèque impériale ; les membres des
Sociétés de géographie, d'ethnographie , des littéra-
teurs, des diplomates, des administrateurs, de
nombreux amis de toutes les classes accourus pour
rendre le dernier hommage aux qualités affectueuses
de l'homme privé non moins qu'aux services de
l'homme public. Parmi tous ces assistants, nous
avons pu remarquer : MM. Guignaut, secrétaire per-
pétuel de l'Institut, Villemain, secrétaire perpétuel
de l'Académie française, de l'ongerville, Reinaud,
Eichoff, Hase, Naudet, de Wailly, Garcin de Tassy,
Ferdinand Denis, l'amiral La Roncière le Noury, Sta-
nislas Jullien, Valet de Vireville, Patin, Malte-Brun,
Hauréau, Barbié du Bocage, Adrien de Lonpérier, Léon
Reinier ; Alexandre, inspecteur général des études;
Léonard Schostko, les docteurs Reyer, Jules Cloquet,
Montague, Ségalas; comte de la Borde, directeur géné-
ral des archives; Draneth-Bey, agent du vice-roi d'É-
gypte à Paris; IsmaëlEdhem-Bey, ifls du gouverneur
du Caire; Sansper, ministre de la Nouvelle-Grenade;
Herran, ministre de Honduras ; d'Andrada, Flury-
Herard, Henricy-Bey, membres du conseil d'adminis-
tration de la Compagnie universelle du canal de
Suez ; Charles Lesseps ; les élèves de l'École égyp-
tienne conduits par un de leurs professeurs ; les pré-
sident, vice-président et secrétaire général de la So-
ciété d'instruction élémentaire. Vers midi et demi,
le convoi, suivi d'un cortége nombreux, s'est rendu
à l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, les cordons
du dais étant tenus par MM. -Guignaut et Vallon, de
l'Institut, Taschereau, administrateur général de la
Bibliothèque impériale, et l'amiral La Roncière le
Noury, vice-président de la Société de géographie.
Après la cérémonie religieuse, le cortège est parti
pour le cimetière, où des discours ont été prononcés
par MM. Guignaut, au nom de l'Institut ; d'Avezac,
au nom de la Société de géographie, Eichoff, au
nom de la Société d'ethnographie; par le délégué de
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