Presse et revues
16 pages
Titre : L'Isthme de Suez : journal de l'union des deux mers / gérant Ernest Desplaces
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1862-10-15
Contributeur : Desplaces, Ernest (1828-1893?). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34430392j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 4673 Nombre total de vues : 4673
Description : 15 octobre 1862 15 octobre 1862
Description : 1862/10/15 (A7,N152). 1862/10/15 (A7,N152).
Description : Collection numérique : Bibliothèques d'Orient Collection numérique : Bibliothèques d'Orient
Description : Collection numérique : Collections de l’École... Collection numérique : Collections de l’École nationale des ponts et chaussées
Description : Collection numérique : Thématique : ingénierie,... Collection numérique : Thématique : ingénierie, génie civil
Description : Collection numérique : Corpus : canaux, écluses,... Collection numérique : Corpus : canaux, écluses, navigation intérieure
Description : Collection numérique : Corpus : ports et travaux... Collection numérique : Corpus : ports et travaux maritimes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62033064
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-O3b-240
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/06/2012
JOURNAL DE L'UNION DES DEUX MERS. 315
Mais les ingénieurs ayant reconnu tout récemment
que, dans l'intérêt du présent et surtout de l'avenir,
quelques modifications étaient nécessaires à la tran-
chèe et à l'inclinaison des berges, le cube total a
été porté de 3,900,000 mètres à 4,160,773 mètres,
différence 260,773 mètres; c'est donc une somme de
900,000 mètres cubes en nombres ronds, et non de
659,000 mètres qu'il restait à déblayer au lsr sep-
tembre pour l'entier percement du seuil.
Nous ne connaissons pas encore la somme des dé-
blais effectués en septembre. Nous savons seulement
que le contingent de ce mois a été d'environ vingt-
trois mille hommes. Nos lettres nous apprennent aussi
que le contingent d'octobre ne sera pas moindre, s'il
n'est plus considérable. D'après ces données, on cal-
- cule que les eaux de la Méditerranée joindront le lac
Timsah dans la première moitié de novembre, et
voici sur ce sujet l'opinion de notre correspondant :
« A moins de circonstances tout à fait imprévues, on
peut fixer à coup sûr vers le 15 novembre l'ouver-
ture du canal maritime jusqu'à Timsah. »
Nos évaluations précédentes étaient donc parfaite-
ment exactes, et nous avions toute raison d'indiquer
la percée totale du seuil pour le courant du mois
d'octobre, d'après les chiffres jusqu'ici adoptés. Ajou-
tons que le retard motivé par les nouvelles résolu-
tions prises est plutôt apparent que réel, puisque
ces 260,000 mètres étant dès à présent déblayés
n'auront pas à l'être plus tard.
On s'étonnera peut-être que nous attachions quel-
que importance à une circonstance si légère et que
nous l'avons accompagnée de ces explications. Nous
prions nos lecteurs de ne voir dans notre insistance
que le désir de leur prouver le scrupule que nous por-
tons dans la solidité des informations dont nous leur
faisons part, et l'application avec laquelle nous
nous efforçons d'être toujours dans les limites de la
stricte vérité.
Nos lettres, au surplus, nous annoncent dans le
travail un redoublement d'énergie. Nous avons eu
plus d'une occasion de parler des services rendus à
la Compagnie; par Ismaïl-Bey, que le vice-roi a
chargé de la surintendance et de la direction des
contingents fellahs dans l'isthme. Ce haut fonction-
naire était allé prendre au Caire quelques jours de
repos. Il vient de rentrer à son poste plein de zèle et
de volonté pour faire achever le plus tôt possible
l'œuvre de la tranchée du seuil. Les grandes chaleurs
sont passées. La présence du président-fondateur de
la Compagnie en Égypte ajoutera encore à ces
éléments d'activité, et nous avons le ferme espoir
que son arrivée sera suivie de près par l'introduc-
tion des eaux de la Méditerranée jusqu'au centre de
l'isthme.
Nos lettres nous apprennent aussi que le voyage
de M. l'amiral Jaurès sur la ligne des opérations, a
produit un excellent effet en Égypte. Sous tous les
rapports, il est dans cette question un juge compé-
tent. Indépendamment de tous ses titres professionnels,
nous n'avons pas besoin de rappeler qu'il fut un des
membres de la commission internationale chargée de
dresser le programme et les devis du canal des deux
mers. Nous sommes heureux de pouvoir produire à
la suite de cet article la lettre par laquelle M. Viller
rend compte à L'agent supérieur de la Compagnie à
Alexandrie des résultats de cette inspection. Le ju-
gement de l'amiral et celui de son état major sont
de nouveaux témoignages ajoutés à tant d'autres
pour la conviction des incrédules, s'il en est encore.
N'est-il point remarquable que, comme le fait obser-
ver l'écrivain de cette relation, il suffise de se rendre
sur les lieux pour acquérir la démonstration et de la
facilité de l'ouvrage, et des progrès réalisés, et de
l'avenir réservé à cette grande entreprise. On le sait,
de tous ceux qui sont allés visiter l'isthme et qui
sont partis incertains ou prévenus, il n'en est pas
un qui ne soit revenu avec la conscience que le ca-
nal, au point où il en est aujourd'hui, était fait en
quelque sorte. Anglais, Français, Autrichiens, Russes,
Italiens, etc, tous ceux qui ont voulu ne s'en rappor-
ter qu'à eux-mêmes, tous ceux qui ont consenti à
juger les choses par leurs yeux sont unanimes dans
leurs déclarations de conversion ou de confiance.
Nous en donnons encore un exemple dans notre nu-
méro actuel. On verra à la fin du rapport présenté
au conseil municipal de Trieste par M. Sforzi que
cet ingénieur était parti de Trieste avec des senti-
ments peu favorables à la possibilité du percement,
et que ses sentiments ont complètement changé après
l'examen consciencieux et éclairé qu'il a fait lui-
même de toute la ligne du canal et des difficultés
qu'il y avait à surmonter.
La relation de M. Viller n'a pas besoin de com-
mentaires. Elle parle d'elle-même. Nous avons cepen-
dant quelques observations à présenter sur quelques-
uns des faits qu'elle contient. Nous y avons remar-
qué le passage dans lequel elle signale un banc de
rochers presque à l'entrée du lac Timsah ; c'est là
en lui-même un incident de peu d'importance, et d'a-
près la lettre cet obstacle serait déjà à peu près sup-
primé. Mais cette, constatation ne pourrait-elle pas
éclaircir un point relatif à l'ancienne configuration
de l'isthme. Les observations géologiques du terrain,
les découvertes conchyliologiques faites au lac Timsah
et aux lacs Amers ne permettent guère de douter
que dans les temps d'une antiquité haute, les deux
mers étaient naturellement unies. On a toujours pensé
que les soulèvements ou les atterrissements qui les
avaient primitivement séparées avaient pris naissance
au pied du seuil d'El-Guisr, qui par l'accumulation
Mais les ingénieurs ayant reconnu tout récemment
que, dans l'intérêt du présent et surtout de l'avenir,
quelques modifications étaient nécessaires à la tran-
chèe et à l'inclinaison des berges, le cube total a
été porté de 3,900,000 mètres à 4,160,773 mètres,
différence 260,773 mètres; c'est donc une somme de
900,000 mètres cubes en nombres ronds, et non de
659,000 mètres qu'il restait à déblayer au lsr sep-
tembre pour l'entier percement du seuil.
Nous ne connaissons pas encore la somme des dé-
blais effectués en septembre. Nous savons seulement
que le contingent de ce mois a été d'environ vingt-
trois mille hommes. Nos lettres nous apprennent aussi
que le contingent d'octobre ne sera pas moindre, s'il
n'est plus considérable. D'après ces données, on cal-
- cule que les eaux de la Méditerranée joindront le lac
Timsah dans la première moitié de novembre, et
voici sur ce sujet l'opinion de notre correspondant :
« A moins de circonstances tout à fait imprévues, on
peut fixer à coup sûr vers le 15 novembre l'ouver-
ture du canal maritime jusqu'à Timsah. »
Nos évaluations précédentes étaient donc parfaite-
ment exactes, et nous avions toute raison d'indiquer
la percée totale du seuil pour le courant du mois
d'octobre, d'après les chiffres jusqu'ici adoptés. Ajou-
tons que le retard motivé par les nouvelles résolu-
tions prises est plutôt apparent que réel, puisque
ces 260,000 mètres étant dès à présent déblayés
n'auront pas à l'être plus tard.
On s'étonnera peut-être que nous attachions quel-
que importance à une circonstance si légère et que
nous l'avons accompagnée de ces explications. Nous
prions nos lecteurs de ne voir dans notre insistance
que le désir de leur prouver le scrupule que nous por-
tons dans la solidité des informations dont nous leur
faisons part, et l'application avec laquelle nous
nous efforçons d'être toujours dans les limites de la
stricte vérité.
Nos lettres, au surplus, nous annoncent dans le
travail un redoublement d'énergie. Nous avons eu
plus d'une occasion de parler des services rendus à
la Compagnie; par Ismaïl-Bey, que le vice-roi a
chargé de la surintendance et de la direction des
contingents fellahs dans l'isthme. Ce haut fonction-
naire était allé prendre au Caire quelques jours de
repos. Il vient de rentrer à son poste plein de zèle et
de volonté pour faire achever le plus tôt possible
l'œuvre de la tranchée du seuil. Les grandes chaleurs
sont passées. La présence du président-fondateur de
la Compagnie en Égypte ajoutera encore à ces
éléments d'activité, et nous avons le ferme espoir
que son arrivée sera suivie de près par l'introduc-
tion des eaux de la Méditerranée jusqu'au centre de
l'isthme.
Nos lettres nous apprennent aussi que le voyage
de M. l'amiral Jaurès sur la ligne des opérations, a
produit un excellent effet en Égypte. Sous tous les
rapports, il est dans cette question un juge compé-
tent. Indépendamment de tous ses titres professionnels,
nous n'avons pas besoin de rappeler qu'il fut un des
membres de la commission internationale chargée de
dresser le programme et les devis du canal des deux
mers. Nous sommes heureux de pouvoir produire à
la suite de cet article la lettre par laquelle M. Viller
rend compte à L'agent supérieur de la Compagnie à
Alexandrie des résultats de cette inspection. Le ju-
gement de l'amiral et celui de son état major sont
de nouveaux témoignages ajoutés à tant d'autres
pour la conviction des incrédules, s'il en est encore.
N'est-il point remarquable que, comme le fait obser-
ver l'écrivain de cette relation, il suffise de se rendre
sur les lieux pour acquérir la démonstration et de la
facilité de l'ouvrage, et des progrès réalisés, et de
l'avenir réservé à cette grande entreprise. On le sait,
de tous ceux qui sont allés visiter l'isthme et qui
sont partis incertains ou prévenus, il n'en est pas
un qui ne soit revenu avec la conscience que le ca-
nal, au point où il en est aujourd'hui, était fait en
quelque sorte. Anglais, Français, Autrichiens, Russes,
Italiens, etc, tous ceux qui ont voulu ne s'en rappor-
ter qu'à eux-mêmes, tous ceux qui ont consenti à
juger les choses par leurs yeux sont unanimes dans
leurs déclarations de conversion ou de confiance.
Nous en donnons encore un exemple dans notre nu-
méro actuel. On verra à la fin du rapport présenté
au conseil municipal de Trieste par M. Sforzi que
cet ingénieur était parti de Trieste avec des senti-
ments peu favorables à la possibilité du percement,
et que ses sentiments ont complètement changé après
l'examen consciencieux et éclairé qu'il a fait lui-
même de toute la ligne du canal et des difficultés
qu'il y avait à surmonter.
La relation de M. Viller n'a pas besoin de com-
mentaires. Elle parle d'elle-même. Nous avons cepen-
dant quelques observations à présenter sur quelques-
uns des faits qu'elle contient. Nous y avons remar-
qué le passage dans lequel elle signale un banc de
rochers presque à l'entrée du lac Timsah ; c'est là
en lui-même un incident de peu d'importance, et d'a-
près la lettre cet obstacle serait déjà à peu près sup-
primé. Mais cette, constatation ne pourrait-elle pas
éclaircir un point relatif à l'ancienne configuration
de l'isthme. Les observations géologiques du terrain,
les découvertes conchyliologiques faites au lac Timsah
et aux lacs Amers ne permettent guère de douter
que dans les temps d'une antiquité haute, les deux
mers étaient naturellement unies. On a toujours pensé
que les soulèvements ou les atterrissements qui les
avaient primitivement séparées avaient pris naissance
au pied du seuil d'El-Guisr, qui par l'accumulation
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