Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
316 L'ISTHME DE SUEZ,
des siècles et l'action des sables transportés par les
vents avait fini par atteindre son renflement actuel.
Ce banc de rochers presque à l'entrée du lac Timsah
ne serait-il point la place du récif qu'auraient autrefois
couvert et sur lequel venaient se briser les flots op-
posés de la mer Rouge et de la Méditerranée ?
Ce n'est là de nos jours qu'une des questions de
l'histoire naturelle. Au point de vue de l'exploitation
du canal nous attachons un intérêt beaucoup plus
vif et beaucoup plus spécial à l'opinion exprimée par
M. l'amiral Jaurès sur la possibilité d'utiliser la ri-
gole maritimepourle transport des charbons dès qu'elle
sera établie entre Suez et Port-Saïd. D'après cette
autorité compétente les perfectionnements de la navi-
gation permettraient l'emploi de cette route pour le
trajet de la houille, la rigole n'eût-elle que 30 centi-
mètres de profondeur. Elle sera dès l'abord large de
15 mètres et profonde de lm,50. D'après ces don-
nées , le combustible nécessaire à la navigation des
nombreux bateaux à vapeur qui sillonnent la mer
Rouge ne serait bientôt plus condamné au lent, coû-
teux et pénible voyage par le cap de Bonne Espérance
et le détroit de Bab-el-Mandeb ; la rigole creusée, il
débarquerait à Port-Saïd, où des bateaux plats le
porteraient à Suez au grand profit des navigateurs
et au grand avantage de la Compagnie. Or, si nos
espérances ne sont pas déçues, la rigole maritime sur
tout le parcours de l'isthme serait praticable dans
le cours de l'année prochaine, et dans le cours de
l'année prochaine, par conséquent, le canal pourrait
commencer à donner des revenus quineseraient pas à
dédaigner, si l'on songe à la quantité de houille
consommée par tout le service à vapeur entre Suez,
Aden et les mers asiatiques. De plus, en se rappelant
que la Compagnie aura à cette même époque un vaste
service à organiser pour le transport des pierres pro-
venant des carrières de Gebel-Geneffé et destinées aux
jetées et aux divers travaux d'art de Port Saïd, etc.,
l'idée se présente naturellement que les bateaux ef-
fectuant ces transports jusqu'à Port-Saïd auront à
revenir à vide, et qu'ils trouveront dans ces charbons
un chargement naturel et avantageux de retour. Nous
croyons qu'il y a là les éléments d'une combinaison
qui n'échappera pas à la sagacité des administrateurs
de la Compagnie, et qu'ils étudieront à la fois pour le
bénéfice de leurs actionnaires, et pour le développement
des relations du commerce entre l'Orient et l'Occident.
Ainsi l'avenir de la rémunération de ses capitaux
se rapprocherait sensiblement pour la Compagnie du
canal de Suez. Son domaine de l'Ouady lui assure
dès à présent un revenu annuel de 150,000 fr. suscep-
tible en peu de temps d'une grande augmentation. Si
vers la fin de l'année prochaine, conformément à l'opi-
nion de l'amiral Jaurès, le canal maritime pouvait être
employé à transporter les houilles si chères et si re-
cherchées à Suez, on serait en droit de dire que l'ex-
ploitation des avantages financiers du canal est com-
mencée, et nous pensons que les résultats de cette
première exploitation auraient leur importance. D'un
autre côté , il ne manque plus que des bras à la cul-
ture de la vallée de Gessen, et une personne parfaite-
ment compétente nous affirmait, il y a peu de jours,
que cette vallée était des plus propices à la production
du coton, et qu'on y pourrait obtenir d'opulentes récoltes
en cette matière dont la rareté fait aujourd'hui le
désespoir de l'Europe. Nous n'osons même pas dire le
chiffre qui nous a été indiqué, quoique notre interlo-
cuteur fût un homme essentiellement pratique et posi-
tif. Mais nous pouvons dire au moins que dans le do-
maine de l'Ouady, qui n'est en quelque sorte que la
tête de la vallée, cette récolte présente cette année les
plus riches et les plus magnifiques apparences.
Ces perspectives de culture et de prospérité gran-
diront encore lorsque, par le prolongement du canal
d'eau douce, les [vastes terrains s'étendant entre
Timsah et Suez seront rendus à la fertilité par l'irri-
gation.
C'est donc du prolongement des deux canaux jus-
qu'à leur point extrême, que dépend la réalisation
presque immédiate de ces promesses, et c'est sur l'exé-
cution la plus prompte possible de ce double travail
que doivent se porter tous les efforts de la Compa-
gnie De Zagazig à Timsah le canal d'eau douce est
fait; on en peut dire presque autant de la communi-
cation maritime entre Timsah et Port-Saïd; un mois
tout au plus nous sépare du complément de cet
ouvrage. Il nous reste à exposer l'ordre de l'exécu-
tion des travaux de cette campagne qui doit amener
le Nil à la mer Rouge, et la mer Rouge à Timsah.
Avant tout, il faut pourvoir à l'approvisionne-
ment en vivres, et surtout en eau d'une masse de tra-
vailleurs qui peut s'élever à quarante mille hommes.
Cet approvisionnement, pour l'effectuer avec économie
et régularité, repose sur le prolongement progressif
du canal d'eau douce marchant toujours en avant
des travaux du canal maritime. La première opéra-
tion sera donc de porter le canal d'eau douce jusqu'au
pied du Sérapeum. La tranchée partira deNefiche, au-
dessus de Timsah, et aura à parcourir environ 10 ki-
lomètres avant d'arriver au Sérapeum. Cet ouvrage,
sans présenter des difficultés sérieuses, demandera à
être construit avec des soins tout particuliers, parce
que devant traverser une vallée qui est en quelque
sorte la prolongation de la vallée de Gessen, il sera
tout en remblais. De plus, pendant qu'il s'effectuera,
il faudra assurer à cette ligne l'alimentation en eau
douce par une petite rigole semblable à celle aboutis-
sant à Bir-Abou-Ballah, et qui fut si utile pour abreuver
les ouvriers employés au creusement du canal entre
Maxama et Timsah. Ce double travail devra s'exé-
des siècles et l'action des sables transportés par les
vents avait fini par atteindre son renflement actuel.
Ce banc de rochers presque à l'entrée du lac Timsah
ne serait-il point la place du récif qu'auraient autrefois
couvert et sur lequel venaient se briser les flots op-
posés de la mer Rouge et de la Méditerranée ?
Ce n'est là de nos jours qu'une des questions de
l'histoire naturelle. Au point de vue de l'exploitation
du canal nous attachons un intérêt beaucoup plus
vif et beaucoup plus spécial à l'opinion exprimée par
M. l'amiral Jaurès sur la possibilité d'utiliser la ri-
gole maritimepourle transport des charbons dès qu'elle
sera établie entre Suez et Port-Saïd. D'après cette
autorité compétente les perfectionnements de la navi-
gation permettraient l'emploi de cette route pour le
trajet de la houille, la rigole n'eût-elle que 30 centi-
mètres de profondeur. Elle sera dès l'abord large de
15 mètres et profonde de lm,50. D'après ces don-
nées , le combustible nécessaire à la navigation des
nombreux bateaux à vapeur qui sillonnent la mer
Rouge ne serait bientôt plus condamné au lent, coû-
teux et pénible voyage par le cap de Bonne Espérance
et le détroit de Bab-el-Mandeb ; la rigole creusée, il
débarquerait à Port-Saïd, où des bateaux plats le
porteraient à Suez au grand profit des navigateurs
et au grand avantage de la Compagnie. Or, si nos
espérances ne sont pas déçues, la rigole maritime sur
tout le parcours de l'isthme serait praticable dans
le cours de l'année prochaine, et dans le cours de
l'année prochaine, par conséquent, le canal pourrait
commencer à donner des revenus quineseraient pas à
dédaigner, si l'on songe à la quantité de houille
consommée par tout le service à vapeur entre Suez,
Aden et les mers asiatiques. De plus, en se rappelant
que la Compagnie aura à cette même époque un vaste
service à organiser pour le transport des pierres pro-
venant des carrières de Gebel-Geneffé et destinées aux
jetées et aux divers travaux d'art de Port Saïd, etc.,
l'idée se présente naturellement que les bateaux ef-
fectuant ces transports jusqu'à Port-Saïd auront à
revenir à vide, et qu'ils trouveront dans ces charbons
un chargement naturel et avantageux de retour. Nous
croyons qu'il y a là les éléments d'une combinaison
qui n'échappera pas à la sagacité des administrateurs
de la Compagnie, et qu'ils étudieront à la fois pour le
bénéfice de leurs actionnaires, et pour le développement
des relations du commerce entre l'Orient et l'Occident.
Ainsi l'avenir de la rémunération de ses capitaux
se rapprocherait sensiblement pour la Compagnie du
canal de Suez. Son domaine de l'Ouady lui assure
dès à présent un revenu annuel de 150,000 fr. suscep-
tible en peu de temps d'une grande augmentation. Si
vers la fin de l'année prochaine, conformément à l'opi-
nion de l'amiral Jaurès, le canal maritime pouvait être
employé à transporter les houilles si chères et si re-
cherchées à Suez, on serait en droit de dire que l'ex-
ploitation des avantages financiers du canal est com-
mencée, et nous pensons que les résultats de cette
première exploitation auraient leur importance. D'un
autre côté , il ne manque plus que des bras à la cul-
ture de la vallée de Gessen, et une personne parfaite-
ment compétente nous affirmait, il y a peu de jours,
que cette vallée était des plus propices à la production
du coton, et qu'on y pourrait obtenir d'opulentes récoltes
en cette matière dont la rareté fait aujourd'hui le
désespoir de l'Europe. Nous n'osons même pas dire le
chiffre qui nous a été indiqué, quoique notre interlo-
cuteur fût un homme essentiellement pratique et posi-
tif. Mais nous pouvons dire au moins que dans le do-
maine de l'Ouady, qui n'est en quelque sorte que la
tête de la vallée, cette récolte présente cette année les
plus riches et les plus magnifiques apparences.
Ces perspectives de culture et de prospérité gran-
diront encore lorsque, par le prolongement du canal
d'eau douce, les [vastes terrains s'étendant entre
Timsah et Suez seront rendus à la fertilité par l'irri-
gation.
C'est donc du prolongement des deux canaux jus-
qu'à leur point extrême, que dépend la réalisation
presque immédiate de ces promesses, et c'est sur l'exé-
cution la plus prompte possible de ce double travail
que doivent se porter tous les efforts de la Compa-
gnie De Zagazig à Timsah le canal d'eau douce est
fait; on en peut dire presque autant de la communi-
cation maritime entre Timsah et Port-Saïd; un mois
tout au plus nous sépare du complément de cet
ouvrage. Il nous reste à exposer l'ordre de l'exécu-
tion des travaux de cette campagne qui doit amener
le Nil à la mer Rouge, et la mer Rouge à Timsah.
Avant tout, il faut pourvoir à l'approvisionne-
ment en vivres, et surtout en eau d'une masse de tra-
vailleurs qui peut s'élever à quarante mille hommes.
Cet approvisionnement, pour l'effectuer avec économie
et régularité, repose sur le prolongement progressif
du canal d'eau douce marchant toujours en avant
des travaux du canal maritime. La première opéra-
tion sera donc de porter le canal d'eau douce jusqu'au
pied du Sérapeum. La tranchée partira deNefiche, au-
dessus de Timsah, et aura à parcourir environ 10 ki-
lomètres avant d'arriver au Sérapeum. Cet ouvrage,
sans présenter des difficultés sérieuses, demandera à
être construit avec des soins tout particuliers, parce
que devant traverser une vallée qui est en quelque
sorte la prolongation de la vallée de Gessen, il sera
tout en remblais. De plus, pendant qu'il s'effectuera,
il faudra assurer à cette ligne l'alimentation en eau
douce par une petite rigole semblable à celle aboutis-
sant à Bir-Abou-Ballah, et qui fut si utile pour abreuver
les ouvriers employés au creusement du canal entre
Maxama et Timsah. Ce double travail devra s'exé-
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